Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Dialogue interreligieux : une perspective chrétienne

 
Dialogue interreligieux : une perspective chrétienne - 1
 
Résumé

L'objectif de ce livre est de donner des réponses aux questions qui sont pose'es par des chrétiens - non seulement par ceux qui critiquent sévèrement le dialogue et ceux qui n'en voient simplement pas l'intérêt, mais aussi par ceux qui le pratiquent mais qui ne savent pas comment répondre aux questions que les autres leur posent (ou qu'ils se posent à eux-mêmes) sur leur engagement. La réponse à chaque question voudrait être à la fois cohérente avec la foi chrétienne et respectueuse des traditions qui font vivre ceux avec...
 
Caractéristiques
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Date de parution

16/09/2022

Editeur

Chemins De Dialogue

Format

15cm x 20cm

Nombre de pages

256

Israël : qui sont ces juifs ultra-orthodoxes qui étudient toute leur vie aux frais de l’État ?

Enquête 

Le Parlement israélien a accordé des fonds supplémentaires à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros pour des juifs ultra-orthodoxes qui poursuivent des études religieuses, aux frais de l’État, sans travailler. Ce soutien aux ultra-orthodoxes, accusés de vivre en marge du reste de la société, passe mal auprès de l’opposition laïque.

  • Nicolas Rouger (à Tel-Aviv), 
 
Israël : qui sont ces juifs ultra-orthodoxes qui étudient toute leur vie aux frais de l’État ?
 
Le Parlement israélien a accordé des fonds supplémentaires à hauteur de plusieurs centaines de millions d’euros pour des juifs ultra-orthodoxes qui poursuivent des études religieuses, aux frais de l’État, sans travailler.SERGE ATTAL / ONLYWORLD

Les rues étaient noires de monde, mardi 30 mai, à Bnei Brak, banlieue exclusivement ultra-orthodoxe de Tel-Aviv. Des dizaines de milliers d’hommes ont rendu un dernier hommage au rabbin Gershon Edelstein. À 100 ans, il était le dernier d’une génération de guides religieux du courant litvak, ou lituanien, à avoir participé à un véritable miracle : la reconstruction spectaculaire d’une communauté décimée par la Shoah.

Les haredim (« ceux qui craignent Dieu ») – 1,3 million d’hommes, de femmes et beaucoup d’enfants – représentent aujourd’hui un cinquième de la population juive d’Israël et 13 % de la population totale. Un poids démographique qui en a fait un incontournable de la politique israélienne, et la source aujourd’hui de tensions aiguës.

Des aides financières de l’État

Il y a deux semaines, des manifestants contre le gouvernement israélien ont marché de Tel-Aviv à Bnei Brak pour dénoncer bruyamment « le pillage des coffres du pays ». Les ultra-orthodoxes ont en effet obtenu plus d’un milliard d’euros pour subvenir aux besoins des étudiants adultes en yeshivas (les écoles talmudiques), qui sont dispensés de service militaire. Fin mai, environ 250 millions d’euros supplémentaires ont été attribués aux écoles élémentaires ultra-orthodoxes. Une rallonge votée par le Parlement qui fait l’objet de vives critiques. D’autant que ces établissements scolaires ne sont pas obligés d’enseigner les savoirs dits « essentiels », comme les mathématiques ou l’anglais.

Pour une partie de l’Israël laïc, l’ultra-orthodoxie est souvent synonyme d’obscurantisme. Les familles haredim sont souvent pauvres et déconnectées, fermement attachées à leur communauté par des règles strictes. L’image est devenue un symbole : un homme qui lit la Torah pendant que sa femme travaille et prend soin des enfants, tout cela grâce aux aides de l’État et sans participer activement à la société.

Le commandement d’étudier la religion « jour et nuit »

À l’origine, il y a un commandement, celui d’étudier la religion « jour et nuit ». Selon la tradition juive, en approfondissant leurs connaissances et les interprétations possibles de la Torah, les fidèles dévoilent des pensées nouvelles contenues dans le texte, ajoutant ainsi au monde des bénédictions. Dans cette optique, l’étude est une contribution à la marche du monde, à son progrès. La yeshiva n’est donc pas un monde de contemplation : à l’image du judaïsme, c’est le théâtre de débats intellectuels et théologiques houleux. Mais ce n’est pas non plus un centre d’apprentissage des savoirs pratiques.

