Témoignages

 

Qui Alassane Ouattara choisira-t-il pour succéder à l’influent procureur Richard Adou ?

Après dix ans passés au poste très stratégique de procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Richard Adou s’apprête à céder son fauteuil. Plusieurs noms circulent déjà…

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 30 juin 2023 à 08:11
 

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La succession de Richard Adou, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, s’organise. © REUTERS/Thierry Gouegnon

 

Dans les prochains jours, Alassane Ouattara désignera le nouveau procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. De retour au pays en début de semaine après plusieurs jours d’absence, Jean Sansan Kambilé, le garde des Sceaux, doit formuler des propositions au chef de l’État.

En première ligne dans les grandes affaires judiciaires du pays, cette juridiction est présidée depuis fin 2022 par la nordiste Aminata Touré. Dans un souci d’équilibre, le choix d’Alassane Ouattara va donc se porter sur un sudiste. Plusieurs noms circulent déjà pour succéder à Richard Adou, qui prendra ses nouvelles fonctions au sein du Conseil constitutionnel en juillet.

Anciens de Bouaké

Le premier magistrat cité – et le plus âgé – est Allah Kouamé, l’actuel adjoint de Richard Adou au parquet, qui assure l’intérim et la gestion des affaires courantes. Il est en concurrence avec Noël Djè, l’actuel procureur adjoint à la cour d’appel. Ce dernier, passé magistrat hors hiérarchie depuis plusieurs mois, a été affecté afin de renforcer l’effectif.

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Noël Djè est un protégé de Chantal Nanaba Camara, la toute nouvelle présidente du Conseil constitutionnel. Il fut le substitut du procureur d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, lequel a piloté le dossier d’inculpation de Laurent Gbagbo à Korhogo, après la crise postélectorale de 2010-2011.

Épineux dossiers

Allah Kouamé et Noël Djè font face à Abel Yéo, procureur près le tribunal de première instance de Bouaké depuis fin 2022. Ce dernier, réputé pour sa grande rigueur, fut durant plusieurs années l’adjoint de Richard Adou, depuis l’époque où celui-ci officiait à Bouaké. Il a bénéficié du lobbying de son ancien supérieur pour qu’il soit lui aussi muté à Abidjan. Abel Yéo a travaillé sur plusieurs épineux dossiers, comme le démantèlement d’un trafic de véhicules de luxe entre l’Europe et l’Afrique, ou celui du réseau de trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud, la Côte d’Ivoire et l’Europe.

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La dernière personnalité en lice est Oumar Braman Koné, le procureur du pôle pénal économique et financier d’Abidjan. Lui aussi est un ancien de Bouaké. Le prédécesseur de Abdel Yéo a piloté le dossier controversé de découverte d’armes au domicile de Béoumi (centre) de Jacques Mangoua, le président du Conseil régional de Bouaké et membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Alassane Ouattara pourra toutefois choisir un tout autre candidat.

En Côte d’Ivoire, le chef du protocole de Ouattara sort de l’ombre

Le président ivoirien a choisi Éric Taba pour être le candidat du RHDP aux élections municipales du 2 septembre à Cocody. Il tentera d’y reprendre la mairie à un poids lourd du PDCI, Jean-Marc Yacé.

Par  - à Abidjan
Mis à jour le 20 juin 2023 à 16:51
 

Eric

 

 

Éric Taba. © RHDP

 

C’est dans un café de la rue des Jardins, dans le quartier chic des Deux Plateaux, qu’Éric Taba nous donne rendez-vous. Cette artère fréquentée d’Abidjan, il la connaît bien : c’est là que se trouvaient les bureaux d’Alassane Ouattara lorsque ce dernier était opposant, et qu’Éric Taba travaillait déjà pour lui. Jeans, baskets et casquette vissée sur la tête, le discret chef du protocole du président arrive dans une tenue décontractée. Malgré ses précautions, de jeunes vendeurs ambulants le reconnaissent et crient son nom. « C’est le père Éric Taba ! » lance l’un d’entre eux. Ils sont rapidement une vingtaine à l’entourer, sous les regards intrigués des passants.

Chef du protocole du Rassemblement des républicains (RDR) pendant une vingtaine d’années, Éric Taba est l’une des surprises de ces élections locales. Il a été choisi par le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), comme candidat aux municipales du 2 septembre dans l’emblématique commune abidjanaise de Cocody, fief du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Un choix soutenu par Dominique Ouattara, qui a glissé quelques mots en sa faveur à son époux. Avant de travailler pour le président, Éric Taba a brièvement œuvré aux côtés de la première dame. Aujourd’hui encore, il entretient des relations quasi filiales avec celle qui a été son témoin de mariage.

