Témoignages

 

OMC, SFI, Unesco… trois Africains aux manettes des institutions mondiales

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 29 décembre 2021 à 12:46
 

 

Makhtar Diop, Ngozi Okonjo-Iweala et Lazare Eloundou Assomo. © Montage JA : Chine Nouvelle/SIPA – Bruno Lévy pour JA – Christelle Alix/UNESCO

 

Ngozi Okonjo-Iweala, Makhtar Diop, Lazare Eloundou Assomo… Ils sont à la tête de l’Organisation mondiale du commerce, de la Société financière internationale et du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco. Des places à la hauteur des enjeux du continent.

Ngozi Okonjo-Iweala, une briseuse de plafond de verre à l’OMC

 ngozi

 
Ngozi Okonjo-Iweala, première patronne africaine de l’OMC. © ERIC BARADAT/AFP

 

À la fois première femme et première Africaine à devenir directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, 67 ans, a pris la tête de l’institution en février dernier, après une longue campagne au cours de laquelle elle a su fédérer les soutiens, notamment sur le continent. « L’Afrique pourra être fière de voir une de ses filles capable de faire le job », glissait-elle, en septembre 2020, dans un long entretien qu’elle avait accordé à Jeune Afrique.

Désignée comme l’une des femmes « les plus influentes » de 2021 par le Financial Times, elle a « brisé tous les plafonds de verre par l’ampleur de ses compétences, son intégrité absolue et sa bonne humeur », écrit Christine Lagarde, désormais patronne de la Banque centrale européenne.

Dès son arrivée à la tête de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala a également entrepris de féminiser la direction générale de l’institution, où elle a instauré une stricte parité homme-femme. « C’est la première fois dans l’histoire de notre organisation que la moitié des directeurs généraux sont des femmes. Cela souligne mon engagement à choisir des dirigeants talentueux pour notre organisation tout en atteignant un équilibre entre les sexes aux plus hauts postes », s’est-elle félicitée.

Sur son bureau, à Genève, où elle a pris ses quartiers, trois dossiers brûlants ont été laissés en souffrance par le Brésilien Roberto Azêvedo, son prédécesseur : la question de la propriété intellectuelle des vaccins, les négociations sur les subventions aux pêcheurs et, chantier particulièrement complexe, la remise sur les rails d’un multilatéralisme largement mis à mal par la guerre économique entre la Chine et les États-Unis. 

Dès le mois d’avril, la Nigériane exhorte les pays d’Afrique à s’entendre pour une mutualisation de leurs forces et de leurs ressources afin de créer leurs propres vaccins. Parallèlement, elle travaille à convaincre les pays riches de lâcher du lest sur la question de la levée des brevets.

« À long terme, surtout si nous devons vivre avec ce virus [le Covid-19] pendant plusieurs années, nous devons disposer d’une base mondiale de production de vaccins plus diversifiée géographiquement, plaidait-elle en mai dernier. Le fait que l’Afrique dispose de moins de 0,2% des capacités mondiales de production ne contribuera pas à la résilience de l’offre. » Mais près de dix mois après avoir engagé ce combat, Ngozi Okonjo-Iweala ne peut que constater que les négociations sont « bloquées » sur ce point. 

 

Makhtar Diop, le « bon choix » à l’IFC

Le Sénégalais Makhtar Diop est le premier dirigeant subsaharien aux commandes de IFC, filiale du groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé.

 

Le Sénégalais Makhtar Diop est le premier dirigeant subsaharien aux commandes de IFC, filiale du groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé. © Bruno Levy pour JA

 

« Right choice, right time » (« Le bon choix au bon moment »). Le message de félicitations adressé par le Rwandais Donald Kaberuka, ex-président de la Banque africaine de développement, à Makhtar Diop, lorsque sa nomination à la tête de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale qui intervient dans le secteur privé) avait le mérite de la concision. Mais il résumait l’état d’esprit d’une large partie de la nomenklatura financière africaine.

