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« Projet » jihadiste en Côte d’Ivoire et au Bénin : opération de communication ou coup de pression de la DGSE ?

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Mis à jour le 05 février 2021 à 14h57
Une capture d’écran de la vidéo diffusée par la DGSE, supposée avoir été tournée dans le centre du Mali en février 2020, et sur laquelle apparaît Iyad Ag Ghaly aux côtés de plusieurs chefs jihadistes.

 Une capture d'écran de la vidéo diffusée par la DGSE, supposée avoir été tournée dans le centre du Mali en février 2020,
et sur laquelle apparaît Iyad Ag Ghaly aux côtés de plusieurs chefs jihadistes. © DR/Ministère français de la défense


À quelques jours du sommet des chefs d’État du G5 Sahel, le patron du renseignement français a affirmé, vidéo à l’app ?ui, que les principaux chefs jihadistes du Sahel voulaient étendre leurs actions en Côte d’Ivoire et au Bénin. Opération de communication, tentative de déstabilisation de l’adversaire ou coup de pression sur les partenaires ouest-africains de la France

Sa déclaration n’est pas passée inaperçue et a suscité de nombreuses réactions – parfois inquiètes – en Afrique de l’Ouest. Et pour cause. Ce n’est pas tous les jours que le chef de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française s’exprime publiquement. Le 1er février, lors d’une conférence de presse tenue aux côtés de Florence Parly, la ministre française des Armées, et du général François Lecointre, le chef d’état-major général des armées, Bernard Émié est revenu sur l’action de ses services au Sahel. Le patron de la DGSE a notamment présenté une courte vidéo d’une quarantaine de secondes montrant, selon lui, une rencontre entre les principaux chefs d’Al-Qaïda au Sahel dans le centre du Mali, en février 2020.

Sur cette vidéo apparaissent ainsi Iyad Ag Ghaly, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), Amadou Koufa, son principal lieutenant dans le Macina, et Abdelmalek Droukdel, le chef historique d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), tué le 3 juin 2020 lors d’une opération française dans le nord du Mali.

Qui a filmé ?

En évoquant cette vidéo, Émié indique : « Nous le savons maintenant, l’objet de cette réunion était la préparation d’une série d’attaques de grande ampleur contre des bases militaires. C’est là que les chefs d’Al-Qaïda ont conçu leur projet d’expansion vers les pays du golfe de Guinée. Ces pays sont désormais des cibles eux aussi. Pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris et pour s’étendre vers le Sud, les terroristes financent déjà des hommes qui se disséminent en Côte d’Ivoire ou au Bénin. »

Selon le directeur des services de renseignement français, cette vidéo a été « obtenue » grâce à « une de [leurs] sources humaines ». « Elle a été filmée par un individu évoluant au plus près des chefs terroristes. Obtenir des renseignements de cette nature est le cœur de métier de la DGSE », ajoute-t-il.

Très vite, cette version a suscité des interrogations. Opération de communication ? Voire, comme on le dit dans le jargon du renseignement, une « psyops », c’est-à-dire une tentative de déstabilisation psychologique pour semer le doute chez l’ennemi ? Une chose est sûre : les images ne sont pas volées. L’homme qui filme le fait ouvertement, au sein d’un comité réduit des plus grands chefs de l’organisation jihadiste, lesquels savent donc parfaitement qui est l’auteur de ces images.

Si cet individu était vraiment une source de la DGSE, jamais il n’aurait été « grillé » de la sorte – sauf si, pour une raison ou une autre, il n’est plus actif et se trouve désormais hors d’atteinte de toutes représailles potentielles. Plusieurs spécialistes estiment que la vidéo a plutôt pu être récupérée dans le matériel informatique saisi après l’opération des forces spéciales françaises qui a tué Abdelmalek Droukdel, le 3 juin 2020, près de Talhandak, au nord de Tessalit, à quelques kilomètres de la frontière entre le Mali et l’Algérie. Parmi les victimes de ce raid figuraient, outre le vétéran jihadiste algérien, un de ses responsables de la communication. Cette vidéo, sûrement tournée à des fins de propagande, aurait alors été retrouvée dans ses affaires puis exploitée.

