Les Missionnaires d’Afrique

leur style de vie

Lavigerie : "Ma dernière recommandation, celle sans laquelle toutes les autres seraient inutiles, c'est la recommandation du vieil apôtre d'Ephèse : 'Aimez-vous les uns les autres. Restez unis de cœur, unis de pensée. Formez véritablement une seule famille... Soyez non pas seulement unis, mais un' ".

DES COMMUNAUTÉS INTERNATIONALES

"Mieux vaut être deux que seul, car ainsi le travail donne bon profit. En cas de chute, l'un relève l'autre. Là où un bomme seul est renversé, deux résistent et le fil triple ne rompt pas facilement". (Ecclésiaste 4,9-12)

Vivre ensemble, c'est essentiel pour nous

Si nous avons choisi de vivre et de travailler ensemble, en communautés de trois, c'est que nous croyons à la signification évangélique de toute communauté, à sa puissance de témoignage, au fait qu'elle est un soutien fraternel et un facteur de continuité dans le travail apostolique.
Depuis les origines, la Mission des Pères Blancs se vit en communautés internationales appelées à devenir interraciales. Pour que la richesse des différences vécues ensemble dans le respect de chacun devienne témoignage d'Eglise, il faut s'interroger sur la qualité d'être de nos communautés. Aussi chaque Missionnaire d'Afrique est invité : "Sans la charité fraternelle, la mission est impossible...".

Mais vivre ensemble, c'est exigeant...

Mieux communiquer. Pour faire communauté, il ne suffit pas de vivre ensemble, de parler la même langue, ni de se passionner pour son travail. Nous sommes invités à écouter ce que les autres expérimentent et à partager ce que nous faisons, ce que nous vivons.
« Ce qui peut scandaliser les gens, ce qui peut t'éloigner d'eux, ce qui t'embourgeoise et te renferme sur toi-même, aie le courage de le sacrifier, si tu veux vraiment être un apôtre selon l'esprit de l'Evangile.
Seul, il est parfois difficile d'être bon juge. Alors, ne crains pas de demander à tes confrères et aux chrétiens ce qu'ils en pensent. Tiens soigneusement compte des critiques qu'on peut te faire à ce sujet.
Regarde le détail de ta vie avec le regard des autres : tu y verras plus clair. »

« ... pouvoir communiquer aussi largement que possible est important ! Aussi chacun doit faire l'effort de bien connaître une de nos deux langues officielles, le français et l'anglais et de pouvoir au moins comprendre l'autre ! »

Mieux vivre, à la suite des apôtres, la solidarité dans la pauvreté.
Nous sommes appelés à discerner le style de notre vie matérielle, les moyens à utiliser pour l'apostolat et le développement.
Ce n'est qu'à la lumière de l'Evangile que nos communautés seront signe de vie chrétienne.

"Il y a deux choses qui m'attachent aux Pères Blancs : D'abord la vie de communauté, le fait de pouvoir vivre, dialoguer, travailler ensemble. Et puis il y a quelque chose que je vis très fort en Afrique, l'internationalité en équipe missionnaire ; c'est parfois dur, mais ça permet de voir un peu tout avec un autre regard que celui du Français, de l‘Italien, etc."

Lavigerie : « J'ai déclaré que le ne garderai pas un seul d'entre vous qui n'entourerait pas d'un même amour tous les membres de la Société, à quelque nation qu’il appartienne. »

INTERNATIONALITÉ riche de nos différences
"Pour nous, l'internationalité est un principe de base.
Toutes nos communautés doivent viser à être internationales. Plus qu'un fait extérieur, c'est un esprit, une mentalité, une vie !".
Connaître et estimer l'autre comme différent de soi. Relativiser certains aspects de sa propre culture. Apprendre à vivre et à travailler fraternellement, dans la complémentarité des tempéraments et des cultures. Autant d'exigences qui t'aideront dans tous les contacts de ta vie missionnaire, si tu sais les vivre dans ta communauté.

C'est le respect des caractères nationaux, et non leur nivellement, qui peut donner toute sa valeur à une communauté internationale. Sois donc toi-même.

