Témoignages

 

Burkina Faso: le guide religieux de Tanwalbougou brise le silence, un mois après la tuerie

Des soldats burkinabè à l'entraînement, le 13 avril 2018 (image d'illustration).
Des soldats burkinabè à l'entraînement, le 13 avril 2018 (image d'illustration). ISSOUF SANOGO / AFP
Texte par : RFI
2 mn

Environ un mois après les événements survenus à Tanwalbougou, village située dans la région de l’Est, au Burkina Faso, le cheikh Amadou Bandé, guide religieux de la localité, livre son témoignage. Le 29 juin dernier, après une opération des forces armées dans la localité, les corps sans vie de sept personnes, auparavant interpellées par les Forces de défense et de sécurité burkinabè (FDS), ont été retrouvés.

De notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

C’est la première fois que le cheikh Amadou Bandé, guide religieux dans la confrérie Tidjania à Tanwalbougou, s’exprime après les événements survenus le 29 juin dernier. Selon le guide religieux, les forces armées ont fait une descente dans son quartier avec une douzaine de véhicules, des dizaines de motos et un blindé pour des fouilles.

«  Toutes les maisons ont été fouillées de fond en comble sans qu'on y découvre les moindres objets suspects, raconte-t-il. Mes proches ont été violentés et douze personnes ont été embarquées. Le 30 juin, j'ai été informé que cinq des douze enlevés ont  été abandonnés en piteux état vers Matiakoali. Ce sont ces rescapés qui nous ont informés de la mort des sept autres. »

Après ces événements, des centaines de personnes ont dû partir du village selon ce guide religieux. Face aux soupçons qui pèsent sur sa personne Amadou Bandé clame son innocence.

« Pendant les fouilles de mon domicile, un des soldats disait d'ailleurs :"Seul un terroriste peut avoir une telle réalisation immobilière en pleine campagne." Je ne suis ni terroriste ni complice des terroristes ni un bras financier du terrorisme », se défend-il.

Coté gouvernement, l’on assure que l’enquête suit son cours. L’officier et ses hommes ayant conduit la mission à Tanwalbougou le 29 juin dernier ont été relevés de leur fonction, en attendant la fin de l’enquête administrative, dit-on.

Société des Missionnaires d'Afrique

Le Père Jesús Zubiría O. , Délégué Provincial du secteur d’Espagne,
vous fait part du retour au Seigneur du Père

Eugenio Bacaicoa A.

le mardi 21 juillet 2020 à l’hôpital de Navarra (Pamplona – Espagne)
à l’âge de 78 ans dont 54 ans de vie missionnaire
au Burkina Faso, au Tchad et en Espagne.

Prions pour lui et pour ceux qui lui étaient chers.

Jalons de vie du Père Eugenio Bacaicoa A.

Né à Puente la Reina
le 15/11/1941
Année spirituelle Serment missionnaire Ordination sacerdotale
dans le diocèse de Pamplona  11/09/1963 28/06/1967 29/06/1968
 Nationalité : espagnol Gap (France) Heverlee (Belgique) Logroño (Espagne)
30/06/1968 Nommé: PE.68/7 Haute-Volta
01/09/1968 Vicaire Kampti, Diocèse Diébougou Haute-Volta
01/09/1971 Supérieur Kampti Haute-Volta
01/06/1972 Conseiller Régional Haute-Volta
01/06/1975 Conseiller Régional Haute-Volta
30/06/1977 Nommé: PE.77/7 España
01/09/1977 Bilbao España
01/09/1978 Elu Conseiller Prov. España
24/06/1981 Nommé: PE.81/8 Haute-Volta
27/09/1981 Session-Retraite Jérusalem Israël / Palestine
01/02/1982 Vicaire Niego, Diocèse Diébougou Haute-Volta
01/10/1982 Supérieur Batie Haute-Volta
01/01/1983 Conseiller Régional Haute-Volta
01/01/1986 Vicaire Batie Burkina Faso
20/05/1987 Supérieur, 1er Cycle Madrid, Africanum España
30/06/1987 Nommé: PE.87/7 España
05/09/1988 Elu 1er Conseiller Provincial España
01/07/1993 Nommé au Burkina Bendone, Diocèse Doba Tchad
10/02/1994 Supérieur Bendone, Diocèse Doba Tchad
01/09/1994 Curé et supérieur Bendone, Diocèse Doba Tchad
30/07/1996 Elu Conseiller Régional
17/02/1999 Nommé Provincial Burkina
01/07/1999 Provincial Ouagadougou, Maison Provinciale Burkina Faso
10/05/2004 Délégué au Chapitre Roma Italia
18/05/2005 Nommé (PE2005/06) España
21/06/2005 Formation Madrid, Africanum España
01/11/2006 Conseiller España
01/09/2013 Curé 3 paroisses Madrid, Africanum España
01/10/2017 Supérieur et ministère Barañain España
21/07/2020 Retour auprès du Père Hôpital de Navarra (Pamplona) España

