Témoignages

 

« La Prière des oiseaux » : l’orchestre des minorités sous la plume de Chigozie Obioma

Réservé aux abonnés | | Par
Le Nigérian Chigozie Obioma, en avril 2019.

Le Nigérian Chigozie Obioma, finaliste du Booker Prize pour « Les Pêcheurs », revient avec une odyssée moderne époustouflante : « La Prière des oiseaux ». De la littérature de haut vol.

Avec Les Pêcheurs, paru en français en 2016, le Nigérian Chigozie Obioma faisait irruption avec fracas sur la scène littéraire mondiale. Puissant et tragique, porté par une écriture d’un rare classicisme, ce premier roman écrit par un jeune homme qui n’avait pas encore 30 ans se rangeait déjà dans la catégorie « chefs-d’œuvre ».

Et comme souvent dans ces cas-là, il paraissait difficile d’imaginer que l’auteur puisse, à l’avenir, se montrer à la hauteur de son extraordinaire talent. Il n’aura fallu que quelques années de patience pour constater à quel point l’on se trompait : son second roman, qui vient de paraître en français sous le titre La Prière des oiseaux, relève lui aussi de la prouesse.

Aujourd’hui âgé de 36 ans, le romancier, qui enseigne désormais le creative writing aux États-Unis, a réussi à marier tragédie grecque, cosmologie igbo et histoire d’amour en une vaste épopée contemporaine.

Comme toute tragédie qui se respecte, La Prière des oiseaux commence par l’annonce d’un drame à venir. Ici, la cassandre n’est autre que le «chi» – en quelque sorte le tuteur spirituel qui habite le corps de chaque personne – du héros, Chinonso Solomon Olisa, éleveur de poules de son état.

Dès la deuxième page du roman, ce chi qui est aussi le narrateur de l’histoire s’adresse ainsi à Chukwu, la divinité suprême des Igbos : « Je viens intercéder en faveur de mon hôte car l’acte qu’il a commis est de ceux pour lesquels Ala, gardienne de la terre, exige rétribution… Car Ala interdit à quiconque de tuer femme ou femelle enceinte… […] Voilà pourquoi je suis venu en hâte témoigner de tout ce que j’ai vu et vous convaincre, toi et la glorieuse déesse, que, si mes craintes se confirment, alors, sachez-le, il n’a commis ce crime suprême qu’à son insu et malgré lui… »

Cruelle et délicieuse torture

En démiurge littéraire, Chigozie Obioma impose d’emblée à son lecteur cette cruelle et délicieuse torture : connaître le destin du personnage principal… sans savoir exactement comment et pourquoi il ne pourra pas lui échapper. Cette tension dramatique, qui souvent serre à la gorge, Chigozie Obioma parvient à la maintenir jusqu’aux dernières pages d’une odyssée qui en compte plus de 500.

L’ombre de la mort passe sur Chinonso comme l’ombre du faucon qu’il surveille d’un œil, fronde à la main, passe sur ses poules.

Chacun l’aura compris : l’ombre de la mort passe sur Chinonso comme l’ombre du faucon qu’il surveille d’un œil, fronde à la main, passe sur ses poules. Dès sa première rencontre avec Ndali Obialor, la menace est là, suggérée, angoissante.

C’est en effet sur le parapet d’un pont que Chinonso voit pour la première fois celle qui va devenir son grand amour : terrassée par la peine, elle semble sur le point de mettre fin à ses jours. Incapable de la convaincre de ne pas sauter, Chinonso accompli alors un geste fou, jetant par-dessus bord deux des oiseaux qu’il vient tout juste d’acheter, les promettant à une mort certaine. Mais ce geste a un effet magique : Ndali Obialor ne se suicide pas et, quelques semaines plus tard, elle croise de nouveau la route de Chinonso, dans une station-essence.

L’histoire d’un amour impossible

Qui l’ignore? Les plus belles histoires d’amour sont impossibles. Entre l’éleveur de poules sans éducation qui ne s’exprime qu’en igbo et la fille de l’influent chef Obialor qui parle « la langue du Blanc » et poursuit de sérieuses études de pharmacie, il y a un fossé d’une insondable profondeur. Ce fossé, c’est celui de la condition sociale.