Piqûre de rappel ou moyen de pression ?

Reste une question : pourquoi le patron des services de renseignement français, d’ordinaire si discret, fait-il cette déclaration maintenant, vidéo à l’appui ? Ce « projet d’expansion » des groupes jihadistes sahéliens vers les pays du golfe de Guinée n’est pas une nouveauté, loin de là. Dès mars 2016, l’attentat contre la station balnéaire ivoirienne de Grand-Bassam en avait constitué un premier signal. Puis cette stratégie côtière s’est confirmée, avec l’enlèvement de deux touristes français dans le nord du Bénin, en mai 2019, et surtout l’attaque qui a tué quatorze militaires ivoiriens à Kafolo, dans le nord de la Côte d’Ivoire, en juin 2020.

Pour autant, le fait que Bernard Émié l’évoque ainsi interpelle. Selon le ministère des Armées, son intervention publique aux côtés de Florence Parly et du général Lecointre était prévue de longue date. « Nous avons intérêt à être le plus concret possible dans la définition de notre ennemi au Sahel, explique-t-on dans l’entourage de la ministre. Cette vidéo participe à cet effort de montrer la réalité telle qu’elle est, en expliquant qui sont ces gens et ce qu’ils font. »

Difficile, aussi, de ne pas faire un rapprochement avec le sommet des chefs d’État du G5 Sahel qui se tiendra à N’Djamena, le 15 février, et auquel participera Emmanuel Macron. Ces dernières semaines, le président français, qui a évoqué mi-janvier un possible « ajustement » de son effort militaire dans la région, a rencontré la plupart de ses pairs sahéliens à l’Élysée. À tous, il a répété, comme il le fait depuis le sommet de Pau de janvier 2020, qu’il conditionnait la poursuite de l’opération Barkhane à la fourniture de gages politiques et militaires clairs de leur part.

Dans ce contexte, cette sortie médiatique du patron de la DGSE sur une menace jihadiste qui ne pèse plus seulement sur le Sahel peut être vue comme une piqûre de rappel, voire un moyen de pression sur ses partenaires ouest-africains. « En matière de communication, le timing est plutôt bon, reconnaît-on au ministère des Armées. Mais cette déclaration aurait été faite quoi qu’il en soit, sommet de N’Djamena ou non. »

Politique africaine des États-Unis : ce qui a déjà changé
depuis que Joe Biden est président

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Mis à jour le 24 janvier 2021 à 13h18
Le président américain Joe Biden, le 21 janvier 2021 à la Maison Blanche.

 

 

Officiellement investi président des États-Unis mercredi 20 janvier, Joe Biden est déjà revenu sur certaines des mesures phares de Donald Trump. Il a aussi nommé un Africain en tant que dirigeant intérimaire de la Millennium Challenge Corporation.

Ce fut l’une des mesures les plus controversées de son prédécesseur. Quelques heures seulement après son investiture, Joe Biden est revenu sur le « Muslim ban », ce décret migratoire controversé qui interdisait l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de pays majoritairement musulmans, dont nombre de pays africains.

Au total, Biden a signé dix-sept décrets qui marquent une rupture avec l’administration Trump. L’un d’entre eux, portant sur la lutte contre le racisme dans les institutions publiques, ordonne aux différentes agences fédérales d’évaluer les inégalités dans leurs politiques et dans leurs programmes.

Le nouveau président américain a en outre annoncé un projet de loi qui offrira aux jeunes arrivés de manière illégale sur le territoire avant leur majorité – les « dreamers » – et aux autres personnes en situation irrégulière la possibilité d’être naturalisés.

Retour au sein de l’OMS

Joe Biden est également revenu sur la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une organisation dont les États-Unis constituaient le principal donateur et que l’ancien président américain avait qualifiée de « marionnette » aux mains de la Chine.