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In Memoriam P. Jan Lenssen

In memoriam P. Jan Lenssen

 

Le Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a donné, sur leur site web, le témoignage suivant de notre confrère Jan Lenssen, décédé il y a quelques semaines. Jan a, en effet, dépensé beaucoup d’énergie œuvrant pour l’œcuménisme. 

« C’est avec tristesse que le Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a appris le retour à Dieu du Révérend Père Jan Lessen, M. Afr., qui fut pendant de longues années le représentant du dicastère au sein de la Commission de mission et d’évangélisation du Conseil œcuménique des Églises. Tout au long de son fécond ministère missionnaire, le P. Lenssen fut un infatigable ouvrier dans le champ de l’unité des chrétiens.

Le Cardinal Kurt Koch, Président du dicastère, a adressé une lettre de condoléances au Très Révérend Père Stanley Lubungo, Supérieur général des Missionnaires d’Afrique. »

Notice Biographique provisoire de Jan Lenssen

Notice biographique de Jan Lenssen, M.Afr.

Jan Lenssen est décédé il y a quelques jours en Belgique et son profil a déjà été envoyé à tous les confrères belges en néerlandais, car Jan était originaire de la province du Limbourg, dans une région néerlandophone de Belgique. Jan était provincial de Belgique et premier assistant du Supérieur général. Il a eu une vie très intense aussi. La traduction officielle du profil, en français et en anglais, suivra en temps voulu, mais voici une traduction non officielle, faite rapidement pour votre information. Le webmaster. 

Jan est né le 13 juillet 1941 à Kaulille dans la province du Limbourg, mais, très vite, la famille déménagera à Bree. La famille se composait de cinq garçons et de trois filles. Son père était professeur et co-fondateur de la Légion de Marie à Bree. Un oncle de sa mère, le père Laurens Coninx, travaillait comme père blanc dans le diocèse de Mahagi (où il devait être assassiné à Aba en novembre 1964), et le frère de sa mère, Laurens (junior), travaillait dans le diocèse de Bunia. Jan suivit des humanités gréco-latines au Collège Saint-Michel de Bree, où il fut actif à la KSA (Association des Scouts Catholiques). En septembre 1959, il suivit son frère Rik, son aîné d’un an et demi, en rejoignant les Pères Blancs à Boechout. Suivirent le noviciat de Varsenare et les études de théologie à Heverlee. Son père mourut en février 1965, avant le serment missionnaire de Jan le 25 juin 1965 et son ordination un an plus tard, le 25 juin 1966.  Durant ses années de formation, Jan est décrit comme un jeune homme talentueux, très équilibré, exemplaire et serviable. Il sait ce qu’il veut et est capable d’assumer un rôle de leader. Il s’est consacré avec beaucoup de diligence aux activités apostoliques. C’est un homme doté de sens pratique et d’une manière calme, délicate et discrète d’aborder les choses. De 1966 à 1970, il étudie à Rome, d’abord la théologie à la Grégorienne, puis la morale à l’Alphonsianum. Il écrira sa thèse sur « Le catéchuménat après Vatican II ». 

