Témoignages

 

De l’art de cuisiner afro en mode confiné

| Par
Sandrine Nzinda Kissina à la Villa Maasaï, à Paris.

Sur Facebook, des chefs africains partagent leurs recettes et participent à des sessions « live » pour prêter main forte aux gourmands. Simple, réconfortant, et antigaspi !

« En temps de guerre, il faut revenir aux fondamentaux… Et quoi de plus fondamental que de manger, se régaler ? » Le ton est enjoué, et pourtant Sandrine Nzinda Kissina, 39 ans, se dit encore fatiguée par le virus qui lui a imposé, ces deux dernières semaines, un confinement strict.

Malgré la fièvre, les courbatures, les douleurs dans la poitrine, cette native du Congo-Brazzaville, qui vit aujourd’hui en France, est restée combative. Elle s’est administré du paracétamol sur les conseils de son médecin, mais aussi « du citron, du gingembre, du piment… des remèdes de chez nous », pour rester en forme. Et elle continue à faire ce qu’elle fait le mieux : mettre en avant les professionnels de la gastronomie africaine, chefs et traiteurs.

Cette salariée de l’Agence française de développement (AFD) pilote en indépendante les « voyages culinaires », des événements autour de la gastronomie mêlant dégustations, conférences et concerts. Elle s’adresse également à une communauté de près de 3 500 gourmands sur deux pages Facebook : Cuisine Afro et Traiteurs Afro.

« J’ai vu les prestations que nous avions planifiées s’annuler les unes après les autres, se souvient-elle. Mais je ne suis pas du genre à rester les bras croisés. J’avais envie de continuer de mettre en avant les professionnels avec qui je travaille, de présenter et de promouvoir leur talent auprès du grand public. Beaucoup d’entre eux ont déjà une certaine aura dans le milieu gastronomique africain, mais ils méritent d’être plus connus encore. »

Pancake de patates douces aux crevettes

« Très naturellement », les chefs se succèdent depuis le début du confinement en France pour proposer leurs meilleures recettes. Le Tchadien Hissein Mahamoud présente par exemple un gâteau basque qui a le mérite de pouvoir être réalisé à partir d’ingrédients qu’on trouve dans presque tous les placards et frigos : farine, levure, œuf, beurre et sel.

Cuisine AFRO
 
il y a environ 3 semaines

Gâteau basque par le Chef Hissein Mahamoud

Ingrédients

220g de farine
1 sachez de levure chimique
120 g de beurre en morceaux
2 jaune d'œufs
1 pincé de sel

Sur votre plan de travail formez un cercle avec la farine,placez le sucre, la levure et le beurre. sablez la pâte avec les doigts. Formez de nouveau un cercle avec le sablage, ajoutez les jeunes d'oeufs preablement battus avec une fourchette ou un fouet, et le pincé de sel.
Façonnez la pâte pour obtenir une pâte homogène.
Filmez avec un film alimentaire et réservez au frigo minimum 20 minutes.
Sortez la pâte du frigo et divisé en deux parts. Abaissez deux disques de pâte pour un moule de 20cm de diamètre .
Sur une plaque allant au four couvrez ave un papier sulfurisé. Disposez un disque de pâte. Préparez votre crème pâtissière dans une poche a douille,minue d'une douille unie, et dressez en spirale jusqu'à 2 cm du bord de votre disque. A l'aide d'un pinceau passez un peu d'oeuf battu sur les bars libre de la pâte. Déposez la seconde abaisse par dessus. Avec le cercle découpez le surplus de votre pâte, ce qui permettra aussi de souder les bords, laissez le cercle en place, dorez et avec une fourchette tracez de rayures.

Préchauffez le four a 180 degré pendant 30 a 40 minutes.

 
L’image contient peut-être : nourriture
L’image contient peut-être : nourriture
 

Nathalie Schermann, une virtuose des fourneaux d’origine congolaise et créatrice de la marque spécialisée Joe & Avrels, se met au diapason avec des lasagnes à la bolognaise.

Les autres intervenants ne réalisent généralement pas de plats plus compliqués, mais se centrent sur les mets africains. Car si les tutos de cuisine faits par des chefs ou des amateurs se multiplient depuis le début de la pandémie, ils s’appuient très rarement sur les ingrédients qu’on trouve sur le continent.

