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Carême : un mercredi des Cendres sous le signe des gestes barrières Abonnés

Sur tous les continents, la pandémie de Covid-19 interroge les rites traditionnels. Le mercredi des Cendres, célébré cette année le 17 février, n’échappe pas à la règle de la distanciation physique. Tandis que certaines églises proposent des cendres à emporter chez soi, d’autres mettent en place des précautions sanitaires strictes.

  • Thérèse Thibon, 

Lecture en 2 min.

Carême : un mercredi des Cendres sous le signe des gestes barrières
 
La cérémonie des Cendres, mercredi 17 février, doit marquer le début du Carême.MARK CRISTINO/EPA/MAXPPP
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« Cette année va être différente mais c’est aussi une chance de faire quelque chose de beau, tous ensemble. » Les mots de Mgr Thomas Dowd, évêque de Sault-Sainte-Marie, en Ontario, au Canada se veulent rassurants. Mercredi 17 février, la messe des Cendres marquera pour les chrétiens l’entrée dans le Carême.

→ À LIRE. Mercredi des Cendres : Rome adapte sa liturgie au Covid

Traditionnellement, le prêtre qui célèbre la messe appose sur le front des fidèles une croix avec de la cendre. Cette année, la crise sanitaire modifie forcément la célébration. Aux quatre coins du monde, l’Église catholique se mobilise donc pour célébrer cette journée en respectant les gestes barrières.

L’économie des contacts physiques comme credo

Au centre-est du Canada, Mgr Thomas Dowd invite les paroissiens à célébrer la cérémonie depuis leur domicile. Dans une vidéo, l’évêque partage son message d’espoir. « Comme nous savons, la pandémie de Covid-19 continue à avoir ses effets à travers le monde mais aussi avec un impact sur la manière de célébrer notre foi. Aujourd’hui pour le mercredi des cendres, nous voulons prendre ce défi et le transformer en occasion d’aller plus loin ». Il poursuit en encourageant les fidèles à venir récupérer des cendres bénites et à suivre un rituel pour prier à la maison. Autour du globe, les guides de prière se multiplient.

Aux Philippines, le diocèse de Cebu a également publié des livrets à destination des croyants ne pouvant se rendre dans les lieux de cultes. L’union de prière est désormais relayée par les canaux de communication virtuels. « Ceux qui ne peuvent pas venir à l’église ce jour-là peuvent se joindre à la célébration de la messe du mercredi des Cendres sur une émission télévisée en direct. »

« Un pas intérieur »

Ainsi, « les chefs de famille » pourront saupoudrer des cendres au-dessus du visage des membres du domicile. La rareté des contacts physiques constitue le nouveau credo sanitaire. Une technique qui fait écho aux conseils délivrés par l’archevêque de Louisville, au Kentucky. Mgr Karen Shadle a annoncé qu’une pincée sera déposée au-dessus du front des fidèles.

En Europe, l’importance du recueillement malgré les conditions est également soulignée. Le cardinal Vincent Nichols a rappelé aux paroissiens du diocèse de Westminster que « recevoir des cendres est le signe extérieur d’un pas intérieur, un mouvement du cœur vers notre Seigneur bien-aimé ». Au sein de l’Église d’Angleterre et du Pays de Galles, une partie des catholiques est exhortée à rester chez elle.

méditation...

Mercredi des cendres (Mt 6, 1-6.16-18)

  • Michèle Clavier, 

Lecture en 1 min.

Sous ses airs de grisaille, de tristesse, de pénitence, ce mercredi « des cendres » est bonne nouvelle : il inaugure le Carême en nous invitant à marcher vers la joie de Pâques. Certes, comme tout chemin, il nous réserve quelques difficultés, avec certains obstacles à surmonter, il nous fera même passer par la Croix… Mais, ne comprenons-nous pas le message ? Le prophète Joël, déjà, le proclame : oui, revenir vers le Seigneur ne se fera pas sans « le jeûne, les larmes et le deuil ». Mais le Seigneur ne s’y résigne pas pour nous, très vite il faut sonner du cor, il faut inviter à une fête solennelle. Il nous faut retrouver la joie d’être sauvés (Ps 50).