Premier Africain à prendre les rênes de l’organisation, l’économiste sénégalais de 60 ans a pris la suite du Français Philippe Le Houérou, le 1er mars dernier, au terme d’un processus de sélection particulièrement difficile. Pas moins d’une centaine de candidats se pressaient au portillon, dont certains poids lourds, de l’économiste camerounaise Vera Songwe au ministre ivoirien Thierry Tanoh, tous deux d’anciens d’IFC, en passant par le Franco-Ivoirien Tidjane Thiam ou l’ancien Premier ministre togolais Gilbert Houngbo.

Ex-ministre des Finances (2000-2011) du Sénégal, Makhtar Diop a été le premier Africain francophone à être nommé vice-président de la Banque mondiale chargé de l’Afrique. En 2014, il s’était lancé dans la course pour prendre la direction de la Banque africaine de développement, avant de finalement se retirer, laissant un boulevard au Nigérian Akinwumi Adesina.

À la tête de l’IFC, Makhtar Diop a une urgence : « Tout faire pour relancer la machine économique, en particulier en Afrique, le continent le plus affecté par la crise [du Covid-19] ». Dans l’entretien que le Sénégalais a accordé à Jeune Afrique en juillet dernier, le patron de l’IFC détaillait ce qu’il nomme sa « stratégie 3.0 », consistant à ne pas se focaliser sur les opérations financièrement viables, mais à aller « bien au-delà », en poussant le secteur privé international « à investir là où il n’existe pas ». Le but ? « créer de nouveaux marchés ».

Autre chantier sur lequel Makhtar Diop entend travailler au cours de son mandat, la promotion d’investissements « verts ». « Essayer de créer des opportunités économiques sans lutter simultanément contre le changement climatique, c’est comme essayer de pagayer sur un bateau sans rame. C’est possible. Mais je ne pense pas que vous alliez bien loin », a-t-il encore insisté dans un entretien accordé au Financial Times, le 17 décembre dernier.

 

Lazare Eloundou Assomo, la protection du patrimoine mondial

lazare

 

Lazare Eloundou Assomo, premier Africain à la tête du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco. © DR/ Unesco

 

Cette fin d’année 2021 aura été marquée par une avalanche de bonnes nouvelles en provenance du siège de l’Unesco, à Paris. L’inscription au patrimoine immatériel de l’humanité du tieboudiène sénégalais, du m’bolon malien et de la rumba des deux Congos ont été saluées comme autant de motifs de fierté sur le continent.

Une autre annonce, début décembre, a eu moins d’écho auprès du grand public. Elle n’en a pas moins une valeur symbolique tout aussi forte : l’arrivée du Camerounais Lazare Eloundou Assomo, 53 ans, à la direction du Centre du patrimoine mondial de l’institution onusienne. Il est le premier Africain à avoir été nommé à ce poste stratégique pour la préservation et la promotion des sites d’exception du continent.

Formé à l’architecture en France, à Clermont-Ferrand puis à Grenoble, il entame sa carrière de chercheur associé au Centre international de la construction en terre de l’école d’architecture de Grenoble en travaillant à la préservation de l’habitat traditionnel mousgoum, dans le nord du Cameroun. Son parcours l’a conduit à travailler en Érythrée, au Bénin – sur la restauration des palais royaux d’Abomey – ou encore au Mali, où il a participé au projet de reconstruction des mausolées de Tombouctou détruits par les jihadistes.

