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Présidentielle au Niger : un second tour entre Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane

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Mis à jour le 02 janvier 2021 à 16h54
Le candidat Mohammed Bazoum, dans un bureau de vote de Niamey lors de la présidentielle du 27 décembre 2020.

Le candidat Mohammed Bazoum, dans un bureau de vote de Niamey lors de la présidentielle du 27 décembre 2020. © DR / M. Bazoum

 

Selon les résultats annoncés le 2 janvier par la Commission électorale nationale indépendante, un second tour opposera le 20 février Mohamed Bazoum, en tête, à Mahamane Ousmane.

Selon les résultats rendus publics ce 2 janvier, Mohamed Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir), est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle du 27 décembre avec 39,33% des suffrages. L’ancien ministre de l’Intérieur affrontera lors d’un second tour, prévu le 20 février, l’opposant Mahamane Ousmane, arrivé en deuxième position avec 17% des voix.

L’ancien président avait reçu le soutien d’un autre prétendant, Hama Amadou, dont la candidature avait été invalidée par la Cour constitutionnelle début décembre. Suivent l’ex-Premier ministre Seini Oumarou (8,95%), l’ancien ministre Albadé Abouba (7,07%), et le patron du Mouvement patriotique nigérien Ibrahim Yacouba (5,38%). L’ancien président Salou Djibo arrive sixième, avec 2,99% de suffrages.

Le pari du coup K.O.

En campagne depuis de nombreux mois, Mohamed Bazoum n’avait pas caché son ambition de remporter la présidentielle dès le premier tour. Dès le lendemain du vote, ses proches au sein du PNDS pronostiquaient un « coup K.O. ». L’opposition voulait quant à elle croire à un second tour, en prévoyant de se rassembler pour y défaire le candidat du parti au pouvoir.

Le défi du coup K.O. était de taille. Mahamane Ousmane a en effet reçu le soutien de Hama Amadou et de son parti, le Mouvement démocratique nigérien. Plusieurs autres candidats ont en outre annoncé leur intention de se rassembler derrière le représentant de l’opposition le mieux placé en cas de second tour afin de barrer la route au PNDS, après les deux mandats consécutifs effectués par le président sortant Mahamadou Issoufou.

« Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien. C’est un jour spécial pour le Niger qui va connaître pour la première fois de son histoire une alternance démocratique », avait souligné le président sortant, après avoir voté à l’hôtel de ville de Niamey le 27 décembre.

Satisfecit de la Cedeao

« Nous saluons et apprécions le travail acharné et la conduite pacifique des électeurs nigériens, des organisateurs électoraux, des partis politiques, de la société civile et des forces de sécurité dans le déroulement de cette élection dans des conditions sûres malgré les risques posés par l’insécurité et le COVID », a salué l’ambassade des États-Unis au Niger dans un communiqué, évoquant « des conditions calmes, pacifiques et ordonnées dans les bureaux de vote ».

Deux attaques meurtrières s’étaient produites à l’approche du scrutin : une dans l’Ouest (sept soldats tués le 21 décembre) où sévit régulièrement l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), et une dans l’Est, revendiquée par Boko Haram (34 morts le 12 décembre). Ces événements avaient fait craindre une montée de l’abstention à l’approche des opérations de vote.

« Le processus entourant les préparatifs des élections du 27 décembre 2020, la conduite de la campagne électorale, le processus électoral le jour du scrutin, ainsi que le tri, le comptage et la comptabilisation des bulletins de vote a été relativement libre, équitable, transparent et professionnel », a déclaré la mission d’observation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

[Tribune] 2020 ? Bon débarras !

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Mis à jour le 31 décembre 2020 à 16h10
 
 

Par  Fawzia Zouari

Dans la ville de Bangkok, en Thaïlande, un compte à rebours est installé en attendant le passage à 2021.

 Dans la ville de Bangkok, en Thaïlande, un compte à rebours est installé en attendant le passage à 2021. © Gemunu Amarasinghe/AP/SIPA

 

2020 fut une année virtuelle, puisque sans chair, sans visage, sans vie véritable. Si rien ne dit que 2021 sera différente, au moins, nous aurons été avertis.