« Depuis la création de l’OMS en 1948, les États-Unis ont joué un rôle crucial pour la santé dans le monde, et les Américains ont réalisé des contributions conséquentes dans ce domaine. Nous avons hâte de continuer ce partenariat », a déclaré son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Nomination

Le président fraîchement investi a également décidé de nommer l’Américano-Guinéen Mahmoud Bah en tant que dirigeant intérimaire de la Millennium Challenge Corporation (MCC). Créée en 2004, la MCC est une agence indépendante du gouvernement américain qui fournit des subventions et une assistance économique à certains pays. Présente dans une vingtaine d’États africains, la MCC revendique une approche « innovante » de l’aide publique au développement.

Mahmoud Bah a exercé différentes positions au sein de la MCC depuis plus de dix ans. Il a notamment travaillé pendant trois ans en Côte d’Ivoire en tant que directeur pays ; après avoir été nommé vice-président intérimaire pour l’administration et les finances, et directeur financier.

Né à Lomé, le nouveau directeur de la MCC a étudié à l’université du Maryland aux États-Unis, où il réside actuellement. Il est le frère de Mamadou Bah, ancien journaliste de Jeune Afrique (1998-1999) décédé en 2010 à Haïti, où il exerçait les fonctions de porte-parole de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).

Changement de politique

L’administration de Donald Trump s’est caractérisée par son refus de s’engager véritablement en Afrique et par son désintérêt net pour le continent. L’arrivée de Joe Biden et ces premières décisions laissent présager un retour des États-Unis vers le multilatéralisme et un apaisement des relations avec certains pays africains.

Pour le conseiller sur l’Afrique, Biden s’est entouré de membres de l’ancienne administration de Bill Clinton ou Barack Obama. Il a notamment promis d’organiser prochainement un sommet auquel il conviera les chefs d’État africains, sur le modèle de celui qu’avait organisé Obama en 2014.

 
 
 

Mali : la garde rapprochée de Bah N’Daw à Koulouba

3| Par Jeune Afrique
Bah N’Daw et son premier cercle.

 

 

Le discret chef de la transition, qui vient d’effectuer sa première visite officielle en France, s’appuie sur un cercle d’habitués des couloirs du Palais présidentiel.

Bah N’Dawhttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/bah-ndaw.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">Désigné président de la transition le 21 septembre dernier, Bah N’Daw est un homme discret. Ce colonel-major à la retraite, réputé intègre et intransigeant, devra composer avec tous les Maliens, qu’ils soient de l’ancien régime, des groupes armés ou du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour mener à bien la mission qui lui a été confiée après le coup d’État qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) le 18 août 2020.

Tout au long de sa carrière, il a travaillé avec les différents régimes qui se sont succédé. Il a tour à tour été aide de camp de Moussa Traoré, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air sous Alpha Oumar Konaré, directeur de l’Office national des anciens combattants militaires retraités et victimes de guerre lorsqu’Amadou Toumani Touré était à la tête du pays, puis il est devenu le ministre de la Défense d’IBK.

Pour l’accompagner durant les dix-huit mois que doit durer la transition, Bah N’Daw peut compter sur son vice-président, Assimi Goïta, mais aussi sur une équipe de militaires et de civils. Au cœur de son premier cercle, figurent des habitués de la présidence à qui il a choisi de renouveler sa confiance.

Adam Thiamhttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/adam-thiam.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Journaliste réputé, ancien cadre humanitaire et chercheur en sciences sociales, Adam Thiam dirige la cellule communication et relations publiques de la présidence. Celui qui a également été le porte-parole d’Alpha Oumar Konaré (2003-2005) lorsque ce dernier était le président de la Commission de l’Union africaine avait été appelé à la rescousse en novembre 2019 par IBK, alors en pleine crise sociopolitique.

Toujours influent, il a désormais également l’oreille de Bah N’Daw, qu’il accompagne régulièrement lors de ses déplacements, comme lors de sa première visite officielle à Paris. En 2013, Dioncounda Traoré avait déjà sollicité ses services.

Samir Namanhttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/samir-naman.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Bah N’Daw est le deuxième président de transition à lui accorder sa confiance. Samir Naman avait également été chargé du protocole de Dioncounda Traoré, après le coup d’État de 2012. Il a occupé les mêmes fonctions auprès d’IBK, lorsque ce dernier était président de l’Assemblée nationale.

