Témoignages

 

la croix croire spiritualite

 

Architecte de la paix

Dominique Greiner,

le 22/06/2021 à 10:20


Samedi 19 juin, le pape François a déclaré Robert Schuman (1886-1963) vénérable. La reconnaissance de ses « vertus héroïques » ouvre la voie à la béatification d’un des pères fondateurs de l’Union européenne. Au-delà de la reconnaissance de la foi et des mérites personnels d’un laïc chrétien, cette étape met en évidence que la politique est une activité noble. C’est « la forme la plus haute de la charité », estimait Pie XI.

Mû par sa foi, cet homme politique a su mettre son charisme personnel, ses compétences, ses relations au service de la réconciliation franco-allemande au sortir de la Deuxième Guerre mondiale. « Les chrétiens doivent s’acquitter de leur mieux de leurs tâches, car ils œuvrent, quoi qu’ils fassent, à l’édification du Règne de Dieu sur terre », estimait-il. Avec d’autres, il a ainsi permis que surgisse dans l’histoire un possible inconcevable pour nombre de ses contemporains : les ennemis d’hier se parlent désormais et travaillent ensemble.

Il appartient à chaque génération de poursuive cet élan, et même de le porter plus haut. La politique et la diplomatie ont besoin de personnalités comme Schuman, capables de ne jamais désespérer de la paix et de mettre leur vie au service du rapprochement des hommes et des peuples.

→ Robert Schuman, un réaliste mystique

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Chercher et découvrir les pauvres

Dominique Greiner, rédacteur en chef,

le 16/06/2021 à 10:20

                                                     Chercher et découvrir les pauvres

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous » (Mc 14,7). C’est le titre du message que vient de publier le pape François pour la Ve journée mondiale des pauvres qui aura lieu le dimanche 14 novembre prochain.

Mais comment entendre aujourd’hui une telle parole ? Tous nos programmes sociaux pour faire reculer la pauvreté seraient-ils voués à l’échec ? Auquel cas, à quoi bon poursuivre nos efforts ? Non, Jésus ne remet pas en cause nos efforts en faveur d’une société plus juste. Mais il vient dire que cette tâche n’est jamais achevée, toujours à reprendre. Nous pouvons le vérifier tous les jours : les milliards dépensés chaque année en prestations sociales ou en aide au développement ne suffisent pas à faire disparaître la pauvreté.

La lutte contre la pauvreté n’est pas qu’une question de moyens. Elle a aussi besoin de personnes qui vont à la rencontre des pauvres. Jésus nous invite à chercher et à trouver ces personnes qui vivent dans la pauvreté et qui pour beaucoup sont invisibles socialement. Le concile Vatican II lançait déjà cet appel dans son décret sur l’apostolat des laïcs : « Partout où se trouvent ceux qui souffrent du manque de nourriture et de boisson, de vêtements, de logement, de remèdes, de travail, d’instruction, des moyens de mener une vie vraiment humaine, ceux qui sont tourmentés par les épreuves ou la maladie, ceux qui subissent l’exil ou la prison, la charité chrétienne doit les chercher et les découvrir, les réconforter avec un soin empressé, et les soulager par une aide adaptée » (1).

« Nous ne pouvons pas attendre qu’ils frappent à notre porte, il est urgent que nous les atteignions chez eux, dans les hôpitaux et les résidences de soins, dans les rues et les coins sombres où ils se cachent parfois, dans les centres de refuge et d’accueil », écrit le pape François dans son message. Pour que les pauvres qui sont parmi nous, soient avec nous, et que nous soyons avec eux. Pour nous enrichir ensemble.

Jemila Abdel Vetah, une « conquérante » mauritanienne au service du commerce africain

| Par 
Jemila Abdel Vetah

Jemila Abdel Vetah © Mamoudou Lamine Kane/Mozaikrim


L’ex-directrice du commerce extérieur, trentenaire ambitieuse et combative, vit au Ghana où elle participe à la mise en place de la Zlecaf.

Bien avant d’intégrer Sciences Po, Jemila Abdel Vetah avait déjà une fascination pour l’exercice du pouvoir et les conciliabules, qui en coulisse précèdent les annonces officielles. À Accra, la trentenaire touche au but. Depuis novembre, elle a rejoint l’équipe du Sud-Africain Wamkele Mene, chargé par les chefs d’État de donner vie à la Zone économique de libre-échange continentale (Zlecaf).