Un parcours qui détonne

En mars 2022, alors qu’il multiplie les activités de terrain à Cocody, les cadres du parti l’observent attentivement. Les échos de ses actions remontent jusqu’au couple présidentiel. En marge d’une audience à son domicile, le 8 mars, le président lui confie : « Mon épouse m’en a parlé. Je suis d’accord. Nous allons te soutenir. » Un soulagement pour celui qui se demandait comment annoncer au chef de l’État son ambition de porter les couleurs du parti dans sa commune.

Originaire de l’Ouest, Éric Taba est surnommé « l’enfant de la cité des arts », un quartier de Cocody où il a grandi. Avec cette candidature à une élection qui s’annonce très disputée, le quinquagénaire sort d’une vingtaine d’années de réserve, et passe de l’ombre à la lumière. Son visage est même affiché sur plusieurs panneaux publicitaires d’Abidjan, ainsi qu’à la une d’un magazine.

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Jeune, Éric Taba confie qu’il avait pour modèle Georges Ouégnin, chef du protocole de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny. « J’avais dit à mes amis qu’un jour je serais directeur du protocole d’un président et que je ferais de la politique », se souvient-il. Aujourd’hui, il est l’un des plus proches collaborateurs d’Alassane Ouattara. « Je l’accueille le matin et lui dis au revoir le soir, quand il rentre chez lui. Tous les jours, je suis là quand il s’installe à son bureau. J’en profite parfois pour lui dire quelques mots. Il faut aller vite et résumer l’essentiel en trente secondes », explique-t-il.

Parmi les proches du président, souvent diplômés de grandes écoles et ayant fait des carrières à l’international, le parcours d’Éric Taba détonne. Après une enfance qu’il qualifie lui-même de « turbulente », son passage difficile au collège de l’École militaire préparatoire technique – où il ne restera finalement qu’une année – le change profondément. Il s’oriente vers la formation professionnelle. Il obtient un BEP en Côte d’Ivoire, puis s’envole pour la France. Il s’installe à Aix-en-Provence, où il obtient un BTS en commerce international. Par la suite, il décrochera un master en administration grâce à la formation continue.

Loyauté et fidélité

Pour Éric Taba, cette candidature n’est pas une première, mais plutôt un retour aux sources. Rentré en Côte d’Ivoire après ses études en France, il avait en effet décidé de se lancer en politique, contrairement au souhait de son père, qui l’imaginait comptable. À l’époque, il fait ses premiers pas en tant que responsable de la jeunesse aux côtés de l’ancien maire de Cocody, Théodore Mel Eg, qui a dirigé la commune de 1990 à 2001. Sans être membre du RDR, Éric Taba est séduit par Alassane Ouattara, alors Premier ministre. « Ma mère faisait partie des fonctionnaires qui avaient été mis d’office à la retraite après trente ans de service. Elle était très fâchée. Mais je lui ai dit : “Ce monsieur fera de grandes choses pour la Côte d’Ivoire.” Aujourd’hui, elle-même est une fan du président qu’il est devenu », souligne-t-il.

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Lorsque Théodore Mel Eg crée l’Union pour la démocratie citoyenne (UDCY), en 2000, lui préfère rejoindre le RDR. Cette même année, la candidature de Ouattara aux élections législatives est rejetée dans son fief de Kong. Son parti décide alors de boycotter le scrutin. Éric Taba se présente quand même en indépendant à Cocody, mais ne remporte pas le siège de député. C’est aussi à cette période qu’il rencontre le futur président. « À notre première entrevue, j’ai appris que mon père était très ami avec son aîné, Gaoussou Ouattara. Ce jour-là, j’ai pris l’engagement devant mon père de le suivre partout », raconte celui qui se présente comme un « alassaniste ».

Dans les années 2000, Éric Taba travaille aux côtés d’Henriette Dagri Diabaté, ancienne secrétaire générale du RDR. Il devient ensuite son chargé de mission au ministère de la Justice. Il se met également au service de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro, décédé en mai 2022, ainsi que d’Ibrahim Cissé Bacongo.

Après la crise postélectorale de 2010-2011, Ouattara arrive au pouvoir. « Quand il est devenu président, certains lui ont dit qu’il lui fallait un chef de protocole avec un certain charisme. Le président aurait répondu : “Quand c’était dur, ce jeune est venu vers moi. Maintenant, il va apprendre à être professionnel.” Cela fait douze ans que je suis au palais », indique-t-il. « La loyauté et la fidélité sont des qualités que le président estime beaucoup », remarque l’un de ses proches.

