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[Tribune] Côte d’Ivoire : pourquoi l’union ne fait pas la force
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Docteur en relations internationales et en histoire des stratégies militaires. Enseignant-chercheur à l’université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan.

À la fin du mois de juillet, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, deux anciens présidents ivoiriens, se sont rencontrés à Bruxelles. À l'approche de la présidentielle de 2020, l'attelage qui se dessine peut-il réussir ? Et à quelles conditions ?

La rencontre organisée à Bruxelles, le 29 juillet, entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo a fait la une de la presse continentale. Et pour cause : ce rendez-vous entre les deux anciens présidents témoigne de la recomposition politique en cours en Côte d’Ivoire et illustre à la perfection ces coalitions improbables qui ont jalonné la vie politique locale depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny, en 1993. Car même si le mot « alliance » ne figure pas dans le communiqué final, les états-majors des deux hommes ayant préféré brandir la réconciliation et la fraternité retrouvée, il est présent dans tous les esprits à l’approche de l’élection présidentielle de 2020. La question est maintenant de savoir si l’attelage qui se dessine peut réussir et, si oui, à quelles conditions.

Le schisme de 1994 au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui a donné naissance au Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, a entraîné une tripolarisation de la vie politique. Conséquence : aucune des trois formations qui dominent l’échiquier ivoirien ne peut être assurée de détenir, à elle seule, la majorité absolue. Les alliances se nouent et se dénouent donc au gré des conjonctures politiques et – parfois – au mépris des convictions, des collaborations antérieures, voire des aspirations des militants.

Cela n’est pas nouveau. Souvenons-nous du Front républicain, né des accords passés entre le Front populaire ivoirien (FPI) et le RDR avant la présidentielle de 1995. Bédié n’avait pas hésité à le qualifier d’« alliance contre-nature », au regard du fossé idéologique qui séparait le FPI socialiste et le RDR libéral. De fait, les militants de ces deux partis avaient beau avoir connu – et souvent ensemble – la prison, le Front qu’ils avaient constitué n’avait pas résisté au partage des postes au sein du gouvernement de transition et à la compétition pour le fauteuil présidentiel en 2000.

Le risque d’un affrontement entre deux coalitions

Quelques années plus tard, l’échec du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) – il s’agit ici du groupement politique créé en 2005 avec, pour principaux piliers, le RDR et le PDCI, et non de l’actuel parti unifié – a été encore plus cuisant et révélateur du caractère court-termiste des coalitions politiques ivoiriennes. Ce RHDP-là aurait pu trouver le ciment d’une alliance forte et pérenne dans la convergence idéologique (toutes ses composantes se réclamant de droite ou de centre droite), dans l’héritage d’Houphouët, dans les années d’opposition et, plus encore, dans les victoires électorales. Las, les appétits de pouvoir ont une fois encore eu raison de tous ces éléments fédérateurs.

Il est intéressant de constater que ces échecs successifs n’ont pas entamé la volonté de construire de nouvelles alliances (en Côte d’Ivoire, cela confine au fétichisme !). Mais l’élection de 2020 risque de se résumer en un affrontement entre deux coalitions : le RHDP d’une part et, de l’autre, cette plateforme non idéologique que Bédié décrit avec enthousiasme comme une invincible armada et à laquelle il n’a pas renoncé à rallier Guillaume Soro.

CI2020

Guillaume Soro (à g.) et Henri Konan Bédié, le 17 décembre 2018 à Daoukro. © Service communication du PDCI

C’est la visée purement électoraliste de cette plateforme, au détriment de l’histoire récente du pays et de l’idéologie, qui est son talon d’Achille. Certains partisans de Gbagbo n’ont toujours pas digéré le fait que Bédié ait appelé à voter pour Ouattara au second tour en 2010. À l’inverse, plusieurs anciens cadres du PDCI, dont Jeannot Ahoussou-Kouadio, l’actuel président du Sénat, disent avoir rejoint le parti unifié pour marquer leur opposition à une alliance avec un homme – Gbagbo –qui fut l’un des plus farouches adversaires d’Houphouët.