« En tant que directrice du commerce extérieur, je représentais la Mauritanie dans le comité qui a sélectionné la candidature de mon patron pour le poste de secrétaire général de la Zlecaf. Ensuite, j’ai fait campagne pour lui et finalement il m’a demandé de le rejoindre », explique la technocrate. Le programme est chargé.

Avec ses collègues, elle poursuit auprès des États qui ne l’ont pas ratifié le plaidoyer en faveur de ce projet qui va révolutionner le commerce africain. Jemila Abdel Vetah élabore aussi, avec l’appui de McKinsey et de Mastercard, la stratégie d’engagement du secteur privé africain. Enfin, elle travaille étroitement avec le Pnud et ONU Femmes pour développer un protocole spécifique aux femmes qui sera ajouté à l’accord de la Zlecaf.

Modèle d’émancipation

Installée au Ghana pour les besoins de sa mission, elle n’en reste pas moins viscéralement liée à la Mauritanie. « Je lis même le compte rendu du conseil des ministres », avoue-t-elle en riant. La jeune femme jure n’avoir aucun plan de carrière, mais assure déjà vouloir rentrer dans son pays. Les six mois qu’elle a passés à l’Université de Nouakchott en tant que professeure l’ont convaincue d’ouvrir « un jour » une école internationale.

« Aujourd’hui, il n’y a que le lycée français et c’est un projet cher à mon père », explique celle qui a aussi hérité d’une passion pour le football, avec une préférence pour le Milan AC, période Paolo Maldini.

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CE SONT LES JEUNES QUI VONT CHANGER LE VISAGE DU PAYS

Sa mère, attachée aux traditions, aurait aimé la voir mariée. « Encore faudrait-il que mes prétendants aient leur bac », soupire grinçante, celle qui n’oublie pas que certaines filles sont encore promises contre leur gré et qu’elle peut être un modèle d’émancipation. « Je veux aider à changer le monde », clame-t-elle sans modestie, rappelant qu’elle est seulement la deuxième fille de sa famille à avoir son bac et la première à être partie à l’étranger étudier.

Courage de réformer

Elle sait aussi que le temps joue en faveur de l’évolution des mentalités. « Il y avait 700 000 Mauritaniens lors du premier recensement en 1950, nous sommes 4 millions et nous serons 14 millions en 2050. Ce sont les jeunes qui vont changer le visage du pays », se réjouit-elle.

Déjà, elle constate des évolutions, notant que le wahhabisme n’est plus un dogme intouchable. Si elle reconnaît que le droit à l’individualité n’est pas encore le même à Nouakchott qu’à Paris, elle ne regrette pas son choix. « La France est un pays en transition, qui se cherche », lâche celle qui revendique « sa gueule d’arabe ».

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LES ADMINISTRATIONS PEUVENT ÊTRE LES PIRES ENNEMIS DU PROGRÈS

À son retour en 2014, diplôme en poche, elle aide d’abord au lancement de la Banque des financements islamiques (BFI). Puis elle collabore avec l’ambassade des États-Unis et enfin, après son expérience de prof, monte avec des amis un cabinet de conseil spécialisé dans l’élaboration de stratégies numériques. C’est Naha Mint Mouknass, alors ministre du Commerce qui la repère. Cette dernière, en conflit avec le Premier ministre, ne parviendra pas à la nommer avant son départ.

Devenue directrice du commerce extérieur en 2019, Jemila Abdel Vetah a géré des accords comme l’Agoa (African Growth Opportunity Act) avec les États Unis ou l’APE (Accord de Partenariat Économique) avec l’UE et bien sûr le chantier de la Zlecaf. « Des patates chaudes », car ces dossiers nécessitent une coopération entre ministères. De cette expérience, elle garde la conviction que les administrations peuvent être les pires ennemis du progrès et que pour avancer plus vite, il faudrait avoir le courage de les réformer.