Le chef Merlin Ella, fondateur de l’Association des cuisiniers gabonais, prépare ainsi un poisson salé à la gabonaise. Vanessa Bonogo, cheffe à domicile d’origine burkinabè, cuisine en live un pancake de patates douces aux crevettes. La cheffe d’origine antillaise Lydia Bangou-Laurent concocte une soupe drainante et des rougets épicés… Même Sandrine Nzinda Kissina met la main à la pâte en faisant découvrir en ligne de temps à autre ses propres spécialités, tel ce délicieux flan à la noix de coco et au citron vert.

 


De AJ+ à YouTube

L’entrepreneuse n’oublie pas non plus de faire des clins d’œil à d’autres médias, comme lorsque la chaîne AJ+ consacre un reportage aux couscous subsahariens ou que la youtubeuse Lyvie (Lyvie’s Cooking, plus de 20 000 abonnés) cuisine avec sa maman et sa fille, toutes les trois confinées, des beignets de banane à l’africaine. De quoi se régaler pour de longues semaines… Mais Sandrine Nzinda Kissina prévient déjà que, de toute façon, « les recettes et les “lives” se prolongeront sur [leurs] pages tout le temps que durera le confinement ».

Litchi sur le gâteau, l’entrepreneuse a en parallèle lancé des cagnottes solidaires pour aider les professionnels à faire face aux paiements de loyers et aux charges en général. Ces tontines pourraient leur permettre d’éviter la fermeture de leurs établissements. À vos marmites, à vos dons !

 
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Merci à Michel Groiselle de nous avoir fait suivre cette photo de François

Sur le cierge pascal, durant la cérémonie pascale à Rome il y avait l’image d’un pélican

Ainsi que sur l’étole du Pape durant la bénédiction Urbi et Orbi

Ce Pélican qui est pour nous missionnaires d'Afrique un symbole bien significatif.

 

pape et plicanpelican2

 
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Société des Missionnaires d'Afrique

 

Le Père Rudi Pint, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Johannes Tappeser

le lundi 6 avril 2020 à Cologne (Allemagne)
à l’âge de 80 ans dont 55 ans de vie missionnaire
en Ouganda, au Mozambique, au Burkina Faso, au Ghana et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Téléchargez ici le faire-part de décès du Père Johannes Tappeser

Jalons de vie du Père Johannes Tappeser

Né à Erwitte
le 
12/07/1939

Année spirituelle Serment missionnaire Ordination sacerdotale
dans le diocèse de 
Padderborn
08/09/1960 28/06/1964 03/07/1965

 Nationalité : Allemand 

 

 

Hörstel (Deu)

 

 

Heverlee (Bel)

 

 

Blelefeld (Deu)

 

 

01/10/1965 Etudes Philosophie Roma,M.G. Italia
01/09/1967 Rietberg Deutschland
01/01/1968 Nyarushanje,D.Kabale Uganda
01/10/1968 Bukinda Uganda
01/05/1969 Vicaire Nyakishenyi Uganda
31/05/1971 Supérieur Bukinda Uganda
10/10/1971 Vicaire Bukinda Uganda
27/04/1973 Expulsé de l’Uganda Frankfurt Deutschland
30/06/1976 H.C.: Fulda Deutschland
01/01/1978 Prof. Philosophie Mpima Semin., Lusaka Zambia
01/01/1986 Curate Malole-Rosa, Diocese Kasama Zambia
11/06/1986 Session-Retraite Jérusalem Israël / palestine
01/09/1986 Sabbatical with SVD Deutschland
20/04/1987 Malole,D.Kasama Zambia
11/05/1988 Professeur & Coadjutor Major Seminay, Diocese Maputo Moçambique
01/04/1996 Recyclage Paris, Friant France
01/07/1996 Nommé (P.E.96/7) Burkina Faso
13/09/1996 Professeur(951096) Kossogen,1ere Etape Burkina Faso
01/11/2001 Ministère Ouagadougou,J.XXIII Burkina Faso
01/05/2002 Nommé (PE 6/02) Roma, MG Italia
10/09/2002 Archives Roma, MG Italia
25/10/2005 Nommé (PE 05/10) Ejisu Ghana
18/07/2006 Formation Ejisu Ghana
05/06/2007 Nommé (PE 7/07) Deutschland
01/07/2007 Migrants Köln Deutschland
01/04/2009 Chaplain Mbarara Uganda
01/07/2009 Nommé (PE 09/07) Ugd Uganda
08/09/2011 Session 60+ Roma Italia
01/07/2017 Nommé PEP (PE 7/17) Deutschland
01/07/2017 Secretary Deutschland
06/04/2020 Retour auprès du Père Köln Deutschland
 
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[Tribune] L’Afrique et le monde face au coronavirus, par Macky Sall

|
 
 
Par

Président de la République du Sénégal

Opération de désinfection contre le coronavirus au marché Tilène, à Dakar, le 22 mars 2020. Photo d'illustration.