« L’idée d’origine des yeshivas d’Europe de l’Est était de trouver le petit pourcentage de jeunes doués qui allaient devenir les leaders de demain, explique Kimmy Caplan, professeur d’histoire juive à l’université Bar-Ilan. À ce moment-là, comme aux États-Unis aujourd’hui, on ne restait pas en yeshiva plus de quelques années, on n’avait pas d’autre choix que de rejoindre la vie active ».

Israël : qui sont les partis d’extrême droite et ultraorthodoxes partenaires de Netanyahou

La poursuite des études religieuses à travers l’âge adulte, particulièrement populaire chez les hommes du courant litvak, est une spécificité israélienne, grâce au travail des femmes (la loi juive prévoit qu’elles soient dispensées d’enseignement) et au soutien du gouvernement. « C’est en partie dû à la nécessité politique de composer avec les partis ultra-orthodoxes, explique Kimmy Caplan. Mais il y a une autre dynamique ; les responsables israéliens d’hier et d’aujourd’hui épousent la perspective – sans fondement historique – que les ultra-orthodoxes sont à l’image du judaïsme originel. Cela crée un besoin de protéger ces “vrais juifs”. »

Un certain ressentiment des laïcs

Pour ceux qui grandissent à l’intérieur de la communauté, le système se reproduit. Aller en yeshiva, c’est un peu « comme décider de telle ou telle université », raconte Chaïm Guttman, qui a grandi dans le monde haredi avant d’en sortir à la vingtaine. Le classement académique peut conduire à un meilleur mariage, à une place d’importance dans une communauté qui se sacrifie à l’étude.

La situation de ces haredim crée de plus en plus de ressentiment, surtout quand les politiques ultra-orthodoxes tendent à peser sur les prises de décision du gouvernement et du Parlement, comme l’encourage le premier ministre Benyamin Netanyahou depuis plusieurs années. « Avant, ils venaient à la Knesset, prenaient leurs subventions, et cela leur suffisait, tonne Yanki Farber, journaliste au site d’information ultra-orthodoxe Behadrei Haredim. Benyamin Netanyahou a mis les politiques ultra-orthodoxes sur le devant de la scène, et ils prennent des décisions d’État, comme celle d’envoyer des soldats au combat. Évidemment que cela ne plaît pas au reste du pays. »

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Une communauté plurielle

Les haredim (« ceux qui craignent Dieu »), qui représentent aujourd’hui environ 13 % de la population d’Israël, sont divisés de manière à peu près égale entre trois grands courants : litvak (lituanien), hassid et séfarade.

Selon les données du Bureau central des statistiques d’Israël, avec son taux de croissance actuel, la population ultra-orthodoxe pourrait représenter 16 % de la population d’ici à la fin de la décennie. Le taux de pauvreté des ultra-orthodoxes est deux fois plus élevé que celui de la population.

La messe en latin ne sauvera pas l’Église

chronique
  • Isabelle de GaulmynRédactrice en chef

Certains tirent de l’enquête de La Croix sur les jeunes des JMJ, comme du succès du pèlerinage traditionaliste de Pentecôte, la conviction que l’avenir de l’Église est dans une pratique très classique de la foi que les « conciliaires » auraient négligé. Une accusation que l’on répète depuis trente ans, et qui évite de s’interroger sur le fait que la majorité des Français, aujourd’hui, passent totalement à côté du catholicisme.

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  • Isabelle de Gaulmyn, 
La messe en latin ne sauvera pas l’Église
 
Isabelle de GaulmynBRUNO LEVY

On a trouvé la solution ! Pour sauver l’Église de la disparition annoncée, il faut du « sacré », de «la messe en latin », et des « discours plus classiques » sur les questions de société. Et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes… Je caricature à peine. C’était la teneur de certains commentaires qui ont circulé, succès du pèlerinage traditionaliste de Pentecôte à l’appui, après la publication d’une enquête par La Croix sur les jeunes catholiques qui vont aux JMJ, montrant l’attachement de ces derniers pour des formes plus classiques de foi.

À vrai dire, voilà bien vingt-cinq ans que l’on nous explique la même chose, et avec les mêmes mots, ou presque… Une génération, la fameuse « génération conciliaire », aurait, avec Vatican II, échoué à maintenir le catholicisme à son niveau. Et il faudrait donc revenir à des célébrations plus classiques, voire en latin, et à une pratique plus intérieure, moins « sociale ».

