Vu au Sud - Vu du Sud

La monnaie unique de la Cedeao a-t-elle encore une chance ?

  | Par - avec Alain Faujas et Nelly Fualdes
Muhammadu Buhari lors de sa prestation de serment, le 29 mai 2019 à Abuja.

Alors que l’abandon du franc CFA pour l’eco décidé par les pays de l’UEMOA prend effet à partir du 1er juillet prochain, inquiétant le président nigérian, Muhammadu Buhari, la perspective d’une monnaie unique de la Cedeao semble s’éloigner.

« J’ai l’impression que la zone Uemoa souhaite adopter l’eco en remplacement de son franc CFA avant les autres États membres de la Cedeao. Il est préoccupant que ceux avec qui nous souhaitons entrer dans une union fassent des pas importants sans nous faire confiance pour en discuter. »

« Le Nigeria soutient pleinement et s’engage en faveur d’une union monétaire avec les bons fondamentaux – une union qui garantit la crédibilité, la durabilité et la prospérité et la souveraineté régionales globales. Mais nous devons faire les choses correctement et garantir le respect absolu des normes fixées. »

« Nous devons également communiquer efficacement avec le monde extérieur. Nous avons tous tellement misé sur ce projet pour laisser les choses à la simple commodité et à l’opportunisme. »

« Nous devons procéder avec prudence et nous conformer au processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant mutuellement avec le plus grand respect. Sans cela, nos ambitions pour une Union monétaire stratégique en tant que bloc de la Cedeao pourraient très bien être gravement compromises. »

Avec cette salve de tweets, envoyée le 23 juin, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a jeté un pavé dans la mare, rappelant les divergences au sein de la Cedeao entre membres et non-membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), alors qu’approche l’échéance du 1er juillet, fixée pour l’adoption de l’eco par ces 8 pays.

Cette position, tenue par le président nigérian lors d’une réunion de la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO) – composée de la Gambie, du Ghana, de Guinée, du Liberia, du Nigeria et de la Sierra Leone – qui avait lieu le jour même en visioconférence, a également été adoptée par le président guinéen, Alpha Condé, qui a déclaré qu’ »en aucun cas la Guinée ne saurait adhérer à une zone monétaire sans les 15 États de la Cedeao ». Décryptage.

  • Pourquoi la monnaie unique est-elle devenue un champ de bataille entre les zones UMOA et ZMAO ?

Dès l’annonce du remplacement du franc CFA par l’eco, faite par Alassane Ouattara en présence d’Emmanuel Macron, le 21 décembre 2019, le dirigeant nigérian s’était inquiété de cette décision, qui empiétait sur le projet déjà lancé d’une monnaie du même nom à l’échelle de la Cedeao. Muhammadu Buhari, dont le pays pèsera plus de la moitié de la masse monétaire de la future zone, proteste contre le caractère « unilatéral » de la décision.

« Dans cette affaire, le Nigeria a raison puisque l’Uemoa, en s’emparant du nom de l’eco sous l’emprise du gouvernement français, a fait preuve d’un manque de respect caractérisé par rapport aux sept autres pays de la Cedeao et, en particulier, envers le Nigeria. Il faut rappeler que ce pays représente plus de la moitié de la population de la sous-région et environ 70 % de son PIB. Mais d’un côté, le Nigeria n’a pas démontré ces dernières années sa volonté d’aller vers une monnaie unique sous-régionale ; par exemple il n’a rien fait pour développer une solidarité des réserves de change au sein de la ZMAO », commente le Béninois Edgard Gnansounou, professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et auteur en 2011 d’un livre sur le franc CFA.

Pour les membres de la ZMAO, leurs pairs ouest-africains sont sous l’emprise de leur ancienne puissance coloniale, la France. « L’eco est avant tout une question politique ! Les autres pays ne souhaitent pas voir la France jouer un quelconque rôle dans la politique monétaire et la gestion économique de la Cedeao », explique sous couvert de l’anonymat un fin connaisseur de l’institution d’intégration économique basée à Abuja.