UNE PRIÈRE D'APÔTRES

Lavigerie : « L'œuvre de la prière est la plus grande de celles que nous devons accomplir. Les missionnaires en seront bien persuadés s'ils ont la foi ; ils savent qu'aucune œuvre surnaturelle ne peut se faire comme il faut, et porter de fruits, que par la grâce de Dieu. »

« Prier sa vie, vivre sa prière... »

La prière de l'apôtre est, elle aussi, consentement toujours repris et intensifié à sa mission, selon les vues du Père, dans la disponibilité au service demandé et aux conditions du moment.
Dans une vie remplie d'activités diverses, elle est recherche, écoute, interrogation et ajustement au plan de Dieu comme cela fut pour Marie à l'Annonciation.
« Il n’y a pas de prière fraternelle sans vie fraternelle. Mais la prière en commun aide à mieux vivre ensemble. Tout se tient ».
La prière de l'apôtre est le point de rencontre de sa liberté et de sa fidélité pour que vienne le Règne de Dieu.

A l'école de St Ignace

Lavigerie réunit des hommes pour la Mission. Il faut les former pour que Dieu soit premier, là où ils iront. Quelle spiritualité leur donner ? Devant la vie active qu'ils auront à mener, il ne veut pas en faire des moines. Il n'invente pas non plus une nouvelle spiritualité. Regardant le trésor de l'Eglise, il rencontre un homme qui a eu le même souci, Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites. Il a formé des hommes de Dieu, totalement disponibles par l'obéissance, envoyés dans le monde pour instaurer le Règne de Dieu.
Lavigerie choisit des Jésuites pour former les premiers Pères Blancs. La spiritualité sera ignatienne... avec une coloration Père Blanc due à la vie communautaire internationale et à leur sensibilité africaine.

Avec Marie…

Depuis ses origines, notre Société s'est placée sous la protection de Marie Immaculée, Reine de l'Afrique. Notre Dame d'Afrique à Alger, Notre Dame de Carthage en Tunisie, Sainte Marie-où-elle-est-née à Jérusalem... Que de Pères Blancs ont égrené leur rosaire, méditant le passé, bâtissant l'avenir. Marie choisie pour donner au monde le Sauveur. Hier à Cana, au Calvaire, à la Pentecôte... aujourd'hui sur les pistes, dans les villes, dans chaque chapelle de brousse, elle continue à donner son Fils avec la tendresse d'une Mère qui dissipe les peurs et fait découvrir l'amour infini du Père.

VIVRE ET GRANDIR ENSEMBLE

Lavigerie : "L'étude de la langue est une nécessité telle qu'elle prime tout le reste ; car sans la connaissance de la langue, il est impossible de rien faire comme apostolat près des Africains".

Lavigerie : "Dans chaque mission dont le dialecte n'aura pas encore été imprimé, j'ordonne également que l'un des missionnaires soit appliqué pendant une heure ou deux par jour à /a composition d’un dictionnaire ».

Lavigerie : « Les traditions propres et primitives, ce sont celles-ci qu’il est intéressant de recueillir avant qu’elles ne soient altérées ».

Aller plus loin…
Chacun reste libre de croire, de risquer l’aventure, de suivre le chemin et de vivre cette relation filiale à Dieu et fraternelle à tous les hommes. Une réponse personnelle change radicalement l’existence. Sur ce chemin, le chrétien est un relais, il fait le pont, il témoigne de ce qu’il vit et le propose…

MAIS UN PÈRE BLANC, C’EST QUI ?

