Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Calendrier interreligieux: juillet 2020

 

Mer. 1 

Fête nationale canadienne (CA) Cette fête – appelée auparavant jour de la Confédération ou jour du Dominion – commémore le rassemblement en 1867 des quatre provinces initiales du Canada (le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et le Québec).

Sam. 4 

Fête nationale étasunienne (USA) «Jour de l’Indépendance» en souvenir de la Déclaration d’indépendance de 1776.

Dim. 5 

Asalha Puja * Fête theravada du 1er enseignement du Bouddha dans un parc près de Bénarès. Ce jour marque le début de trois mois de retraite monacale durant la saison des pluies (mousson). * Sous réserve de confirmation officielle.

Dim. 5 

Guru Purnima Fête en l’honneur des enseignants et des maîtres spirituels, célébrée lors de la pleine lune du mois d’Asadha.

Jeu. 9 

Martyre du Bab (célébré, selon l’année, le 9 ou le 10 juillet) Commémoration par des lectures et des prières de l’exécution du Bab à Tabriz en Iran le 9 juillet 1850.

Lun. 13 

O-bon (du 13 au 15 juillet) Au Japon (courant mahayana), fête en l’honneur des esprits des ancêtres, accueillis avec des danses durant trois jours dans les maisons et les villages. Ce rite a été importé de Chine il y a plus de 500 ans.

Mar. 14 

Fête nationale française (FR) Commémoration de la prise de la Bastille en 1789; jour qui marque symboliquement la fin de la monarchie absolue.

Ven. 17 

Gion Matsuri (du 17 au 24 juillet) Fête qui consiste en un rite d’exorcisme et d’apaisement des âmes courroucées. Les kamis sont déplacés lors de grandes processions de chars richement décorés (sanctuaire Yasaka, Kyoto).

Mar. 21 

Fête nationale belge (BE) Commémoration de l’indépendance avec la prestation du serment constitutionnel du roi Léopold 1er en 1831.

Ven. 24 

Tenjin Matsuri (24 et 25 juillet) Fête en l’honneur du savant et poète Sugawara no Michizane, vénéré par les Japonais en tant que kami des Lettres et de la culture (Tenjin) (sanctuaire Tenmangu, Osaka).

Ven. 24 

Chökhor Düchen * Jour de la roue de l’enseignement. On célèbre le premier enseignement délivré par le Bouddha. Troisième «grand moment» du calendrier vajrayana. * Sous réserve de confirmation officielle.

Jeu. 30 

Jeûne du 9 Av * Jour de jeûne au terme de trois semaines d’évocation des catastrophes de l’histoire juive. * Les fêtes juives débutent toujours la veille à la tombée de la nuit.

Ven. 31 

Aïd al-Adha / Aïd al-Kebir * Fête du Sacrifice qui constitue le point d’orgue du grand pèlerinage rituel à La Mecque. En Afrique de l’Ouest, elle est communément appelée Tabaski et en Turquie, Kurban Bayrami. * Date variable (1 à 2 jours) en fonction de l’observation de la lune.

La fête (aïd) du sacrifice (adha) est appelée aussi Aïd al-Kebir (la grande fête). C’est la principale fête de l’islam qui commémore l’alliance d’Abraham avec Dieu. Selon la tradition musulmane, Dieu a demandé à Abraham de lui sacrifier son fils Ismaël (Isaac dans la Bible) avant de lui envoyer l’ange Gabriel, qui substituera un mouton (ou un bélier) à ce fils. En souvenir du sacrifice d’Abraham, les pèlerins, comme tous les musulmans de par le monde, immolent un mouton ou, si les conditions ne permettent pas l’accomplissement du sacrifice, font un don financier équivalent. La fête dure trois jours (chômés dans les pays musulmans).


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Quand la propagande djihadiste s’empare de la crise sanitaire|The Conversation

Il n’aura pas fallu beaucoup de temps aux mouvances djihadistes mondiales pour s’exprimer au sujet de la crise du Covid-19 et tenter d’en exploiter le déroulement et les effets sur le mode coutumier de la vengeance.