Les mouvements encouragés sous le pontificat de Jean-Paul II

Dans les années 1990-2000, on opposait déjà cette même génération conciliaire à ce qui était alors vu comme « l’avenir » de l’Église de France, la communauté Saint-Jean ou celle des Béatitudes, par exemple, qui, elles, justement, tenaient un discours plus classique, proposaient des célébrations plus traditionnelles, une liturgie très soignée…

Pas question de critiquer aujourd’hui un peu facilement ces mouvements, mais alors qu’ils étaient présentés comme la solution, force est de reconnaître qu’ils ne l’ont pas été plus que d’autres. Ils se voient même douloureusement remis en cause pour certains du fait de leurs comportements en matière d’abus. Quant aux conciliaires, accusés de tous les maux, ils ont largement dépassé l’âge de la retraite, la grande majorité est décédée, et ils ne sont plus aux commandes de l’Église depuis un quart de siècle… Alors, s’il faut vraiment aujourd’hui désigner un coupable, soyons cohérents, et disons que c’est « la faute » à tous ces mouvements nés avec Jean-Paul II.

Rupture anthropologique

Sauf que justement, cela n’a aucun sens ! Ce n’est « la faute » à personne… ou du moins, pas de cette manière. La manie d’accuser une partie des catholiques – et reconnaissons que depuis trente ans les conciliaires en ont pris pour leur grade – est le meilleur moyen de refuser de voir le problème. Que des personnes à la vision plutôt classique restent fidèles à une pratique religieuse régulière, on ne peut que s’en féliciter. La vraie question est qu’ils sont loin de représenter l’ensemble des Français, et qu’à force le catholicisme français risque de se recentrer sur une petite minorité très « monocolore ». Le coupable, s’il y en a un, c’est la rupture anthropologique considérable que nous avons connue à partir des années 1950, et qui a complètement bouleversé notre rapport au divin, au corps, aux institutions.

Le modèle d’une institution ecclésiale mobilisée uniquement autour des célébrations dominicales et des grands sacrements de la vie (naissance, mariage, mort) ne tient plus dans notre société sécularisée. Ou ne peut attirer qu’une petite partie de la population. La grande majorité des jeunes – et des moins jeunes d’ailleurs – ne s’y retrouvent plus. Non qu’il ne soit pas important que le christianisme puisse encore trouver des moyens d’expression, de transmission, que l’Évangile continue d’être lu et prié.

Au contraire ! Mais sans doute faut-il accepter d’autres manières de prier, de se rassembler, de se retrouver, de s’engager. Plutôt que de se perdre en accusations réciproques et stériles, nous devons plutôt faire preuve de créativité – ce que Benoît XVI avait théorisé –, et oser être différents, pluriels, sans modèle unique, en oubliant les étiquettes de cathos réactionnaires ou progressistes. Car quel est l’enjeu ? Que l’Église « marche » bien, ou bien que nous soyons tous collectivement plus fidèles à l’Évangile ?

L’Afrique cherche sa place au sein de l’Église universelle

Analyse 

Souvent considérée comme l’« avenir de l’Église », le poids démographique de l’Afrique n’est pas reflété dans les structures ecclésiastiques. Aucun dicastère romain n’est présidé par un Africain, et les cardinaux d’Afrique restent peu nombreux.

  • Lucie Sarr, 
 
L’Afrique cherche sa place au sein de l’Église universelle
 
À l’arrivée du pape François à Kinshasa, en RD-Congo, le 31 janvier. Le continent africain reste faiblement représenté dans les hautes instances de l’Église.ALEXIS HUGUET/AFP

« L’Église en Afrique est porteuse d’avenir pour l’Église universelle. » Derrière cette affirmation de sœur Julienne Sèdami Amadjikpe, religieuse béninoise et spécialiste en droit canonique, une réalité statistique : alors que le nombre de catholiques stagne ou ne croît que très légèrement dans les autres continents, il augmente de manière significative d’année en année sur le continent africain.

Mais si le continent africain représente « l’avenir de l’Église » – selon l’expression du cardinal Frigolin Ambongo, archevêque de Kinshasa (RD-Congo) dans un récent entretien à La Croix Africa –, quelle est son importance actuelle au niveau de l’Église universelle ?