Lavigerie : « Comment, dit saint Paul, pourront-ils entendre si personne ne leur prêche ? Et moi j’ajoute : Comment pourra-t-on leur prêcher si on ne connaît pas leur langue ? Et comment pourra-t-on la connaître si on ne l’étudie pas ? »

La communion aux aspirations et aux souffrances des hommes exige de nous une attention aux plus pauvres, un engagement pour la justice et la paix, un souci de la promotion des hommes à une vie plus humaine.
Travailler ensemble, réfléchir ensemble, prier ensemble, savoir se détendre ensemble. On veillera à toujours maintenir cette dimension communautaire. L’adapter : oui ! La sacrifier : jamais !
Simple dans le logement, simple dans la nourriture, simple dans les loisirs. Tout cela tu l’accepteras. Bien plus, tu le rechercheras et le vivras dans la joie.
Ta prière jamais séparée de ta vie d’apôtre. Mais, sois réaliste. Pour cela, tu ménageras dans ta vie des temps forts de prière.

« Soyez des initiateurs »

Lavigerie : "Les missionnaires devront surtout être des initiateurs, mais l'œuvre durable doit être accomplie par les Africains eux-mêmes devenus chrétiens et apôtres".

Bouleversements rapides

En 1868, l'Afrique est en grande partie "Terre inconnue et mystérieuse". Convoitée cependant pour des trésors éventuels. Si l'Europe se partage ce continent au Congrès de Berlin (1884), ce n'est pas pour des motifs désintéressés... Déjà exploitée et profondément blessée par le commerce des esclaves, elle l'est encore, par la suite, tout en recevant aussi un certain progrès à l'occidentale. Mais l'accession en chaîne des territoires à l'indépendance (vers 1960) fait jaillir des exigences nouvelles de colonies, ils veulent devenir pays libres et responsables de leur aventure humaine et nationale, tout en s'intégrant dans le concert des Nations.
Christianiser l'Afrique par les Africains, c'est dès le début une des idées de base de Lavigerie. Il met en garde contre le danger de faire des "Européens à peau noire" et tient à une solide formation de certains pour qu'ils puissent "avoir le plus d'influence possible dans leur pays". C'est déjà entrevoir le partenariat.

Crédibilité de l'Eglise et chances de l'évangélisation

"... Aujourd'hui nos jeunes nations manifestent une grande jalousie pour conserver et garantir la liberté récemment acquise (un effort pour travailler, en tous domaines, au mieux-être de leur peuple). Leur plus vif souci est de retrouver leur image authentique, de préserver leur identité. C'est sur cette base qu'elles cherchent à nouer des relations nouvelles avec les autres nations.
Dans ce contexte, la crédibilité de l'Eglise et les chances de l'évangélisation seront à la mesure de sa solidarité avec l'aspiration légitime des Africains à prendre désormais en main leur propre destinée, à la mesure de sa disponibilité dans la recherche des solutions aux problèmes et la construction de ce continent".

Lettre des Évêques d’Afrique et de Madagascar - 1986

De tout temps, les Pères Blancs veulent mettre en pratique les conseils de leur fondateur, sans cesse répétés :

« Formez des hommes capables de vous remplacer ! On les accuse souvent d'être trop exigeants. Pour eux, pas de formation au rabais. Quand on accepte d'initier quelqu'un, on ne lui cache rien, surtout pas les difficultés inhérentes à la vie. Aussi les jardins et les vergers donnent leurs vitamines, les écoles leurs séminaristes, catéchistes et cadres... Les richesses cachées deviennent évêques, prêtres, religieuses, catéchistes, médecins, maçons, soudeurs, éducateurs... un arbre aux fruits variés et succulents.»

Arrive l'heure des indépendances, on découvre alors des hommes capables de prendre place dans les nouvelles structures de jeunes pays qui auront à affronter bien des obstacles. Aujourd'hui, des évêques, prêtres, religieuses, médecins, ingénieurs - et l'on pourrait énumérer bon nombre de professions - sont pleinement qualifiés mais hélas parfois sérieusement freinés par des difficultés politiques ou économiques.

Une Afrique fière de ses prêtres

Les Pères Blancs ont toujours exigé que la formation des prêtres africains soit de même niveau que celle reçue par eux. En 1987, à part quelques diocèses encore peu christianisés, l'Eglise en Afrique est entre les mains d'Africains. Beaucoup d'évêques et de prêtres cherchent avec ardeur et sérieux un christianisme bien africain tout en demeurant en communion avec l'Eglise universelle. Oeuvre difficile et passionnante Les vocations sont nombreuses, les exigences demeurent. Même si cela fait parfois mal, les Pères Blancs se retirent des postes de direction tout en continuant à se mettre au service d'Eglises au visage nouveau... C'est accepter de renoncer à tout pouvoir spirituel ou temporel... de quoi se rendre compte que les conseils évangéliques ne sont pas si faciles.