Avec patience et pédagogie, Jésus balise le chemin. Partager ce qui nous est donné. Prier pour que la vie l’emporte. Jeûner pour recouvrer la liberté. Ainsi les cendres deviennent promesse, elles se font béatitudes : bienheureux ceux qui donnent et partagent, ils seront comblés ; bienheureux ceux qui demeurent dans la prière, ils verront la lumière ; bienheureux ceux qui jeûnent, ils seront rassasiés et guidés vers la paix.

Si le but du Carême n’est autre que raviver en nous la grâce du baptême, comment pourrait-il n’être que lassitude, désolation, pleurs ? Voici le moment favorable pour goûter l’amour dont nous sommes aimés, pour nous émerveiller du trésor déposé en nos cœurs, pour répandre le doux parfum de Celui qui, pour le salut du monde, n’a jamais renié sa mission.

Autres textes : Jl 2,12-18 ; Ps 50 2 Co 5,20 – 6,2.

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Quel avenir pour l'opération Bakhane ?

À bord d'un hélicoptère de de la force Barkhane, en 2017 (image d'illustration).
À bord d'un hélicoptère de de la force Barkhane, en 2017 (image d'illustration). AP - Christophe Petit Tesson
Texte par : RFI                                                                                                                               
3 mn

Le sommet du G5 Sahel débute ce lundi 15 février à Ndjamena pour deux jours. Les cinq présidents des pays sahéliens sont tous présents physiquement dans la capitale tchadienne. Convié à ce rendez-vous, le président français participera, lui, aux travaux à distance, en visioconférence. Emmanuel Macron a annulé son déplacement - officiellement - pour des raisons sanitaires.                           
L’événement va se dérouler en deux temps : d’abord, le sommet du G5 proprement dit ce lundi après-midi avec un huis clos auquel participera le président français en visioconférence. Demain, ce sera au tour de la Coalition pour le Sahel, qui rassemble les partenaires internationaux, de se réunir. 

Cibler

Amplifier la dynamique du sommet de Pau, c’est là l’objectif de ce rendez-vous de Ndjamena, estime-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Il y a treize mois, dans cette ville du sud-ouest de l’Hexagone, Sahéliens et Français avaient notamment décidé sur un plan militaire de concentrer leurs efforts dans la zone dite des « trois frontières » pour cibler un ennemi en particulier, l’organisation État islamique au Grand Sahara.

Plus d’un an après, l’Élysée se félicite des résultats obtenus et parle « d’un clair renversement du rapport de forces » dans la zone. Le but est donc de poursuivre l’effort et ce, grâce, notamment à l’arrivée « imminente », assure le palais présidentiel, d’un bataillon tchadien. Un renfort régulièrement annoncé mais dont l’arrivée ne s’est pour l’heure jamais concrétisée.

Pression

En parallèle, Paris souhaite accentuer la pression sur la plus haute hiérarchie du GSIM, le groupe dirigé par Iyad Ag Galy et sur la katiba Macina d’Amadou Koufa. La France dit vouloir « compléter la dynamique militaire par un sursaut sur le plan politique et civil ». Objectif : relancer la mise en œuvre des accords d’Alger et accélérer le retour de l’État dans les zones les plus vulnérables. Paris appelle également à un sursaut diplomatique en renforçant la coopération avec les pays riverains du golfe de Guinée et en mobilisant toujours plus à l’échelle internationale. 

À écouter aussi : Barkhane: ceux qui partent 

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[Chronique] Fally Ipupa et sa très chère Saint-Valentin camerounaise

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Par  Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Glez

Au Cameroun, une controverse enfle sur les tarifs du concert du Congolais Fally Ipupa à l’occasion de la fête des amoureux…

Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. La flamme d’un entiché pourrait donc être mesurée au gabarit d’une cuisse de poulet DG ou à la dimension d’un flacon de parfum. Dans cette foire aux sentiments, l’institutionnelle Saint-Valentin apparaît comme le test simultané de toutes les romances en cours. Pour peu que la « Valentine » soit sensible aux vibrations musicales en live, le « valentin » doit donc voter un budget « concert » digne du 14-février…

Mais le portefeuille a ses raisons que l’amour ne connaît pas, semblaient regretter certains, ces derniers jours, à l’annonce des tarifs de tickets pour un show case de Fally Ipupa au Katios Night-Club de Yaoundé, à l’occasion de la fête des amoureux : jusqu’à 1 million de francs CFA la place ! Sans oublier que la bouteille d’eau minérale coûtera, ce jour, 20 000 francs, soit un peu plus de 30 euros. Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux bruissent de messages outrés de mélomanes refusant de se faire tondre. Contextualisant la prestation musicale dans l’ère du Covid, le journaliste Alex Gustave Azebaze évoque des tarifs « à la limite de la provocation ».

