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Sénégal: trois personnes condamnées à la perpétuité pour la tuerie de Boffa Bayotte

 

Au Sénégal, c’était un verdict très attendu dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, qui avait choqué tout le pays à l’époque. Le 6 janvier 2018, 14 coupeurs de bois avaient été tués dans cette forêt classée de Casamance, au sud du pays. Le tribunal de grande instance de Ziguinchor a condamné ce lundi 13 juin trois personnes à la réclusion criminelle à perpétuité. 

Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac

L'affaire du massacre des coupeurs de bois dans la forêt de Boffa Bayotte refait surface. Ce lundi, le chef rebelle César Atoute Badiate, le journaliste René Bassène, et Oumar Ampoï Bodian, présenté comme un membre du mouvement indépendantiste MFDC, ont été condamnés à la prison à perpétuité par la justice sénégalaise. Sauf M. Badiata, qui était jugé par contumace et reste sous le coup d’un mandat d’arrêt, les autres condamnés restent donc en détention.

Les trois hommes étaient poursuivis pour 14 chefs d’inculpation dont association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité d’assassinat. Deux autres accusés dans ce dossier écopent d’une peine de six mois de prison avec sursis pour détention d’armes sans autorisation. Les dix autres ont été acquittés.

Durant le procès, le procureur avait requis la perpétuité pour onze des prévenus. Pour justifier sa décision, le parquet a estimé que l’assassinat des coupeurs de bois à Boffa Bayotte était un  acte planifié, mûri et réfléchi ». Maître Ciré Clédor Ly, l’un des avocats de la défense, a regretté une « erreur judiciaire ». Il a indiqué avoir fait appel. « C'est très surprenant. Les juges ont su écouter mais n'ont pas pu entendre. Ils ont condamné des personnes qui avaient des contacts au niveau du MFDC. Il est claire que la décision a une coloration politique », a-t-il déclaré. 

Le MFDC avait démenti toute responsabilité dans la tuerie. Il y a quelques jours, le gouvernement annonçait l’arrestation de « rebelles » de Casamance lors de la manifestation de l’opposition à Dakar mercredi dernier, sans plus de précision. Une accusation rejetée par Ousmane Sonko, le maire de Ziguinchor.

Mali: quelle est la nouvelle donne pour les négociations entre Bamako et la Cédéao?

 

L’annonce unilatérale par Bamako, lundi 6 juin 2022, de prolonger la transition pour une durée de deux ans, alors que les négociations avec l’organisation ouest-africaine sont toujours en cours, change la situation. La Cédéao a « regretté » cette décision tout en maintenant le dialogue. Les échanges s’éternisaient depuis l’instauration de sanctions économiques contre le Mali en janvier, mais de nombreux signaux semblaient montrer qu’un compromis était proche. Un peu plus de trois jours après la publication du décret présidentiel qui a surpris tout le monde, les langues des diplomates se délient.

Selon plusieurs sources ouest-africaines proches des négociations, le décret présidentiel malien complique clairement les choses. Prolonger la transition de deux années était bien une option pour le médiateur Goodluck Jonathan, mais une option seulement, avec des éléments restant à négocier. L’annonce de Bamako l’a donc surpris autant que tous les chefs d’État de la Cédéao. « Cela conforte les lignes dures, estime une source, le sommet du 3 juillet s’annonce tendu. »

Une « erreur » due à l’ « impatience »

Un diplomate de haut rang dénonce « un décret unilatéral et malheureux », une « erreur » mise sur le compte de l’« impatience » certes « compréhensible » de Bamako, mais qui pourrait pousser certains chefs d’État à poser de nouvelles exigences, voire à refuser « par principe » la durée retenue par Bamako, qui place la Cédéao devant le fait accompli. 