En septembre 1970, Jan part pour le Rwanda et apprend le kinyarwanda au Centre de langues (CELA) de Kigali. En février 1971, il est prêtre à Masaka, paysannat non loin de Kigali, où, de 1973 à 1975, il devient « professeur invité » de droit ecclésiastique au Grand séminaire de Nyakibanda. Il est également « vice-officiel » de la Conférence épiscopale. En 1974, il devient curé de la paroisse qu’il cède, l’année suivante, aux Pères Pallotins. En avril 1975, il part en congé et effectue un voyage d’études au Malawi et au Mali. Malgré l’intervention personnelle de Mgr Perraudin auprès du Supérieur général, le Père Vasseur, pour ne pas enlever « l’un des meilleurs missionnaires dont nous avons absolument besoin », en septembre 1975, Jan succéda à son frère Rik comme animateur missionnaire du diocèse d’Hasselt et devint professeur de théologie morale au grand séminaire de Saint Trond. Le groupe de travail missionnaire de Hasselt était très actif et Jan écrivait régulièrement dans le « Schakel », la revue diocésaine pour le travail missionnaire et l’approfondissement de la foi. Début décembre, Jan devient assistant provincial de Belgique. Il est délégué au Chapitre de 1980 et en juin 1981 il est nommé provincial. Il le restera pour deux mandats. Durant ces années, il fut également membre de la Commission missionnaire nationale, du Conseil pastoral inter-diocésain, de la Commission nationale des vocations et du Comité des Instituts missionnaires. Il fonda le centre « Blue Torre » à Varsenare, installa une communauté à l’avenue Milcamp à Schaerbeek, mais ferma celle d’Auderghem. En 1983, il dut gérer le retour forcé de nombreux confrères du Burundi. Au Chapitre de 1986, il fut élu premier Assistant général. La même année, il devient représentant du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens au Conseil œcuménique des Églises à Genève, fonction qu’il continuera à exercer jusqu’en 2013. Il était particulièrement chargé de la dimension œcuménique de la pastorale, y compris des solutions de solidarité envers les plus pauvres.

La première réaction de Jan à sa nomination à Rome : « C’est une grâce d’être si étroitement impliqué dans les joies et les tâches de toute la famille des Pères Blancs et de l’Église africaine ». Au sein du Conseil général, il était particulièrement responsable des questions financières et juridiques, des frères âgés et du mouvement œcuménique. Il a également été le pivot de l’année de commémoration du 100e anniversaire de la mort du cardinal Lavigerie.

En juillet 1992, Jan prend une année sabbatique bien méritée, en partie en France et en partie en Grande-Bretagne. En juillet 1993, il retourne au Rwanda et rejoint la paroisse de Nyamirambo, dans un quartier animé de la capitale Kigali. Et ce fut là qu’il vécut le début du génocide : « Ce vendredi-là, après la mort de Habyarimana, une kalashnikof contre mon ventre, gardé par des interahamwe, à côté de mes confrères, la mort faisait son travail : à mes pieds quelques enfants assassinés et sanguinolents qu’ils avaient arrachés de mes bras ; une mère saignant à mort serrait son enfant contre elle. Des  machettes innombrables et des fusils vont et viennent, et dans l’église – « sanctuaire » – les grenades explosent. La mort s’est nichée au plus profond de mon cœur depuis ce jour d’avril 1994. » Avec plusieurs confrères belges, Jan fut évacué vers la Belgique le 14 avril. Comme beaucoup de paroisses ont été évacuées en raison de la violence de la guerre, la plupart des confrères ont aussi du quitter provisoirement. En août 1994, on demanda à Jan d’aller au Rwanda en « voyage de reconnaissance » pour évaluer si les confrères pouvaient revenir, ce qui fut le cas pour certains. Jan lui-même est retourné au Rwanda en tant que régional le 7 décembre 1994. Il exercera deux mandats, qui seront prorogés jusqu’à la fin de l’an 2000. En janvier 1995, il devient Président de l’Association des Supérieurs Religieux, hommes et femmes. La principale préoccupation est alors de faire face aux événements tragiques et d’entamer un long chemin vers la réconciliation. En janvier 1997, Jan écrit : « Nous nous situons dans la mouvance d’une Église consciente de son intégration dans l’histoire humaine, jusque dans le péché… Nous sommes conscients des imperfections et même des fautes que nous avons pu commettre au cours de ce siècle d’engagement missionnaire… Nous espérons trouver un jour la compréhension, l’ouverture et l’atmosphère pour faire la vérité… Dans ce travail de reconstruction nous aimerions rejoindre les efforts des autres Églises et de leurs communautés, nos Sœurs et Frères. » Durant ces années, Jan a également été secrétaire de la Commission épiscopale pour l’œcuménisme. En 1998, il a participé au Chapitre. Fin 1998, il a dû prendre un congé de maladie pour la première fois. 