Kalilou Doumbiahttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/kalilou-doumbia.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Enseignant-chercheur à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako, Dr Kalilou Doumbia a été nommé le 29 janvier secrétaire général de la présidence. Il assurait jusqu’ici l’intérim, depuis le limogeage fin 2020 de Sékou Traoré, accusé de tentative de déstabilisation, dont il était auparavant l’adjoint.

Sékou Traoré lui-même fut l’adjoint de Kamissa Camara, lorsque cette dernière occupait les fonctions de secrétaire générale de la présidence. Il avait ensuite été nommé par Bah N’Daw au sein de son cabinet avec rang de ministre, quelques jours après son investiture.

Spécialiste du contentieux administratif, Kalilou Doumbia fut réputé proche du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), principal artisan du coup de force militaire contre le président IBK et dissous par décret par Bah N’Daw ce 18 janvier. Il est ainsi resté lié au vice-président de la transition, Assimi Goïta.

Mamatou Traoréhttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-768x769.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mamatou-traor.png 1250w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Le chef de cabinet du président est un colonel-major à la retraite. Administrateur militaire issu des rangs de l’armée de terre, il a été nommé le 28 septembre 2020, trois jours après la prestation de serment de Bah N’Daw et d’Assimi Goïta.

Sinaly Moussa Dembéléhttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/sinaly-moussa-dembl.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Lieutenant-colonel de l’armée de terre, il a été nommé aide de camp de Bah N’Daw fin novembre 2020. Il a rang de conseiller technique au secrétariat général de la présidence. Il est secondé par le commandant d’escadron Ahmadou Hamahoullahou Sidibé.

Mohamed Askihttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/mohamed-aski.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Ce diplomate de carrière a été nommé fin octobre 2020 conseiller diplomatique du président, avec rang d’ambassadeur. Ancien secrétaire général du comité d’organisation du sommet Afrique-France, organisé au Mali en 2017, il est un proche de Abdoullah Coulibaly, organisateur du forum de Bamako.

Mohammed Askia a également été conseiller en communication de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, puis membre de l’équipe de campagne du candidat Amadou Toumani Touré.

Ibrahim Traoréhttps://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-1024x1024.png 1024w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-150x150.png 150w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-768x768.png 768w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-600x600.png 600w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-100x100.png 100w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-200x200.png 200w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor-48x48.png 48w, https://www.jeuneafrique.com/medias/2021/01/29/ibrahim-traor.png 1251w" sizes="(max-width: 300px) 100vw, 300px" style="box-sizing: border-box; border: 0px; vertical-align: middle; text-align: center; display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; max-width: 100%; height: auto;">

Nommé directeur de cabinet d’IBK en 2015, il conserve son poste auprès de Bah N’Daw. Ce chirurgien de formation, qui a exercé en France, était l’un des plus proches collaborateurs de l’ancien chef de l’État. Il prend souvent part aux audiences du président de la transition.

Côte d’Ivoire : à un mois des législatives, l’opposition en ordre dispersé

 | Par 
Pascal Affi N’Guessan avant sa rencontre avec Henri Konan Bédié le 31 décembre 2020 à Abidjan

 

 

L’opposition ivoirienne n’est finalement pas parvenue à s’unir dans la perspective des législatives du 6 mars. Le PDCI d’Henri Konan Bédié et les formations pro-Laurent Gbagbo ont rompu avec les autres partis, dont le FPI de Pascal Affi N’Guessan.

Ils promettaient des candidats uniques dans chaque circonscription il y a encore quelques jours. Il y en aura finalement bien plus, issus de différents partis ou se présentant comme indépendants. Oubliées les belles déclarations d’intentions : à l’orée des législatives, qui se tiendront le 6 mars, les principaux leaders de l’opposition ivoirienne ne sont pas parvenus à s’entendre sur une stratégie commune face au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara.