Une forme de concession

Certains notent cependant, comme le soulignent d’ailleurs les partisans de la junte, que les 24 mois supplémentaires commençant fin mars, et non à la date de l’annonce ni à la fin avril comme l’avait précédemment annoncé le Premier ministre Choguel Maïga. Il n’en reste déjà plus que 22. Le décret malien serait donc une forme de concession de Bamako, un gage de bonne volonté.

Pour espérer obtenir la levée ou l’allègement des sanctions de la Cédéao, les autorités maliennes peuvent encore présenter un chronogramme précis et crédible pour l’organisation des futures élections.

Quitter la Cédéao ?

Autre piste : procéder à un remaniement gouvernemental, l’occasion d’une ouverture politique et d’un changement de Premier ministre. La tête de Choguel Maïga étant réclamée de plus en plus fort, par de plus en plus de voix, dans et hors du Mali. Notons que cela fait des mois que les rumeurs sur son éviction circulent, et que le chef du gouvernement est toujours bel et bien en poste.

Dernier argument de taille, cette fois en forme de menace : toujours de source diplomatique, le Mali n’exclurait pas, en cas de nouvel échec, de claquer la porte de la Cédéao. Une option économiquement et politiquement risquée. Mais les autorités maliennes de transition ont déjà montré qu’elles n’étaient pas du genre à reculer devant l’obstacle.

Le médiateur mandaté par la Cédéao, Goodluck Jonathan, est attendu à Bamako. Aucune date n’a encore été fixée pour sa prochaine visite.

 

Législatives au Sénégal : désavouée par le Conseil constitutionnel, l’opposition vise toujours la victoire

Après avoir vu sa liste invalidée, la coalition menée par Ousmane Sonko organisait ce 8 juin un grand rassemblement à Dakar. Pour critiquer la décision des sages et mobiliser ses partisans contre Macky Sall.

Par  - à Dakar
Mis à jour le 9 juin 2022 à 10:13
 

 

Un portrait de l’opposant et maire de Ziguinchor Ousmane Sonko lors du rassemblement de l’opposition place de l’Obélisque à Dakar, le 8 juin 2022. © SEYLLOU/AFP

 

Touchés mais pas coulés. Qu’ils appartiennent à Yewwi Askan Wi, la coalition menée par Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Barthélémy Dias, ou à Wallu Sénégal, celle d’Abdoulaye Wade, leaders et militants de l’opposition étaient tous réunis ce mercredi 8 juin sur la place de l’Obélisque de Dakar. Avec un mot d’ordre : rappeler qu’ils allaient tout de même participer, « par force », aux élections législatives et qu’ils ne comptaient pas laisser Macky Sall l’emporter le 31 juillet.

Les responsables politiques se sont succédés au micro pendant plus de deux heures, lors d’un rassemblement autorisé in extremis par le préfet de Dakar et auquel ont assisté plusieurs milliers de personnes. Tous ont exhorté leurs partisans à soutenir leur alliance dans les urnes pour imposer une cohabitation au chef de l’État. Et ce malgré le couperet tombé le 3 juin dernier.

 

Plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés le 8 juin sur la place de l’Obélisque pour critiquer l’invalidation de la liste d’opposition © Marième Soumaré

 

Plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés le 8 juin sur la place de l’Obélisque pour critiquer l’invalidation de la liste d’opposition © Marième Soumaré

Liste hors-jeu

Ce jour-là, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours déposé par l’opposition, dont la liste nationale avait été retoquée par le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome. Plus d’issue possible donc pour les adversaires de la majorité, dont l’ensemble des candidats titulaires sont empêchés de concourir, à commencer par Ousmane Sonko : le député devra quoiqu’il arrive rendre son fauteuil de parlementaire à l’issue du scrutin législatif.