À la tête du Centre du patrimoine mondial, ce passionné qui affirme avoir Nelson Mandela pour modèle, entend faire la part belle à un continent trop longtemps oublié dans ce domaine. « L’Afrique est le berceau de l’humanité. Elle compte énormément de sites culturels et naturels qui sont importants, insistait Lazare Elououndo Assomo, interrogé par le Guardian, le 20 décembre. Mais certaines catégories de sites en Afrique ne sont pas forcément du même genre que celles que l’on trouve dans d’autres régions. »

LA MOBILISATION DE NOS EFFORTS POUR SAUVEGARDER LES SITES DU PATRIMOINE MONDIAL SUR LE CONTINENT DOIT ÊTRE UNE PRIORITÉ

Dans ce combat, si la préservation des sites architecturaux compte parmi ses priorités, il en est une autre que le Camerounais entend placer en tête de son agenda : la préservation des sites naturels d’exception, alors qu’une course contre la montre s’est engagée sur les questions environnementales. « L’Afrique est aujourd’hui en première ligne des effets du changement climatique. La mobilisation de nos efforts pour sauvegarder les sites du patrimoine mondial sur le continent doit être une priorité. »

L’année qui s’ouvre va également marquer la célébration du cinquantenaire de la Convention du patrimoine mondial. « L’occasion d’une grande rétrospective mais aussi d’une réflexion collective sur les meilleures façons de faire prospérer notre démarche pour les cinquante ans à venir », a déclaré Lazare Elououndo Assomo.

Burkina : la hype du babenda, le plat des déshérités

Par  - à Ouagadougou
Mis à jour le 28 décembre 2021 à 20:34
 

 

Le « caleçon du chien », « ragoût de feuilles » ou « plat des déshérités »… Une chose est sûre, le babenda ne manque pas de surnoms. © DR

 

Éloges de l’Afrique gourmande (1/6). Ce plat mossi ne paie pas de mine. Mais dans un Burkina Faso en quête d’authenticité, il suscite désormais moins la moquerie que le respect.

Quarante-cinq minutes de préparation et une heure de cuisson. Trois tas de feuilles d’oseille et autant de feuilles de bonronbourou. Un peu de poudre fine d’arachide, un demi-verre de riz, ce qu’il faut d’oignons, de soumbala, de sel, de piment, de potasse, d’huile et, pourquoi pas, de beurre de karité ou de reste de tamarin tamisé. Lavez, découpez, pilez, trempez, faites bouillir dans un ordre étudié, détrempez, concassez, remuez inlassablement et vous obtenez ce plat de l’ethnie mossi connu sous le nom de « babenda ». Traduction littérale ? « Baag benda » signifie « caleçon du chien ».

Originellement nommé « zê arsenga » (sauce fluide), le mets n’était guère glamour. Son coût de revient modeste, sa recette à géométrie variable et les circonstances de sa consommation – l’épineuse période de soudure dans les zones défavorisées – lui ont valu quelques moqueries qui ont donné naissance, sans explication univoque, à ce surnom de culotte canine.

Étendard burkinabè

Mais le glamour se conquiert et les légendes se construisent. Ravivé par le procès des assassins présumés du charismatique capitaine Thomas Sankara, le culte actuel de l’idéologie sankariste relaie l’injonction « consommons burkinabè », pour le double impératif d’indépendance économique et de fierté nationale. Le « roots » babenda apparaît alors dans la liste des étendards burkinabè comme le textile faso dan fani ou la musique warba. Et l’appel national se mue en fascination internationale. Le « caleçon » est rebaptisé  « ragoût de feuilles » par les chantres de la francophonie fleurie. Les sites branchés de mets exotiques en présentent des recettes plus ou moins modifiées. Parfois servi sans sardines séchées, le babenda peut même surfer sur les tendances vegan et bio…

Et voici, sur les forums numériques, les membres de la diaspora du Faso qui salivent de loin, engoncés qu’ils sont entre la tartiflette et la potée auvergnate : « Il y a longtemps que je n’ai pas mangé du babenda et j’en ai trop envie. Malheureusement, on ne peut le trouver que sur la terre des hommes intègres. » La rareté comme ultime signe de branchitude ? Le babenda figure effectivement moins sur les menus des restaurants occidentaux que le thiéboudiène ou le ndolé, pourtant sosie camerounais du babenda.