Pour le président sénégalais Macky Sall, qui demande l’annulation de la dette publique africaine, la crise provoquée par l’épidémie de coronavirus est l’occasion de définir un nouvel ordre mondial.

Avec une population estimée à 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique est atteinte par le Covid-19 au moment où plusieurs de ses pays, malgré les défis du sous-développement, sont sur une trajectoire d’émergence, alors que d’autres continuent de faire face à la lutte contre le terrorisme. Le Covid-19 freine ainsi l’élan des uns, aggrave la situation des autres, et remet en cause les efforts de tous. De plus, il soumettra à rude épreuve des systèmes nationaux de santé publique déjà vulnérables.

À l’échelle nationale, de nombreux pays ont adopté des plans de contingentement pour endiguer la propagation du virus. Mais, le niveau d’impréparation du à la survenance brutale de la pandémie, à son évolution rapide et à l’ampleur des besoins montre clairement les limites des mesures nationales.

S’y ajoutent les difficultés inhérentes à l’importation des équipements et des produits médicaux et pharmaceutiques nécessaires à la lutte contre le Covid-19, dans un contexte de forte demande et de perturbation du trafic aérien.

Si nous voulons gagner le combat contre le Covid-19, il nous faudra maintenir à niveau les capacités de riposte, notamment :
• disposer en quantité suffisante d’équipements et de matériels médicaux et de protection : kits de test, masques, équipements de protection individuelle ;
• aménager et équiper des centres d’isolement et de traitement des malades ;
• assurer la détection précoce des cas d’infection liée au Covid-19 au niveau de sites de référence ;
• assurer l’isolement rapide et la prise en charge des cas suspects et confirmés d’infection liée au Covid-19 ;
• renforcer les mesures de prévention et de contrôle de l’infection ;
• assurer une bonne coordination des interventions

Il faut dire qu’en dépit des efforts jusque-là consentis, les pays africains n’ont pas encore atteint les normes préconisées par l’Organisation mondiale de la santé en infrastructures sanitaires et personnels qualifiés, dont la répartition reste encore inégale au détriment des zones rurales.

De façon générale, les besoins de l’Afrique dans le secteur de la santé se posent en ces termes :
• construction, réhabilitation et équipement des structures sanitaires de base et de référence ;
• acquisition d’équipements lourds et de matériels roulants : générateurs d’oxygène, scanners, appareils d’angiographie, ambulances médicalisées, entre autres ;
• formation de ressources humaines en qualité et quantité suffisantes ;
• utilisation optimale des TIC dans le domaine médical (télémédecine et autres applications) ;
• mise en réseau des expertises nationales au sein et entre les pays ;
• création de plateformes régionales pour faciliter le déploiement d’opérations d’urgence, à l’instar de la plateforme de Dakar qui a servi de base aérienne et logistique lors de la crise d’Ebola qui a frappé certains pays de l’Afrique de l’Ouest
• appui aux initiatives pour la Couverture maladie – ou sanitaire – universelle

Trois leçons à tirer

Pour en revenir au Covid-19, il faut rappeler que nous sommes en présence d’une pandémie, c’est-à-dire une épidémie à l’échelle mondiale. Les efforts jusque-là menés au quatre coins de la planète n’ont pas encore permis de découvrir tous les secrets de ce grand inconnu, qui a fini de révéler au grand jour les limites de tous les systèmes nationaux, même les plus sophistiqués. Tous les pays, surpris et débordés, se sont retrouvés dans une sorte de sauve qui peut, dévoilant au quotidien les lacunes des uns et des autres.

La première leçon à retenir de cette crise majeure, où l’infiniment petit fait trembler le monde entier, c’est que, devant des menaces transfrontalières, grands ou petits, riches ou pauvres, nous sommes tous vulnérables.