Signe de la confiance qu’il place en lui : Éric Taba, qui a aussi rang d’ambassadeur, participe aux conseils des ministres depuis trois ans – une première dans l’histoire de la présidence ivoirienne.

« Enfant de Cocody »

Le collaborateur dévoué aura-t-il la carrure nécessaire pour rafler Cocody au PDCI ? Il sera opposé au maire sortant, Jean-Marc Yacé. Ce poids lourd de l’ancien parti unique, fils d’une famille politique historique de la Côte d’Ivoire, avait battu en 2018 l’édile sortant, Mathias Aka N’Gouan, un cadre du PDCI qui se représentait sous les couleurs du RHDP.

Taba pourrait toutefois bénéficier des divisions au sein du PDCI. La députée de la commune Yasmina Ouégnin, qui n’a pas été investie par son parti, a décidé de se présenter en indépendante. Le candidat du RHDP pourra aussi compter sur le soutien du Front populaire ivoirien (FPI), dont le secrétaire général, Issiaka Sangaré, s’est officiellement retiré de la course à son profit.

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« Quand on parle de ma candidature, on parle de l’enfant de Cocody qui a gravi les échelons. Pas de celui à qui on a mis une cuillère en or dans la bouche », tacle-t-il. Éric Taba revendique volontiers une candidature « transpartisane » et confie avoir des « amis » dans toutes les formations politiques. Réfection d’établissements scolaires, assainissement de quartiers précaires, dons à des associations de femmes… Depuis plusieurs années, il accomplit dans sa commune de petits gestes discrets qui, il l’espère, feront la différence le 2 septembre.

Clément Domingo, alias SaxX, le « hacker éthique » sénégalais qui veut se mettre au service des États africains

Traqueur dévoué des criminels d’Internet, ce spécialiste en cybersécurité a fait ses premières armes en France. Et rêve désormais de devenir l’homme qui murmure à l’oreille des décideurs du continent africain.

Mis à jour le 14 juin 2023 à 13:01

 

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VClément Domingo. © Montage JA : DAMIEN MEYER/AFP

 

LE PORTRAIT ÉCO – Fin mai 2023, au moment où les sites internet de l’État sénégalais ont été la cible de multiples cyberattaques, Clément Domingo, alias SaxX, s’est hâté de proposer ses services pour trouver une contre-mesure participative aux assauts numériques massifs. Le natif de Dakar, qu’il a quitté à l’âge de 17 ans, est, contrairement aux cybercriminels, « un hacker éthique » (ou white hat, dans le jargon). En fin connaisseur des tréfonds du dark web et surtout des vulnérabilités des systèmes informatiques, SaxX œuvre à guider individus, entreprises et États à mieux se protéger face à des risques de cybermenaces toujours plus élevés.

Installé en Bretagne, dans l’extrême ouest de la France, cet ingénieur informatique, la trentaine passée, semble atteindre une certaine célébrité qui ne lui était pas forcément promise dans le milieu. Petit, il rêvait de devenir pilote de ligne.

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Aujourd’hui, s’il multiplie les déplacements en avion, c’est tout simplement pour ses compétences, lesquelles font de lui un homme très sollicité. Il enchaîne les interventions dans des événements majeurs en Amérique, en Europe et en Afrique pour sensibiliser et éduquer tous azimuts sur les meilleures pratiques en matière de cybersécurité.

Reconnaissance internationale

C’est à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, que Jeune Afrique a rencontré Clément Domingo lors de la troisième édition du Cyber Africa Forum (CAF). Dynamique, cohérent et pédagogue, SaxX, « un gentil hacker » qui a choisi de mettre son expertise au service du bien, traque les cybercriminels. En bon équilibriste et grand manieur de mots, le spécialiste en évaluation de vulnérabilités informatiques et en tests d’intrusions a trouvé le bon rythme et le ton juste pour capter l’attention de son auditoire.

« En seulement quelques minutes et sans trop de théories, ce jeune homme, très pragmatique, a cartographié les vrais enjeux de la cybersécurité en Afrique, tout en réfléchissant aux solutions », confie à JA Freddy Mpinda, ingénieur télécom et conseiller du ministre du Numérique de la RDC.

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Au CAF, SaxX est revenu sur l’importance de la maîtrise des risques cyber dans la transformation digitale des entreprises et des organisations africaines, tout en dressant l’état des lieux et les perspectives de la lutte contre les cyberattaques sur le continent. Après une première intervention « réussie », Clément, pas avare de louanges à son propre égard, se félicite. « C’est important de voir l’intérêt et l’appréciation. Avoir des retours aussi positifs fait toujours un plaisir », souligne-t-il, à peine son échange avec un autre admirateur terminé.