Pour le clan Obialor, et en particulier pour le frère et le père de Ndali, il est absolument inacceptable que la jeune femme fréquente un homme d’aussi basse extraction. Et ni l’un ni l’autre ne reculent quand il s’agit d’employer les moyens les plus odieux pour mettre fin à une relation qu’ils désapprouvent. Humiliations, violences, le pauvre Chinonso est traité encore moins bien que ne le serait un esclave par la famille possédante.

JAD20200416-CM-CHIGOZIE OBIOMA2

Avec subtilité, Chigozie Obioma dépeint une société où la violence sociale continue de régir les relations entre les personnes et ce n’est pas un hasard si le titre original du roman est An Orchestra of Minorities. Par « Minorities », il ne faut pas entendre « minorités » au sens quantitatif strict ; l’écrivain évoque plutôt à travers ce terme ceux qui n’ont pas le pouvoir. Au début du livre, un faucon enlève un poussin. Dans la nuit, les poules émettent toutes un son étrange, comme une plainte, qui bouleverse Ndali. Pour Chinonso, c’est un phénomène fréquent qu’il qualifie d’« orchestre des minorités » :

«– C’est mon père qui m’a expliqué. Il disait toujours que c’était comme un chant funèbre pour l’oiseau disparu. Il appelait ça Egwu umu-obere-ihe. Tu comprends? Je sais pas dire umu-obere-ihe en anglais.

– Les faibles créatures ; non : les minorités.

– Oui, oui, c’est bien ça. C’est la traduction que donnait mon père. C’est comme ça qu’il disait en anglais : les minorités. Il disait toujours que c’était comme leur «orkestre».

– Orchestre. O-r-c-h-e-s-t-r-e. »

En dépit de cette condition sociale qui rend leur union impossible, Ndali ne cède pas aux injonctions de ses parents et continue de fréquenter Chinonso. C’est lui qui, humilié à plusieurs reprises, décide de partir… pour mieux revenir, transformé, plus tard. De passage, un ancien camarade d’école lui parle de Chypre, de la possibilité d’y étudier. Chinonso y voit l’occasion d’acquérir un statut et, tombant dans les rets d’un «yahoo boy» sans scrupule, s’envole pour la partie turque de l’île méditerranéenne.

Un Ulysse moderne

Chigozie Obioma, qui a étudié et enseigné à Chypre, sait de quoi il parle. En passionné de littérature grecque, il fait de Chinonso un Ulysse moderne – le texte d’Homère est cité à plusieurs reprises – en exil loin de chez lui et devant affronter toutes sortes de périls. Les décrire ici serait préjudiciable au plaisir de la lecture, mais on l’aura compris, Chinonso vient grossir les rangs des étudiants étrangers sans le sou affrontant le racisme, le rejet, l’injustice, la violence. Et quand il parvient enfin à rentrer chez lui, il n’est pas l’homme accompli qu’il rêvait d’être pour pouvoir épouser Ndali, mais un homme détruit qui, lentement, va essayer de se reconstruire. Et tenter de reconquérir sa Pénélope, qui ne l’a vraisemblablement pas attendu.

Poésie et crudité

Fin observateur de l’âme humaine et de sa complexité, Obioma est un narrateur habile sachant mêler poésie et crudité – une scène de diarrhée restera dans les annales –, brutalité et douceur. Mais Obioma est aussi un fin connaisseur de la cosmologie igbo, présente à chaque page de ce livre puisque Chinonso est raconté par son chi, qui a connu par le passé différentes incarnations au Nigeria.

Citant en exemple son compatriote Chinua Achebe et ses écrits sur la cosmologie igbo, Chigozi Obioma précise son intention en postface : « Il s’agit donc de rappeler que ce livre est une œuvre de fiction, et non une somme ni un ouvrage de référence sur la cosmologie igbo ou les religions de l’Afrique et de sa diaspora. J’espère toutefois qu’il pourra, le cas échéant, en faire office. »

En fin d’ouvrage, deux graphiques résument à grands traits cette cosmologie, pour ceux qui ne la connaissent pas.