Tchad – Albert Pahimi Padacké : « Nous ne réussirons pas seuls »

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Par  Albert Pahimi Padacké

Premier ministre du Tchad

Des soldats tchadiens de retour à N’Djamena après des combats contre le Fact, le 9 mai 2021.
Des soldats tchadiens de retour à N'Djamena après des combats contre le Fact, le 9 mai 2021. © DJIMET WICHE/AFP

 

Confronté à un triple défi économique, sécuritaire et démocratique depuis l’entrée en vigueur de la transition, N’Djamena a plus que jamais besoin du soutien de ses alliés pour ne pas basculer dans l’inconnu.

Depuis le décès de son président, le maréchal Idriss Déby Itno, lors d’un engagement armé contre des troupes ennemies venues de Libye, le Tchad fait face à des évolutions géopolitiques majeures.

Desseins séditieux

Malgré le traumatisme immense et la sidération engendrés par cette tragédie, nous avons réussi à mettre rapidement en place une transition afin de préserver la concorde entre civils et militaires, ainsi que pour tuer dans l’œuf les desseins séditieux qui ne manquent pas de se manifester dans pareils cas. Aujourd’hui, le gouvernement est au travail et la stabilité du Tchad est garantie malgré les vents contraires attisés par tous ceux qui auraient intérêt à voir notre nation sombrer dans l’anarchie.

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C’EST DANS CES MOMENTS QUE L’ON COMPTE SES AMIS

Chaque jour, nous nous mobilisons sur de nombreux fronts : front économique et budgétaire, front sécuritaire, front démocratique. Autant le dire nettement : nous vivons des heures décisives pour l’avenir du Tchad et de toute la région. C’est dans ces moments que l’on compte ses amis. Mon devoir, en tant que Premier ministre, est de les rappeler ici solennellement – mais avec toute la bienveillance requise – à leur devoir d’amitié et de leur dire sans fard que nous avons plus que jamais besoin de leur soutien.

Nous devons ainsi faire face à un budget 2021 en déficit, dont l’équilibre devait être garanti par nos grands partenaires. Il est temps pour eux de concrétiser leurs engagements, sauf à prendre leur part dans une crise sociale dont les conséquences seraient à coup sûr désastreuses.

Les germes du chaos

Nous devons faire face à un regain de la menace terroriste, dont le président Déby a été la victime, attestant par sa mort de la détermination des Tchadiens à assumer leur rôle jusqu’au bout, mais aussi de l’efficacité de nos ennemis : contre eux, nous ne réussirons pas seuls. La décision des Nations unies de chasser les mercenaires de Libye ne fait qu’accroître cette tension sécuritaire.

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AUCUN PAYS DU SAHEL N’ÉCHAPPE À L’APPARITION DE PÉRILS NOUVEAUX

Un soutien accru de la communauté internationale est aujourd’hui la seule solution pour ne pas basculer dans l’inconnu. Nos adversaires le savent : affaiblir le Tchad, c’est affaiblir tout le Sahel, et par là instiller en Afrique les germes du chaos. Aucun pays du Sahel n’échappe aujourd’hui à une intensification des menaces existantes et à l’apparition de périls nouveaux.

Enfin, notre gouvernement de transition a pris l’engagement clair de préparer des élections démocratiques. Cela prend du temps et cela a un coût. La réforme du cadre juridique des élections, leur préparation et leur organisation pèsent sur les capacités de notre pays. Là encore, l’intérêt de cette transition démocratique dépasse notre seul cadre national. Nous accueillerons avec gratitude l’assistance de nos alliés dans cette délicate période.

Préserver la stabilité de la région

Le Tchad sera au rendez-vous de l’Histoire dans cette période difficile et dangereuse. Il ne pourra cependant mener toutes les batailles sans aide ni support de la part de tous ceux qui entendent préserver la stabilité de la région. L’enjeu est considérable et nous portons actuellement sur nos seules épaules une part importante de la destinée du continent. Pour tous nos amis, nos alliés, nos partenaires, l’heure est venue de concourir à cette tâche immense. Nous voulons pouvoir compter sur eux comme ils savent pouvoir compter sur nous.

Le Tchad est debout en rempart, face aux vents hostiles, fort de l’union sacrée de ses enfants et du soutien, parfois espéré, de ses amis.

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Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)