Exigeant envers lui-même et « fort techniquement » selon ses fans, le très médiatique ingénieur franco-sénégalais a intégré à présent le cercle très fermé des meilleurs hackers éthiques dans le monde, selon les spécialistes en la matière. Pourtant, le co-fondateur (en 2022) de l’organisation non gouvernementale (ONG) Hackers sans frontières, laquelle a pour vocation de protéger les ONG humanitaires des cybercriminels, préfère garder les pieds sur terre et ne pas trop s’emballer : « Je ne m’attarde pas du tout sur ce sujet. Je continue d’être comme je l’ai toujours été, tout en faisant un peu attention. » De la fausse modestie ? « Non », tient-il à assurer, tout en reconnaissant « un parcours atypique ».

Autodidacte

Né à Dakar et élevé par ses grands-parents loin de toute influence de la culture geek, Clément Domingo a titillé pour la première fois un ordinateur quelque temps après son arrivée en France, où il a rejoint ses parents pour poursuivre un BTS en informatique. À l’époque, son premier ordinateur était « un dinosaure » – comparé au « monstre » en sa possession actuellement – et son premier « hack » a été la découverte – « sans le savoir » – d’une faille lui permettant de gagner rapidement les parties dans un jeu en réseau entre copains.

Depuis, son intérêt pour cet environnement numérique jusque-là mystérieux s’est rapidement accru. Sa curiosité le pousse à intégrer les premiers forums de hackers, pirates et cybercriminels. « Au départ, j’étais totalement perdu, car il est très compliqué d’arriver dans cet univers sans formation », explique SaxX, qui a vite compris la nécessité de développer ses compétences techniques et de maîtriser les langages de programmation pour identifier les failles informatiques avant que des personnes malveillantes ne les exploitent.

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Pour toucher le Graal, le spécialiste en cyberintelligence, moins loquace quand il s’agit de sa vie personnelle, avoue avoir sacrifié des moments conviviaux pour se former en autodidacte. « Je vois très peu mes parents, mes proches ou encore mes amis. C’est dur à vivre, mais c’est un choix pour rester à un certain niveau et pouvoir peser dans cet écosystème », explique celui qui refuse de passer toute certification ou diplôme dans la cybersécurité, car cela coûte « beaucoup d’argent ».

Chasseur de primes 2.0

Aujourd’hui, Clément Domingo conseille de grandes institutions et des groupes internationaux contre les menaces des cybercriminels. Mais ce hacker éthique aurait peut-être pu basculer du côté obscur de la force si ses compagnons d’armes avaient été des personnes malintentionnées. L’éducation « stricte » de ses grands-parents, les valeurs qui lui ont été imprégnées et « l’éthique et la déontologie » de ses mentors – dont il préfère taire les noms – lui ont servi de boussole dans un cyberespace où l’appât du gain peut facilement pousser à céder à la tentation.

Alors que les cybercriminels peuvent gagner « 10 000 fois » plus que lui, Clément Domingo n’est pas prêt à mettre sa liberté en péril contre tout l’argent du monde. « Dormir sans se soucier de poursuites judiciaires, voyager sans avoir Interpol, Europol ou le FBI à vos trousses… Cela n’a pas de prix. Et rien que pour ça, je refuse toute approche des cybercriminels », explique SaxX, qui veut « redonner les lettres de noblesse aux hackers éthiques, parfois, voire souvent, associés à tort aux pirates et aux cybercriminels par les médias ».

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Celui qui ne répond plus sur les messageries non sécurisées est au cœur de l’univers bug bounty. SaxX travaille ainsi à détecter les vulnérabilités avant les cybercriminels pour toucher une récompense financière – « quelques milliers de dollars ». Une passion lucrative qui s’est transformée littéralement en mission. Et bien que sa communication soit contestée par quelques compères, il n’en démord pas : « Que ces personnes-là en fassent autant, mais surtout qu’elles promeuvent les hackers éthiques, dont le travail est resté longtemps invisibilisé. »