Indignation patriotique

L’entourage d’«El Profesor » rappelle que certaines places de ce show-case sont à « seulement » 350 000 francs CFA, et que des concerts à la Salle Canal Olympia de Douala et au Palais polyvalent des sports de Yaoundé proposaient des tickets d’entrée entre 5 000 et 100 000 francs. En décembre dernier, l’auteur de « Tokooos » avait même accepté de participer à un concert gratuit à Bouaké…

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EN 2016, L’AMÉRICAINE BEYONCÉ AVAIT ANNULÉ SA VENUE EN CÔTE D’IVOIRE APRÈS AVOIR DEMANDÉ UN CACHET DE 4 MILLIONS DE DOLLARS.

Certes, le phénomène des stars internationales onéreuses – parfois « mécaniquement » du fait des différences de niveau de vie entre les pays – n’est pas nouveau. En 2016, l’Américaine Beyoncé avait annulé sa venue en Côte d’Ivoire. Elle demandait un cachet de 4 millions de dollars…

Les stars internationales et les vedettes locales évoquées, le débat a rapidement viré à l’indignation patriotique. L’universitaire Richard Makon, cité par Cameroon-Info.Net, déplore qu’aucun « artiste camerounais, hormis Petit Pays ou Ben Decca » ne puisse aujourd’hui « remplir une salle de classe à 15 000 francs CFA la place de concert ». C’est une trompette différente qu’embouchait A’Salfo, lors du séjour ivoirien de Fally Ipupa. Le leader de Magic System déclarait qu’un chanteur est naturellement « plus cher dehors que dans son pays ». Solidarité d’artiste ou dédouanement de l’organisateur du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) ?

Les requins du showbiz, eux, se contentent d’appliquer la grille de lecture libérale classique : si Fally Ipupa remplit les salles à de tels tarifs, gloire à la loi de l’offre et de la demande. Le 15 février, l’audience camerounaise du chanteur nous édifiera peut-être…

Burkina : les premiers pagnes «Faso dan fani» labellisés désormais en vente

Un exposant burkinabé organise des pagnes «Faso dan fani» du Burkina Faso le 12 novembre 2017 (image d'illustration)
Un exposant burkinabé organise des pagnes «Faso dan fani» du Burkina Faso
le 12 novembre 2017 (image d'illustration)
 Sia KAMBOU / AFP
Texte par :RFISuivre
2 mn

Quelques mois après le début du processus de protection du savoir-faire des tisseuses du pays par la labélisation, plusieurs associations de tisseuses de pagnes ont reçu leur agrément pour la production et la commercialisation des pagnes tissés.

Avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

Pour Louise Anne Go, le ministre délégué, chargée de l’artisanat, le début de commercialisation des pagnes Faso dan fani labélisés est une fierté pour le peuple burkinabè. Désormais il serait difficile, voire impossible de tromper les populations avec des tissus contrefaits, provenant de l’Asie.

Cela est une victoire d’étape, selon Germaine Compaoré née Bonkoungou, la secrétaire générale de la Fédération nationale des tisseuses du Burkina. « C’est en même temps une invitation à ce que moi et l’ensemble de tous nos membres nous puissions respecter le cahier des charges et toujours faire de la qualité pour que le label puisse être porté plus haut, au-delà des frontières du Burkina Faso. Ça nous aidera à limiter les fraudes. »

 A lire et écouter : Burkina Faso : lutte contre la contrefaçon du Faso dan fani, un label protégé

Une vingtaine de groupements de femmes ont reçu leur agrément pour production et la commercialisation des pagnes Faso dan fani. Ces associations ont dû passer par plusieurs étapes. Mahamadi Tassembedo, directeur du centre national de la propriété intellectuelle explique que « ces critères sont essentiellement liés au choix du métier à tisser et au choix du fil. Et il faut dire que le fil habilité à être utilisé, c’est le fil produit Burkina. Et sans oublier la teinture. »  

Chaque pagne labélisé est protégé par une étiquette qui contient plusieurs informations. Grace à leur smartphone, les consommateurs pourront ainsi vérifier l’origine et la qualité des pagnes labélisés selon les responsables de la Maison de l’entreprise du Burkina Faso.