Après une séquence électorale sous haute tension marquée par plus de 80 morts, à l’issue de laquelle le chef de l’État a été réélu pour un troisième mandat, les opposants misaient sur le renouvellement des sièges à l’Assemblée nationale pour revenir dans le jeu politique. À l’issue d’un dialogue avec le pouvoir initié en décembre, les principales formations de l’opposition – hormis Générations et peuples solidaires (GPS) de Guillaume Soro – avaient annoncé leur intention de participer aux législatives. S’en étaient suivies des tractations intenses entre leurs états-majors pour tenter de présenter des candidats communs pour les 255 sièges répartis dans les 205 circonscriptions du pays.

La part du lion

Pourtant, très vite, ce projet de grande alliance a fait « pschitt ». Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié et la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), qui regroupe les formations pro-Laurent Gbagbo, dont la frange du Front populaire ivoirien (FPI) qui lui est restée fidèle, ont trouvé un accord sans les autres formations politiques, à commencer par le FPI officiellement reconnu de Pascal Affi N’Guessan.

De quoi provoquer l’agacement de certains, qui dénoncent les « velléités hégémoniques » du PDCI et des GOR (les « Gbagbo ou rien », les partisans de l’ancien président) à l’égard de l’ensemble de l’opposition. « Ils ont voulu se tailler la part du lion, dénonce Jean Bonin Kouadio, un des lieutenants d’Affi N’Guessan. Nous regrettons de ne pas avoir trouvé un accord. Tout cela laisse un goût amer car, ensemble, nous aurions été plus forts. »

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NOUS AVONS COMPRIS QUE LE PDCI ET EDS S’ÉTAIENT ENTENDUS DANS NOTRE DOS »

Pour nombre d’observateurs, difficile de voir comment le RHDP au pouvoir pourrait perdre les législatives face à des adversaires aussi divisés. « Les opposants auraient pu être en position de force s’ils avaient réussi à désigner partout un candidat unique face à celui du pouvoir. Mais avec la multiplication des candidatures, le RHDP part favori », résume une source diplomatique à Abidjan.

Pourquoi un tel échec en l’espace de quelques semaines ? Dans l’entourage de Pascal Affi N’Guessan, on assure avoir eu, jusqu’au bout, la volonté d’aller à ce scrutin « en rangs serrés ». « Mais lors des dernières réunions pour faire des arbitrages et valider des candidatures communes, mi-janvier, le PDCI et EDS ont tout fait pour empêcher le processus d’aller à son terme. C’est à ce moment-là que nous avons compris qu’ils s’étaient entendus dans notre dos », affirme un cadre du FPI légalement reconnu. Selon lui, l’ex-Premier ministre aurait même proposé aux GOR de se présenter sous l’étiquette du FPI pour les législatives mais ses anciens camarades auraient refusé car cela revenait à reconnaître sa légitimité comme président officiel du parti.

Assurance tous risques

Dans les rangs du PDCI et d’EDS, on affirme aussi avoir tout fait pour tenter de former une large coalition. Mais à écouter leurs cadres, la responsabilité de l’échec ne leur incomberait pas. « Affi N’Guessan, Albert Mabri Toikeusse et plein de petits partis ont essayé d’entrer dans la danse alors qu’ils ne pèsent pas grand chose, voire rien du tout pour certains. Comme d’habitude avant chaque élection, la perspective d’obtenir des postes aiguise les appétits », estime un baron du PDCI.

« La réalité, tout le monde la connaît : les deux grandes forces de l’opposition présentes sur le terrain sont le PDCI de Bédié et le FPI de Gbagbo. Tout le reste, ce sont des histoires », ajoute un partisan de ce dernier. Du haut de ses 86 ans, le Sphinx de Daoukro fait le même calcul : il voit en Laurent Gbagbo, toujours à Bruxelles en attendant la fin de sa procédure devant la Cour pénale internationale (CPI), un allié plus utile qu’Affi N’Guessan. « Affi trouve que nous donnons trop d’importance aux GOR, mais il n’y a pas photo : les partisans de Gbagbo sont plus nombreux et très bien implantés dans leurs bastions, analyse un proche de Bédié. Maintenant qu’ils sont remobilisés et de nouveau dans le jeu politique, ils représentent une force non négligeable ».