Lorsque sa tâche au Rwanda a pris fin, il a été nommé en Tanzanie en mai 2001 et est allé étudier le kiswahili à Kipalapala. En octobre, il s’est installé à Nairobi (Kenya) dans notre communauté de Saint-Charles Lwanga sur la route de Ngong. Il est nommé secrétaire général national de la Commission pour l’œcuménisme de la Conférence épiscopale du Kenya et professeur à l’Institut international missionnaire « Tangaza » à Nairobi. Il a un engagement pastoral dans la paroisse, rend visite aux malades du SIDA dans l’hôpital voisin de l’Église copte, et s’occupe des enfants des rues. Il témoigne fièrement : « Le groupe de travail œcuménique de la Conférence épiscopale du Kenya prend vie ». Il traite de thèmes œcuméniques dans l’émission radiophonique catholique. Jan est toujours un membre actif de la Commission de mission et d’évangélisation du Conseil œcuménique des Églises, ce qui est une rareté pour les catholiques. Cela le conduit en 1989 à San Antonio aux Etats-Unis, en 1996 à Salvador au Brésil, en 2005 à Athènes et en 2010 à Edimbourg. Lors de ses adieux au Kenya fin 2008, le Secrétaire général de la Conférence épiscopale déclara : « Le P. Lenssen laisse derrière lui une Commission qui grandit et qui crée un impact plus important que jamais envisagé. »

Début 2009, Jan est nommé en Belgique, officiellement pour la pastorale africaine dans les deux vicariats de Bruxelles, et pour les Pères Blancs en particulier dans notre projet du Centre AMANI. Il devient bientôt membre du Comité œcuménique des Églises de Bruxelles. En mars 2010, dans le cadre de la Radio catholique francophone (RCF Bruxelles), il lance une émission hebdomadaire « Rencontrer l’Afrique » (diffusée plusieurs fois). Jan et son équipe AMANI recherchent des conférenciers et les préparent. C’était un tour de force de trouver des conférenciers intéressants à chaque fois. Les 250 causeries ont été diffusées de mars 2010 à juillet 2014. Entre-temps, on découvrait que Jan souffrait de la maladie de Parkinson. Une médication appropriée maintiendra la maladie sous contrôle pour les années à venir. Il prend plusieurs mesures pour faciliter le financement des projets d’AMANI. Chaque année, il réalise un livret et un dépliant, en français et en néerlandais, pour la Semaine de l’Unité. Jan répond à de nombreux appels de la communauté rwandaise (baptêmes, mariages, décès…). Il suit leur groupe charismatique « Miséricorde divine ». En 2012, il sera responsable de sa communauté. Après 25 ans, il démissionne de son poste de représentant du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. En mai 2014, l’évolution de sa maladie ne lui permettra plus d’accomplir ses nombreuses tâches et il demande à être relevé de ses responsabilités. En novembre 2015, il partira pour Genk « au repos ». En mai 2016, le Mouvement œcuménique international du Kenya lui décerna la décoration du « Héros œcuménique ». En octobre 2016, il participera à la session pour les plus de 70 ans à Rome. Cependant, rester assis sans bouger n’est pas pour Jan. Il a encore tant de projets et il y a tant de choses à faire. Son corps l’abandonne de plus en plus, mais sa volonté le pousse à aller de l’avant et son agenda est encore plein… Un saint feu qui l’a propulsé toute sa vie et qui a rendu sa vie si féconde pour beaucoup.

Début septembre 2018, Jan viendra à Evere pour plus de suivi médical. Un déambulateur lui permet de poursuivre avec enthousiasme ce qu’il peut encore planifier. Fin juillet 2019, il est transféré à la clinique St. Michel où, après quelques tentatives infructueuses, il est transféré aux soins palliatifs. Jan y est décédé paisiblement le 10 août.

Jef Vleugels, M.Afr.