Le plat des déshérités burkinabè est-il en passe de devenir hype ? Il a déjà été porté au pinacle par les universitaires. Un doctorant en sciences alimentaires et nutritionnelles lui a consacré une thèse, il y a quelques mois. Au cours de sa soutenance, Bakary Tarnagda a rappelé que ce mets riche en vitamine C, lipides et protéines – laxatif, de surcroît, en cas de constipation – aida le peuple à surmonter la famine de 1970. Il ne revendique pas moins qu’une inscription du babenda « sur la liste des patrimoines culturels de l’Unesco ».

Le parfum de la reconnaissance suscite évidemment la récupération politicienne. Posture ? Dans les cérémonies officielles à buffet, il est de bon ton de démontrer l’attachement aux racines villageoises de son département public, en positionnant du babenda entre les pommes vapeur et le poulet bicyclette. Et les politiciens interviewés de glisser, avec la ferveur et la spontanéité communicative qu’on leur connaît, « le caleçon du chien » dans les portraits chinois. Gourmets opportunistes ? Amateurs de la dernière heure ? Nostalgiques sincères, à l’heure des tempes grisonnantes ? Il faudrait que les fact-checkeurs interrogent aussi les anciens du village pour vérifier si ces hommes de pouvoir prisaient autant le babenda lorsqu’ils étaient enfants…

 

Burkina Faso: mort de Soumaïla Ganamé dit Yoro, volontaire pour la défense de la patrie

 

Ladji Yoro était un symbole de la résistance populaire face au terrorisme. Son équipe est tombée dans une embuscade dans la soirée du jeudi 23 décembre sur l'axe Ouahigouya-Titao, dans le nord du Burkina Faso. Depuis le début des attaques terroristes, cet agriculteur avait laissé ses houes pour les armes. Le pays est sous le choc. Le président Kaboré a rendu hommage à « un intrépide volontaire pour la défense de la patrie ». 

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Titao, le chef-lieu de la province du Lorum, est depuis deux semaines sous le diktat des groupes armés terroristes. Tous les accès de la ville sous leur contrôle. Et les produits de grande consommation manquent.

Jeudi, alors qu'ils escortaient des commerçants qui tentaient de ravitailler cette commune, des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) tombent dans une embuscade. Au cours de la fusillade, trois d'entre eux sont tués et Ladji Yoro, leur chef, est blessé. Il succombera plus tard à ses blessures.

Ses hommes et lui avaient pris part à nombreuses batailles contre les groupes armés terroristes malgré la modicité de leurs moyens. Tout le pays est sous le choc et chacun salue la mémoire de ce supplétif civil des forces armées, qui a défendu jusqu'au prix de sa vie le nord du Burkina Faso. 

 

carte burkina

« Cet intrépide volontaire pour la défense de la patrie doit être un modèle de notre engagement déterminé à combattre l'ennemi jusqu'au sacrifice suprême », a publié sur le réseau social Twitter le président Roch Marc Christian Kaboré.

« C'est tout un symbole de la résistance populaire qui s'écroule », écrit pour sa part Abdoul Karim Saïdou, enseignant à l'université Thomas Sankara.

Lengha fils, un internaute, souligne que « Ladji Yoro a vécu ce que devrait être la vie d'un général en temps de guerre ».