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BÉDIÉ ET GBAGBO PARTAGENT LE MÊME OBJECTIF : BATTRE LE RHDP AVEC LEUR COALITION

Après une décennie de boycott des élections, le score des candidats pro-Gbagbo à ces législatives sera scruté de près. Pèsent-ils toujours autant dans le jeu politique ? Impossible de le savoir avant le verdict des urnes. Pour l’ancien détenu de la CPI et ses fidèles, ce scrutin législatif sera un vrai test. « Ils ont toujours des fiefs dans lesquels ils vont sûrement gagner. Ils peuvent aussi miser sur l’espoir du retour de Laurent Gbagbo pour mobiliser les électeurs. Mais ils n’ont pas enclenché de dynamique électorale depuis des années et ils ont très peu de moyens pour battre campagne », souligne un observateur aguerri de la scène politique ivoirienne.

Pour les pro-Gbagbo, nul doute que l’alliance avec le PDCI de Bédié, premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale, constitue aussi une forme d’assurance tous risques après dix ans d’absence dans les isoloirs. Finalement, les deux partis se sont entendus pour soutenir des candidats communs quasiment partout, chacun envoyant ses propres troupes dans ses zones historiques : le Centre pour le PDCI, l’Ouest pour le FPI. « C’est une véritable alliance », se félicite-t-on chez les premiers. « Notre accord a été respecté », renchérit-on chez les seconds.

Reste quand même une dizaine de circonscriptions où les deux formations d’opposition ne sont pas tombées d’accord. Elles y présenteront donc chacun leurs candidats. C’est le cas dans quelques districts d’Abidjan mais surtout à Gagnoa sous-préfecture, fief de Laurent Gbagbo, où Maurice Kakou Guikahué, le numéro deux du PDCI, sera candidat à sa réélection face à Marie-Odette Lorougnon, ancienne députée et vice-présidente du FPI. « Il y a eu des blocages ici et là mais Bédié et Gbagbo continuent à s’appeler régulièrement. Ils se sont notamment parlé pour évoquer le cas de Gagnoa et ils ont décidé de maintenir leurs candidats respectifs. Ils sont sur la même longueur d’ondes, partagent le même objectif : battre le RHDP avec leur coalition », explique un élu PDCI.

Frères ennemis du FPI

De leur côté, les proches de Pascal Affi N’Guessan dénoncent volontiers une « alliance de dupes, au sein de laquelle on n’hésite pas à s’affronter entre soi-disant alliés ». Depuis l’implosion du projet d’une grande coalition d’opposition pour les législatives, la guerre intestine entre les deux franges du FPI a repris de plus belle. La visite de « solidarité » d’une délégation de pro-Gbagbo au domicile abidjanais d’Affi N’Guessan, fin décembre, alors que ce dernier venait d’être libéré, semble bien lointaine. Les deux camps se rendent désormais coup pour coup. Fin janvier, dans un courrier adressé au président de la Commission électorale indépendante (CEI), Affi N’Guessan a ainsi appelé à faire « cesser [les] comportements tendancieux » des candidats pro-Gbagbo aux législatives qui usent « frauduleusement des couleurs, sigle et symbole » du parti.

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LES « GBAGBO OU RIEN » BLUFFAIENT ET NOUS FAISAIENT TOURNER EN BOURRIQUE »

Avec cet énième clash entre les frères ennemis, difficile de voir comment une réunification pourrait encore avoir lieu dans un futur proche. « Laurent Gbagbo avait exprimé le souhait de relancer le dialogue avec Affi N’Guessan début 2020 mais il l’a rompu unilatéralement, affirme Franck Anderson Kouassi, porte-parole du FPI pro-Gbagbo. Depuis, nous avons négocié un accord politique avec le PDCI, pas avec Affi. Aujourd’hui, il n’y a plus de passerelles entre nous. Il évolue dans son couloir et nous, dans le nôtre. »

Des accusations que récuse le camp de l’ancien Premier ministre. « Nous avons mis un terme à ce dialogue parce que les GOR bluffaient et nous faisaient tourner en bourrique. Ils n’ont jamais voulu organiser le congrès censé réunifier le parti. Et en parallèle, ils nouaient leur alliance avec le PDCI », répond un lieutenant d’Affi N’Guessan.