Pour une fois, je vais faire l’unanimité – ou presque –, en disant le plus grand mal de… 2020. Puisqu’il me revient de clore cette année, je ne vais pas m’en priver. « Clore » ? Je devrais dire « achever » 2020, dans le sens physique du terme, c’est-à-dire lui tordre le cou ou lui botter le derrière. Qu’est-ce qu’elle nous a fait souffrir, cette garce !

Je ne vois pas qui pourrait regretter son départ, hormis les pompes funèbres, les fournisseurs de masques et de produits désinfectants, les firmes pharmaceutiques, les médecins en mal de notoriété, les dictateurs qui adorent les couvre-feux en temps de Hirak ou les Frères qui se délectent du port du masque en guise de niqab pour leurs moins que moitiés.

Partout dans le monde, ce fut la catastrophe. Je vous passe la crise économique que, néophyte, je ne saurais évaluer, pour rappeler la sombre chronique des confinements successifs dans des villes réduites à des cages à rats et à des murs d’hôpitaux, la voracité cruelle d’une pandémie qui s’est goinfrée de nos chibanis, n’a épargné ni l’homme ordinaire ni l’artiste ou le sportif de carrière, pas même le chef d’État, le dernier en date étant le pauvre Giscard d’Estaing qu’on croyait éternel.

Année virtuelle

2020, donc. Pendant que les mecs expérimentaient leur première réclusion de l’Histoire (bien fait !), les filles vivaient un minicataclysme : hormones de séduction en baisse, coquetterie au placard, retour au foyer, découverte de compagnons sous leur vrai jour, envies d’infanticides face à des gamins devenus des monstres puisque privés d’air, d’école et ne sachant plus quoi faire de leur cerveau.

Tout le monde fut logé à la même enseigne du reste : plus de fac, plus d’art, plus de cinéma ; 2020 devrait être baptisée « l’année de la non-culture et de l’abrutissement général ». Nous n’avions même plus droit au traditionnel – et somme toute heureux – « métro-boulot-dodo » : plus qu’un métro sur quatre, un boulot sur trois et un anxiolytique avant chaque dodo. Et puis, le boulot, on y allait jadis avec plaisir, pas forcément pour travailler, mais pour se montrer en société ou épater le collègue.

Plus rien de tout cela. Même pas la possibilité de draguer son supérieur hiérarchique ni de se faire martyriser par lui en direct : l’autorité patronale s’est effondrée à distance. On peut faire un bras d’honneur à son chef à côté de l’écran sans conséquences.

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NOUS AURONS ÉTÉ AVERTIS, ET 2021 NE NOUS PRENDRA PAS PAR SURPRISE

2020, donc. Et une nouvelle carte du monde, fracturée en deux, avec des frontières entre les corps, les espaces, les liens du sang, et les vocables qui vont avec, tels que « distanciation sociale » ou « présentiel ». L’émergence également d’un courant nouveau qu’on pourrait appeler « l’inhumanisme », défini par un postulat étrange et contradictoire selon lequel l’on peut sauver l’Homme en sacrifiant le propre de l’humain, à savoir le lien social, la conscience de la vulnérabilité ou le simple rituel d’enterrement des morts.

Ce courant a entraîné une sorte de « grand remplacement », substituant les experts aux penseurs, les médecins aux philosophes, les spéculateurs sur le cours de l’inflation pandémique aux traders de la Bourse. L’habituelle « liste des personnalités de l’année » a réuni, pour l’essentiel, les noms de personnels hospitaliers. Le discours scientifique s’est acoquiné à la parole politique aux frais de la littérature et de la poésie. L’industrie médicamenteuse devint reine, excluant les remèdes de jadis : doses de tendresse, traitement par la caresse, efficacité de la voix qui injecte la potion magique des mots dans l’oreille du patient : « Ne t’inquiète pas, tu vas guérir ! »

2020, donc. Une année virtuelle, puisque sans chair, sans visage, sans vie véritable, et qu’on devrait nous rembourser. Bien sûr, rien ne dit que l’année qui vient sera différente. Il se pourrait que nous portions, en plus des masques, des séquelles invisibles. Mais, au moins, nous aurons été avertis, et 2021 ne nous prendra pas par surprise. C’est un bon point pour commencer.