►Ailleurs sur le Web : LeFaso.net avait rencontré Ladji Yoro, voir ici

kiye2021
L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°21 du vendredi 17 décembre 2021: Approche analytique de la symbolique du chiffre quatorze dans la Bible (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr) 

 

« Le nombre total des générations est donc : 

depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; 

depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ;

depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.» (Mt 1, 1-17) 

Bien-aimés dans le Seigneur, s'il y a une chose que nous devons éviter dans notre vie surtout dans le domaine de la foi, c'est le fanatisme aveugle. A cet effet, beaucoup de nôtres affirment avec audace que Jésus est vrai Dieu et vrai Homme mais parfois sans savoir comment et pourquoi. Les lectures de ce vendredi et samedi de la troisième semaine de l’Avent nous donnent de fonder notre affirmation par des éléments probants. La table généalogique de la lignée de Jésus qui nous est proposée aujourd’hui pour la méditation nous y aide certes, à comprendre l’origine de Jésus mais dans un seul sens. Il nous montre comment Jésus est homme, issu de la descendance de David. Et qu’en est-il de son origine divine ? L’épisode de l’envoi de l’ange Gabriel en dira plus. Mais la terminale de l’évangile de ce vendredi, renfermée dans la symbolique du chiffre quatorze annonce déjà la couleur. Ce numéro 21 de notre hebdomadaire est consacré quant à lui, à l’approche analytique de la symbolique du chiffre quatorze dans la tradition biblique.

En effet, le chiffre 14 est mathématiquement, le double de 7, lequel symbolise la perfection, la plénitude des temps dans la mesure où Jésus vient accomplir le temps nouveau, le temps de Dieu. Le chiffre 7 apparaît souvent en relation avec les choses de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse est celui qui y recourt le plus fréquemment (54 fois), pour décrire symboliquement les réalités divines : ce que l'Église dit aux sept Églises d’Asie, les sept esprits autour du trône de Dieu, les sept trompettes, les sept candélabres, les sept cornes et les sept yeux de l’agneau, les sept tonnerres, les sept plaies, les sept coupes déversées. Quatorze qui est le double de sept, devient ainsi, le double de la perfection.  

Ironie du sort ! Le chiffre 7 peut aussi désigner la perfection dans le mal, comme c’est le cas lorsque Jésus enseigne que, si un esprit immonde sort d’un homme, il peut revenir avec sept autres esprits plus mauvais, ou dans l’épisode de la délivrance de Marie-Madeleine de sept démons. Nous réalisons que la Tradition chrétienne est restée fidèle à ce symbolisme, jusqu’à fixer le nombre de sacrements et des dons du Saint Esprit à sept (7). 

Revenant sur le nombre quatorze de la généalogie de Jésus, nous réalisons qu’il renferme les deux aspects de la perfection d’autant plus que dans chaque lignée il eut des figures fidèles et infidèles au Seigneur. Le symbolisme quatorze du nombre total des générations desquelles est issu notre Seigneur Jésus, peut alors en dire plus par rapport à la double nature de Jésus. Il a porté en lui la perfection divine et humaine qu’il a transcendée par les effets de l'initiative de Dieu de coopérer avec l’humain. La volonté de Dieu a perfectionné l'imperfection humaine, faisant de Jésus un Homme portant une humanité excellente que personne n'en a déjà atteint jusqu'ici. Il devient par ce fait, l'initiateur d'une nouvelle humanité et nous inspire les valeurs d’une humanité authentique. 

Par la lecture de cette méditation, demandons, tous et chacun, la grâce de contempler la beauté de cette transcendance pour en porter la marque.  Amen

Le Seigneur soit avec vous ! 

Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique 

Paroisse de Nioro du Sahel 

E-mail :Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Whatsapp : +22372657482

 

L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du sahel,  n°22 du samedi 18 décembre 2021: Se refuser toute légèreté par respect pour son partenaire existentiel qu’est l’autre. (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr) 

 

 « Joseph, son mari, pensa à la renvoyer. Mais c’était un homme droit et il voulait agir discrètement pour ne pas lui faire du tort.»  (Mt 1, 18–24)

Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Nioro du sahel dans le diocèse de Kayes au Mali.