Éveiller les dirigeants africains au numérique

Bercé dans « une éducation à l’africaine », Clément Domingo, également cofondateur du BreizhCTF (pour Capture the flag, un jeu consistant à pénétrer dans un système vulnérable pour récupérer des drapeaux cachés pour les organisateurs), une grande compétition de sécurité informatique qui se tient à Rennes, est « un altruiste », glisse Ousmane, un spécialiste en cybersécurité qui n’a pas souhaité communiquer son nom ni l’entreprise pour laquelle il travaille. Il a croisé le chemin de SaxX pour la première fois en 2013 lors de la Nuit du hack (devenue leHACK après 2018), organisée à Marne-la-Vallée, à une heure de Paris. « À cette époque, SaxX avait l’air beaucoup plus jeune, mais son sens du partage, son ouverture envers les autres et sa modestie demeurent intacts. »

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Clément Domingo, qui « aime se challenger », ne souhaite nullement s’arrêter là. Son objectif ? Faire partie des dix personnes les plus influentes en matière de cybersécurité en Afrique à l’horizon de 2025. S’il reconnaît le rôle de l’Hexagone pour faire émerger les talents de la diaspora – « la France m’a fait » –, c’est sur le continent que Clément Domingo veut faire connaître les meilleures pratiques en matière de cybersécurité pour protéger les économies africaines, mais pas que… « Je rêve de pouvoir venir littéralement murmurer à l’oreille de nos dirigeants africains, les conseiller sur les projets de loi et les projets de formation, car la jeunesse africaine me tient énormément à cœur. Nous nous devons de les éduquer et de les éveiller au numérique », conclut SaxX.

Chantal Thomas, comme un air de liberté

Critique 

« D’un éventail à la Coupole » et « L’Étreinte de l’eau » sont deux essais parus ce printemps qui nous plongent dans l’œuvre et la vie de Chantal Thomas, remplies d’une intense énergie créatrice.

  • Fabienne Lemahieu, 
 
Chantal Thomas, comme un air de liberté
 
La romancière Chantal Thomas est entrée à l’Académie française sans l’épée qu’adoptent les nouveaux arrivants, mais avec un éventail.SÉBASTIEN SORIANO/FIGAROPHOTO

D’un éventail à la Coupole

de Chantal Thomas, Dany Laferrière, Florence Delay, Bernard Comment et Allen S. Weiss

Seuil, 96 p., 13 €

L’Étreinte de l’eau

de Chantal Thomas, entretiens avec Fabrice Lardreau

Arthaud, coll. « Versant intime », 172 p., 13 €

Il y a un an, Chantal Thomas faisait souffler « un vent de liberté » sur l’Académie française. L’expression est de Florence Delay remettant à l’essayiste et romancière un éventail japonais « or et argent » des années 1950, que l’impétrante porta lorsqu’elle pénétra sous la Coupole de l’Institut de France, quelques jours plus tard. Un « vent de liberté »… Était-ce cet affront fait à la tradition, selon laquelle les nouveaux venus rallient l’assemblée des Immortels munis d’une épée guerrière et non de cet « objet si délicat, aérien, utile et raffiné » ? « Mon éventail est du côté “des Choses qui égayent le cœur”, du côté de la paix. Et de ce qu’elle favorise : les arts du jardin, du bouquet et de la conversation, la douceur de soirs d’été en compagnie de son amour et de ses amis, le plaisir d’écouter de la musique – ou d’aller au théâtre », dira alors, délicatement impertinente, Chantal Thomas.

Du reste, Florence Delay ne fit-elle pas l’éloge, par ces premiers mots prononcés, de ce que l’intellectuelle cultive depuis toujours et en toute chose : l’audace et la témérité ? Réunissant les discours énoncés à l’occasion de sa réception à l’Académie, « rituel inscrit dans la continuité des siècles, romanesque et émouvant », reconnaît la dix-huitièmiste Chantal Thomas, le Seuil plonge le lecteur dans sa trajectoire littéraire, charnelle et émancipatrice, nourrie de philosophie, de vagues et de voyages : « En fait, Madame, votre vie est une fable sans morale », annonce ainsi Dany Laferrière en l’accueillant sous la Coupole, affirmant encore : « Vous êtes de la lignée des écrivains toujours en mouvement. »

Corps vivant

L’Étreinte de l’eau, conversation au long cours entre l’autrice et Fabrice Lardreau issue de l’excellente collection « Versant intime » qu’il dirige aux éditions Arthaud, ne raconte pas autre chose. Pour qui a lu Chantal Thomas, ces retrouvailles par cette parole directe sera délicieuse. Pour chacun, l’immersion corps et âme dans son histoire personnelle, ses rencontres artistiques et ses paysages aimés et familiers, mers et montagne mais aussi New York, s’avérera passionnante.