Kiye2019L'hebdomadaire de la Paroisse de Dyou, n°74 du 12 juillet 2020 : Rendez-vous avec les amis de Dieu
 Et lui leur dit ceci : « À vous il a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux, mais pas à eux. » (Mt 13, 1–23)
Bien-aimés dans le Seigneur,
 Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou/Kadiolo au Mali, dans Diocèse de Sikasso.
 Conscient que ce verset repris ci-dessus n’est pas la pointe de cet évangile, je me permets malgré tout de le reprendre pour un souci pédagogique et surtout pour faire le lien avec l’évangile du dimanche passé.
En effet, le dimanche passé Jésus glorifiait Dieu son Père, d’avoir révélé aux tout-petits ce qu’il avait caché aux sages et aux savants (Mt 11, 25-30). Ce fut, pouvons-nous imaginer, le secret du royaume des cieux. Et dans l’évangile de ce 15 ème dimanche des temps ordinaires de l’année A, Jésus va presque dans le même sens, faisant de ses disciples, ces tout-petits par leur fidélité et leur assiduité à ses enseignements. Heureux êtes-vous car, dira-t-il, « à vous il a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux, mais pas à eux. » (Mt 13, 1–23). Nous comprenons ici que, lorsque nous restons fidèles et assidus à la parole de Dieu nous devenons des dignes disciples du Christ et nous ressemblons à ces graines tombées sur une bonne terre qui portent du fruit en temps réel dont parle Jésus dans l’Evangile de ce 15 ème dimanche.
       Oui chers frères et sœurs, dans l’évangile que nous venons d’entendre, Jésus nous donne une parabole qui nous paraît être le baromètre de notre degré d’engagement à sa parole. Face à cette parabole, nous sommes invités à être honnêtes envers nous-mêmes pour reconnaître que nous allons tous à l’église mais que nous n’accueillons pas la parole de Dieu au même niveau. Car bien souvent, préoccupés par les soucis des réalités de ce monde, nous devenons insensibles à la parole de Dieu, nous sacrifions la parole de vie. Nous devenons ces graines tombées au bord du chemin ou sur une terre pierreuse ou sur les ronces. Le semeur, c’est Jésus Christ lui-même ou Dieu son père, qui vient semer la parole dans le monde, dans le cœur de chacun de nous. Comme nous le savons, le semeur attend toujours les fruits voulus de son travail. Il en va de-même du semeur de la parole. Il attend de nous les fruits de la conversion des cœurs qui sont : la générosité, la bonté, l’honnêteté, l’hospitalité, la compréhension mutuelle, la fidélité aux exigences de la vie chrétienne, la disponibilité, l’amour du prochain, la justice et la recherche de la paix avec tous etc. Dieu en attend bien plus de chacun de nous, lorsqu’il dit par la bouche du prophète Isaïe que: « De même que la pluie et la neige tombent du ciel et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre…de même la parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans effet, sans avoir accompli ma volonté et réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée.» (Is 55, 10-11)
 Oui, bien-aimés dans le Seigneur, aux prises avec cet évangile, nous devons nous demander chacun dans la situation qui est la sienne, quels sont les fruits de ma vie de foi moi X, moi Y je donne.  Malheureusement, aujourd’hui plus que jamais, les témoignages de la vie chrétienne authentique se font rares. Les valeurs évangéliques de paix, d’amour, d’honnêteté, de fidélité sont souvent bafouées à cause des certaines pesanteurs existentielles ; elles sont sacrifiées au nom de certaines idéologies mercantilistes dues à l’endurcissement de cœur de l’homme de notre temps, à cause des multiples soucis de ce monde. L’apôtre Paul n’avait-il pas raison lorsqu’il dit que « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?... Qui nous enlèvera cet amour du Christ : une catastrophe, une épreuve, une persécution, la faim, le manque de tout, le danger, le glaive ?... Mais au milieu de tout, nous restons les vainqueurs grâce à celui qui nous aime. Je sais que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les forces du monde, ni le présent, ni le futur, ni les puissances du ciel ou de l’enfer … ne peut nous priver de cet amour de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Rm 8,31