Comment reprocher aux Ivoiriens d’avoir la mémoire des échecs passés et d’être dubitatifs ? Pourtant, il ne fait pas de doute que seule une plateforme politique pourra espérer constituer une alternative au RHDP. Mais la clé de la réussite résidera dans la communauté de valeurs et dans le respect des aspirations des Ivoiriens. La réconciliation, l’État de droit et la gouvernance tant vantés par le communiqué rédigé à Bruxelles sont d’excellents points de départ. Mais au-delà des mots, il faudra des propositions et des actes concrets pour susciter l’enthousiasme et l’adhésion. Faute de quoi rien ne pourra ébranler la machine RHDP qui, s’appuyant sur d’influents barons régionaux, a déjà été lancée il y a plusieurs mois.

Niger: douze villageois tués par Boko Haram dans la région de Diffa

Des manifestants portent des pancartes lors d'une marche contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, le 9 juillet 2016 à Niamey au Niger
Des manifestants portent des pancartes lors d'une marche contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, le 9 juillet 2016 à Niamey au Niger
afp.com - BOUREIMA HAMA
 

Douze villageois ont été tués vendredi soir 23 août au Niger dans une attaque attribuée au groupe jihadiste nigerian Boko Haram dans la commune de Gueskérou (sud-est) proche du Nigeria, a indiqué samedi à l'AFP un élu local.

"Ce sont douze villageois qui ont été tués vendredi vers 20H00 (locales - 19H00 GMT) par des éléments de Boko Haram à Lamana, un village de la commune de Gueskérou", dans la région de Diffa, a affirmé cet élu, sans détailler les circonstances de l'attaque.

"Onze personnes ont été tuées par balles et une autre a été égorgée", a cependant précisé l'élu qui se trouvait sur le lieu de l'attaque.

La zone de Gueskérou, riveraine de la Komadougou (rivière qui sert de frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria) est exposée depuis quatre ans aux raids meurtriers de Boko Haram, affilié au groupe Etat islamique.

En mars, huit civils et sept gendarmes nigériens ont été tués dans deux attaques différentes dans la commune de Gueskérou.

En juin 2015, 38 personnes - 14 hommes, 14 femmes et 10 enfants avaient été massacrés dans les villages de Lamana et Ngoumao, dans la même zone.

La région de Diffa est depuis 2015 la cible d'attaques de Boko Haram, dont des combattants se sont également retranchés dans la région du lac Tchad. Le 10 août, quatre militaires nigériens ont été tués en roulant avec leur véhicule sur un engin explosif près de Bosso, une ville du nord de Diffa, sur les rives du Lac.

Ces quatre soldats tués appartenaient à la Force multinationale mixte (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) qui lutte depuis 2015 dans le bassin du Lac Tchad contre le groupe jihadiste.

Le 2 août, le président du Niger, Mahamadou Issoufou, a souligné la "résilience" de Boko Haram malgré les opérations militaires qui lui ont infligé de sérieux revers depuis deux ans.

Le Mali veut coopérer avec le Burkina
pour « venir à bout des terroristes »

| Par Jeune Afrique avec AFP

Le Mali veut renforcer sa coopération militaire avec le Burkina Faso pour « venir à bout des groupes terroristes » après l'attaque jihadiste la plus meurtrière jamais menée contre l'armée burkinabè, a déclaré le ministre malien de la Défense en visite lundi à Ouagadougou.

« Le gouvernement du Mali est solidaire du peuple frère du Burkina Faso qui a été victime d’une attaque lâche et ignoble qui a causé la perte de plusieurs de nos compagnons d’armes », a dit le général le général Ibrahima Dembélé, à l’issue d’une audience avec le Premier ministre burkinabè Christophe Dabiré.