Une Afrique fière de ses laïcs

Que de fois on a accusé les missionnaires de prosélytisme. Si Lavigerie désirait que toute l'Afrique soit chrétienne, il demeure célèbre par son respect de tout homme : pas de baptême avant 4 ans de préparation, de préférence des adultes à des écoliers, indulgent pour ceux qui n'y arrivent pas...

A cette école, des milliers d'hommes, aujourd'hui aussi des femmes, ont mis en œuvre la grâce de leur baptême, acceptant des années de contact avec l'Ecriture et les Sacrements, conscients de la nécessité d'une formation humaine, ils se sont épanouis jusqu'à proclamer la Bonne Nouvelle à leur tour.

De plus, au début surtout, par des séminaires, puis par des écoles en tous domaines, les Pères Blancs ont poussé les jeunes à se former quelle que soit leur religion. Une joie de missionnaire : rencontrer un cadre, un maçon, une secrétaire ; bavarder amicalement avec lui... qu'il soit catholique, protestant ou musulman et voir comment la Parole de Dieu en a fait un témoin de justice, d'amour et de vérité capable de transformer son pays.

Une Afrique fière de ses catéchistes

Parmi les laïcs, depuis les débuts de la Mission, nombreux sont ceux qui ont répondu à la vocation de Catéchiste. Une vie donnée, parfois héroïque, souvent dans une grande pauvreté I Sans eux, l'Afrique chrétienne ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui...

Une Afrique à I’écoute des plus pauvres

Selon la tradition africaine, dans une famille, celui qui a partage avec ceux qui n'ont pas. Hélas, le développement démentiel des villes et la corruption fréquente sont un danger pour le maintien de cette valeur. De plus, certaines évolutions politiques blessent les droits de l'homme. Attentifs aux plus pauvres, les Pères Blancs choisissent d'aller vivre avec eux, les encourageant à se retrouver entre eux, pour former des communautés vivantes et chercher ensemble comment vivre dignement. C'est ainsi qu'ils sont en Afrique du Sud et dans les banlieues des villes.

« UNE ATTENTION PARTICULIÈRE
POUR LES CROYANTS DE L'ISLAM ! »

Lavigerie : "Je suis évêque, c'est-à-dire père, et quoique ceux pour lesquels je plaide ici ne me donnent pas ce titre, je les aime comme mes fils et je cherche à leur prouver, heureux, si je ne puis leur communiquer ma foi, d'exercer du moins la charité envers ces créatures de Dieu".

Une marque d'origine...

C'est à Alger que les Pères Blancs sont fondés en 1868. Pendant 10 ans, ils n'ont pas d'autre rayon d'action que l'Algérie et la Tunisie, massivement musulmanes. Avec le temps, l'Afrique Orientale et Occidentale les accueillent. Si certaines régions n'ont jamais été en contact avec l'islam, d'autres comprennent une forte proportion de croyants musulmans. Qu'il y ait ou non une communauté chrétienne, les Pères Blancs sont parmi les musulmans. Pourquoi donc ?

A la suite de leur fondateur, ils discernent un appel du Christ à vivre ainsi leur vocation missionnaire. Lavigerie, archevêque d'Alger, veut réaliser sa devise "Charitas" (Amour).
En substance, il dit à ses missionnaires : « Soignez les malades, servez les gens dans leurs difficultés. Ne discutez pas religion. Aimez, faites-vous aimer parce que Dieu est Amour. » Il leur demande de consacrer toutes leurs activités à faire naître la confiance et l'amour partout où la méfiance et l'hostilité dresseraient chrétiens et musulmans les uns contre les autres. Il leur interdit tout autre but tant que celui-ci ne serait pas atteint, quand bien même il faudrait y mettre cent ans.

