Actualités

13 mars

Côte d'Ivoire: le RHDP d'Alassane Ouattara conserve sa majorité à l'Assemblée nationale

                          Le RHDP d'Alassane Ouattara conserve la majorité à l'Assemblée nationale après les législatives de samedi.
                             Le RHDP d'Alassane Ouattara conserve la majorité à l'Assemblée nationale après les législatives de samedi. © ISSOUF SANOGO/AFP
Texte par :RFISuivre
2 mn

Les Ivoiriens connaissent désormais le visage de leur nouvelle Assemblée nationale, issue des législatives de samedi auxquelles la quasi-totalité des forces politiques avaient participé dans le calme. Après deux jours à égrener les résultats, cette fois, le pays est fixé.

PUBLICITÉ

Avec notre envoyé spécial à Abidjan, François Mazet

C’est donc le RHDP, le parti au pouvoir, qui l’emporte, fort de ses bastions du Nord et en résistant à ses adversaires dans le reste du pays. Les soutiens d’Alassane Ouattara conservent la majorité absolue. Mais le parti ne fait pas aussi bien que ce qu’espéraient ses dirigeants. Le RHDP plafonne à 137 élus, soit 54 % des sièges.

Les dernières circonscriptions emportées par l'opposition

La faute aux trois derniers résultats donnés et favorables à l'opposition qui empoche les 10 députés encore en lice dans les trois communes les plus disputées d’Abidjan : Yopougon, Port-Bouët et Marcory pour lesquelles les tractations ont duré toute la nuit.

La première, la plus emblématique peut-être, est une reconquête pour les opposants EDS et PDCI, mais pas un triomphe : 450 voix d’avance et seulement 18 % de participants. C’est un peu plus large dans les deux autres où le PDCI conserve ses fiefs.

Au total, l’alliance des deux familles politiques pro-Bédié et pro-Gbagbo compte 81 députés, 32 % du total. Vient une coalition de petits partis d’opposition, avec 10 élus soit 4 % des sièges. Et un bon nombre d’indépendants : ils seront 26, soit 10 % des députés. Et parmi tous ces députés, le nombre de femmes à l’Assemblée nationale reste faible : 32 soit 12,6 %.

Il est à noter que le chiffre de la participation est de 37,88 %, à peine meilleur qu’en 2016. Les élections intermédiaires ne mobilisent donc pas les Ivoiriens.

C’est maintenant la phase des recours qui débute : les candidats déçus ont normalement cinq jours pour en déposer.

3e dimanche de Carême B : Jésus chasse les marchands du Temple

  

L’Évangile de ce dimanche 7 mars (Jean 2, 13-25) relate la colère de Jésus face aux marchands du Temple. Saint Jean relit l’épisode à la lumière de la Résurrection. Quel est le vrai Temple ? Partageons la parole de Dieu avec le frère Norbert, prémontré de l’abbaye Saint-Martin de Mondaye (Calvados).

3e dimanche de Carême B : Jésus chasse les marchands du Temple

L’Évangile (Jn 2, 13-25)

« Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme. »

Autres lectures : Ex 20, 1-17  ; Ps 18b (19)  ; 1 Co 1, 22-25.

→ PRIER LE CARÊME avec sainte Thérèse d’Avila. La province des Carmes déchaux de Paris propose un parcours de carême sur Hozana.org, chaque jour, des textes à méditer, un passage d’évangile et une image. Et le dimanche une méditation à partir de la Bible et des textes de la Sainte, docteur de l’Église. Inscription gratuite.

Comprendre

Souvent, nous avons tendance à considérer les évangiles comme des reportages historiques sur l’activité de Jésus. Or les évangélistes n’étaient pas des journalistes, mais des croyants – même si l’un n’exclut pas l’autre. Les Évangiles sont rédigés pour que les lecteurs reconnaissent en Jésus le Messie de Dieu. Cette intention est exprimée de manière limpide à la fin de l’Évangile de Jean : « Les signes opérés par Jésus ont été rapportés dans ce livre pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20, 30-31).