Il a présenté les condoléances du président Ibrahim Boubacar Keita et du gouvernement du Mali au gouvernement et au peuple du Burkina après l’attaque qui a fait 24 morts dans les rangs de l’armée du pays voisin le 19 août. Sept soldats ont aussi été blessés lors de l’assaut lancé contre un détachement militaire à Koutougou, dans le nord du Burkina.

« Opération sur le terrain »

Le général Dembélé à « réaffirmé au Burkina Faso, le soutien et (l’)engagement du Mali à ses côtés pour relever le défi auquel nous sommes tous confrontés ». « Actuellement, on a une opération sur le terrain, au niveau de la frontière qu’on est en train d’évaluer avec mon homologue (burkinabè). On va travailler ensemble et voir comment améliorer cette opération et renforcer nos capacités, mutualiser nos moyens afin d’arriver à bout des groupes terroristes », a déclaré le ministre malien.

Jeudi, le président Roch Marc Christian avait décrété un deuil national de 72 heures en hommage aux victimes de l’attaque de Koutougou, dans la province du Soum, frontalière du Mali, la plus meurtrière jamais perpétrée par les groupes jihadistes contre les forces de défense et de sécurité burkinabé.

Les forces burkinabè, manquant de moyens, semblent incapables d’enrayer les attaques et les jihadistes étendent leur influence sur des zones de plus en plus grandes. Ils disposeraient de plusieurs centaines de militants armés dans le pays, avait confié en mai une source militaire française à l’AFP.

Mali: la population réclame la réparation de l'axe routier Kayes-Bamako

Le pont de Kayes enjambant le fleuve Sénégal et la chaussée submersible.
© Wikimedia/CC BY 3.0/J. Taberlet

Dans le sud-ouest du pays, plusieurs barrages ont bloqué la circulation. Les habitants déplorent la dégradation de la chaussée sur l'axe Kayes-Bamako. À l'origine de ce mouvement de protestation, un accident meurtrier survenu en début de semaine.

L'accès à Kayes par voie aérienne ou par voie ferroviaire est fermé. Pour parcourir les 500 km qui séparent l'une des plus grandes villes du Mali à la capitale, même la voie terrestre est devenue impraticable, explique Mamadou Dem, élu de la commune rurale de Kouniakari.

« La population, de façon spontanée, a décidé de bloquer la seule voie d’accès pour aller en Mauritanie ou bien au Sénégal, qui est le pont de Kayes. Et toutes les autres grandes villes allant vers Bamako se sont ralliées au mouvement, pour dire "trop c’est trop, trop de morts, trop de dégâts matériels". »

Selon un communiqué du ministère des Infrastructures datant du 23 octobre 2018, les travaux ont bel et bien commencé. Mais les habitants attendent encore la réhabilitation de l'axe routier, poursuit l'élu local.

« Jusqu’à présent, il n’y a pas une seule pierre qui a été posée sur la route. Les autorités n’ont pas tenu leurs promesses. Aujourd’hui, de Bamako pour la ville de Kayes, il faut 13h de route. C’est tellement long, avec des trous partout, des nids de poule partout. Surtout en cette période hivernale, c’est intenable. »

Les barrages sont levés depuis ce samedi à minuit. Les manifestants espèrent que les négociations pour les travaux seront ouvertes prochainement. Dans le cas contraire, ils n'excluent pas de reprendre le blocage.

 

Cacao : l’entente historique entre le Ghana et la Côte d’Ivoire
peut-elle faire plier les industriels ?

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Les deux pays sont plus que jamais convaincus de la nécessité d'un prix plancher de l'or brun. L'objectif ? Mieux rémunérer les producteurs.

