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2022, l’année de tous les dangers, par Marwane Ben Yahmed

Mis à jour le 3 janvier 2022 à 12:54
 
Marwane Ben Yahmed
 

Par Marwane Ben Yahmed

Directeur de publication de Jeune Afrique.

 

De g. à dr., Assimi Goïta (Mali), Mahamat Idriss Déby (Tchad) et Mamadi Doumbouya (Guinée).

 

Démocraties malmenées, dégradation sécuritaire, impact économique du Covid-19, dette, bouleversements géopolitiques… Les signaux d’alerte se multiplient en Afrique. Mais il n’est pas trop tard pour réagir. Et rebondir.

Qu’attendre de 2022 ? Chaque année nouvelle véhicule son cortège d’interrogations, de résolutions et, surtout, de vœux. Les nuages qui se sont amoncelés sur la planète depuis 2020 avec l’interminable pandémie de Covid-19 nous poussent plus que jamais à vouloir tourner cette détestable page pour en finir avec la déprime et la sinistrose. Nos vies ont été bouleversées – sur tous les plans – dans des proportions inimaginables. Alors, évidemment, nous espérons tous que les douze mois à venir verront l’éradication de ce maudit virus. Sans trop y croire, hélas.

Dure leçon d’humilité

Le variant Omicron, né en Afrique du Sud, et la cinquième vague sont venus nous rappeler que la bataille était loin d’être gagnée, malgré les mesures de restriction, les fermetures de frontières, les vaccins, les troisièmes doses pour ceux qui y ont droit, les investissements massifs dans la recherche… Dure leçon d’humilité pour l’humanité.

APRÈS PLUS D’UNE DÉCENNIE DE PROGRÈS ÉCONOMIQUES ET D’AVANCÉES POLITIQUES, LES MOTIFS D’INQUIÉTUDE SE MULTIPLIENT

Nous aimerions égrener les motifs d’espoir ou d’optimisme. A fortiori en Afrique. Nous sommes hélas contraints, car c’est notre rôle et notre mission, de jouer les Cassandre et de sonner le tocsin. La cote d’alerte est atteinte sur de trop nombreux fronts pour que nous puissions nous contenter d’attendre que le vent tourne avec la conjoncture. Crise économique et croissance en berne, déficit démocratique, insécurité, absence ou faiblesse de leadership, institutions impuissantes, dette abyssale… Après environ deux décennies de progrès économiques et d’avancées politiques, et alors que le continent était perçu comme la nouvelle frontière de l’économie mondiale et une terre à l’avenir radieux, promise à une émergence à portée de main, les motifs d’inquiétude se multiplient. Encalminée, l’Afrique multiplie les ancres flottantes qui l’empêchent de poursuivre sa route et d’exploiter son immense potentiel. Il n’est cependant pas trop tard pour réagir. Et rebondir.

Maelström sur nos « démocraties »

Aux crises politiques plus ou moins aiguës auxquelles nous sommes confrontés – tensions croissantes entre l’Algérie et le Maroc, descente aux enfers de l’Éthiopie, terrorisme au Sahel, violences dans l’Est de la RDC, etc. –, aggravées par une conjoncture économique préoccupante, est venu s’ajouter le retour d’un phénomène que l’on pensait en voie d’extinction : les coups d’État. On en a dénombré cinq en un an sur le continent depuis août 2020. Une première depuis deux décennies. Au Mali en août 2020, au Tchad en avril 2021, au Mali à nouveau en avril, en Guinée en septembre et au Soudan il y a quelques semaines. Si l’on est bien loin de l’acmé en la matière (25 coups d’État réussis dans les années 1970), il est tout de même urgent, pour ne pas dire vital, de s’interroger sur les raisons profondes du maelström qui s’est abattu sur nos « démocraties ».

ON OUVRE LA BOÎTE DE PANDORE, ET DONC LES BRAS À CEUX QUI ENDOSSENT LE COSTUME – UN SIMPLE TREILLIS – DE SAUVEURS

Ces putschs, la plupart du temps acclamés par la population (en tout cas personne ne regrette la chute des présidents en question), révèlent au grand jour une réalité cruelle : le sentiment diffus que les élections, et par association la démocratie, ne tiennent pas leurs promesses ni ne reflètent la volonté des citoyens. Dans des pays où le quotidien rime avec chômage, flambée des prix, difficultés d’approvisionnement en eau, délestages électriques récurrents, on peut comprendre la défiance générale à l’encontre des dirigeants censés résoudre ces problèmes.