Quant à l’auteur, qui a su comme nul autre jusqu’à aujourd’hui métisser plusieurs grandes traditions littéraires, il nous confie : « Ce roman puise son inspiration dans diverses expériences. Mais sa source première est sans doute mon nom d’enfance, Ngbaruko, le nom de l’homme dont je suis considéré comme la réincarnation. Je dois donc remercier mon père, mon oncle Onyelachya Moses, ma mère Blessing Obioma, et tous ceux qui ont éveillé chez moi une curiosité précoce pour le chi et la réincarnation. »

 
What do you want to do ?
New mail
 
What do you want to do ?
New mail
What do you want to do ?
New mail

Sénégal: voyants et marabouts désertés pour cause de pandémie du coronavirus

Des graffeurs sénégalais du groupe RBS encouragent la population à se protéger de la menace épidémique, à Dakar, le 25 mars 2020.
Des graffeurs sénégalais du groupe RBS encouragent la population à se protéger de la menace épidémique, à Dakar, le 25 mars 2020. REUTERS/Zohra Bensemra

La pandémie de coronavirus peut avoir aussi des conséquences économiques parfois inattendues. Au Sénégal, toute l’année, de nombreux Sénégalais vont consulter les marabouts, les voyants et autres guérisseurs plusieurs fois par mois. Des consultations qui ont souvent lieu en face à face, mais la clientèle se fait rare. Le milieu a dû s’adapter aux conditions imposées par la pandémie.

Publicité

Voyante reconnue au Sénégal, Selbé Ndom a une spécialité : les sacrifices. Avec le coronavirus, plus de clients et sa porte reste fermée.

« Le travail est fini pour l’instant. On attend la levée du couvre-feu et après, on va recommencer à travailler », dit-elle.

Les consultations avaient lieu le plus souvent la nuit… Sauf qu’à partir de 20h00, tous les jours, c’est le début du couvre-feu.

Chez Thierno Amadou Gueye, marabout guérisseur à Saint Louis, au nord du pays, le nombre de séances s’est réduit comme peau de chagrin.

« Normalement, les gens consultent peu le jour. Ils préfèrent la nuit, c’est-à-dire après le crépuscule mais malheureusement, avec le couvre-feu, vous voyez que le manque à gagner se fait sentir, parce que les gens qui viennent le matin, se font rares », explique-t-il, avant d’ajouter que la solution c’est le télétravail, la consultation par téléphone: « La consultation à distance peut se faire en 24 heures pour essayer de compenser certaines pertes et ensuite, il faut assister les gens parce qu’ils en ont besoin en ce moment ».

Beaucoup d’appels concernent le coronavirus et d'éventuels symptômes. Dans ce cas, le marabout redirige ses patients vers la médecine moderne et le numéro vert du ministère de la Santé. Et ce numéro vert c'est le 800 00 50 50.

Ce lundi 143 patients atteints par le coronavirus continuent d'être pris en charge dans le pays.

► À lire aussi: Coronavirus: comment le Sénégal fait face à la pandémie

Vues d’Afrique, une première numérique «très positive pour le cinéma africain»

Détail de la couverture du catalogue de l’édition 2020 du festival Vues d’Afrique qui aura lieu sur la plateforme www.tv5unis.ca.
Détail de la couverture du catalogue de l’édition 2020 du festival Vues d’Afrique qui aura lieu sur la plateforme www.tv5unis.ca. © vuesdafrique.org

« Nous avons déjà battu tous les records de couverture médiatique. » Le 36e festival Vues d’Afrique de Montréal, rendez-vous incontournable du cinéma africain en Amérique du Nord, s’apprête à réussir son pari face à la pandémie du Covid-19. Ce vendredi 17 avril, pour la première fois, il ouvre ses portes sous forme d’édition numérique.

Publicité

« Au Québec, les gens sont confinés. Donc, il y a vraiment tout un public disponible », nous confie, quelques heures avant l’ouverture du festival, Gérard Le Chêne, cofondateur et président de Vues d’Afrique. Cette année, il n’accueillera pas ses festivaliers dans les salles à Montréal, mais sur la plateforme de TV5 Québec-Canada (www.tv5unis.ca), du 17 au 26 avril, gratuitement, néanmoins limité au public canadien. Entretien.

RFI : Pratiquement tous les festivals prévus ces mois-ci sont en train d’annuler leur édition 2020. Pourquoi avez-vous décidé de maintenir Vues d’Afrique à travers une première édition numérique ?