La « troisième voie » d’Affi Nguessan

S’il a passé deux mois en détention pour son rôle au sein de l’opposition durant la campagne présidentielle et fait toujours l’objet de poursuites judiciaires, Affi N’Guessan reste perçu par beaucoup comme un pion d’Alassane Ouattara. « Plusieurs d’entre nous considèrent toujours qu’il est l’opposant utile, malgré les évènements de ces derniers mois », explique un proche de Bédié. Une thèse relancée le 27 janvier par son voyage à Accra, où il a officiellement représenté le président ivoirien aux obsèques de l’ancien chef de l’État ghanéen, Jerry John Rawlings. Sur les réseaux sociaux, ses détracteurs ont largement relayé et moqué une photo de lui à bord d’un jet de la présidence.

Pour le natif de Bongouanou, où il sera d’ailleurs candidat à sa réélection, peu importe les critiques récurrentes sur la sincérité de son engagement. Lui croit dur comme fer à son destin, convaincu que la génération Ouattara, Bédié et Gbagbo appartient désormais au passé. Après avoir laissé ses rivaux GOR faire alliance avec le PDCI, il a formé sa propre plateforme, qu’un de ses proches décrit comme la « troisième voie ».

Il a noué des ententes avec l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) de l’ancien ministre Albert Mabri Toikeusse, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) de Charles Blé Goudé ou encore le mouvement Agir de Martial Ahipeaud. Elles représentent en tout une centaine de candidats, dont une soixantaine avec l’étiquette du FPI « légal ». Reste, enfin, une nuée d’indépendants venus de tous bords et qui, ici et là, pourraient bien faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre le 6 mars.

Burkina: report du Fespaco,
une mauvaise nouvelle pour le secteur hôtelier déjà en crise


Ouagadougou, 16 mars 2020.

Ouagadougou, 16 mars 2020.
 AFP
Texte par :RFISuivre
3 mn

C’est un coup dur pour le secteur de l’hôtellerie et du tourisme au Burkina Faso. Après la semaine nationale de la culture, le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou et maintenant le Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour ces secteurs économiques importants.

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avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Depuis un an, avec la pandémie du coronavirus, tout est au ralenti au niveau de l’hôtellerie et du tourisme dans le pays. L’association professionnelle des hôteliers et restaurateurs du Burkina Faso qui comptait sur ces événements pour sortir la tête de l’eau, en appelle à une intervention du gouvernement pour sauver leur secteur.

Depuis 2011, avec la mutinerie d’une partie de l’armée et les premières attaques terroristes dans la capitale en 2016, est venue s’ajouter à cela la crise sanitaire due au Covid-19. Ainsi, le secteur de l’hôtellerie et du tourisme traverse des moments très difficiles, selon Célestin Zoungrana, président de l’Association professionnelle des hôteliers et restaurateurs du Burkina Faso.

« Vraiment, le secteur ne se porte pas bien et c’est depuis une année, d’ailleurs, que les touristes ne viennent pas. Ces événements constituaient quand même des sources de financement pour le secteur », précise-t-il.

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L’organisation des événements tels que la Semaine nationale de la culture, le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou ou encore le Festival panafricain du cinéma et de la télévision était des occasions pour apporter du souffle à leurs finances. Ces événements annulés, les professionnels de l’hôtellerie et du tourisme attendent des mesures pour soulager un secteur déjà en crise.

« Nous souhaitons - que ce soit au niveau des impôts ou au niveau des taxes - que les municipalités, aussi, revoient un peu les taxes parce qu’à l’heure actuelle, rien ne marche », appelle Célestin Zoungrana.

Une commission interministérielle avait évalué les conséquences de la crise sanitaire sur le secteur mais avec le report du Fespaco, un réajustement de cette évaluation est nécessaire, selon le président de l’Association professionnelle des hôteliers et restaurateurs du Burkina Faso.

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