Alors, quand aucune solution n’émerge, on ouvre la boîte de Pandore, et donc les bras à ceux qui endossent le costume – un simple treillis – de sauveurs. Lesquels savent jouer sur toutes les cordes sensibles pour faire passer la pilule : promesses tous azimuts, populisme, exacerbation de la fierté nationale, etc.

Nos présidents-officiers plastronnent, serinent que leurs pays n’ont de leçon à recevoir de personne (et surtout pas de la France), qu’ils ne se soucient que du bonheur du peuple. Mais n’est pas Thomas Sankara qui veut… Goïta (Mali)Doumbouya (Guinée), Déby fils (Tchad), Al Burhan (Soudan), tous utilisent le même mantra pour jouer les prolongations et faire durer leurs transitions au-delà du raisonnable, ce qui n’augure pas vraiment de lendemains qui chantent. « Il faut refonder l’État », répètent-ils en chœur. Tout revoir de fond en comble ; les Constitutions, les institutions, les lois. Consulter les forces vives de la nation, soigneusement triées sur le volet bien entendu. Avant cela, un titanesque travail d’audit devra être mené. Bref, vous l’aurez compris, l’Afrique à l’heure des transitions militaires occupera notre attention en 2022. Et sans doute au-delà !

Faillite de l’UA et de la Cedeao

Mais si leurs issues semblent bien incertaines et l’avenir difficilement prévisible, nous pouvons d’ores et déjà tirer quelques enseignements. À commencer par la faillite des institutions chargées en principe de gérer ces crises. L’Union africaine (UA), désespérante d’inutilité, et la Cedeao – qui fut pourtant jadis bien plus efficace face aux coups d’État – ont perdu une grande partie de leur crédibilité et de leur influence. Elles édictent des normes et des règles qu’elles sont désormais incapables de faire respecter. Et exaspèrent les populations en réagissant après coup, alors qu’elles n’avaient rien fait en amont, quand les futures victimes de ces putschs franchissaient les lignes jaunes en personnalisant le pouvoir, en utilisant la justice ou l’armée pour servir leurs seuls intérêts, en amendant les Constitutions en dehors de tout cadre légal pour s’accrocher à leurs fauteuils présidentiels.

Ensuite, et c’est plus inquiétant, l’immixtion sans coup férir des militaires dans le champ politique pourrait faire des émules sous d’autres cieux où les mêmes conditions sont réunies. Espérons que nos dirigeants ont enfin pris conscience de la menace…

Mgr Jean-Paul Vesco nommé archevêque d’Alger 

Les faits

Dominicain, successeur de Pierre Claverie, Mgr Vesco était évêque d’Oran depuis 2012. Nommé par le pape François, cet ancien avocat succède à Mgr Paul Desfarges, touché par la limite d’âge.

  • Christophe Henning, 

Lecture en 2 min.

 

Mgr Jean-Paul Vesco nommé archevêque d’Alger
 
Un lien indéfectible à l’Algérie marque la vocation de Mgr Jean-Paul Vesco. Ici à Oran, le 2 mai 2018.CHRIS HUBY/LE PICTORIUM /MAXPPP

Ce lundi 27 décembre, le pape François a nommé Mgr Jean-Paul Vesco archevêque métropolite d’Alger.

 

Il succède à Mgr Paul Desfarges, qui y siégeait depuis 2016. À 77 ans, celui-ci est touché par la limite d’âge. C’est ainsi un dominicain qui succède à un jésuite, dans le plus important des quatre diocèses d’Algérie. Un nouvel archevêque avec la fraternité pour programme : « Cette fraternité choisie ne se construit pas seul, elle nous appelle tous à un dépassement de nous-mêmes. »

L’Église d’Alger compte 31 prêtres et une cinquantaine de religieuses et religieux. Elle se veut aussi inscrite dans la société civile pour « faire route avec le monde », rappelle Mgr Vesco. Autant de pistes d’une « Église confessante et non prosélyte » qu’il avait développées dans sa lettre pastorale adressée au diocèse d’Oran en mai 2021, intitulée « Construire la fraternité ».