Casquette vissée sur la tête, tee-shirt aux couleurs de sa coalition, le président du Pastef s’est adressé en dernier à une foule chauffée à blanc. En dépit de l’invalidation de sa candidature, l’opposant a voulu se montrer combattif : « L’enjeu, c’est le contrôle de l’Assemblée nationale, a-t-il lancé. Si nous gagnons ce combat, nous pourrons former un gouvernement à nous, et commencer à réformer le pays avant même 2024. »

QUOIQU’IL ARRIVE, OUSMANE SONKO DEVRA RENDRE SON FAUTEUIL DE PARLEMENTAIRE À L’ISSUE DU SCRUTIN LÉGISLATIF

Le maire de Ziguinchor a demandé à ses partisans une « mobilisation permanente » pour contrer Macky Sall, l’objectif étant, à terme, de le vaincre lors de la présidentielle de 2024. Soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat, le chef de l’État a été la cible d’attaques récurrentes, mais le ministère de l’Intérieur et les sages du Conseil Constitutionnel en ont aussi pris pour leur grade. Tout comme Idrissa Seck, qui a rallié la majorité en novembre 2020, qualifié ce mercredi de « zombie politique », ou le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, accusé de « sucer les richesses du Sénégal ».

Parmi les griefs des manifestants et des leaders politiques réunis place de l’Obélisque, la cherté de la vie, le chômage et le manque de perspectives, tout autant que les atteintes aux libertés politiques. Pour les membres de l’opposition, pas de doute possible : l’invalidation de la liste nationale découle de la volonté de Macky Sall de mettre ses ennemis hors d’état de nuire. « On l’a vu faire avec Karim Wade, avec Khalifa Sall. On l’a vu essayer de le faire avec Ousmane Sonko en mars 2021 », a poursuivi l’intéressé, en référence à l’affaire, toujours en cours devant la justice, dans laquelle une femme l’accuse de l’avoir violée.

Rassemblement pacifique

« Nous sommes tous logés à la même enseigne », déclarait pourtant dans la matinée le porte-parole de la coalition présidentielle, Pape Mahawa Diouf, dont la liste nationale – de suppléants –  a également été invalidée. « Quand le Conseil constitutionnel leur a permis de modifier leur liste à Dakar car elle ne respectait pas la parité, ils ont applaudi des deux mains ! Et à présent que les sages statuent en leur défaveur, leur discours change ! C’est inacceptable et irrespectueux de s’attaquer à une telle institution quand ça les arrange », ajoutait-il.

Ousmane Sonko avait menacé de mobiliser « 200 000 personnes » pour aller déloger Macky Sall de son palais, mais le rassemblement du 8 juin s’est globalement déroulé dans le calme. Une équipe de journalistes de la chaîne TFM a été bousculée par les manifestants – la télévision appartient au groupe GFM de Youssou Ndour, un proche du président. « Ne vous trompez pas de combat, a déclaré Déthié Fall, le mandataire de YAW, depuis son estrade sous les huées de la foule qu’il avait du mal à faire taire. Notre combat est contre Macky Sall. »

Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam et Alassane Ouattara, le rapprochement continue

Après avoir reçu le feu vert du chef de l’État, le banquier franco-ivoirien s’est rendu à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris afin de lancer les procédures pour l’obtention de son passeport. Explications.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 7 juin 2022 à 18:17

 

Tidjane Thiam, le 2 décembre 2021 dans les studios de RFI. © François Grivelet pour JA

 

Depuis qu’Alassane Ouattara (ADO) et Tidjane Thiam se sont rencontrés, à Bruxelles, en février dernier, en marge du sommet Union africaine-Union européenne, leurs relations se réchauffent. Selon nos informations, à la fin du mois de mai, le président ivoirien et son épouse, Dominique Ouattara, ont reçu à déjeuner, dans leur résidence de Mougins (sud de la France) l’ex-directeur général du Crédit Suisse et sa compagne. Des sujets d’actualité ainsi que des sujets d’ordre plus personnel ont été abordés.