Malgré ces paroles de réconfort, il arrive malheureusement que beaucoup de nous encore aujourd’hui, frustré pour n’être pas marié(e) jusqu’à un certain âge, cloué(e) dans le chômage ou terrassé par la maladie, nous devenons insensibles à la parole de Dieu ; notre témoignage de vie chrétienne s’éteint. Au lieu d’être lumière du monde et sel de la terre nous devenons fades comme une nourriture sans sel et sans huile. Certains deviennent même agressif (ve), méconnaissables comme tout. Telle est la réalité de notre vie. D’autres encore arrêtent de fréquenter ou de participer aux activités de l’église. Lorsque cela nous arrive chers frères et sœurs, disons-nous que nous ressemblons à ces graines tombées au bord du chemin, bons pour l’estomac des oiseaux ou à celles tombées sur une terre pierreuse ou sur les ronces. Pour peu que vienne une difficulté ou une persécution, les préoccupations du monde ou la séduction de la richesse qui étouffent la parole semée en eux, ils abandonnent aussitôt.
 Secoués par les soucis des biens du monde, nous traduisons parfois Dieu au tribunal de notre conscience ; l’accusant de nous avoir abandonnés ou d’être complice dans notre souffrance. Voilà comment les soucis du monde nous coupent de la grâce de Dieu. Non, chers frères et sœurs. De-même qu’une femme ne peut pas abandonner son enfant, Dieu non plus n’abandonne aucun de ses enfants que nous sommes. Mon frère, ma sœur, crois-tu souffrir plus que le Christ ? Plus que Job ? Rappelons-nous qu’avant de quitter ce monde il nous prévenait de tout cela en disant que … « dans le monde, vous connaîtrez la persécution. Mais courage : j’ai vaincu le monde !» (Jn 16,33)
D’autres graines dira Jésus, sont tombées sur la bonne terre et ont donné du fruit, l’une cent, l’autre soixante et d’autres encore trente. Que celui qui a des oreilles entende ! (Mt 13, 8-9). Oui chers frères et sœurs, par-dessus tout cela, il y a des hommes et des femmes qui, bon gré malgré tiennent bon. Espérant contre toute espérance et peu importe les soucis ou les réalités du monde, ils voient toujours des étincelles d’espérance au bout du tunnel parce qu’ils croient que leur vie dépend de Dieu seul. Quel que soient les trahisons, les déceptions, les échecs, l’expérience de Job raisonne toujours dans leur cœur comme de la musique douce pour adoucir leur cœur. Trahis et déçus, ils continuent à aimer leurs bourreaux et à prier pour eux. Dépourvus de tout, ils clament l’innocence de l’Eglise du Christ qui ne peut jamais être la cause ni de leur malheur ni de leur pauvreté. Leur générosité en tout temps, pareille à celle de la veuve de l’évangile (Lc 21, 1-4) et le témoignage d’amour inconditionnel qu’ils portent sont ces fruits dont parle Jésus, l’une cent, l’autre soixante et d’autres encore trente. La récompense pour cette dernière catégorie de personnes est noble. C’est ce que l’apôtre Paul évoque dans la deuxième lecture de ce jour et qui est l’aboutissement de toute démarche ou de l’effort de toute vie chrétienne : la Gloire qui nous attend et qui doit se manifester. Pour eux les souffrances de ce monde sont pour un temps limité et ne peuvent guère se comparer avec la Gloire qui nous attend et qui doit se manifester (Rm 8,18). Et toi mon frère, et toi ma sœur, pourquoi tu te laisses dominer par les soucis de ce monde qui, en réalité, ne sont pas à comparer avec la gloire à venir ?
Demandons la grâce de la fidélité à la parole de Dieu, la grâce d’une foi inébranlable que ni les soucis ni les plaisirs de ce monde, ni le chômage ni le célibat prolongé ne peuvent compromettre. Car tout vient de lui, tout est en lui, tout est pour lui.
Le Seigneur soit avec vous !
  ✍ Père KIYE M. Vincent, Mafr,
Aumônier des jeunes de la paroisse de Dyou/Mali
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Whatsapp : (+223) 72 65 74 82
 