Tout d’abord un constat d’un « déséquilibre » s’impose, selon le mot de l’universitaire togolais Roger Ekoué Folikoue : le continent est faiblement représenté dans les plus hautes instances de l’Église. Ainsi, aucun dicastère romain n’est présidé par un Africain, tandis que les cardinaux d’Afrique sont proportionnellement peu nombreux au sein du Collège cardinalice.

Une « mentalité de suprématie culturelle et religieuse »

Aux yeux du père Donald Zagoré, prêtre de la Société des missions africaines (SMA), la question de la place de l’Afrique est intimement liée à celle de la survivance d’une ombre d’eurocentrisme. « La colonisation, analyse-t-il, reste l’expression de sa défaite culturelle, politique, économique et même religieuse. » Et pour lui demeure une « hiérarchie de valeurs », véritable « mentalité de suprématie culturelle et religieuse », qui peut être portée y compris au plus haut niveau.

Il cite ainsi le pape émérite Benoît XVI qui, dans son ouvrage posthume, estime que «la musique occidentale est quelque chose d’unique, sans équivalent dans les autres cultures » (1).

Mais cet eurocentrisme ne peut, à lui seul, expliquer que l’Afrique n’occupe pas davantage de place dans l’Église universelle, argue le professeur Raphaël Yébou, de l’université d’Abomey-Calavi au Bénin. « La plupart des Africains ne sont pas préparés à s’affirmer contre le Blanc, même là où cela s’impose, souligne-t-il. Il me semble que cette image est prégnante dans l’Église catholique. »

Décalage

Conséquence : un décalage s’observe également entre les préoccupations réelles des catholiques africains et ce que semblent être celles de l’Église universelle. « Les sociétés et les cultures dans lesquelles les gens essayent de vivre l’Évangile sont diverses », met en garde d’emblée le jésuite Ludovic Lado.

Avant de poursuivre avec un exemple : «La plupart des Églises africaines ne se sentent pas concernées par la question de l’homosexualité de la même manière que les Églises occidentales, pour la simple raison que les évolutions sociétales sont différentes. » «On a parfois le sentiment que c’est l’évolution des sociétés et des Églises occidentales qui dicte le rythme des réformes », note-t-il.

Plus que de Rome, estime un ancien ambassadeur près le Saint-Siège d’un pays d’Afrique de l’Ouest, la réponse doit venir du niveau local : « C’est à l’Église en Afrique d’inverser la tendance, et il y a du chemin.» Sœur Julienne Sèdami Amadjikpe est encore plus franche dans ses mots : « Ce dont l’Église en Afrique a besoin aujourd’hui, c’est de pouvoir sortir du schéma habituel de victimisation en s’imposant par son travail et en communiquant sa foi aux autres. »

« Il ne s’agit pas seulement d’occuper les postes »

Et pour cela, estime le père Lado, l’Église en Afrique doit croître « non seulement en nombre, mais aussi en témoins de l’Évangile »« Il ne s’agit pas seulement d’occuper les postes mais de participer qualitativement à la vie de l’Église en étant ouverts au souffle de l’Esprit Saint. » Et d’exhorter : « Pour cela, l’Afrique doit soigner la formation des laïcs et du clergé sur le plan spirituel comme intellectuel. »

L’élection d’un cardinal d’Afrique au siège de Pierre permettrait-elle de rééquilibrer les choses ? Pas forcément, à en croire ce prêtre africain en mission au Saint-Siège et qui préfère rester anonyme : encore faudrait-il que l’élu soit « proche des préoccupations africaines ». « La preuve, assène-t-il, est qu’on a rarement vu un personnage aussi peu imprégné des problématiques africaines que le très “africain” cardinal Sarah. »

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Un catholique sur cinq est africain

Selon l’annuaire statistique de l’Église catholique 2021, 19,3 % du total mondial des catholiques (estimé à 1,378 milliard) vivent en Afrique.

Le continent africain comptait par ailleurs 36 535 prêtres diocésains (en hausse de 2,74 % par rapport à 2020). Le nombre de prêtres religieux a augmenté de 3,65 %.

L’Église catholique compte par ailleurs 222 cardinaux dont 122 électeurs. Parmi eux, 26 sont africains, dont 16 électeurs.