Né le 10 mars 1962 à Lyon, cet ancien avocat d’affaires est entré chez les dominicains en 1995. Un lien indéfectible à l’Algérie a marqué sa vocation. Ordonné prêtre en 2001 dans l’ordre des prêcheurs, il passe par l’École biblique de Jérusalem, avant d’être envoyé à Tlemcen, en Algérie. « Notre raison d’être dans ce pays, c’est de nous enraciner », déclarait-il à l’époque. C’est aussi le signe d’une présence dominicaine dans le diocèse d’Oran, qui fut dirigé par Mgr Pierre Claverie, dominicain assassiné le 1er août 1996.

Homme d’écoute et de dialogue

Nommé vicaire général du diocèse en 2005 au côté de Mgr Alphonse Georger, évêque d’Oran, Jean-Paul Vesco doit quitter l’Algérie en 2010, étant élu prieur provincial des dominicains de France. Une responsabilité qu’il exerce peu de temps, étant nommé en décembre 2012 évêque d’Oran par le pape Benoît XVI.

Mgr Vesco a notamment été la cheville ouvrière de la cérémonie de béatification à Oran en 2018 des dix-neuf martyrs d’Algérie, religieux et religieuses assassinés durant les années noires, parmi lesquels les sept moines de Tibhirine et Mgr Claverie.

→ RELIRE. Mgr Jean-Paul Vesco : « Je suis profondément optimiste pour l’Algérie »

Simple et chaleureux, homme d’écoute et de dialogue, il a publié en 2015 un livre intitulé Tout amour est indissoluble. Plaidoyer pour les divorcés remariés (Éd. du Cerf). Le pape François l’avait invité à participer au Synode sur la famille en 2015.

Il sera installé en la cathédrale d’Alger le 11 février 2022 et restera administrateur apostolique du diocèse d’Oran jusqu’à la nomination de son successeur.

 

Mali: un humanitaire nigérien travaillant pour une ONG française enlevé près de Ga

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Un humanitaire nigérien a été enlevé dans le nord du Mali durant la nuit de mardi à mercredi. Salarié de l’ONG française Première urgence internationale, il a été kidnappé par des hommes armés dans la localité d’Ansongo, près de Gao. L’identité de ses ravisseurs est toujours inconnue.

 

Il est environ une heure du matin lorsqu’une demi-douzaine d’hommes armés fait irruption dans la guest-house de Première urgence internationale.

Des logements occupés, dans la ville d’Ansongo, par les travailleurs humanitaires de cette ONG française. Les deux gardes, non armés, sont « malmenés » par les ravisseurs qui repartent rapidement, emmenant avec eux un expatrié. De nationalité nigérienne, âgé de 39 ans et médecin de formation, il coordonnait les activités de l’ONG dans la zone, consacrées à la sécurité alimentaire et à la santé.

Cet expatrié était basé à Ansongo depuis plus d’un an, il travaille pour Première urgence internationale depuis plusieurs années. Des informations fournies par le Directeur général adjoint de l’ONG, qui indique n’avoir aucune précision sur l’identité des ravisseurs. « Nous ignorons s’il s’agit d’un acte crapuleux, d’une erreur, ou si c’est un groupe armé jihadiste avec d’autres motivations, explique Erwan Legrand à RFI, à ce stade les ravisseurs ne nous ont pas contactés ».

La police et la gendarmerie maliennes ont été informées, et des attaches ont été prises avec les communautés locales pour tenter d’établir un contact avec les ravisseurs.

Le Sénégal lance officiellement son Train express régional en grande pompe

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Le nouveau TER mis en sesrvice le 27 décembre à la gare de Dakar

 

Texte par :RFISuivre

Le Sénégal a lancé officiellement l’exploitation commerciale de son TER en grande pompe lundi 27 décembre. Il relie dans un premier temps Dakar à Diamniadio, soit environ 36 kilomètres, en une vingtaine de minutes. Mais le projet a suscité des polémiques, que ce soit son coût de plus d’1,1 millions d’euros, les retards des travaux ou encore l’indemnisation des quelques 16 000 personnes impactées. Pour les autorités, le projet va révolutionner la mobilité dans l’agglomération de la capitale

