Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Les persécutions antichrétiennes en Afrique,
un sujet sensible (The Conversation)

L’Afrique suscite bien des fantasmes lorsqu’on parle de ses tensions interreligieuses, qu’il s’agisse d’évoquer la « multiplication » des persécutions antichrétiennes ou la « prolifération » des menaces djihadistes au Sahel. Un récent article du Monde, daté du 16 janvier, en témoigne à sa manière.

Marc-Antoine Pérouse de Montclos, Institut de recherche pour le développement (IRD)

À l’en croire, 97 % des chrétiens tués en 2018 l’auraient été sur le continent africain. L’article a visiblement tant frappé les lecteurs qu’il a été le quatrième plus partagé de la journée sur le site Internet du journal. Cependant, ses conclusions qui se fondent sur un index mondial [voir: Index mondial de la persécution des chrétiens 2019, ndlr] de persécution des chrétiens dont la réalisation n’est pas scientifique et dont les résultats posent de nombreuses questions méthodologiques sur la façon d’estimer l’ampleur des tensions interreligieuses en Afrique sont contestables.

Un index qui pose problème

Publié par Open Doors, une ONG protestante, ledit index n’en est pas à une contradiction près. Ainsi, le Nigeria y apparaît comme le pays où l’on tuerait le plus grand nombre de chrétiens. En revanche, il ne figure pas dans le classement des sept pays « capitaux » où, selon Open Doors, on persécuterait le plus les chrétiens, à savoir, par ordre décroissant d’importance : la Corée du Nord, l’Afghanistan, la Somalie, la Libye, le Pakistan, le Soudan et l’Érythrée. Doit-on en déduire qu’il existerait des formes de persécution encore plus terribles que la mise à mort ? Ou bien qu’il vaudrait mieux être tué au Nigeria qu’interdit de messe en Corée du Nord ?

Derrière la précision des chiffres, la démonstration manque également d’exactitude. D’après Open Doors, 4 305 chrétiens auraient été tués dans le monde pour des raisons liées à leur croyance en 2018. Mais est-ce que « 97 % » d’entre eux l’ont vraiment été en Afrique ? Ou bien, pour reprendre d’autres chiffres cités de façon contradictoire par l’article du Monde, « près de neuf dixièmes », c’est-à-dire moins de 90 % ? On ne le sait guère. De fait, les calculs d’Open Doors laissent la « porte ouverte » à de nombreuses interprétations et révèlent bien des incohérences.

Concernant l’Afrique, en particulier, l’ONG classe le Nigeria, pays le plus peuplé du continent, en tête de liste des pays les plus touchés par des violences contre des chrétiens, avec 3 731 morts recensés en 2018, contre 146 en Centrafrique, 50 en Somalie, 43 au Congo, 42 au Mozambique, 31 en Éthiopie et 30 au Soudan du Sud.

Pour autant, il n’est pas évident que tous ces gens aient été tués pour des raisons liées à leur confession. En 2017, déjà, des discussions entamées avec les rédacteurs des rapports d’Open Doors avaient révélé toutes les limites de leurs interprétations des statistiques tirées d’une base de données, NigeriaWatch, qui comptabilise les morts de la violence grâce à la vigilance quotidienne de chercheurs de l’université d’Ibadan).

Une méthodologie qui pose question

La méthodologie employée par l’ONG à propos du Nigeria s’est avérée pour le moins surprenante. Dans le nord à dominante musulmane du pays, Open Doors a en l’occurrence appliqué un taux uniforme de 30 % de chrétiens, proportion qui mériterait d’être étudiée de plus près puisqu’il n’existe plus de données publiques et officielles sur les allégeances confessionnelles de la population depuis le recensement de 1953, le dernier opéré par le colonisateur britannique.

En extrapolant, l’ONG protestante a alors estimé que 30 % des personnes tuées dans les douze États du nord de la Fédération nigériane étaient chrétiennes. Mieux encore, elle a considéré qu’une bonne partie de ces victimes étaient mortes en raison de leur croyance, alors même qu’elles avaient tout aussi bien pu succomber à des attaques liées à la criminalité de droit commun : à cause de leur portefeuille, donc, et non de leur croix.

Soyons clairs. L’Amérique latine, qui est majoritairement chrétienne, connaît des records mondiaux de taux d’homicides. On y tue ainsi beaucoup de chrétiens, mais pas pour des raisons liées à leur croyance. Le titre de l’article du Monde est d’ailleurs trompeur : ce ne sont pas 97 % des chrétiens tués en 2018 qui l’ont été sur le continent africain, mais 97 % de ceux qui auraient été tués en raison de leur croyance.

Le Nigéria au-delà des clichés

Indéniablement, il existe des discriminations et des persécutions antichrétiennes dans le nord du Nigeria. À l’occasion, il arrive aussi que des chrétiens soient tués en raison de leur confession, notamment lors d’attaques menées contre des églises par la secte djihadiste Boko Haram, par des gangs de criminels ou, très rarement, par des églises rivales. Mais il importe de ne pas exagérer l’ampleur de ces violences.

Avec bientôt 200 millions d’habitants, le Nigeria échappe en grande partie aux représentations stéréotypées du choc des civilisations. Dans l’immense majorité des cas, chrétiens et musulmans y coexistent pacifiquement – ce qui n’empêche nullement des tensions économiques dues, entre autres, aux différentiels de développement entre le nord et le sud du pays.