« Nous n’allons pas vendre la récolte de 2020-2021 à moins de 2600 dollars la tonne. Et nous aurons une marge de 400 dollars, pour nous assurer de reverser aux producteurs un minimum de montant. » Plus de doute possible, après l’intervention du président ivoirien Alassane Ouattara, la veille de la fête de l’indépendance, le 6 août dernier sur la RTI : il y aura bien un prix plancher pour les cacaos ivoirien et ghanéen… « Les acheteurs ont compris », a ajouté le locataire du palais présidentiel du Plateau, avant de préciser que dès le 1er octobre prochain, le prix du cacao payé au producteur augmentera.

Objectif affiché : revenir aux prix de 2015 de 1000 F CFA le kilo (1,52€) pour 750 F CFA aujourd’hui. Le même jour, à 450 km de là, des sources au Cocobod, l’organisme gouvernemental ghanéen en charge de la filière cacao, laissaient entendre que le prix au producteur augmentera aussi en octobre, pour passer à 1,40€ le kilo, contre 1,26€ la saison passée : la première augmentation en trois ans.

Depuis le mois de juin, les planètes semblent s’aligner, entre Abidjan et Accra. La Côte d’Ivoire et le Ghana sont décidés à se tailler une meilleure part dans le gâteau du cacao. Sur les 100 milliards de dollars annuels que représente la filière, seulement 6% reviennent au producteur. « Ce n’est pas normal », a encore ajouté le président ivoirien le 6 août dernier.

L’échec de la grève de 1987-1988

« C’est intéressant que les deux premiers pays producteurs ; deux voisins, qui ne se sont jamais parlé pendant des décennies se mettent vraiment à réfléchir conjointement à ce qu’ils pourraient faire. Ils se sont mis ensemble, c’est ça le grand changement », explique François Ruf, économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), et spécialiste de la filière cacao. « Dans le passé, l’embargo de Félix Houphouët-Boigny avait échoué. Mais il jouait seul. » Lorsqu’en 1987 et 1988, les prix du cacao sont au plus bas sur les marchés, afin de garantir un minimum aux planteurs, le président ivoirien fixe un prix plancher en dessous duquel il refuse de céder le cacao ivoirien.  Asphyxié, le pays sera contraint de céder sans obtenir gain de cause.

« Un tiers de la production mondiale, ça ne suffit pas pour dicter les prix. 65% en revanche… il faudra bien que les acheteurs trouvent leur cacao quelque part », poursuit François Ruf. « La grève des ventes est le meilleur outil dont ils disposent pour faire pression sur les industriels », ajoute l’économiste. D’après lui, trois raisons expliquent que les deux pays ne se soient pas entendus jusqu’ici.

« Il y a d’abord l’orgueil national ». Jusqu’à la fin des années 1970, c’est le Ghana, qui est le premier producteur et exportateur mondial de l’or brun. « Et puis la Côte d’Ivoire a pris la première place, et ne l’a jamais lâchée. Les Ghanéens n’ont jamais pardonné ça, ils ont du mal à accepter qu’ils ne font que la moitié de ce que produit la Côte d’Ivoire aujourd’hui » .

Le frein de la contrebande

Pour François Ruf, la langue est aussi un facteur important. « Malgré la montée en puissance de la classe intellectuelle ivoirienne, il y a encore très peu d’Ivoiriens haut placés qui parlent anglais couramment. Et très peu de Ghanéens qui parlent français. » En portant Nana Akufo Addo au pouvoir en 2016, c’est un président francophile et francophone que les Ghanéens ont choisi et qui a fait de l’intégration régionale son cheval de bataille.

Enfin, la contrebande qui sévit à la frontière ivoiro-ghanéenne et représente un frein supplémentaire à l’harmonisation des politiques des deux pays en matière de cacao. « Elle arrangeait pas mal de gens des deux côtés, y compris parmi des gens haut placés », ajoute François Ruf.

« Dès qu’il y a l’équivalent de 50 F CFA de différence, il se met en place des mouvements d’un côté ou de l’autre. Mais si vous ramenez les prix à peu près équivalents, à 10 ou 20 CFA près, c’est fini, il n’y a plus intérêt à faire de la contrebande. » En harmonisant le prix au producteur de chaque côté de la frontière, les deux pays portent un grand coup au trafic illégal frontalier.