De leur côté, « les 8 pays de l’Uemoa, attachés à une certaine stabilité économique et d’une faible inflation, ont des réticences fondées et légitimes de se retrouver sous le leadership total et exclusif du géant ouest-africain », poursuit notre interlocuteur.

  • La monnaie commune de la Cedeao a-t-elle encore un avenir ?

Si les pays de la Cedeao ont acté le principe d’un régime de change flexible pour leur monnaie commune, l’échéance de 2020 semble désormais improbable pour son entrée en vigueur, tant les discussions sur les modalités techniques de sa mise en œuvre – banque centrale, parité avec les autres devises, etc. – prennent du temps.

Pour Aly Mbaye, professeur d’économie et doyen honoraire de la Faculté des sciences économique et de gestion de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar,  il y a « un réel malaise du Nigeria par rapport aux perspectives de l’intégration monétaire dans la sous-région ». « Les hommes politiques, comme les investisseurs, n’aiment pas trop l’incertitude. Or l’avenir des zones monétaires sous-régionales est devenu très incertain depuis un certain temps, y compris pour les pays de l’Uemoa. Rappelez-vous : les développements en cours n’ont été ni anticipés ni planifiés par les gouvernements des pays de l’Uemoa. Ils sont le produit d’une campagne d’opinion très virulente menée par des activistes souvent sans aucune base scientifique réelle », poursuit-il.

  • Quelles sont les échéances à venir ?
Les récentes déclarations ne changent rien à ce qui a été convenu à Abidjan entre la France et les membres de l’UMOA : le changement d’appellation du franc CFA aura bien lieu, tandis que les députés français devront prochainement ratifier la fin du dépôt de réserves  de change, et que Paris se prépare à proposer une autre sorte de garantie à la monnaie ouest-africaine.

Du côté de la Cedeao, en revanche, la pandémie de Covid 19 fait planer sur les pays le risque de récession économique, les empêchant de respecter les critères de convergence (déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB, une inflation annuelle inférieure à 10 %, l’équivalent de trois mois d’importations en réserves de change et un strict encadrement du financement des États par la future Banque centrale) que le Togo était le seul à atteindre en 2019.

« Les critères de convergence adoptés par la Cedeao ne seront pas respectés par le Nigeria dans les prochaines années car il faudra du temps à la puissance sous-régionale pour diversifier son économie et sortir du cycle “prix du pétrole/parité monétaire” », estime Edgard Gnansounou, qui craint que dans ces conditions, la monnaie unique de la Cedeao ne soit « continuellement remise aux calendes grecques » et préconise en conséquence une monnaie unique sahélo-guinnéenne – sans lien avec la France – à laquelle Abuja pourrait se joindre dans un second temps.

Alors que l’échéance de 2020 est de plus en plus incertaine, Lassané Kaboré, ministre des Finances du Burkina Faso, affirmait en novembre 2019 à Jeune Afrique que l’approche graduelle privilégiée par les dirigeants de la zone permettrait d’accélérer le projet, qui a été maintes fois repoussé depuis 1983. Cette stratégie échafaudée par la task force – pilotée depuis 2013 par Mahamadou Issoufou (Niger), Nana Akufo-Ado (Ghana) puis Alassane Ouattara – veut que seuls les pays respectant les critères de convergence démarrent la monnaie unique.

Mais certains experts assurent que, dès lors que le régime de change de la future monnaie régionale sera fixé, le reste devrait rapidement se mettre en place. « Nous misons d’abord sur la création, en 2020, de l’unité de compte fixant les parités irrévocables par rapport aux monnaies locales (franc CFA, naira, cédi, franc guinéen…), permettant d’autoriser les entreprises à ouvrir des comptes et à échanger en eco pour leurs transactions, sans recourir au dollar US ou à l’euro », avait ainsi expliqué Lassané Kaboré dans son interview à JA.

Il s’agit concrètement de fixer un taux de change des monnaies locales des quinze pays membres par rapport à l’eco de sorte à avoir un panier de monnaies adossées à elle. Ce processus, calqué sur le modèle européen de mise en place de l’euro, pourrait perdurer entre trois et cinq ans, le temps de basculer progressivement vers la nouvelle monnaie.