A l'écoute du Père...

Jésus s'est fait l'un de nous, vivant parmi nous, "aimant les siens jusqu'au bout". Partout il a proclamé "Convertissez-vous ! Croyez à la Bonne Nouvelle "(Mc 1,15). De quelle conversion s'agit-il ?
Jésus ne dit pas aux Juifs : "Quittez votre religion". Il ne dit pas non plus "Soyez de bons pratiquants de votre religion juive", mais : "Si tu veux prier, faire l'aumône, jeûner, va devant ton Père dans le secret. Là, Dieu ton Père te répondra" (Mt 6,1-19).

La Bonne Nouvelle dont il parle, c'est que Dieu répond à cet élan du cœur. Toujours là, à chaque instant, prêt à se manifester, à donner à chacun l'expérience d'être aimé d'un amour plus tendre que celui du père pour son fils. La conversion n'est pas le passage d'une religion à une autre, aussi bonne soit-elle. Elle est de s'attacher à Dieu en acceptant de le rencontrer cœur à cœur, sans masque, sans prétentions, de se laisser guider et transformer par Lui.
C'est lui qui fera entendre à l'un l'appel à rester dans l'islam, à l'autre celui de découvrir Jésus comme le Sauveur, le Maître, l'Ami tout en demeurant musulman, à un autre encore, comme pour Abraham, celui de quitter sa foi d'origine pour entrer dans la foi de l'Eglise.

Comme Jésus...

En milieu musulman, comme partout ailleurs, le Père Blanc est au service de la vocation particulière que Dieu lui-même donne à chaque humain. Tous appelés à se laisser conduire comme Il veut, là où Il veut. C'est cet appel qu'il vit lui-même et dont il témoigne au milieu des musulmans.
Pour cela, comme Jésus, il se fait l'un d'eux. Dès les débuts, les Pères Blancs ont adopté l'habit, la langue, le mode de vie des algériens, menant une existence cachée d'humbles services, essayant de faire naître l'amitié, sachant que "là où règne l'amour, Dieu demeure". Cela se vit dans les insertions professionnelles les plus variées, selon les compétences de chacun : professeur, bibliothécaire, journaliste, infirmier, travailleur social, chercheur... mais toujours les tâches sont au service de l'essentiel : faire naître et grandir l'amour et l'amitié pour que Dieu nous trouve ouverts à son appel et à son plan sur chacun.
A cette condition se réalise de mille façons différentes la parole de Jésus : "Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire" (Jn 6,49). Mais le témoin voit se réaliser, au rythme et au pas de Dieu, cette autre parole de Jésus "Pour moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12,32).

LA MISSION CONTINUE...

Notre priorité : la Mission

Si notre vocation est essentiellement orientée vers la Mission en Afrique, cela ne signifie pas que partout se posent les mêmes problèmes. Les Églises locales grandissent et s'organisent.
Nous avons retenu quatre tâches prioritaires :

1. Former des éducateurs afin de privilégier tout ce qui favorise l'autonomie des Églises, d'où l'importance accordée aux grands Séminaires, aux Écoles de catéchistes, aux Centres de formation de laïcs.

2. Collaborer au cœur des Eglises en Afrique pour qu'elles vivent la Mission dans leur pays, et jusqu'à envoyer de leurs membres au service de la Mission universelle. Elles sont appelées à passer leurs frontières pour être témoins de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.

3. Bon nombre de pays d'Afrique où nous sommes engagés souffrent de faim, de guerre, d'injustice, de corruption et d'un difficile développement. Avec eux, nous privilégions les tâches qui tendent à promouvoir le développement, la justice et la paix, avec une attention particulière pour les plus pauvres.

4. Enfin, des millions d'hommes n'y ont pas encore rencontré le Christ. Notre tâche est surtout l'évangélisation des non chrétiens avec une attention particulière pour les croyants de l'islam.



Texte tiré de la revue Les MISSIONNAIRES D'AFRIQUE du cardinal Lavigerie, collection La tradition Vivante, pp. 10-23