Les deux pays ont trop à gagner… ou a perdre à ne pas dialoguer

En 2020, Ghanéens et Ivoiriens devront élire leur président. Et dans les deux pays la campagne présidentielle est déjà engagée. « Il est indéniable que cette politique commune entraînera des gains politiques pour les deux gouvernements en place », estime Nicholas Ekow de-Heer, analyste et directeur des programmes à l’Institut des études fiscales (IFS) ghanéen. « Ces arrières pensées électorales ne sont pas déterminantes. Cela devait arriver : les deux pays ont trop à gagner… ou à perdre à ne pas dialoguer », poursuit l’analyste.

Dialoguer avec l’ensemble de la filière

Il regrette cependant l’absence, jusqu’ici, d’un dialogue inclusif entre les différentes parties de la filière. « Je pense que s’ils discutent avec l’OMC, le gouvernement néerlandais [les Pays-Bas sont le premier importateur de cacao au monde, ndlr], et des géants mondiaux du cacao, leurs chances de succès seront plus grandes ». En juillet dernier, l’américain Mars, par la voix de son vice-président John Amond, a déclaré soutenir l’initiative des deux gouvernements. Mais le reste des acteurs de la filière grince des dents.

cacao

« Les industriels sont tout puissants, parce qu’ils sont peu nombreux. Même s’ils sont très jaloux et très compétitifs, ils peuvent s’entendre sur des dossiers importants comme celui-ci. Ce sont les multinationales qui tiennent la transformation », estime François Ruf. La transformation, justement, est l’une des pistes à explorer par les deux pays pour réduire leur dépendance vis-à-vis des industriels.

« Afin de chercher à augmenter sa part dans la chaîne de valeur globale, la Côte d’Ivoire s’est positionnée graduellement comme un des « champions » de la première transformation », peut-on lire dans un rapport de la Banque mondiale de juillet 2019 sur la filière cacao en Côte d’Ivoire. Au Ghana aussi, la première transformation occupe une bonne place. Or, c’est « la deuxième transformation du cacao (production du chocolat industriel de couverture) qui concentre plus du tiers de la valeur ajoutée globale et, surtout, la production ainsi que la distribution de produits finis qui captent plus des deux cinquièmes de la valeur ajoutée globale », poursuit le rapport. C’est ce vers quoi la Côte d’Ivoire doit se tourner, estime la Banque mondiale.

On ne s’improvise pas broyeur et chocolatier

Développer la transformation

« Il faut aussi que le Ghana aille dans cette direction, d’après Nicholas Ekow de-Heer, car l’un des risques majeurs de l’arrangement récent entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, c’est que les acheteurs tiennent bon dans le bras de fer qui va s’engager. Alors, que fait-on avec le cacao ? » Durant la campagne présidentielle de 2016, le candidat Nana Akufo Addo avait promis que 50% du cacao ghanéen serait transformé sur place. « Rien n’a été fait jusqu’ici pour encourager un tel changement », regrette l’analyste.

« Les récents développements doivent être perçus comme un premier pas, et pas comme une fin en soi », tempère-t-il. « On ne s’improvise pas broyeur et chocolatier », ajoute François Ruf. Pour les deux chercheurs, le tout doit s’inscrire dans un dialogue inclusif entre tous les acteurs de la filière. La visite, le 7 août dernier, de Michel Arrion, le directeur exécutif de l’organisation internationale du cacao (ICCO) au président Ouattara est un pas de plus dans ce sens. « Nous ne pouvons que nous réjouir de voir nos membres coopérer et dialoguer entre eux. Quand ce sont les deux pays qui représentent les deux tiers de la production mondiale qui parlent, c’est toute l’organisation qui parle », s’était alors félicité le Belge.