 
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Coronavirus: au Sénégal, une aide alimentaire bienvenue, mais très critiquée

Opération de distribution d’aide alimentaire ce mardi 22 juin à l’école Khar Yalla, dans la commune de Grand-Yoff à Dakar.
Opération de distribution d’aide alimentaire ce mardi 22 juin à l’école Khar Yalla, dans la commune de Grand-Yoff à Dakar. RFI/Charlotte Idrac

Au Sénégal, où en est-on des opérations de distribution d’aide alimentaire ? Le processus a débuté il y a près de deux mois. Au total, environ 1 million de ménages doivent recevoir cette aide dans le cadre du plan de riposte de l’État face au coronavirus, ce qui représente la moitié de la population du pays. Une opération d’envergure, saluée par les bénéficiaires qui reçoivent un kit d’une valeur de 66 000 FCFA (environ 100 euros), mais aussi critiquée pour les retards et le manque de transparence.

De notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

Dans la cour d’une école élémentaire, monsieur Mbaye tient précieusement un ticket: le sésame qui lui permettra de récupérer un kit alimentaire. 100 kg de riz, des pâtes, du sucre, de l’huile et du savon. « C’est important pour moi. Ça a été dur ces derniers mois à cause du coronavirus. Moi, je fais de la menuiserie, je n’ai presque plus d’activités. Donc cette aide, c’est une bonne chose. Mais on ne comprend pas pourquoi il a fallu attendre deux mois ».

« Plus simple avec des transferts d’argent… »

Le ministre du Développement communautaire et de l’Equité sociale Mansour Faye assure pourtant que les opérations ont bien avancé. «Aujourd’hui, 70% des communes, 307 sur 552, ont terminé les opérations. Cela veut dire que cette opération d’envergure, jamais réalisée, tire à sa fin»

Problème : 307 communes sur 552, cela fait 55% seulement qui auraient terminé la distribution. Le processus a notamment été perturbé par une pénurie de pâtes, selon le ministère. Mamadou Cissé est délégué de quartier : « Ce n’est une opération pas facile. A un moment donné, on s’est dit que cela aurait peut-être été plus simple avec des transferts d’argent. »

Le ciblage des ménages vulnérables a également pris du temps et ne fait pas l’unanimité. A l’extérieur de l’école, Pape Boye se sent oublié. « On a fait notre demande, mais jusqu’à présent, ça tarde à venir ».

La députée de l’opposition Aïda Mbodj a demandé une audition à l’Assemblée sur la gestion des fonds.

 
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Yennenga, les ambitions d’une ville nouvelle aux portes de Ouagadougou [4/8]

| Par - à Ouagadougou
Projet de la ville nouvelle de Yennenga.

Ce mégaprojet immobilier, qui a vocation à désengorger la capitale, offre tous types de logements et nombre d’infrastructures commerciales. À quelques encablures de la capitale, Yennenga qui a déjà accueilli ses premiers habitants pourra en abriter 100 000 d’ici à 2030. Quatrième opus de la sélection JA des projets majeurs de BTP de l’Afrique francophone.

Résumé À 15 km au sud de Ouagadougou, Yennenga – ainsi baptisée en hommage à la célèbre princesse guerrière fondatrice du royaume mossi –, mégaprojet immobilier sur 700 hectares, mené par le burkinabè CGE, doit accueillir 100 000 habitants dans dix ans.

Cette agglomération, divisée en 20 000 parcelles, comprendra trois offres de logements – sociaux, économiques et haut de gamme – disponibles à des prix compris entre 8,5 millions et plus de 30 millions de F CFA (entre 13 000 et 46 000 euros), mais aussi un centre commercial, un parc d’attractions et un complexe hôtelier. Certaines parcelles sont vendues à des entreprises et à des particuliers qui mènent leurs chantiers, d’autres à la branche immobilière de CGE, qui construit et commercialise.