Gérard Le Chêne : On a fait un virage qu’on a monté grâce à la coopération avec TV5 Québec-Canada, le petit frère de TV5 Monde. Donc, on va faire un festival numérique. Et une bonne majorité des ayants droits, les réalisateurs, les distributeurs, ont accepté que leurs films passent sur la plateforme. Ce qui est intéressant aussi, un mal pour un bien, on touche vraiment un nouveau public. On reçoit beaucoup d’intérêt. Pour nous, au Canada, le festival commence dans la nuit du mercredi sur jeudi, à minuit. Tous les films seront programmés et diffusés pendant deux jours, c’est-à-dire, après 48 heures, il y aura une nouvelle grille. Tout cela pendant dix jours, la durée initiale du festival prévu en salles.

Pour la première fois, vous allez décerner un Prix du public. La relation avec les festivaliers, va-t-elle changer à travers cette édition numérique ?

Oui. Il y aura toujours les jurés, les prix classiques dans les catégories fiction, documentaire, et une catégorie spécifique constituée de films québécois et canadiens sur l’Afrique et les pays créoles. Mais il y aura pour la première fois ce Prix du public, pour impliquer davantage le nouveau public qui va nous rejoindre.

À lire aussi : Tunisie: Gabès Cinéma Fen, premier festival de cinéma en ligne dans le monde arabe

Quel nouvel effet attendez-vous?

Au Québec, les gens sont actuellement confinés. Donc, il y a vraiment tout un public disponible et nous avons également des films destinés à toute la famille, aux jeunes. Je pense qu’on va toucher beaucoup plus de gens. Beaucoup consultent déjà le programme sur Internet. Cela laisse entrevoir une bonne fréquentation.

Le festival Vues d’Afrique est le rendez-vous incontournable du cinéma africain en Amérique du Nord. Espérez-vous une meilleure visibilité pour les films issus de 27 pays ?

Il y aura une restriction géolocalisée, les films proposés sur la plateforme de TV5 Québec-Canada seront uniquement accessibles au Canada. On avait beaucoup de sollicitations de différents pays africains et aussi de la France. Nous avons vraiment une excellente programmation, avec des films majeurs comme Divan à Tunis, de la Tunisienne Manele Labidi, Notre-Dame du Nil, du Franco-Afghan Atiq Rahimi, Le père de Nafi, du Sénégalais Mamadou Dia... La presse était vraiment enthousiaste. Nous avons battu tous les records de couverture médiatique. Je pense vraiment que cela va être positif pour le cinéma africain.

Le virage numérique du festival de cinéma « Visions d'Afrique »

Vous avez reçu 1 600 films, sélectionné 64 fictions et documentaires. Quel est pour vous le fil rouge du cinéma africain actuel ?

Parmi les thèmes privilégiés, il y avait souvent les droits des femmes, la situation des enfants... Là, surtout pour les films maghrébins, il y a cette omniprésence de la menace terroriste. Depuis l’apparition du coronavirus, on en parle beaucoup moins, mais dans la programmation, on sent toujours, de manière directe ou indirecte, cette menace en toile de fond.

À l’origine, vous aviez mis à l’affiche huit films en réalité virtuelle (VR), dont une production rwandaise : Kigali’s First Women Moto Taxi Drivers, une histoire de femmes chauffeurs taxi-moto. Ces films en VR, sont-ils maintenus dans l’édition numérique ?

Malheureusement non, parce que, pour la réalité virtuelle, il faut des casques, un contact physique, un lieu physique pour installer les films. Cela s’appelle la réalité virtuelle, mais cela ne passe pas par une diffusion numérique. Malheureusement, on a dû abandonner la section Réalité virtuelle, pour l’instant.

Gérard Le Chêne, président et cofondateur du festival international du cinéma africain Vues d'Afrique, ici en 2019.
Gérard Le Chêne, président et cofondateur du festival international du cinéma africain Vues d'Afrique, ici en 2019. Siegfried Forster / RFI

Pour quelles raisons avez-vous finalement retenu que 37 des 64 films pour l’édition numérique ?

Comme je vous disais, les réalisateurs étaient très coopératifs, les distributeurs un peu moins. Ils pensaient que cela risquait de compromettre leur avenir, bien que, étant donné qu’il y a une limite de 48 heures pour chaque film, je pense que pour les films majeurs c’est plus l’équivalent d’une bande annonce et d’une promotion que d’un véritable inconvénient...