 
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou/Kadiolo n°75: Rendez-vous avec les amis de Dieu du lundi 20/07/2020.
"Jésus leur répondit: "Qui est ma mère et qui sont mes frères?" (Mt12,46-50)
Chers frères et soeurs dans la foi, recevez nos salutations depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso.
Tel est le texte de l'évangile que nous avons choisi pour le 75 ème numéro de l'hebdomadaire de la paroisse de Dyou. 
Ce texte est l'un des textes qui posent problème en ce concerne la maternité de Marie après Jésus mais en même résout ledit problème des lors qu'on en fait une lecture large des choses. Marie, aurait-elle eu d'autres enfants après la maternité de Jésus ? De quels frères s'agit-il dans ce texte? Et si vraiment Marie aurait eu d'autres enfants, ce qui n'est prouvé nulle part dans la Bible, en quoi ce supplément de l'évangile mettant en exergue ces autres enfants de Marie servirait-il pour notre foi?
  Faut-il y attacher autant d'importance alors que Jésus est justement en train de remettre en cause les liens du sang ?
Jacques Jomier, dans son intitulé : "Jésus la vie du Messie", nous apporte une approche compréhensive de la famille de Jésus. 
Loin de nous le a ferme volonté de faire l'apologie de l'innocence de Marie, en défaut des éléments scripturaire, nous voulons rester là et reconnaître cette approche qu'avait Jésus de célébrer le lien spirituel comme étant fort plus que le lien de sang, très exotérique et souvent dangereux. 
Joseph a rempli sa mission en bon Père adoptif, fidèle à la volonté de Dieu.
Mais quels étaient ces frères de Jésus dont parlent les Évangiles et qui se nommeraient Jacques et Joseph, Simon et Jude ? Ce serait certes, ses cousins tout proches. Car la tradition juive n'était pas très différente de la tradition africaine. Les enfants nés des tantes et oncles sont des frères. Un autre argument à prendre en compte est que si Marie avait d'autres enfants des entrailles, Jésus n'aurait certes pas confié sa Marie à Jean, fils de Zébédée et vice versa.
 En hébreu, comme en arabe, le concept "frères" était le langage le plus simple pour exprimer certaines parentés très en proches d'autant plus qu'il n'existe pas de mot collectif pour désigner les cousins. Dans le cas contraire, il fallait alors dire " le fils de l'oncle paternel, le fils de la tante maternelle ", etc.
 Or, dans le cas présent, la parenté de Jésus semble ne pas avoir la même dimension s'il faut l'appliquer frères précités.
Jacques était le frère de Joseph selon la chair; Simon était le frère de Jude selon la chair ; mais tous les quatre n'étaient pas frères entre eux au sens fort. S'il avait fallu détailler tous  ces liens de parenté, les phrases auraient été très longues et complexes. Le seul mot collectif qui convenait dans ce cas était celui de "frères" au sens large.
Revenons à l'essence du texte même de l'Évangile. L'évangeliste poursuit en disant : Puis, étendant la main vers ses disciples, et il dit: " Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère, ma soeur, ma mère. " 
      Le rapport qui unit le disciple à Jésus est d'abord et avant tout un rapport de fraternité. Tout baptisé jouit de cette même fraternité selon qu'il écoute ou pas la parole de Dieu et la met en pratique pour etres ce bon grain dont nous parlait Jésus hier dans l'évangile.
 Nous avons volontairement adopté pour un bien suprême, appartenance à la fraternité avec le Christ. De meme que le titre de séjour dans un nouveau état se renouvelle, celui reçu par notre foi au Christ se renouvelle par le témoignage de vie chrétienne au jour le jour. Pour ce faire, notre grande préoccupation doit être celle du peuple que nous avons entendu dans la première lecture de ce lundi: "Comment dois-je me présenter devant le Seigneur ?Comment m’incliner devant le Très-Haut ?..." (Mi 6, 1-4.6-8)
Face à cette préoccupation, l'exigence d'appartenir à la fraternité du Christ est simple, répondra le prophète :  «... Homme, (...)
on t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi :
rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité,
et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. »
Le frère, la sœur et la mère de Jésus devient ainsi, tout homme ou toute femme qui pratique la justice, qui aime la miséricorde et marche humblement dsur la voie du Seigneur. Lui-même nous en a donné des signes tout au long de sa vie par des multiples œuvres qu'il accomplissait. Quiconque agit ainsi, n'a plus à attendre d'autres signes du Seigneur pour croire. Car il est déjà sauvé.
        Demandons la grâce de nous laisser tranfomer par la parole de Dieu acceuillie au plus profond de notre coeur afin qu'elle porte en nous un fruit de conversion.Que Dieu nous donne d'agir dans le sens de sa volonté afin d'être nous aussi les frères et les soeurs de Jésus  et par là, avoir la vie éternelle. Amen.
Le Seigneur soit avec vous!
✍🏽 Frère Jean-Marie Nduwayo, stg Mafr
Paroisse de Dyou/Kadiolo
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Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)