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Dans son uniforme bordeaux, Marie Sylvie Ndiaye accueille les invités dans l’une des premières rames du Train Express Régional (TER) : « C’est une fierté, parce que je trouve que c’est très confortable et en plus c’est rapide. Vu qu’à Dakar, il y a beaucoup d’embouteillages, alors en plus il y a la sécurité ! »

Victoria d’Audigier travaille dans la banlieue de Bargny : « Le TER est climatisé, donc il fait frais, c’est bien. Habituellement, je fais ce trajet en voiture, ce qui me fait perdre environ trois heures dans la journée. »

Oubliées les critiques pour Abass Guèye, installé en première classe : l’essentiel est que le train soit sur les rails. « Souvent, les grands projets accusent des retards, donc l’important est que le projet est allé au bout, dit-il. Prions pour que ça continue ce ne soit que le début, pour le rayonnement du transport ferroviaire national. » 

Un projet financé aux deux tiers par des prêts - de la Banque Islamique de Développement, de la France et de la Banque Africaine de Développement.

C’est une « aube nouvelle », selon le président sénégalais Macky Sall : « Le TER nous fait voyager dans le temps, car il constitue un formidable saut technologique pour le Sénégal et pour l’Afrique. » Un « moment historique » aussi pour le chanteur Youssou Ndour.

La seconde phase du projet doit relier Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne, en principe « fin 2023 ». En attendant, le TER sera gratuit durant une quinzaine de jours, sur réservation, pour « permettre aux passagers de s’approprier ce nouveau moyen de transport ». Puis le trajet entre Dakar et Diamniadio coûtera ensuite 1 500 francs CFA, soit environ 2,30 euros.

 À lire aussi : Sénégal: la colère des familles déplacées pour la construction du train express régional

En Afrique, les préparatifs de Noël se suivent et ne se ressemblent pas

 
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Décorations de Noël sur Melrose Arch à Johannesburg, en Afrique du Sud. AFP - LUCA SOLA

En Afrique, la célébration de Noël est diversement préparée. Si à Dakar, la musique et la fête seront au rendez-vous, à Brazzaville et Lomé, le Covid tempère les ardeurs alors qu’à Ouagadougou, la situation sécuritaire assombrit les préparatifs de Noël.

Gabon : la messe de Noël en journée

A la Cathédrale Sainte-Marie de Libreville, la chorale Sainte-Geneviève est en pleine répétition. Malgré la pandémie, pas question de ne pas célébrer la naissance de Jésus-Christ, qui représente pour les fidèles « le sauveur de l’humanité ». Mais pour la deuxième année consécutive, à cause de la pandémie de Covid-19, la messe « de minuit » aura lieu en fin d'après-midi, constate notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma. Car le couvre-feu de 21h est toujours en vigueur. L’Abbé Serge Patrick Mabikassa, responsable des médias catholiques : « Dans plusieurs paroisses, la messe aura lieu à 16h ou à 17h pour permettre aux fidèles de rejoindre leur domicile avant l’heure fatidique, le couvre-feu. »

Noël dans un contexte sécuritaire tendu à Ouagadougou

Au Burkina Faso, cette année encore Noël est assombri par le contexte sécuritaire tendu. Plusieurs communes du pays sont sous la menace des groupes armés terroristes. Près d'un million 400 000 personnes ont fui leur domicile et ne peuvent pas pour le moment rentrer chez elles. À Ouagadougou, la capitale, c'est un Noël « sobre » que beaucoup d'habitants préparent. Dans le reportage de notre correspondant à OuagadougouYaya Boudani, il est question de FDS pour Forces de Défense et de Sécurité et de VDP pour Volontaires pour la Défense de la Patrie.

Je pense aux déplacés internes, victimes des séquelles de l'insécurité

Les Ouagalais ont envie d’oublier la crise

Nouvelles mesures restrictives à Lomé

Les veillées de Noël, le 24 décembre et du nouvel an, le 31 décembre devront être célébrées sur toute l’étendue du territoire togolais entre 18h30 et 21h annonce le ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi. Ces célébrations, poursuit-il, doivent se faire dans le respect des mesures édictées par le gouvernement et déjà communiquées dans le cadre de la lutte contre cette pandémie, notamment la nécessité de se faire vacciner pour se protéger et protéger les autres.