[Chronique] Liberté de la presse en 2020 : un bilan en demi-teinte

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Par  Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Glez

Si Noël a été marqué par la libération tant attendue de quatre journalistes burundais, le bilan 2020 de Reporters sans frontières n’autorise qu’un enthousiasme modéré.

Le frais émoulu président Évariste Ndayishimiye s’est-il déguisé en Père Noël pour lifter une image encore trop associée à son autoritaire prédécesseur ? Dans un décret signé la vieille du réveillon, le chef de l’État burundais a entériné la libération d’Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi, après 430 jours de prison.

Arrêtés alors qu’ils se rendaient dans la province de Bubanza pour couvrir des affrontements, puis condamnés pour « tentative d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État », les quatre journalistes étaient considérés, notamment par l’ONG Amnesty International, comme des prisonniers d’opinion. Quant à leur rédaction, Iwacu, elle est présentée comme l’un des derniers médias indépendants du pays.

47 journalistes tués

La bonne nouvelle de cette grâce présidentielle ne doit pas conduire les défenseurs de la liberté d’expression à baisser la garde.

En ce mois de décembre propice aux rétrospectives, Reporters sans frontières (RSF) vient de publier son traditionnel bilan annuel. Si le nombre de journalistes assassinés « reste stable », il est tout de même de 47 tués à travers le monde en cette année déjà malmenée, Covid-19 oblige, en termes de libertés individuelles. Et 84 % des victimes ont été sciemment « visés et délibérément éliminés », contre 63 % en 2019, certains « dans des conditions particulièrement barbares », découpés en morceaux ou brûlés vif, selon RSF.

De même, il serait indécent de se réjouir du fait que l’Afrique ne figure pas au top five des pays « journalicides » que sont le Mexique, l’Inde, le Pakistan, les Philippines et le Honduras. En Somalie, les reporters Abdulwali Ali Hassan et Said Yusuf Ali ont été tués respectivement en février et en mai. Au Nigeria, le stagiaire Alex Ogbu et le rédacteur Onifade Pelumi ont été assassinés en janvier et en octobre. RSF met même les autorités égyptiennes à l’index dans la mort de Mohamed Monir, décédé en juillet, peu de temps après sa libération, après avoir contracté le Covid-19… en prison.

Assassinés dans des pays en paix

En outre, il faut noter, primo, que de plus en plus de journalistes sont assassinés dans des pays en paix, près de sept sur dix cette année. Secundo, si la paix ne garantit pas la vie des hommes de presse, la vie ne garantit pas la liberté d’écrire. Les brimades de toutes natures continuent d’exister, sur une partie du continent africain comme ailleurs, allant des menaces aux contraintes administratives ou judiciaires. RSF recense 384 journalistes ou « journalistes-citoyens » emprisonnés cette année.

La Fédération internationale du journalisme, elle, précise que 2 658 hommes de presse ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, à l’échelle du monde, depuis 1990, période pourtant marquée par la libération des ondes, l’apparition du web et l’euphorie du printemps africain de la presse.

Les fleurs du printemps deviendront-elles les fruits de l’été, à l’échelle de tout le continent ? À condition que les autocraties et autres mafias ne profitent pas de leurs nouveaux alliés objectifs : la désinformation, la méfiance complotiste à l’égard des journaux et la crise économique d’une presse de plus en plus dématérialisée.

La zone de libre-échange continentale africaine entre en vigueur ce 1er janvier 2021

                              Le 21 mars 2018, 44 pays de l'Union africaine réunis au Rwanda avaient signé l'accord créant la Zlecaf.