Votre choix de ne pas annuler le festival mais de le faire exister sous forme numérique, est-ce que cela va inspirer d’autres événements cinématographiques comme le Festival de Cannes, le Festival international du film de Toronto ou le festival panafricain Fespaco de Ouagadougou ?

Nous sommes en liaison avec tous nos collègues, grâce à une sorte de réseaux avec une quinzaine de festivals qui sont soit entièrement consacrés au cinéma africain ou lui donne une très grande place. Comme ils savent bien ce qu’on a fait, peut-être, ils vont s’en inspirer. À moins qu’on ait découvert un vaccin miracle contre le coronavirus, les choses vont reprendre progressivement, avec des formules mixtes. Une des choses les plus préoccupantes, c’est l’évolution du transport aérien. Cela sera difficile, et il y aura peut-être aussi beaucoup de réticences d’un point de vue environnemental. Donc, beaucoup de problèmes se présentent à l’horizon, mais on travaille très fort, avec beaucoup d’imagination, pour trouver des alternatives. Je pense, finalement, on s’en sortira, ce qui est d’ailleurs le leitmotiv au Québec.

Vues d’Afrique, la 36e édition du Festival du cinéma africain et créole à Montréal a lieu du 17 au 26 avril sur la plateforme TV5 Québec-Canada, uniquement accessible au Canada.

► À lire aussi : Le cinéma burkinabè victime du coronavirus

 
What do you want to do ?
New mail
 
What do you want to do ?
New mail
 
What do you want to do ?
New mail

Coronavirus: la Croix-Rouge du Burkina Faso mise sur la prévention

Un employé désinfecte le marché Rood Woko de Ouagadougou pour lutter contre la propagation du coronavirus, le 31 mars 2020.
Un employé désinfecte le marché Rood Woko de Ouagadougou pour lutter contre la propagation du coronavirus, le 31 mars 2020. OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Au Burkina Faso, depuis fin mars, les villes où des malades du Covid-19 ont été signalés sont placées en quarantaine. Des mesures de couvre-feu sont également en vigueur. Entretien avec la coordinatrice santé de la Croix-Rouge burkinabè

Le docteur Nadège Ouedraogo est médecin généraliste, coordinatrice santé au sein de la Croix-Rouge du Burkina Faso.

Mardi 14 avril, elle était invitée dans l'émission Priorité santé, sur RFI.

► À lire aussi : Le Burkinabè Smarty rappe pour la lutte contre le coronavirus

RFI : En quoi consiste la prévention avec vos équipes ?

Dr Nadège Ouedraogo : Nous postons des volontaires dans les lieux de rassemblements pour montrer aux gens l’importance des mesures barrières, comment se protéger du coronavirus. On a des volontaires qui invitent les gens au lavage des mains en leur montrant les différentes étapes, combien de temps elles doivent durer…

Est-ce que l’eau est disponible à peu près partout ? Comment faire quand on n’a pas d’eau ?

Au centre de la capitale, Ouagadougou, l’eau n’est pas un souci. Mais dans les quartiers périphériques, ça devient un peu compliqué. C’est là où les gens utilisent beaucoup plus le gel hydroalcoolique pour la désinfection des mains.

Message très important pour vous : la lutte contre le Covid-19 passe par chacun(e) d’entre nous et il ne faut pas seulement se reposer sur les soignants…

Bien souvent, dans notre contexte, les gens ont tendance à voir les maladies infectieuses comme étant seulement l’affaire des agents de santé, des médecins, des soignants. Nous faisons donc de la sensibilisation sur ce point, afin que chacun comprenne qu’il peut faire quelque chose pour se protéger et protéger les autres de cette maladie. Nous faisons passer ces messages de sensibilisation, dans toutes les langues, pour faire en sorte que toutes les communautés puissent adhérer à la lutte.

En tant que médecin, avez-vous accès à des masques pour vous protéger ?

Oui, l’État fait tout son possible et met à disposition des équipes soignantes les masques et le nécessaire pour pouvoir se protéger. Mais ce n’est pas encore assez. La mobilisation des ressources continue pour faire en sorte d’avoir les stocks disponibles et suffisants pour tout le monde, mais nous sommes quand même dans des régions sanitaires où il y a un manque.