Jeune Afriquehttps://www.jeuneafrique.com/medias/2020/06/15/burkina-faso-300x85.jpg 300w" sizes="(max-width: 461px) 100vw, 461px" width="461" height="131">

Importance stratégique Yennenga entend pallier le déficit de logements, estimé par CGE à 200 000 unités à Ouagadougou. Ce chantier permet de maîtriser le développement urbain de la capitale burkinabè en planifiant bien en amont réseaux et types de bâtiment, en évitant les installations informelles mal connectées à l’eau ou à l’électricité, et en gardant le prix de l’immobilier abordable.

Avancement La ville nouvelle a déjà accueilli ses premiers habitants. « Les 2 600 premières parcelles viabilisées ont trouvé preneur. Désormais, la zone est en plein chantier », indique Brahima Ouattara, directeur général de CGE Immobilier. La viabilisation de la phase 2 (1 500 parcelles) ainsi que les travaux de bitumage de la voie d’accès doivent démarrer dans les prochaines semaines.


Font partie de cette sélection des projets déjà engagés, ayant un impact économique structurant pour leur pays et l’ensemble de la région. Du ferroviaire au portuaire, en passant par les villes nouvelles, les barrages, les axes routiers ou les pipelines, ces chantiers mobilisent des consortiums, souvent menés par des groupes internationaux, principalement chinois et européens. Mais ces derniers font tous appel à des partenaires et à des sous-traitants locaux, dont l’expertise technique a fortement progressé au cours des cinq dernières années. Les plus expérimentés de ces groupes africains de BTP – tels le marocain SGTM, l’algérien Cosider ou encore le burkinabè CGE – sont désormais eux aussi « chefs d’orchestre » de grands programmes d’infrastructures.

 
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Côte d’Ivoire : Anyama sous le choc après une coulée de boue meurtrière 

| Par - à Abidjan
Selon un premier bilan, 13 personnes sont mortes dans la coulée de boue qui a dévasté Anyama, une commune située au nord d’Abidjan, le 18 juin.

Au lendemain du glissement de terrain qui a englouti une vingtaine de maisons dans une commune du nord d’Abidjan, les recherches se poursuivent. Un bilan fait état de 13 morts.

Les rails flottent dans le vide à une vingtaine de mètres du sol, comme un pont suspendu entre deux rives. En contrebas, un amas de boue rougeâtre sur lequel on aperçoit ici et là des morceaux de tôle, des bouts de plastique, des linges et quelques ustensiles de cuisine. Au lendemain du glissement de terrain qui a emporté une vingtaine de maisons sur une centaine de mètres, des dizaines d’habitants sont venus contempler ce paysage de désolation. Ce quartier, baptisé « Derrière Rail » et situé à Anyama, au nord d’Abidjan, a été littéralement englouti après une nuit de pluies torrentielles.

Les recherches ont repris ce vendredi 19 juin en fin de matinée pour retrouver des corps, l’espoir de découvrir des survivants étant désormais extrêmement mince. « Il faudrait un miracle », dit un secouriste. Un bilan provisoire établi dans la matinée par le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) fait état de 13 morts, dont 8 enfants. « Une pelleteuse doit arriver sur le site pour nous aider dans les recherches. Pour le moment c’est difficile avec nos petits moyens dans cette zone très accidentée », indique le colonel Issa Sakho, commandant du GSPM.

Bruit assourdissant

David Gnagne, un enseignant qui vit non loin de là, en est convaincu : « le bilan va être beaucoup plus lourd ». Dans la nuit de mercredi à jeudi, il a entendu « un bruit assourdissant », persuadé dans un premier temps qu’il s’agissait d’un coup de tonnerre.

« Dans le plan d’urbanisme, cette zone a été conçue pour recueillir des eaux de pluie », a expliqué le préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, qui s’est rendu sur les lieux jeudi. Selon les premiers éléments recueillis, un tunnel d’évacuation des eaux était bouché depuis au moins trois mois. « Ce conduit passe sous les rails qui relient Abidjan à Ouagadougou. Nous avons alerté Sitarail [la Société internationale de transport africain par rail] à plusieurs reprises. Elle avait promis de venir le déboucher. Finalement, la force de l’eau a tout balayé », précise le docteur Kader Touré, secrétaire exécutif de la plate-forme de Réduction des risques de catastrophes (RRC), rattachée à la primature.