Les Évangiles ne proposent donc pas un récit historique de la vie de Jésus. Ils offrent plutôt un message théologique, qui peut se résumer dans ces simples mots : Jésus, le crucifié-ressuscité est le Christ. Cette nature propre des récits évangéliques est exprimée comme au passage, sur le mode d’un commentaire, dans l’évangile de ce dimanche. Ainsi, le lecteur sait, dès le début (nous nous situons au chapitre 2), ce que l’évangile lui propose. En un sens, le projet évangélique lui est déjà exposé, pour qu’il reçoive l’équipement adéquat permettant de lire correctement. Ce commentaire, le voici : « Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela » (Jn 2, 22). Les Évangiles – et celui de Jean, en particulier – proposent ainsi une relecture de la vie de Jésus à la lumière de Pâques. C’est l’expérience de la Résurrection qui motive leur rédaction, de sorte que la Passion de Jésus-Christ plane sur l’ensemble de l’œuvre, y compris sur les premiers chapitres. Elle attire tout le livre, à la manière d’un aimant qui oriente et polarise tout vers lui. Cet équipement du lecteur que nous recevons dans la liturgie d’aujourd’hui est une invitation à relire tout l’Évangile, à la lumière de Pâques, qui resplendit même pendant le Carême.

Méditer

Le Temple de Jérusalem était l’une des merveilles du monde. Détruit par Nabuchodonosor, il est reconstruit au VIsiècle avant notre ère, puis agrandi et enrichi par Hérode dans les décennies qui ont précédé la naissance du Christ. Les juifs y venaient nombreux en pèlerinage, chantant probablement pendant leur marche les Psaumes des montées (Ps. 119-134), ou d’autres encore, à travers lesquels transpire l’attachement viscéral au Temple : « Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur » (Ps. 83, 2). Parvenus dans la ville sainte, les juifs offraient les sacrifices prescrits par la Loi. Chaque jour, des dizaines de bœufs et des centaines de brebis étaient offerts en holocauste, et l’encens se joignait à la fumée des sacrifices, montant jusqu’à Dieu. Ainsi, il n’est pas étonnant de trouver des marchands d’animaux et des changeurs dans le Temple : ils étaient même nécessaires à son activité. Sans eux, pas de culte possible. Alors, il importe de bien comprendre le geste de Jésus : il ne dit pas tant qu’ils feraient mal leur travail ; il annonce de manière anticipée son sacrifice sur la croix. Jésus annonce qu’il est le nouveau Temple, le lieu de la demeure de Dieu parmi les hommes. Le signe que les juifs réclamaient à Jésus, c’est donc lui-même, dans sa mort (le Temple détruit) et sa résurrection (le Temple reconstruit en trois jours). Jésus comme le nouveau Temple, l’Évangile de Jean l’avait déjà laissé entendre dans le Prologue, en disant que le Verbe avait « planté sa tente » parmi les hommes (Jn 1, 14) : « planter sa tente », c’est une évocation de la tente de la rencontre, qui accompagnait les Hébreux dans le désert après la sortie d’Égypte.

Prier

Seigneur Jésus,

Tu as purifié le Temple, donne-nous d’avoir un cœur pur, débarrassé de tout ce qui l’encombre ;

Tu es l’unique Temple, donne-nous de ne nous attacher qu’à toi ;

Tu es le vrai Temple, donne-nous de faire de notre cœur
un sanctuaire à toi dédié ;

Tu es le nouveau Temple, donne-nous de faire de notre vie un culte qui te plaise.

Tu es le seul Temple, donne-nous de nous préparer à accueillir pleinement le signe que tu nous donnes :
celui de ta Résurrection.

Berlinale 2021, le cinéma à l’ombre de la pandémie

Analyse 

Le festival berlinois porte, dans la forme des films ou dans leur constat, la marque de l’épidémie qui a submergé la planète
et pousse les cinéastes à s’interroger sur le futur de notre humanité et ses ébranlements individuels.