Deuxième leçon, le Covid-19 renvoie au monde ses propres contradictions. Nous vivons, en effet, une ère de paradoxes. La terre est assurément ronde, mais quelque chose, quelque part, ne tourne pas rond. L’homme continue de faire des progrès tous azimuts, reculant chaque jour les limites de la science et de la technologie, y compris dans la conquête de l’espace.

Pendant ce temps, sur terre, il manque de masques, de kits de test, d’équipements de protection individuelle, de lits, de respirateurs; autant de produits, matériels et équipements indispensables à la prise en charge des malades et à la protection des personnels de santé, véritables héros engagés au front d’une lutte risquée et potentiellement mortelle contre un ennemi invisible à l’œil nu. Il est donc temps de revenir sur terre !

Troisième leçon, enfin, et sans être exhaustif, la pandémie de Covid-19, tout comme, du reste, les périls de l’environnement et du terrorisme, confirme les limites objectives de l’État-Nation dans la réponse aux menaces transfrontalières.

 Il est temps de redéfinir l’ordre des priorités, de redonner plein sens à l’économie réelle

Revenons sur terre et revenons à la sagesse des aînés, comme nous l’y invite notre compatriote Cheikh Hamidou Kane qui, dans son roman à succès, « L’aventure ambiguë », publié il y a 59 ans, énonçait, à la page 92, ce message prémonitoire : « Nous n’avons pas eu le même passé… mais nous aurons le même avenir, rigoureusement… l’heure des destinées singulières est révolue… nul ne peut vivre de la seule préservation de soi. »

C’est dire que quels que soient sa puissance et ses moyens, l’État-Nation ne peut plus se suffire à lui-même. Devant les défis planétaires, nous avons tous besoin les uns des autres, surtout quand nos vulnérabilités communes s’ajoutent à nos fragilités individuelles.

Nouvel ordre mondial

Alors, il est temps d’apprendre de nos erreurs et de nos limites, de redéfinir l’ordre des priorités, de redonner plein sens à l’économie réelle en investissant plus dans l’agriculture, l’énergie durable, les infrastructures, la santé, l’éducation et la formation, pour réaliser un développement soucieux du bien-être de l’homme intégral.

Il est temps de travailler ensemble à l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales.

Il est temps de considérer les questions de santé publique au même titre que la paix, la sécurité, l’environnement, la lutte contre le terrorisme et autres criminalités transfrontalières.

Ce nouvel ordre mondial, que j’appelle de mes vœux, suppose une confiance mutuelle et une volonté sincère de coopérer autour de questions d’intérêt commun et de valeurs partagées, dans le respect de nos différences et de nos diversités.

L’Afrique, berceau de l’humanité et terre de vieille civilisation, n’est pas un no man’s land

Il postule surtout un nouvel état d’esprit qui reconnaît que toutes les cultures et toutes les civilisations sont d’égale dignité ; et qu’il ne saurait y avoir de centre civilisationnel supérieur qui dicterait aux autres la façon d’être et d’agir. Comme le dit une sagesse africaine, l’arc-en-ciel doit sa beauté aux tons variés de ses couleurs.

Ramené aux questions planétaires de santé publique, ce nouvel ordre mondial devra exclure toute forme de discrimination, de stigmatisation et de préjugés, en particulier envers notre continent. L’Afrique, berceau de l’humanité et terre de vieille civilisation, n’est pas un no man’s land.

Elle ne saurait, non plus, s’offrir comme terre de cobayes. Exit également les scénarios catastrophistes qui s’évertuent à dessiner un futur d’apocalypse pour le continent. Ce continent a subi des épreuves autrement plus périlleuses et plus cruelles.

Il est resté résilient et tient plus que jamais debout !

Ce qui importe aujourd’hui, c’est plutôt de tirer les leçons de la crise et mettre en commun nos moyens et nos intelligences pour faire face, dans un même élan de solidarité humaine, à notre ennemi commun : un tueur silencieux qui se joue des frontières, des idéologies et des différences entre pays développés et en développement.

En dépit de son retard, l’Afrique regorge de ressources humaines de qualité, y compris d’éminents experts, praticiens et chercheurs compétents, qui contribuent au quotidien au progrès de la médecine.