La date du retour fixée

C’est en effet au cours de ce repas, lors d’un aparté avec le président, que le banquier a sollicité un passeport ivoirien. ADO a accepté sa demande et lui a promis de donner des instructions en ce sens à Maurice Bandaman, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, afin de faciliter les démarches. Car, toujours selon nos sources, Tidjane Thiam a prévu d’aller à Abidjan à la fin de juin. Il devrait y être reçu par le chef de l’État.

À la suite du déjeuner de Mougins, le banquier s’est donc rendu, le 7 juin, à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Paris, où il a été reçu par Maurice Bandaman.

Si ses rapports avec le président semblent au beau fixe, rien n’augure que Tidjane Thiam se verra proposer une place de choix au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, le parti au pouvoir) : Alassane Ouattara ne lui a fait aucune promesse en ce sens.

En 2020, dans la foulée de la présidentielle, Thiam avait déjà envisagé de rentrer en Côte d’Ivoire. Ses proches avaient spécialement aménagé une villa pour lui dans le quartier huppé de Beverly Hills, à Cocody, où résident entre autres le Premier ministre, Patrick Achi, et le vice-président, Tiémoko Meyliet Koné. Des violences ayant émaillé le scrutin, le banquier avait préféré temporiser.

Si ses relations avec Henri Konan Bédié, le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) sont à nouveau tendues, elles se sont en revanche améliorées avec l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo. Après le coup d’État militaire de décembre 1999 contre le président Bédié – dont il était ministre du Plan et du Développement –, Thiam avait quitté le pays, au début des années 2000, pour mener une carrière à l’étranger. Il n’y est plus revenu depuis, et ce, malgré le décès de son frère, Daouda, en octobre 2018, et celui de sa sœur, N’Deye, en mai 2019.

Côte d’Ivoire : les dessous de la renationalisation de Petroci

Si les gisements pétroliers identifiés en Côte d’Ivoire promettent de nouvelles ressources pour l’État, l’heure est encore aux négociations avec les nombreux partenaires impliqués. Dans ce contexte, la transformation de Petroci en entreprise publique à 100 % est supposée faciliter les choses.

Par  - à Abidjan
Mis à jour le 6 juin 2022 à 11:12
 

 

Plateforme de production gazière et pétrolière Foxtrot, au large d’Abidjan. © Nabil Zorcot

La Société nationale des opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) entre dans une nouvelle ère. Initialement société à participation financière publique, Petroci est devenue une entreprise publique à 100 %. Un changement intervenu dans un contexte où la société commençait à multiplier les partenariats et censé lui donner les outils nécessaires à son développement. Cette modification de statut permet désormais de protéger la compagnie contre d’éventuelles procédures judiciaires ou arbitrales abusives. Cela empêchera des saisies d’actifs lorsque l’entreprise perdra une action en justice, conformément au traité uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada), qui régit le climat des affaires dans les pays francophones africains.

Le changement de statut de Petroci était demandé par la direction du groupe, incarnée par son directeur général, Vamissa Bamba, et doit lui donner les coudées franches dans les négociations avec les groupes pétroliers. En particulier avec le groupe italien ENI, l’un des partenaires les plus importants, avec qui les relations sont parfois difficiles. En septembre 2021, c’est le pétrolier italien qui découvrait à Baleine l’un des plus gros gisements pétrolier et gazier du pays. Les premières estimations évoquaient une réserve de 2 milliards de barils de pétrole brut et de 2,4 milliards de pieds cubes de gaz naturel. Pas de quoi faire de la Côte d’Ivoire un géant pétrolier, mais largement suffisant pour approvisionner les centrales électriques du pays en gaz naturel.