Céline Rouden, 

le 03/03/2021 à 15:14 

 

                                                  Berlinale 2021, le cinéma à l’ombre de la pandémie
 
                                                  Le réalisateur roumain Radu Jude a intégré la pandémie de Covid-19 dans son film « Bad Luck Banging or                                                     Loony Porn ». Tourné durant l’été 2020, il met en scène des personnages masqués.MICRO FILM

Les masques n’apparaissent que dans un film présenté à la Berlinale. Celui du Roumain Radu Jude, Bad Luck Banging or Loony Porn, farce provocatrice et extrêmement dérangeante sur un pays rongé par le consumérisme et la corruption. Tourné pendant l’été dans les rues de Bucarest, entrecoupé d’images d’archives ou de photomontages, incluant une seule scène collective dans sa dernière partie avec des acteurs dûment masqués et à distance, ce film sur une professeure piégée par une vidéo pornographique porte la marque de l’épidémie de Covid-19 et des contraintes qu’elle impose à tous.

La Berlinale à l’épreuve du Covid-19

Premier grand festival de l’année, la Berlinale en ligne semble faire office de laboratoire pour le cinéma à l’heure de la pandémie. Tous les films présentés ont été tournés ou achevés à l’ombre de cet événement planétaire. Et s’il est un peu tôt pour parler de « rupture esthétique » comme l’a fait son directeur artistique Carlo Chatrian, il a clairement influencé l’économie de certaines œuvres.

→ ANALYSE. Berlinale 2021, une compétition à huis clos

Petite Maman, le nouveau film de Céline Sciamma en est le parfait exemple. Après l’ambitieux Portrait de la jeune fille en feu, la cinéaste revient à un format plus modeste et à son sujet favori, l’enfance, dans ce film qui s’inscrit dans la veine d’un Tomboy. Une maison vide, des parents présents mais absents, et deux petites filles dans une forêt suffisent à instiller la magie qui imprègne ce film sensible sur les non-dits entre mères et filles. Un Berlin fantomatique et sans figurants sert également le propos de I’m Your Man, de l’Allemande Maria Schrader, sympathique comédie romantique futuriste mettant en scène un androïde se révélant plus doué pour l’amour que les humains.

Jérémie Rénier plus impressionnant à chaque rôle

Mais c’est dans Memory Box, des Libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige que la recherche formelle est la plus poussée, bien qu’elle n’ait cette fois rien à voir avec le contexte. S’inspirant de leurs propres cahiers rédigés pendant leur adolescence dans un Beyrouth en pleine guerre civile, ils animent au sens propre ces images du passé pour réactiver la mémoire d’une famille émigrée au Canada et créer un pont avec les images véhiculées aujourd’hui par nos portables. Un film poignant et inventif dont on peut regretter que la promesse esthétique ne soit pas tenue jusqu’au bout.

Le constat d’une humanité à la dérive et des ébranlements individuels qu’elle provoque est par ailleurs au cœur du très beau film de Xavier Beauvois, Albatros, présenté mardi en compétition. Cette chronique très forte d’un homme – un gendarme – et d’un pays qui se détraque, portée par un Jérémie Rénier plus impressionnant à chaque rôle, a sans doute davantage à voir avec les gilets jaunes qu’avec l’épidémie de Covid-19, mais fait habilement le lien entre l’intime et le collectif pour plonger au cœur de la colère de toute une nation et appeler les hommes à revenir à l’essentiel.

 

 

 

 

Berlinale 2021, une compétition à huis clos Abonnés

En raison des contraintes sanitaires, le festival de cinéma de Berlin organise sa compétition à huis clos du 1er au 5 mars avant des projections publiques et une remise des prix prévues au mois de juin. Deux films français concourent pour l’Ours d’or, « Albatros » de Xavier Beauvois et « Petite Maman » de Céline Sciamma.