Le 21 mars 2018, 44 pays de l'Union africaine réunis au Rwanda avaient signé l'accord créant la Zlecaf.
 ©STR/AFP

La zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) entre officiellement en vigueur ce 1er janvier 2021. Ratifié jusqu'à présent par 34 pays, le traité est censé instaurer la plus vaste zone de libre-échange au monde, avec 1,2 milliard de personnes potentiellement concernées. L'idée étant d'accroître le commerce intra-africain et d'y développer les richesses. La Zlecaf prévoit d'ici 15 ans au maximum la suppression de 90% des taxes douanières sur les biens et les services. Et, d'ici là, le chemin est encore long.

C'est une date symbolique et qui restera gravée dans l'histoire de l'intégration africaine. Ce 1er janvier 2021, les 34 pays ayant déjà ratifié le traité instaurant la zone de libre-échange (Zlecaf), commencent à commercer selon de nouvelles règles.

En pratique rien, ne change dans l'immédiat. Car la Zlecaf est en cours de construction, et de nombreux points restent à négocier. Mais on connait au moins l'horizon : d'ici 15 ans au maximum, les pays devront avoir aboli entre 85 et 90% des tarifs douaniers sur les biens et les services qu'ils échangent.

Le commerce africain reste tourné vers l'extérieur du continent

Entre temps, il faudra avoir déterminé ce que l'on appelle les offres tarifaires, c'est à dire les calendriers de baisses des droits de douane et les catégories de produits concernés. Il faudra aussi avoir fixé la règle d'origine, c'est à dire le niveau de la part africaine contenue dans un produit manufacturé.

Pour l'heure, le commerce africain est tourné vers l'extérieur. Les échanges entre nations africaines ne représentent que 16% de leur total. En Europe et en Asie, le taux dépasse largement 60%. L'objectif de l'Union africaine est donc de faire progresser ces échanges pour créer davantage de richesses. Le but est aussi de convaincre les industriels du monde entier de venir produire en Afrique, sur un marché intégré et ouvert d'un milliard deux cent millions de consommateurs.

 

Accra, lieu stratégique pour la Zlecaf

C’est à Accra que tout se jouera pour la zone de libre-échange continentale africaine. Les locaux du Secrétariat permanent de l’organisation ont été inaugurés en août dernier dans la capitale ghanéenne, rappelle notre correspondante au Ghana, Marine Jeannin. Le Dr Francis Mangeni, responsable des promotions commerciales au Secrétariat de la Zlecaf, revient sur les raisons de ce choix. « Il y a eu une compétition, que le Ghana a remportée. Tout d’abord, ils ont proposé de fournir des locaux entièrement meublés pour le Secrétariat de la Zlecaf. Ils ont aussi beaucoup investi : 10 millions de dollars, pour soutenir le travail du Secrétariat. »

Le rôle du Secrétariat permanent sera crucial pour le lancement de la Zlecaf : c’est lui qui est chargé de la mise en application de la zone de libre-échange. « Le Secrétariat est l’organe technique de la Zone de libre-échange continentale africaine. Sa fonction principale est de soutenir toutes les procédures de la Zone de libre-échange continentale africaine. Le Secrétariat a donc un rôle fondamental à jouer pour assurer la bonne mise en œuvre de l'accord, et veiller à ce que la Zlecaf fonctionne bien en tant que marché continental régional. »

Pour rappel, 34 pays africains ont ratifié la Zlecaf depuis l’accord inaugural de Kigali, en mars 2018.

[Tribune] Vaccin anti-coronavirus : peur au pays de Pasteur

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Par  Edmond Bertrand

Doyen honoraire de la faculté de médecine d’Abidjan, membre correspondant de l’Académie française de médecine

Quatre vaccins contre le coronavirus sont désormais disponibles

Quatre vaccins contre le coronavirus sont désormais disponibles © AP Photo/Tsafrir Abayov

 

C’est en France, pays de Pasteur, que les « antivax » sont les plus virulents contre le vaccin anti-Covid-19. En Afrique, où épidémies et endémies sévissent toujours, il est accueilli bien plus favorablement.