 

Frères et sœurs en Christ, cet épisode de Joseph qui se retrouve devant une fiancée qu’il aimait d’un amour incommensurable et qui se retrouve enceinte sans son concours, nous paraît souvent simple lorsque nous le lisons du côté de l’autre. Représentons-nous ce Joseph en face, devant une fille des qualités recherchées qui est accordée à vous et subitement un tel drame arrive ! Certes, vous trouverez la pauvreté du dictionnaire français tellement que les mots vous manqueront pour décrire la profondeur de votre douleur.

Bien-aimés dans le Seigneur, pas plus tard que hier samedi de la 3ème semaine du temps de l’Avent, nous commentions la table généalogique de Jésus. L’évangile qui nous avait été proposé hier nous montrait comment Jésus est homme, issu de la descendance de David. Une question cependant restait en suspense, celle de savoir ce qu’il en est de son origine divine, lieu par excellence de la rencontre du divin et de l’humain, mise en relief dans la salutation de l'ange Gabriel. L’évangile de ce samedi et celui de demain quatrième dimanche concilient les deux versants comme nous le reprenons dans le verset à partir duquel cette méditation prend son envol. Ils nous révèlent comment en Jésus, le divin vient à la rencontre de l’humain. Et Marie sera alors le carrefour de cette rencontre.

Cet évangile en effet, traduit par l’entremise de l’ange, l’intervention de Dieu dans la conception de Marie. Au moment où la grossesse de Marie devint remarquable, Joseph qui réalise que celle qui lui avait été promise en mariage se retrouve enceinte sans son concours,  il décide de la répudier mais en secret. C’est alors,  qu’un ange du Seigneur vint se manifester à lui dans un rêve et lui dit : “Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ton épouse. La voilà enceinte par l’intervention de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés” (Mt 1, 20-21). Comme nous pouvons le voir, par ce verset tout le décor de l’origine divine de Jésus est planté. Soulignons ici, en passant, qu’un des éléments les plus caractéristiques du Judaïsme, est la révélation que Dieu fait de lui-même et de son Nom, comme à Moïse et au peuple d’Israël. Ainsi donc, chaque révélation était prise au sérieux. Joseph ne pouvait guère, faire exception.

Notre curiosité dans cette méditation porte cependant sur l’attitude de Joseph, particulièrement les valeurs caractéristiques de son attitude au moment où il s’aperçoit que sa fiancée est enceinte. Quelle grandeur d’âme ! Quel sens du respect de la dignité humaine et surtout de l’autre ! : « Joseph, son mari, pensa à la renvoyer. Mais c’était un homme droit et il voulait agir discrètement pour ne pas lui faire du tort. » Il met en avant plan, le respect de la dignité de l’autre, quel que soit la faute commise : « Il décide de la répudier en secret ». C’est ici le lieu de notre témoignage chrétien. Et nous, comment réagissons-nous devant les erreurs commises par nos proches ? Non seulement nous les renvoyons, mais surtout nous leur établissons des rapports qui les condamnent ou les poursuivent à tout jamais. Nous nous révélons ainsi incapables de promouvoir ou de protéger leur dignité. Nous ne faisons pas ici la promotion de la complicité dans le mal devant les erreurs des autres, mais invitons à la prise en compte des exigences de la foi. Oui, le respect de la dignité de l’autre passe également par une approche introspective, cette exigence vis-à-vis de moi-même qui me porte à refuser toutes légèretés par respect pour l’autre ou pour les autres. C’est ici le moment de nous interroger pour savoir où en sommes-nous ?

Nul n’est parfait sinon Dieu seul. Cependant, demandons au Christ qui est le fruit de cette vertu du respect de la dignité humaine, la grâce de ressembler à Joseph devant les fautes de nos proches mais aussi et surtout de nous refuser toute légèreté pour le respect de l’autre et par-dessus tout, pour la gloire de Dieu.

Amen.

Le Seigneur soit avec vous ! 

Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique 

Paroisse de Nioro du Sahel 

E-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Whatsapp : +22372657482

chaix1

chaix2

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)