  • Céline Rouden, 

 

Berlinale 2021, une compétition à huis clos
 
Une partie des films à l’affiche de la Berlinale  qui se tiendra en partie à huis clos cette année.ANDREAS RENTZ/GETTY 

Premier grand festival international à se tenir en 2021 dans un contexte sanitaire dégradé, la Berlinale n’a guère eu d’états d’âme. Subir une année blanche comme Cannes l’année dernière était inenvisageable pour ses organisateurs. « L’annulation n’a jamais été une option », a justifié sa codirectrice, Mariette Rissenbeek, lors de la présentation de la sélection le 11 février. Pas plus d’ailleurs qu’un basculement complet de ce festival traditionnellement ouvert au public en numérique, incompatible, selon eux, avec la défense de l’expérience collective qu’est la salle de cinéma.

→ À LIRE. Berlinale 2021 : Xavier Beauvois et Céline Sciamma en compétition

Un « nouveau format » a donc été imaginé cette année pour s’adapter aux contraintes sanitaires imposées par la pandémie en espérant l’arrivée de jours meilleurs. La 71e édition de la Berlinale se déroulera en deux temps avec une compétition qui se tient cette semaine à Berlin à huis clos et un événement (« Summer spécial ») organisé du 9 au 20 juin, comprenant des projections publiques et les cérémonies de remise des prix. Si le choix a été fait de ne pas reporter la compétition - ainsi que le marché européen du film qui se tient en ligne - c’est « parce que les réalisateurs ont besoin d’un lieu où montrer leur travail et parce que le marché a besoin de continuer à acheter des films pour les salles de cinéma », lorsque celles-ci sont (ou seront) rouvertes, a expliqué Mariette Rissenbeek.

Une sélection qui porte la marque de la pandémie

Un jury exceptionnel, sans président mais composé des six derniers lauréats de l’Ours d’or (1), a été convoqué dans la capitale allemande pour voir les films, projetés en salle, et fera connaître son palmarès dès vendredi 5 mars. La presse, elle, aura accès à la sélection à distance. Organisé sur une période réduite - cinq jours au lieu des dix habituels - le festival a dû toutefois réduire la voilure. 150 films, toutes sections confondues, ont été sélectionnés, moitié moins que d’ordinaire, dont 15 pour la compétition officielle, contre 18 l’année dernière.

Des œuvres tournées ou achevées durant cette année 2020 si particulière marquée par l’irruption de la pandémie. « Si seules quelques-unes montrent directement le nouveau monde dans lequel nous vivons, toutes portent la marque de l’incertitude des temps que nous traversons », a souligné son directeur artistique, Carlo Chatrian. Des films qu’il juge moins « sombres » que ceux de l’année dernière, preuve que lesréalisateurs « n’ont pas complètement perdu leur foi en l’humanité ».

15 films en compétition officielle

Dans une sélection fortement marquée par la présence de films allemands ou d’Europe de l’Est (8 sur 15), on retrouve certains cinéastes habitués du festival. Le Sud-Coréen Hong Sangsoo, déjà en compétition l’année dernière, revient avec son nouveau film Introduction et le Roumain Radu Jude, Ours d’argent en 2015 pour Aferim !avec l’énigmatique Bad Luck Banging or Loony Porn. Par ailleurs, figurent en compétition pour la première fois le talentueux réalisateur japonais Ryusuke Hamagushi, qui nous avait séduits en 2019 avec le romantique Asako I et II, ainsi que le premier long-métrage comme réalisateur de l’acteur Daniel Brühl (révélé par Goodbye Lenine), une fable grinçante et pleine d’autodérision sur la gentrification de l’ancien Berlin Est.

Présence française

Deux films français, particulièrement attendus, concourent pour l’Ours d’or : Albatros, de Xavier Beauvois, un drame autour d’un commandant de gendarmerie (Jérémie Rénier) dont la vie bascule après avoir tué involontairement un agriculteur qu’il voulait sauver d’un suicide et Petite maman, de Céline SciammaLa réalisatricerevient à Berlin dix ans après Tomboy avec un film qui explore une nouvelle fois le territoire de l’enfance. Coproduction franco-libanaise, l’inventif Memory Box du duo de cinéastes et artistes Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, interroge de son côté la mémoire et les images à travers les cahiers de souvenirs de jeunesse à Beyrouth, pendant la guerre civile, d’une femme émigrée au Canada.