John Martin, La septième plaie d’Égypte, 1823. Pour les djihadistes, l’épidémie de Covid-19 relève d’un châtiment divin. Wikipedia

 

Myriam Benraad, Aix-Marseille Université (AMU)

Dans un éditorial en février dernier ouvrant sa principale publication arabophone « An-Naba’ », entièrement consacré à la pandémie, l’État islamique (EI) soutenait ainsi que Dieu prenait là une revanche impitoyable contre les « croisés » et les « adversaires de l’islam » – au premier rang desquels la Chine, l’Europe, les États-Unis et l’Iran chiite –, leur infligeant un supplice inouï, durable, et des souffrances décuplées répondant à celles subies par les musulmans sunnites partout sur la planète. Des groupes comme Al-Qaïda ou Boko Haram se sont également félicités de ce drame global.

Le désastre sanitaire survient dans un environnement stratégique où les mouvances djihadistes sont considérablement affaiblies en différents points du globe après une succession de défaites, mais demeurent très actives. Depuis l’élimination de leur « calife » autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi en octobre 2019, les combattants de l’EI sont tout entiers consacrés à venger sa mort et ont orchestré des dizaines d’attaques sanglantes sur tous leurs théâtres d’opérations.

Rétribution divine contre les « ennemis de l’islam »

Une telle exploitation vengeresse n’est pas surprenante pour quiconque étudie de longue date la narration militante des radicaux et ses ressorts. Celle-ci s’inscrit de manière cumulative au cœur du discours extrémiste porté par l’écrasante majorité des mouvements visés. Tha’r, qisas, intiqam : ces trois termes signifiant la vengeance dans le lexique arabe abondent dans tous les supports de propagande djihadiste et trouvent une actualité renouvelée dans le nouveau contexte géopolitique ouvert par la propagation à large échelle du virus.

L’EI qualifie le Covid-19 de « pire cauchemar » des « nations croisées », de « tourment douloureux » et de « rude châtiment » imposés à ses adversaires « rebelles » et « idolâtres ». À l’opposé des « mécréants », les « musulmans obéissants » à Dieu et qui « se tiennent à ses côtés » sont supposés accueillir cette « bénédiction » et seront sauvés, à commencer par les djihadistes eux-mêmes qui se posent à leur avant-garde.

Mais bien conscient, par-delà les mots, du danger qu’encourt objectivement sa base, l’EI a donné certaines consignes pour la préserver. Le groupe a proscrit à ses membres tout voyage vers l’Europe, actuellement épicentre de la maladie. Dans le même temps, le vieux continent appartient toujours au « domaine de la guerre » (dar al-harb) aux yeux des militants. Quoique non formellement revendiquée par l’EI, l’attaque à l’arme blanche perpétrée le 5 avril par le Soudanais Abdallah Ahmed Osman à Romans-sur-Isère pourrait bien s’être inspirée du mode opératoire préconisé par ce groupe. Dans l’absolu, la détermination meurtrière des djihadistes demeure intacte.

Replacé au sein du dispositif vindicatoire consubstantiel au djihadisme dans son ensemble, le coronavirus se voit donc interprété comme la dernière pierre apportée à l’édifice d’une punition céleste appuyant puissamment la cause djihadiste.

Des mises en garde initiales à l’injonction vengeresse

Au-delà de ce narratif vengeur usuel, de ce continuum de récits justiciers composant leur ligne politique directrice, qu’attendent les djihadistes en s’emparant de la crise ?

Beaucoup y voient en premier lieu un moyen symbolique de terroriser un adversaire vulnérable et, ainsi, d’affaiblir la lutte antiterroriste dans un moment de grande incertitude. L’EI considère que la peur, en définitive, a déjà fait plus de mal à ses ennemis déclarés que la pandémie elle-même. Le virus a obligé gouvernements, polices et armées à se centrer entièrement sur la gestion de la catastrophe en cours en se détournant partiellement d’autres problématiques sécuritaires clés. En créant une pression inédite, il a indirectement pavé la voie à une reprise des attentats. Conformément à sa « feuille de route » qui vise à semer la guerre civile partout où il opère, l’EI enjoint à ses partisans de tirer bénéfice de l’« agitation » là où ils le peuvent.