En clair, pour aller à l’église ou à la mosquée, il faut le passe vaccinal ou montrer un test PCR négatif datant de moins de 72h, se laver les mains, respecter la distanciation et porter le masque, rappelle notre correspondant à LoméPeter Dogbé.

Ces restrictions interviennent, après avoir constaté la « recrudescence ces derniers jours, de la pandémie à la Covid-19, marquée par une forte augmentation du nombre de cas qui passe de 24 cas le 15 décembre à 169 cas le 21 décembre, soit une positivité qui s'accroît de 2,5% à 12,5% ». 

Cinq cas du variant Omicron viennent aussi d’être détectés dans le pays

Dakar, sur des notes de musique

À Dakar, la capitale du Sénégal, les restaurants se préparent pour la soirée du 24 décembre qui est une des plus grosses soirées de l’année, avec celle du jour de l’an. Résidents étrangers, sénégalais musulmans ou chrétiens, tous viennent fêter le réveillon lors d'un dîner. Souvent, ils embauchent un groupe de musique qui joue en live, un investissement alors que ce sont des nuits où les artistes demandent un gros cachet tellement la demande est forte. Dans les coulisses des préparatifs du réveillon de Noël avec notre correspondante à DakarThéa Ollivier  

C'est la période où les musiciens jouent énormément

 

Les restaurants de Dakar se préparent pour la soirée du 24

Afrique du sud, la fête, malgré Omicron

Après une hausse très soudaine du nombre de contaminations, l’Afrique du Sud semblerait avoir franchi le pic de sa quatrième vague selon les scientifiques. Mais l’épidémiologiste Michelle Groome, qui s’est confiée à notre correspondante à JohannesburgClaire Bargelès, rappelle que la prudence reste de mise: « Ce sont les grandes vacances, donc il faut rester méfiant, et ne baisser la garde en se disant que la quatrième vague aura juste été très rapide à augmenter puis à diminuer. »

Pourtant, le gouvernement a fait le choix pour cette quatrième vague de ne pas remettre de restrictions strictes. Hormis un couvre-feu à partir de minuit, les Sud-africains comme Joseph sont libres de se déplacer. « Comme vous le voyez, on rentre à la maison, au Cap-Oriental, pour une cérémonie traditionnelle, afin d’honorer les ancêtres. »

Contrairement aux vagues précédentes, il n’y a pas non plus de nouvelle interdiction de la vente d’alcool. C’est le soulagement pour le secteur, mais aussi pour Tshidi, venue terminer ses courses de Noël : « Les gens ont besoin de faire la fête. En suivant les règles, bien sûr, donc en mettant un masque, ou en se lavant les mains. Mais l’année dernière on n’a pas profité ... au moins cette année on peut acheter de l’alcool et célébrer tout cela. Donc on est plutôt content. »

La majorité des Kenyans n'ont pas projet pour Noël

C’est dans le centre du pays que le cœur des Kényans semble le moins à la fête cette année, note notre correspondante à NairobiFlorence Morice. Les ¾ des habitants y déclaraient en début de semaine n’avoir rien prévu pour le réveillon de Noël. Suivis des habitants de la côte (69%) et de Nairobi (65%). A l’approche des fêtes, les principales préoccupations des Kényans, selon un sondage réalisé en début de semaine par l’institut Infotrak, sont l’augmentation du cout de la vie, et le chômage qui amputent les budgets traditionnellement consacré aux festivités. Selon un précédent sondage, les Kényans dépensent généralement la moitié d’un salaire mensuel pour les fêtes de fin d’année puisant pour cela dans leurs économies exceptionnellement maigres cette année. Les personnes interrogées attribuent en majorité ces difficultés économiques à la corruption de leurs dirigeants (35%)  derrière vient la pandémie de Covid-19 qui explique sans doute aussi un autre résultat marquant de cette étude: parmi ceux qui ont répondu avoir prévu de célébrer noël, seuls 12 % des Kényans ont l'intention de s'adonner à des réjouissances tels que fêtes et alcool. La famille reste en revanche une valeur refuge 65% disent vouloir surtout se réunir avec leurs proches et 24% de se rendre à l’église ou à des réunions de prière. Enfin, alors que la tradition veut dans le pays qu’on rende visite à des malades ou des enfants en foyer en cette période, seul 1% des Kényans disent avoir prévu de le faire cette année.