Avec la mise en place du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, qui travaille en relation avec des structures nationales correspondantes et des laboratoires qualifiés, comme l’Institut Pasteur de Dakar dont les origines remontent à 1896, le continent dispose d’un réseau scientifique de qualité et connecté au dispositif mondial d’alerte et de gestion de crises sanitaires internationales.

Il faut saluer aussi le leadership de l’Organisation mondiale de la santé. Elle réussirait mieux sa mission avec une mobilisation plus conséquente de ressources en sa faveur, un meilleur soutien à son Système d’alerte et d’action, et un appui plus significatif aux systèmes nationaux de santé publique.

Les économies fortement impactées

Sur le plan économique, les effets paralysants du Covid-19 se font déjà lourdement sentir au plan mondial. L’Afrique, essentiellement exportatrice de matières premières et importatrice de produits finis et semi-finis, n’est pas en reste.

En plus des besoins énormes d’investissement pour le développement, il faudra supporter le choc du Covid-19 et pour certains pays africains, continuer à faire face à une lutte sans répit contre le terrorisme

Les pays développés les plus touchés, à ce jour, par la pandémie achètent pour 51 % des exportations du continent. Les pays membres de l’Union européenne, à eux seuls, absorbent près de 40 % des exportations africaines. La baisse des exportations africaines vers ces pays affecterait principalement les hydrocarbures (pétrole et gaz), le cuivre et les produits agricoles.

Pour les importations, outre les produits industriels finis et semi-finis, l’Afrique s’approvisionne à l’étranger en produits de grande consommation comme le blé, le sucre, le riz, l’huile, le lait, etc. Toute pénurie ou hausse des prix sur ces produits affecterait donc le continent.

En raison des mesures de contingentement liées à la fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes, les secteurs des transports, du tourisme et de l’hôtellerie sont fortement impactés par le Covid-19. La Commission économique africaine évalue ces pertes à 56 milliards de dollars US.

De même, les transferts financiers des migrants connaissent un effondrement drastique.

C’est dire que si l’impact de la crise est mondial, les économies les plus faibles sont les plus affectées. En plus des besoins énormes d’investissement pour le développement, il faudra supporter le choc du Covid-19 et pour certains pays africains, continuer à faire face à une lutte sans répit contre le terrorisme.

Mesures exceptionnelles

D’après les premières estimations de la Commission économique pour l’Afrique, le continent pourrait perdre au moins 1,4 % de croissance (soit 29 milliards de dollars US) et passerait de 3,2 % à environ 1,8 %. Selon nos propres évaluations, celle du Sénégal chutera de 6,8 % à moins de 3 %.

L’Afrique ne doit pas être laissée pour compte dans un combat planétaire contre un péril planétaire

À travers le monde, chaque pays, suivant ses capacités, prend des mesures de soutien à son économie. Différents instruments et mécanismes ont été mis à contribution. À titre d’exemple, l’Union européenne a suspendu la règle de discipline budgétaire selon laquelle le déficit annuel ne doit pas excéder 3 % du PIB.

Les pays africains se mobilisent également face à la crise. Ainsi, le Sénégal a mis en place un programme de résilience économique et sociale (PRES), d’un coût global de 1 000 milliards de FCFA, soit environ 2 milliards de dollars US, en vue de lutter contre la pandémie et soutenir les ménages, les entreprises et la diaspora.

Nous avons créé un Fonds de riposte contre les effets du Covid-19, FORCE-COVID-19, financé par l’État et des donations volontaires, pour couvrir les dépenses liées à la mise en œuvre du PRES.

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. La responsabilité première de faire face à la crise nous revient. Nous l’assumons pleinement. Il est tout aussi juste et légitime que nos efforts internes soient soutenus dans le contexte mondial de riposte à la crise. L’Afrique ne doit pas être laissée pour compte dans un combat planétaire contre un péril planétaire. C’est tout le sens de mon appel pour l’annulation de la dette publique africaine et le réaménagement de sa dette privée selon des mécanismes à convenir.

Je me réjouis, enfin, de la position africaine commune adoptée à l’issue de la réunion en visioconférence, du bureau du Sommet de l’Union Africaine élargi à l’Éthiopie, au Sénégal et au Rwanda, le 3 avril 2020.

Ensemble, restons unis et mobilisés, debout et combatifs face au Covid-19 !

 
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Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)