Les djihadistes tablent ensuite sur une érosion des capacités militaires de l’Occident et sur de nouvelles opportunités de revigorer leur action et leur recrutement alors qu’ils sont revenus, depuis de longs mois, à la clandestinité après une domination de courte durée au Moyen-Orient. Les injonctions à la lutte se suivent et se ressemblent, certes, mais l’épidémie, lue comme une vengeance divine supérieure, est susceptible de renforcer chez de nombreux sympathisants la croyance que tous les signes d’une victoire finale et inéluctable du djihad sont à présent réunis et qu’il faut donc redoubler de violence.

Aussi le Covid-19 est-il intégré à la conviction des combattants d’être le bras d’une vindicte absolue, les « serviteurs » d’une justice sauvage mais suprême dans ses fondements, qui s’abat avec brutalité sur la Terre à l’instar d’autres cataclysmes récents dont les djihadistes s’étaient également réjouis. Dans cet ordre d’idées, le virus est dépeint comme la conséquence cruelle des épreuves infligées à l’oumma (la communauté des croyants), un retour de bâton naturel et nécessaire.

L’EI se délecte de la suspension des activités dans toutes les sociétés occidentales, de la récession économique et financière qui guette, et d’un confinement des populations qui relève d’après lui d’un principe de réciprocité : le mouvement rappelle ainsi le sort des populations de Baghouz il y a un an en Syrie, celui des civils de Mossoul en Irak ou de Syrte en Libye, frappés par la misère et la faim, bombardés sans relâche, et les conditions de vie de « milliers de musulmans » emprisonnés ou maintenus contre leur volonté dans des « camps de l’humiliation » au Levant.

Un désastre sanitaire mué en présage apocalyptique

Dans les faits, les contaminations progressent aux quatre coins du monde. Le repli temporaire des troupes de la coalition dans plusieurs zones, sous la contrainte générée par la crise, contribue à renforcer cette idéologie de la rétribution. Les expressions de soutien sur les plates-formes virtuelles prisées par les radicaux en témoignent : la notion de vengeance intégrale trouve un public réceptif, sinon déjà pleinement conquis. Certaines interventions militaires étrangères connaissant un temps d’arrêt, les djihadistes entendent bien en profiter.

Le confinement et le temps passé sur Internet par des individus déjà plus ou moins conditionnés par cette propagande ou qui la découvrent favorisent la radicalisation des esprits les plus faibles, qui pourront toujours prêter main-forte au djihad ultérieurement. Dans l’immédiat, s’il est impossible, sinon douteux, d’établir un lien systématique entre la pandémie et tous les actes vengeurs commis par l’EI (plusieurs attaques majeures depuis la fin 2019, de l’Irak à la Syrie, en passant par l’Afghanistan et l’Afrique), la crise accroît manifestement la résolution des terroristes et le « feu de la vengeance » qui « brûle » en eux.

En somme, le Covid-19 fait irruption sur la scène comme du pain bénit pour ces mouvements. Ce bouleversement conforte leur croyance, transmuée en appel à la résistance armée, d’une fin des temps prochaine, d’une implosion programmée et inévitable dont tous les indices seraient observables : après les guerres ayant ravagé le monde musulman, voici que les rues sont vidées de leurs habitants au cœur même de cet Occident honni par eux. Des images de terreur et de désolation émergent ici et là, les violences interpersonnelles paraissent se multiplier… Le spectre du chaos est proche. Prophétisée il y a quelques années par l’EI à Dabiq en Syrie, l’apocalypse n’avait pas eu lieu. Une déconvenue semble-t-il oubliée et qui ne retire rien à l’immense potentiel de persuasion et de mobilisation de l’organisation djihadiste.

Myriam Benraad, Chercheuse et professeure associée en science politique et relations internationales, IREMAM,, Aix-Marseille Université (AMU)

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

 
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Les religions face à la crise du Covid-19 : ce qu’en disent les représentants des cultes de France|SaphirNews

Rédigé par Hanan Ben Rhouma | Jeudi 25 Juin 2020 à 11:45

A l’initiative de l’Institut des hautes études du monde religieux (IHEMR), les représentants des cultes catholique, protestant, musulman, juif et bouddhiste de France se sont rassemblés, mardi 23 juin, au Collège des Bernardins, pour croiser leurs regards sur la crise du Covid-19 et offrir leurs réflexions sur l’avenir.