Le large, et le bel horizon, parcourt toujours les propos de l’autrice de Souvenirs de la marée basse (2017). De la plage à la page, dit sobrement Chantal Thomas, il n’y a qu’un glissement à l’oreille – « J’associe la nage à la ferveur, à cette idée de quitter le rivage, d’écrire son destin. » Et de redire sa passion pour le « journal » littéraire, « son rôle de témoin, d’observateur de la réalité qui se trouve devant soi », ou de célébrer ses maîtres et ses inspirateurs : Barthes, Colette, Kafka, Simone de Beauvoir ou Sade, Kerouac aussi, d’autres encore.

Revenant sur la genèse de Journal de nage, écrit après le confinement, Chantal Thomas raconte : « Pour la première fois, lorsque j’avais nagé, je revenais, toute fraîche, et notais très vite sur l’ordinateur mes sensations. L’eau et la nage accéléraient mon rythme d’écriture ; un rapport direct s’établissait entre la nage et l’écriture. Après l’immobilisme du confinement, j’ai eu l’impression, au cours de cet été 2020, à Nice, de retrouver une souplesse de mon corps, de mes phrases, ce rythme, cette fluidité qui constituent l’un des bonheurs de l’écriture. »

Dans les interstices de la conversation se dessine le portrait d’une autrice à sa table de travail, infiniment nomade, ouverte sur le monde : « Dire qu’on écrit mieux parce qu’on nage signifie peut-être simplement qu’on écrit en accord avec soi-même, qu’on a un corps vivant. »

En Côte d’Ivoire, dans les coulisses du Femua

Avec des têtes d’affiche comme le rappeur Booba – qui se produisent à Abidjan devant un public de plus de 30 000 personnes –, des animations sociales et sportives simultanées, les Magic System, emmenés par A’Salfo, assurent année après année la pérennité du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo, devenu un rendez-vous incontournable. 

Mis à jour le 11 juin 2023 à 16:18
 
 
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La 15e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) s’est déroulé du mardi 25 avril au dimanche 30 avril 2023. © Facebook de FEMUA

 

Samedi matin, prêt à lancer les balances pour les prestations du soir, Éric est sur les pelouses de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), au sud d’Abidjan, transformé en salle de concert à ciel ouvert. Comptable de profession, ce quinquagénaire a rejoint l’organisation du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) à l’invitation de Salif Traoré, alias A’Salfo.

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« À l’époque, en 2015, les Magic System avaient un restaurant-bar, le Live Set à Cocody avec des soirées zouglou tous les jeudis, raconte-t-il. J’y ai été présenté à Salif, le leader du groupe. Il m’a dit : “Je vois ce que tu fais pour le zouglou, continue et ça va payer un jour.” » Fondateur du groupe Facebook Génération Zouglou, Éric est un passionné de ce genre musical phare depuis les années 1990. Quelques mois plus tard, Salif le contacte « pour suivre une formation ». « La semaine suivante, je suis auprès de promoteurs de festivals venus de France, du Maroc, etc. », se souvient-il.

Rumba, Zouglou, rap

Pour cette 15e édition du Femua, Éric pilote la scène « village » dédiée aux artistes locaux et émergents. Après une spéciale rumba en ouverture mardi, une dédiée au zouglou jeudi, ce soir place au rap. À quelques mètres, sous une tonnelle dédiée à la restauration, en bord de lagune, Manadja, l’un des quatre « magiciens » – « l’œil d’A’Salfo quand il n’est pas là », comme le décrit un proche – retrouve une partie des équipes. Il y a Pascal qui vient chaque année, depuis Paris, filer un coup de main bénévolement « par amitié » pour le groupe. Il sort alors sa carte de membre de l’équipe du Femua. Un sésame symbolique qui reconnaît l’appartenance à une bande dont les liens sont avant tout humains.

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Il y a aussi Basse, du fan club des Magic System, et non loin de là Ismo, ami d’enfance et membre de la commission transports. « A’Salfo est un leader depuis toujours. Il organisait déjà, quand il était enfant, des tournois de foot. » D’anecdote en anecdote, Ismo évoque la famille d’A’Salfo : du frère jumeau installé en France, à Harouna, le cadet, aujourd’hui commissaire des moyens généraux du festival, qui a toujours soutenu A’Salfo. « Quand Salif était privé de repas pour avoir fait de la musique, Harouna lui apportait à manger en cachette », dit-on.