Les municipalités ne jouent pas leur rôle »

Cette zone était classée comme inondable et inconstructible. « Les gens n’avaient pas à habiter là, la mairie aurait dû se mobiliser pour trouver une solution. Mais les municipalités ne jouent pas leur rôle. On doit les mettre devant leurs responsabilités », poursuit le spécialiste, qui participait ce vendredi après-midi à une réunion d’urgence organisée à la primature.

À Anyama, deux sites ont été réquisitionnés afin d’accueillir des tentes qui abriteront les gens qui ont dû être évacués. Des lieux de culte pourraient aussi servir prochainement de lieu d’hébergement.

Quitter les zones à risque

« Le gouvernement rappelle à toutes les populations l’urgence de quitter les zones identifiées à risque et inondables. La météo indique de fortes précipitations pendant la saison des pluies. Aussi les populations sont-elles invitées à observer la plus grande prudence », a indiqué jeudi dans un communiqué le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Diomandé Vagongo. Mais pour aller où ? La plupart du temps, les personnes qui s’installent dans ces zones vivent dans une grande précarité.

De fortes précipitations se sont abattues sur la Côte d’Ivoire ces derniers jours. La saison des pluies a débuté en mai et doit s’achever le mois prochain. Presque chaque année, cette météo provoque des catastrophes naturelles. En juin 2018, dix-huit personnes avaient été tuées par des inondations à Abidjan. Certains des quartiers inondés ont été détruits par les autorités, ce qui a provoqué la colère des habitants sans solution de relogement.

 
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Côte d’Ivoire: inondations meurtrières à Abidjan

Ces dernières années, les inondations sont régulières dans certains quartiers d'Abidjan, comme ici en 2018. (image d'illustration)
Ces dernières années, les inondations sont régulières dans certains quartiers d'Abidjan, comme ici en 2018. (image d'illustration) Sia KAMBOU / AFP

De fortes pluies ont provoqué des inondations dans de nombreux quartiers de la capitale économique ivoirienne. Ces pluies ont fait au moins un mort, une fillette de 6 ans, plusieurs blessés et de nombreux dégâts matériels. Les quartiers d’André Château d’Eau, Abobo-Belleville, ou encore Riviera Palmeraie ont été touchés.

Avec notre correspondant à Abidjan, François Hume-Ferkatadji

Dans le quartier de Riviera Parlmeraie, c’est l’heure du grand ménage. La rue Ministre est jonchée de détritus charriés par les torrents écoulés dans le week-end. Des cratères remplis d’eaux brunâtres se sont formés dans tout le quartier. Les maisons sont encore boueuses.

Chaque année, lors de la saison des pluies, les habitants de Riviera Palmeraie subissent la montée des eaux. Certains ont connu cinq inondations, ces dernières années… Dans cette maison, les meubles ont été empilés les uns sur les autres. « Lorsqu'il pleut, comme les caniveaux sont bouchés, l'eau déborde. Ça existe depuis longtemps mais là, c'est encore la même chose, ça se répète. »

Des travaux ont bien été entrepris pour élargir les canalisations, mais ils ont pris du retard, rappelle Serikpa Zokou Andre, président du syndicat des propriétaires et co-propriétaires. « Chaque fois que les cieux s'assombrissent, les populations de la zone sont en éveil. Certains cadres grimpent même sur les toits pour ne pas être surpris par les eaux fluviales. Ils préfèrent être mouillés plutôt que d'être emportés par les eaux vers la lagune. Cette rue a connu des lenteurs dans l'exécution des travaux, et nous ne savons pas pourqoi ! »

Le gouvernement a mis en place plusieurs numéro d’urgence. La pluie devrait continuer à tomber toute cette semaine, l’agence météorologique Sodexam prévient :  « les risques d’inondations restent élevés ».

 
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