Lire: Les religions face à la crise du Covid-19 : ce qu’en disent les représentants des cultes de France, Hanan Ben Rhouma, SaphirNews, 25.06.20.

 
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Dialogue interreligieux : Maria Voce et l’imam Feisal Abdul Rauf dans “Coronaspection” |Zenit

Leaders chrétiens © Coronaspection

Leaders chrétiens © Coronaspection

Par Alon Goshen-Gottstein, spécialiste du dialogue interreligieux

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Après l’introduction de la série « Coronaspection », qui réunit 40 chefs religieux du monde entier pour réfléchir aux défis spirituels posés par le Covid-19, y compris « vu de Rome », avec le pape François et le rabbin Ricardo Di Segni, “Coronaspection” propose une autre contribution chrétienne significative, également italienne, et propose en contre-point une contribution musulmane.

Coronaspection est une série de 40 entretiens vidéo réalisés avec des chefs religieux de 15 pays et 7 religions sur les défis du Covid-19 par Alon Goshen-Gottstein, un spécialiste des études juives et un théoricien et activiste dans le domaine du dialogue interreligieux (cf. https://fr.zenit.org/articles/coronaspection-cest-le-moment-pour-les-chefs-religieux-de-faire-preuve-dunite/).

Il est fondateur et directeur de l’Elijah Interfaith Institute depuis 1997. Il s’est spécialisé dans le rapprochement de la dimension théologique et académique avec une variété d’initiatives pratiques, impliquant notamment les dirigeants religieux mondiaux.

Maria Voce est présidente du mouvement des Focolari (https://elijah-interfaith.org/addressing-the-world/coronaspection/voce): “Ce mouvement catholique est présent dans le monde entier et tire son inspiration initiale de la reconnaissance de l’amour de Dieu comme antidote à l’effritement de la vie civile en temps de guerre. Il est fondé sur une vision d’unité et de fraternité de l’humanité”, souligne « Coronaspection ».

« Coronaspection » met son message “en lien avec celui de l’Imam Feisal Abdul Rauf, un auteur et activiste soufi de renom qui, à sa manière, cherche également à réaliser une vision d’unité dans la société et entre les religions” (https://elijah-interfaith.org/addressing-the-world/coronaspection/abdul-rauf), estimant que dans les deux contributions, on peut “ reconnaître un principe fondamental commun à l’œuvre dans leurs vies spirituelles respectives – l’amour”.

Lire la traduction de la synthèse de l’intervention de Maria voce publiée par «Coronaspection“, Anita Bourdin, Zenit, 23.06.20

 
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L’Église catholique américaine organise une Semaine de la liberté religieuse |Vatican News

Cette semaine, du 22 au 29 juin, l’Église catholique américaine organise une Semaine pour la liberté religieuse, autour de huit intentions de prière (une par jour) élaborées par la conférence épiscopale.

La date du 22 juin, qui lance cette Semaine, correspond à la mémoire de deux saints qui furent des héros de la liberté religieuse, John Fisher et Thomas More, martyrisés pour avoir refusé de reconnaître Henri VIII comme chef suprême de l’Église d’Angleterre. Et la Semaine sera conclue le 29 juin, jour de la fête des saints patrons de Rome, saint Pierre et saint Paul.

Une intention de prière est prévue pour chaque jour. Le premier jour est dédié à la prière pour la liberté dans l’assistance de santé, un sujet particulièrement sensible aux États-Unis, où la tendance à la judiciarisation et la pression financière exercée sur les hôpitaux catholiques les mettent en difficulté s’ils refusent d’appliquer certains actes portant atteinte à la vie humaine, comme la stérilisation ou l’avortement. «Il est impensable que la mission de guérison de l’Eglise puisse être compromise en détruisant des vies innocentes et en portant préjudice aux personnes dont nous sommes appelés à prendre soin», martèlent les évêques.… Lire la suite: L’Église catholique américaine organise une Semaine de la liberté religieuse, Vatican News, 22.06.20

 
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