Premiers barils dès le premier semestre de 2023

Dans le cadre de son joint-venture avec ENI, Petroci possédait 10 % sur le permis CI-101, sur le site duquel la découverte a été faite. Quelques mois après la mise au jour du site, le 29 décembre 2021, une fois le décret d’autorisation d’exploitation exclusif du gisement signé par le président Alassane Ouattara, Vamissa Bamba écrivait à Sergio Laura, le directeur général de la filiale locale d’ENI, pour négocier une augmentation des parts de l’entreprise publique dans le bloc. Petroci souhaitait porter ses parts à 17 %. Une opération inédite : habituellement, Petroci n’a droit qu’à 15 % sur chaque bloc dont il n’est pas l’opérateur? « C’est une clause prévue par le contrat de partage de production », confie une source au quartier général d’ENI à Milan. Désormais, ENI possède donc 83 % des parts du CI-101, et Petroci a porté ses parts à 17 %.

Le plan de développement du gisement prévoit pour cette année le forage de trois puits, ce qui constitue la première phase. Les premiers barils devraient sortir au premier semestre de 2023 avec une production de 12 000 barils/jour de pétrole brut et de 17,5 millions de pieds cubes/jour de gaz naturel associé. La deuxième phase de développement concernera une soixantaine de puits pour un investissement d’environ 11 milliards de dollars et un débit projeté entre 75 000 et 100 000 barils/jour de pétrole brut et à 140 millions de pieds cubes/jour de gaz naturel. Le gisement est censé tourner à plein régime à partir de 2026, générant des ressources qui alimenteront directement les caisses de l’État.

Cette découverte majeure impacte la nouvelle stratégie globale de Petroci qui, depuis quelques années, avait décidé de se recentrer sur son cœur d’activité : l’exploration et la production. Une décision faisant suite à des tentatives plus anciennes de diversification dans l’amont et l’aval de la filière. Petroci avait scellé un partenariat avec le nigérian MRS pour créer une entreprise commune, Corlay, qui avait repris le réseau de distribution de l’américain Chevron. Cette expérience a tourné court, minée par des divergences entre les partenaires.

Multiplication des partenariats

Dans sa nouvelle stratégie, Petroci multiplie les alliances. L’entreprise a noué un partenariat avec le nigérian Sahara Energy pour créer la société Sapet. Ce joint-venture, détenu à 65 % par Sahara et à 35 % par Petroci, développera et exploitera une sphère de stockage de gaz de pétrole liquéfié d’une capacité annuelle de 12 000 tonnes pour un investissement de 36,6 millions d’euros. L’entreprise a cédé depuis 2018 son réseau de distribution au trader Trafigura à travers la création d’une entreprise commune, Puma Energy Côte d’Ivoire (PECI), dont Petroci détient 20 %. Un an plus tard, la situation financière s’est dégradée, avec des fonds propres négatifs liés aux difficultés commerciales du réseau de distribution des stations-service. L’appel d’offres concernant la cession de son activité gaz est en cours.

Ce recentrage sur son cœur de métier est un virage important pour la compagnie publique. Mais la nouvelle direction envisage de se renforcer dans l’aval, et Petroci prévoit de s’y déployer, avec notamment la construction d’un nouveau quai d’appontement dans le port d’Abidjan pour lequel le financement doit toutefois encore être trouvé. Si l’entreprise a une santé financière relativement saine, avec un chiffre d’affaires de 268,9 milliards de F CFA (409 millions d’euros environ) pour un résultat net de 9,5 milliards de F CFA, les comptes ne sont pas assez solides. Un litige sur le bloc 50, au sultanat d’Oman, lui a ainsi fait perdre 11,9 milliards de F CFA.

Un autre partenariat avec le pétrolier Vitol, portant sur l’exploration du bloc offshore 508, lui a aussi coûté environ 11,4 milliards de F CFA. Ce bloc a finalement été restitué à l’État ivoirien, mais l’ensemble des pertes dans l’exploration était estimé à plus de 50 milliards de F CFA à la fin de 2020. « Nous sommes conscients de cette dépréciation. Nous nous attellerons à consolider les comptes. Nous sommes sur plusieurs blocs pétroliers », confie une source à la direction de Petroci.