Pendant des mois et des mois on a attendu le médicament idéal contre le coronavirus Sars-Cov-2 : en vain. Puis, pendant des semaines, on a attendu le vaccin : enfin il est là. Il y en a même quatre : le premier à base du coronavirus atténué, le deuxième à base du coronavirus inactivé, le troisième à partir de la seule protéine « spike » du coronavirus, le quatrième à partir de l’ARN messager qui permet de fabriquer cette « spike ».

Et aussitôt les antivaccins (« antivax ») brandissent leur conviction : ces vaccins vont être dangereux, ils sont arrivés trop vite. C’est une arnaque des laboratoires pharmaceutiques, mieux c’est un complot mondial impliquant les gouvernements et même l’OMS. Un chroniqueur a même évoqué l’ONU !

Esprit de Pasteur, où es-tu ?

Et où cette méfiance est-elle la plus forte ? En France – esprit de Pasteur, où es-tu ? – où les vaccins nous ont pourtant débarrassés de la variole, du tétanos, de la rougeole, de la diphtérie, de la poliomyélite, dont on a oublié les ravages.

Certes, il y a toujours eu des ligues antivaccins disposant d’arguments reconnus : des malaises post-vaccinaux, une réaction locale, une fièvre sans gravité. Quelques décès ont été attribués aux vaccins dans des cas douteux. Les risques étaient très bien étudiés en milieu militaire puisque tous les Français hommes étaient vaccinés à leur incorporation. Au total, le très petit nombre d’incidents doit être comparé aux centaines de millions de personnes ainsi protégées.

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LES ANTIVAX RÉAGISSENT SOUS L’INFLUENCE DE L’ÉMOTION ET DE LA PEUR, LESQUELLES SONT MAUVAISES CONSEILLÈRES

J’ai entendu un commentateur antivax citer Rousseau : « Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme ». Le philosophe est très sympathique mais on ne peut pas croire à son adage aujourd’hui. Les antivax réagissent sous l’influence de l’émotion et de la peur, lesquelles sont mauvaises conseillères. Ils profitent des réseaux sociaux le plus souvent anonymes – hélas ! – et destructeurs. Notons que les mêmes qui récusent des vaccins scientifiquement contrôlés acceptent sans restrictions des compléments alimentaires ou des extraits végétaux vendus sans aucun contrôle par des sociétés commerciales à but très lucratif.

Certains médecins entretiennent d’ailleurs ce sentiment antivax, y compris un infectiologue français qui accuse l’aluminium (employé comme adjuvant dans des millions de vaccins depuis 1926) de créer une maladie musculaire et le syndrome de fatigue chronique que ses collègues n’auraient pas su reconnaître pendant près d’un siècle… À moins qu’ils nous les aient cachés. Impossible évidemment.

Une Afrique moins méfiante

Ces antivax ne prennent pas en compte une caractéristique essentielle de la vaccination : son action communautaire. Pour qu’une maladie disparaisse, il faut que 70 % de la population ait été vaccinée ou ait été porteuse du virus. À ce niveau de protection, on peut envisager, après des années, la disparition de la maladie. Si ce niveau n’est pas atteint, le vacciné est protégé mais le virus reste présent dans la population.

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SUR LE CONTINENT, ON ESPÈRE TOUJOURS QU’UN VACCIN VIENNE À BOUT D’EBOLA

Heureusement, dans de nombreux pays autres que la France, la vaccination, quand elle existe, est accueillie favorablement. La méfiance est moindre en Afrique, où les anciens ont subi la fièvre jaune, la méningite ainsi que la variole, où le tétanos est toujours actif et où endémies et épidémies sévissent encore. Sur le continent, la tuberculose est toujours menaçante – d’où l’intérêt du vaccin BCG, qui aurait aussi une action non spécifique favorable aux défenses immunitaires – et on espère qu’un vaccin vienne à bout d’Ebola (dont le taux de mortalité est beaucoup plus élevé que celui du Sras-Cov-2). Plus qu’ailleurs, on sait que les vaccinations ont été un des bienfaits majeurs pour les populations du XXe siècle, qui a comporté plus de guerres et de conflits que d’évènements heureux.