Le nombre de lits de réanimation est très limitée au Burkina Faso et c'est bien pour cela qu'il faut à tout prix éviter d'atteindre ce seuil critique…

L’idée pour nous est vraiment de maximiser au niveau de la prévention et ainsi avoir le moins de personnes possibles touchées et qui se retrouvent en besoin de soins. Ce n’est un secret pour personne, en termes de lits disponibles en réanimation, nous sommes assez limités. L’État fait le maximum et appelle à l’aide des partenaires techniques et financiers pour pouvoir combler ce fossé.

Notre sélection sur le coronavirus SARS-CoV-2

Écoutez Infos coronavirus, chronique quotidienne sur la pandémie

Explication : Les origines du Covid-19

Analyses :
Quelles stratégies face à l'épidémie ?
Quel impact sur les zones de conflits ?

Les questions pratiques :
Ce que l'on sait du mode de contagion
Comment soigne-t-on les malades ?
Quels résultats pour les essais cliniques en cours ?
Comment l'Institut Pasteur espère trouver un vaccin

Comment fabriquer un masque et bien l'utiliser

Retrouvez tous nos articles, reportages, chroniques et émissions sur le coronavirus en cliquant ici.

Voir aussi les dossiers de RFI Savoirs sur le Covid-19 :
Naissance d'une pandémie
Le quotidien à l'épreuve
• L'histoire des épidémies

 
What do you want to do ?
New mail
 
What do you want to do ?
New mail
What do you want to do ?
New mail
Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Rudi Pint, Délégué Provincial du secteur d’Allemagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Anton Weidelener

le dimanche 5 avril 2020 à l’hôpital Augustinum à Munich (Allemagne)
à l’âge de 85 ans dont 62 ans de vie missionnaire
au Burkina Faso et en Allemagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Jalons de vie du Père Anton Weidelener

Né à Biberach
le 21/09/1934
Année spirituelle Serment missionnaire Ordination sacerdotale
dans le diocèse de Rottenburg  27/09/1957 24/01/1961  15/07/1961
 Nationalité : Allemand 

Gap (Fra)

Carthage (Tun)

Aalen (Deu)

07/03/1962 Haigerloch Deutschland
04/06/1963 Afrikanum München Deutschland
30/11/1965 Apprend Langue Guilongou Haute Volta
25/06/1966 Vicaire Koupela Haute Volta
01/07/1970 Supérieur Koupela Haute Volta
01/09/1972 Recyclage I.S.C.R. Abidjan Côte d’Ivoire
01/08/1973 Supérieur Pouytenga Haute Volta
26/05/1979 Confér.Episcopale Ouagadougou,Mais.Rg. Haute Volta
01/01/1983 Conseiller Régional Haute Volta
30/10/1985 Bundesverd.kreuz BDR Haute Volta
15/06/1987 Médaille de mér.,Bkn Haute Volta
07/08/1987 Congé+Recyc./Prov. Deutschland
30/09/1987 Session-Retraite Jérusalem Israël / Palestine
11/09/1988 Animateur vocationel + Supérieur Kossogen, Maison Regionale Burkina Faso
06/08/1990 Elu Conseiller Rég. Burkina Faso
08/06/1991 Nommé Provincial Köln Deutschland
18/05/1992 Délégué au Chapitre Rome Italie
01/07/1994 2eMandat Provincial (PE.94/4) Deutschland
01/07/1997 Nommé (P.E. 97/7) Burkina Faso
29/12/1997 Pastorale Ouagadougou,CMA Burkina Faso
15/03/1999 Curé et Responsable Ouaga., Jean XXIII Burkina Faso
20/09/1999 Elu Conseiller Provincial Burkina Faso
08/05/2002 Session 60+ Roma
01/09/2006 Pelican Ouagadougou,C.M.A. Burkina Faso
26/05/2009 Retour Province Deutschland
01/07/2009 Nommé (PE 09/07) PEP Deutschland
10/09/2009 Superior Köln Deutschland
01/09/2014 Residence München Deutschland
 
What do you want to do ?
New mail
 
What do you want to do ?
New mail
 
What do you want to do ?
New mail

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)