L’auteur vient de publier « Déconstruire la guerre », éditions de la Maison des Sciences de l’Homme.

Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherches, Institut de recherche pour le développement (IRD)

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

JMJ Panama 2019 : Première Rencontre mondiale des jeunes
des peuples indigènes (ZENIT – Français)

Message du pape François pour la pré-JMJ

« Jeunes gens et jeunes filles, prenez en charge vos cultures! Prenez en charge vos racines! Mais n’en restez pas là. A partir de ces racines croissez, fleurissez, portez du fruit. Un poète disait que « tout ce que l’arbre a de fleurs vient de ce qui est sous terre ». Les racines. Mais les racines portées vers l’avenir. Projetées vers l’avenir. C’est votre défi aujourd’hui » : c’est le cœur du message du pape François aux jeunes des peuples autochtones rassemblés – c’est une première mondiale – au Panama, en prélude à la JMJ2019

Lire la suite: JMJ Panama 2019 : Première Rencontre mondiale des jeunes des peuples indigènes (traduction complète) – ZENIT – Francais, Anita Bourdin, 18.01.19

Les évêques de la coordination Terre Sainte
aux côtés des chrétiens d’Israël (Vatican News)

logoa Vatican News
Comme chaque année, les évêques de la coordination Terre Sainte se rendent en pèlerinage sur la terre de Jésus. Cette édition 2019 sera consacrée aux chrétiens d’Israël, à leurs défis et opportunités.

C’est un rendez-vous promu par le Saint-Siège qui revient chaque année depuis 1998. Des évêques d’Europe, d’Amérique du nord et d’Afrique du Sud effectuent un pèlerinage de solidarité en Terre Sainte à la rencontre des communautés chrétiennes locales, à l’écoute de leurs besoins, aspirations et difficultés. Leur action se fonde sur les «3 P»: prière, pèlerinage et présence.

Cette édition 2019 sera consacrée aux chrétiens d’Israël; selon les dernières estimations officielles, ils représentent environ 175 000 personnes, soit 2% de la population, et se concentrent essentiellement dans le nord du pays.[…]

Lire la suite : Les évêques de la coordination Terre Sainte aux côtés des chrétiens d’Israël – Vatican News, 11.01.19

Dialogue interreligieux : rencontre annuelle avec le
Conseil œcuménique des Églises (ZENIT – Français)

Le désir de poursuivre un « engagement commun »

Les membres du personnel du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (CPDI) et le Bureau pour le Dialogue et la Coopération interreligieux (BDCI) du Conseil œcuménique des Églises (COE) « ont redit leur désir de poursuivre leur engagement commun, dans un esprit œcuménique, au service du dialogue interreligieux ».

logo Zenit

Ils se sont rencontrés au cours de la réunion annuelle qui s’est tenue dans les locaux du CPDI les 10 et 11 janvier 2019, indique un communiqué du dicastère ce vendredi 11 janvier.

Un aspect important de la réunion a été la mise à jour du document intitulé Éducation pour la paix dans un monde multireligieux, le dernier projet conjoint entre les deux bureaux, ainsi que l’élaboration d’un plan pour un futur projet commun.

Les deux bureaux, qui collaborent depuis 1977, ont réalisé plusieurs projets communs, comme Prière interreligieuse (1994), Réflexion sur le Mariage interreligieux (1997) et Témoin chrétien dans un monde multireligieux : Recommandations de conduite (2011).

Au cours de la rencontre, les bureaux « ont échangé des nouvelles et des points de vue sur diverses activités entreprises par leurs bureaux respectifs au cours de l’année passée et ont partagé leurs programmes prévus pour l’année en cours ».

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

Source : Dialogue interreligieux : rencontre annuelle avec le Conseil œcuménique des Églises – ZENIT – Francais, Marina Droujinina, 11.01.19.

“Journal de l’Éthique Islamique” du CILE:
le Volume 2 est disponible

Le Centre de Recherche sur la Législation Islamique et l’Éthique (CILE) annonce la parution du Volume 2 de son « Journal de l’Éthique Islamique » en collaboration avec la maison d’édition Brill.

Au cours de la dernière décennie, les études islamiques ont connu un «tournant éthique». Ce qui devrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’éthique dans l’étude de l’Islam, à la fois en tant que tradition fondée sur les «Textes» appréhendant les réalités contemporaines («Contexte»).

Dans ce contexte, il est urgent de reconsidérer la tradition islamique dans son intégralité et de manière proactive. Et non plus en réaction d’un monde qui nous dépasse tentant d’en extraire ce qui est permis (halal) et ce qui est interdit (haram).

Le “Journal de l’Éthique Islamique” du CILE gratuit et en accès libre.

Lire la suite de la présentation: “Journal de l’Éthique Islamique” du CILE: Volume 2 publié par Brill disponible gratuitement en accès libre !, 26.12.18
Journal éthique islamique

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Ainsi que le Volume 1 précédemment publié:

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Concernant le CILE

Le Centre de Recherche sur la Législation Islamique et l’Éthique (CILE) se donne pour ambition de contribuer à la réforme et au renouveau de la pensée islamique en développant une vision contemporaine guidée par les principes fondamentaux que sont le Noble Coran, la Sunna et les objectifs fondamentaux de la sharîa (maqâsid ash-sharîa). 

VOIR AUSSI: Tariq Ramadan : « La réforme radicale » passera par le Centre de recherche pour l’éthique au Qatar