A’SALFO A UNE VRAIE VISION. C’EST AUSSI QUELQU’UN DE LOYAL, QUI PLACE UNE GRANDE CONFIANCE DANS SES ÉQUIPES

Il se souvient aussi d’une mère qui était une « véritable figure » à Anoumabo, où lui et les quatre magiciens ont grandi. « Elle est partie avant de voir tout ce qui a été accompli », se désole-t-il. Le père, de la Côte d’Ivoire à son Burkina Faso originel, a lui pu admirer le parcours du quatuor. À la question « n’est-ce pas un défi d’accueillir autant de stars, à l’instar de Booba ? », il répond spontanément : « On a l’habitude, on a déjà les Magic System ! »

Femua kids

Manadja se souvient des premières scènes, quand ils étaient tête d’affiche et organisaient le Femua sur fonds propres. « Dès le départ, il s’agissait de faire quelque chose pour les enfants. » Depuis, la Fondation Magic System a financé la création d’écoles à Anoumabo et dans le reste du pays. « Mon coup de cœur, c’est le Femua Kids », poursuit Manadja, né dans ce village ébrié de Marcory et issu d’une famille malinké du Nord. « C’est quelque chose de voir ce parc d’attractions que l’on installe pour les gosses. » Près de 1 000 jeunes ont investi l’INJS mercredi, venus de plusieurs orphelinats de la ville.

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Alors que se clôture dans quelques heures la partie abidjanaise du Femua, le déjeuner se déroule dans une ambiance détendue. Les anecdotes fusent, évoquant une prestation récente des Magic System à Dubaï, et certains souvenirs des manifestations étudiantes à Abidjan. Hélène, la femme d’A’Salfo, qui coordonne le restaurant éphémère, rejoint la tablée. Le débat s’ouvre sur l’idée d’inviter les Antilles à une prochaine édition. Cette année c’était le Togo qui était à l’honneur.

Il est 15 heures, Manadja se dirige vers la grande scène. Il retrouve Ronan, le coordinateur général. Passé par l’organisation des festivals Rock en seine et Paris plage, il rejoint le Femua, chaque année depuis 2016, à l’invitation du leader des Magic System. « A’Salfo a une vraie vision. C’est aussi quelqu’un de loyal, qui place une grande confiance dans ses équipes. »

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En cercle, à l’ombre d’un soleil tapant, il y a aussi Harouna, Éric, et Loter. Ce dernier est une autre figure légendaire du Femua. Le régisseur général a sonorisé les concerts des PBS, de Youssou N’Dour ou d’Alpha Blondy. S’ils se réunissent en cette fin d’après-midi, c’est pour évoquer la sécurité du concert : 200 policiers, 300 gendarmes et 80 personnes ont été mobilisés. Tous ont en mémoire les mouvements de foule du concert de Kaaris en 2019.

« La rigueur, le secret du Femua »

16 heures, l’équipe de Booba arrive pour les balances. Elle fait le tour du site et fait le point sur le catering : du champagne, du whisky, des fruits, mais pas de chicha. C’est interdit dans les loges en toile cirée. Question de sécurité. « La rigueur, c’est ça le secret du Femua », témoigne, casquette de Fela Kuti sur la tête, celui qui est en charge de la sécurité des Magic System. « Tu peux rigoler avant et après, mais pendant c’est carré. Sinon, tu dégages et quelqu’un d’autre va faire le taf à ta place. » Manadja confirme : « A’Salfo est très minutieux. Cela encourage les équipes à être sérieuses et investies. » Le responsable de la sécurité personnelle de Booba est confiant : « On sait déjà qu’on va kiffer, on est chez nous. »

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18 heures, la scène rap ivoire se lance et accueille des artistes comme Dre-A et Defty, après une prestation remarquée de Didi B la veille. Les stands dédiés à la sécurité alimentaire, thématique phare de cette édition, se replient. A’Salfo vient d’entrer sur le site après une escale parisienne de vingt-quatre heures pour soutenir une thèse sur les droits d’auteurs. À peine arrivé, l’entrepreneur et artiste enchaîne les interviews. « C’est la force du festival », confie le manager de Roseline Layo, chanteuse de coupé-décalé qui se produit le soir même. « C’est un des événements où l’on peut avoir accès à des médias internationaux. »

21 heures, les « On veut Booba ! » sont déjà scandés par la foule. Depuis les loges, Santrinos Raphaël, premier artiste à se produire, se prépare. Tout de blanc vêtu, le jeune togolais se plie à l’obligatoire visite médicale. « C’est déjà arrivé qu’en raison d’une tension trop élevée, nous refusions à une artiste de monter sur scène », insiste Marie-Pascale, membre de l’équipe du Femua. Loter rassure les artistes : « Ne vous mettez pas la pression, restez vous-mêmes », tandis que leur manager répète : « On sourit et on y va. » C’est parti pour six heures de concerts gratuits. Lili, qui assure la tenue des loges, est sereine : « Ça va être la course, mais on a l’habitude. » A’Salfo est dans l’espace VIP pour accueillir les partenaires. « Quatre ministres ont confirmé leur présence », précise Manadja.