(1) Benoît XVI, Ce qu’est le christianisme. Un testament spirituel, Éditions du Rocher, Monaco, p. 65.

Journée nationale de jeûne et de prières : A Dédougou, on a prié pour que les armes se taisent à jamais

Accueil > Actualités > Société • LEFASO.NET • lundi 22 mai 2023 à 22h20min 
 
Journée nationale de jeûne et de prières : A Dédougou, on a prié pour que les armes se taisent à jamais

 

Les coutumiers et les religieux de la ville de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, ont répondu à l’appel des plus hautes autorités, invitant à des actions de prières et de jeûne pour le retour de la paix au Burkina Faso, ce samedi 20 mai 2023.

Ils se sont retrouvés au gouvernorat de Dédougou pour rompre le jeûne et supplier le créateur suprême de tendre sa main pacificatrice sur le Burkina Faso, menacé de toutes parts par le péril terroriste. La rupture du jeûne s’est déroulée en présence des autorités administratives, avec le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun en tête. Les communautés coutumières et religieuses se sont, à cette occasion, succédé à la tribune qui pour invoquer les ancêtres, qui pour implorer Dieu. Les notabilités ont rivalisé d’actions spirituelles pour demander à Dieu de répandre la paix, la stabilité et la quiétude sur toute l’étendue du territoire burkinabè.


Les catholiques ont prié pour que les armes se taisent à jamais.

Action militaire et spiritualité comme solutions

Bien avant ces retrouvailles inhabituelles, la journée du samedi 20 mai 2023 a été rythmée de prières, d’incantations et d’invocations en faveur de la paix au Burkina Faso, partout dans les chapelles, les mosquées et autres lieux de culte et d’adoration de la ville de Dédougou, selon Mgr Prosper Bonaventure Ky.
Porte-parole des coutumiers et des religieux, l’évêque du diocèse de Dédougou a affirmé que la solution au terrorisme n’est pas que militaire ; elle est aussi spirituelle. « Il faut bien sûr la défense militaire, mais il faut également la prière en se remettant entre les mains de Dieu, en demandant à Dieu que sa volonté soit faite », a-t-il soutenu, avant de préciser que la kalachnikov du croyant, c’est la prière.


Pour la paix, le pardon, la justice et l’amour, la communauté protestante a prié.


Cette journée, ajoute-t-il, est une interpellation à l’endroit de chaque Burkinabè à être artisan de cette paix tant recherchée. « Par le jeûne, chacun a essayé de se remettre en cause, chacun s’est interrogé sur l’avenir de cette nation », a laissé entente l’évêque. Par son agir quotidien, chaque citoyen doit se constituer en acteur de la défense du pays, en se comportant en homme honnête, pour le bien commun. Ainsi, chacun fera sa part de reconquête de la paix dans ce pays, foi de Mgr Prosper Bonaventure Ky.


Les musulmans ont récité des sourates et des versets coraniques pour implorer la clémence divine.

La foi et la croyance au cœur de la journée

Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, a relevé d’emblée que « nous avons un Dieu qui peut derechef mettre fin à cette série de fléaux auxquels nous sommes confrontés depuis des années et qui nous endeuillent ». L’esprit de la foi et de la croyance est donc au cœur de cette journée de jeûne et de prière, a insisté le gouverneur. « Nous avons observé cette journée pour demander à Dieu d’avoir pitié de nous, de faire sécher nos larmes et de restaurer tout ce que nous avons perdu durant ces années. Il s’est agi surtout de croire que Dieu va agir dans les jours à venir et le terrorisme sera une parenthèse pour le Burkina Faso », a-t-il imploré.

 


Babo Pierre Bassinga, gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun.

Faisant un rappel historique de l’avènement du phénomène terroriste dans la région de la Boucle du Mouhoun, le gouverneur a fait savoir que la région a enregistré sa première attaque en 2017. Depuis lors, les incidents sécuritaires se sont métastasés, provoquant à ce jour la mort de plus de 200 civils et environ 80 éléments des forces de défense et de sécurité. A ce lot macabre, il faut adjoindre la destruction de biens matériels et le déplacement de plusieurs milliers de personnes.

Autorités coutumières, religieuses, administratives et populations de Dédougou ont participé
à la cérémonie de rupture de jeûne et de prières.

Yacouba SAMA