→ RELIRE. La Berlinale fait la lumière sur le passé nazi de son fondateur

En l’absence de grosses productions américaines, le festival présentera cette année hors-compétition The Mauritanian, du Britannique Kevin Macdonald, avec Tahar Rahim dans le « rôle à Oscar » d’un prisonnier de Guantanamo ainsi que Per Lucio, un documentaire du réalisateur italien Pietro Marcello qui avait signé en 2019 une adaptation remarquée de Martin Eden de Jack London.

-----------

Repères

Le Festival de Cannes reporté en juillet, Venise dans l’expectative

Le Festival de Cannes, contraint d’annuler son édition l’année dernière, a cette fois pris les devants en décidant très tôt de reporter la manifestation au début de l’été (du 6 au 17 juillet) plutôt qu’au mois de mai, en espérant que la situation se sera améliorée d’ici là. « Il n’y aura pas de ­deuxième année sans Festival de Cannes », a assuré son délégué général, Thierry Frémaux, qui a prévu des solutions de repli, au besoin jusqu’au mois de novembre.

La Mostra de Venise, qui avait pu se tenir l’année dernière avec des restrictions de jauge et sans tapis rouge, est programmée pour l’instant du 1er au 11 septembre et a d’ores et déjà désigné le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho comme président de son jury.

(1) Mohammad Rasoulof, Nadav Lapid, Adina Pintilie, Ildikó Enyedi, Gianfranco Rosi et Jasmila Zbanic

Burkina Faso: Eddie Komboïgo, nouveau chef de file de l’opposition, est déjà dans son rôle

L'homme politique burkinabè Eddie Komboïgo, le 22 novembre 2020 à Ouagadougou.
L'homme politique burkinabè Eddie Komboïgo, le 22 novembre 2020 à Ouagadougou. AP - Sophie Garcia
Texte par :RFISuivre
3 mn

Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès, le parti de Blaise Compaoré, a été installé ce vendredi 5 mars comme nouveau chef de file de l’opposition en remplacement de Zéphirin Diabré. Arrivé deuxième aux dernières élections législatives avec 20 députés, Eddie Komboïgo annonce que le chef de file restera fidèle à sa ligne politique dans son combat pour le changement et refuse déjà le report des prochaines élections municipales, qui étaient prévues pour le mois de mai 2021.

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

C’est la première fois dans l’histoire politique du Burkina Faso qu’il y a une passation de charge entre le chef de file de l’opposition sortant, Zéphirin Diabré, et le nouveau, Eddie Komboïgo. Alassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale : « Cela veut dire que la démocratie a mûri, que les esprits ont changé, que la politique n’est pas inutile. »

À peine installé, Eddie Komboïgo, le nouveau chef de file de l’opposition politique annonce les couleurs : critique de la gouvernance actuelle du pays et retour sur l’organisation des dernières élections et ses résultats qui, selon lui, n’ont pas reflété le choix des populations.

► À écouter aussi: Zéphirin Diabré: se retrouver au gouvernement burkinabè «n'a rien d'un sacrilège»

 

Komboïgo appelle Kaboré à suspendre la décision de reporter les prochaines municipales

Fraîchement nommé président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le candidat arrivé deuxième à la dernière présidentielle de novembre 2020 rejette le projet de report des prochaines élections municipales :

« Nous avons été étonnés de voir qu’un projet de loi sur l’ajournement des élections municipales a déjà été adopté par le Conseil des ministres. Nous sommes à moins de six mois des élections. Nous voulons lancer un appel au chef de l’État : qu’il suspende ce projet de loi pour nous permettre de mettre en place le cadre de concertation. »

Si aux prochaines élections, les résultats ne « reflètent pas la vérité des urnes et que les institutions judiciaires n’ont pas le courage de le dire », les acteurs politiques se sentiront obligés de « descendre dans les rues », fait savoir Eddie Komboïgo.