« Un conseil du gouvernement à Anoumabo »

Si le Femua est soutenu depuis des années par des acteurs privés et publics, il aura franchi une nouvelle étape pour cette édition. « A’Salfo et ses camarades ont réussi à faire un conseil du gouvernement ici, à Anoumabo », a ainsi lancé le maire de Marcory, lors de l’ouverture du festival, mentionnant, en plus du parterre de ministres, la présence de la fille de Laurent Gbagbo, de Charles Blé Goudé et de la femme du Premier ministre. « C’est cela la réconciliation, c’est cela la cohésion nationale » a-t-il poursuivi. « Jamais on n’a eu les différents partis politiques dans un même lieu. A’Salfo est politique sans l’être. Il fait comprendre que la culture est un vecteur de rapprochement et d’unité », constate Serge Fattoh, qui présente les concerts du Femua pour la 14e fois.

AVEC LES ARTISTES DU FESTIVAL, NOUS ESPÉRONS MONTRER À TOUS QU’AVEC LA CULTURE, NOUS AVONS LE CANAL LE PLUS SÛR POUR DÉVELOPPER UN PAYS

Un compagnonnage qui remonte à la première cassette des Magic System, Premier Gaou. Mais loyauté n’est pas complaisance : « Il y a du monde dans l’organisation du Femua, mais tout est structuré. Si ça tourne, ça ne vient pas du hasard. Ceux qui ont failli sont partis. Les autres continuent la route. » Une route qui a eu son lot d’épreuves. Deux dates reviennent en mémoire : la crise politique pendant laquelle le festival, même s’il a été décalé, a été maintenu. Et la mort de Papa Wemba sur scène en avril 2016. Éric se souvient : « Cette épreuve nous a montré la grandeur d’esprit et la force de Salif. Il était abattu, mais il a traversé ce drame et fait en sorte que le festival aussi. »

22 h 15, Roseline Layo monte sur scène face à un public qui entonne ses tubes. Fier, un des membres de son équipe témoigne : « Je viens au Femua depuis la première édition. Depuis Cocody, on s’organisait pour venir dormir sur place. C’est un festival humain. C’est pour ça qu’on est fidèle aux Magic System. » L’excitation de la foule à l’approche du concert de Booba s’intensifie. A’Salfo prend la parole : « Je préviens le danger. Est-ce que vous voulez qu’on fasse décoller Booba de son hôtel ? » La pression retombe quelque peu pendant la prestation du rappeur gospel KS Bloom.

Un public conquis

00 h 30, Booba arrive en arrière-scène, pantalon treillis, casquette et sourire aux lèvres. Manadja rappelle que la rencontre avec le rappeur date des débuts des Magic System. « Les artistes viennent par amitié pour ce festival fondé par des artistes. Ils comprennent aussi l’enjeu social. » Quand Booba entre en scène, la foule exulte, déborde, et les barrières de sécurités sont difficilement maintenues par un cordon de gros bras. Deux coupures de courant font craindre l’émeute. En backstage, dans un calme olympien, s’enchaînent réunion de crise et mobilisation de l’équipe technique. Après un nouvel appel au calme d’A’Salfo, Booba ira au bout de son set devant un public conquis.

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2 h 45, le rappeur quitte la scène, sourire exponentiel. Dans les loges, les mines concentrées laissent place aux rires. A’Salfo débarque : « Organiser un Femua tout en faisant une thèse, et réussir les deux, c’est dangereux ! », plaisante l’artiste, qui avait repris ses études en 2021. « Notre motivation ? On a toujours envie de faire mieux », continue Manadja. « Pour ceux qui veulent se lancer dans l’événementiel, le Femua est le lieu pour apprendre. C’est un festival de musique d’ampleur et une grande école », témoigne Serge Fattoh. Cette année, plusieurs membres d’un festival du nord du pays sont d’ailleurs en stage. En attendant la 16e édition, le zouglou de Samy Success et la rumba de Ferré Gola maintiennent attentif un public qui s’est un peu dispersé.

Dans quelques heures, direction Bouaké pour la partie délocalisée du Femua. Baaba Maal, Roseline Layo, Safarel Obiang, Singuila et Ferré Gola feront danser plus de 20 000 personnes. À chaque étape, A’Salfo répète : « Avec les artistes du festival, nous espérons montrer à tous qu’avec la culture, nous avons le canal le plus sûr pour développer un pays. »

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La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)