Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, la prière juive gagne du terrain

Analyse

Les juifs peuvent-ils prier sur l’esplanade des Mosquées ? Oui mais en « silence », vient d’estimer un tribunal israélien, remettant en cause des décennies de statu quo sur ce lieu emblématique de Jérusalem. L’Autorité palestinienne dénonce une « véritable déclaration de guerre ».

  • Nicolas Rouger, à Jérusalem, 
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Sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, la prière juive gagne du terrain
 
Durant le mois juif de « Tichri », qui s’est achevé mercredi 6 octobre, ils ont été plus de 6 000 fidèles à se recueillir près du lieu présumé du sacrifice évité d’Isaac.AHMAD GHARABLI/AFP

« On a pris le Mont du Temple. Maintenant il faut finir le boulot », dit Itay Elitzour en souriant. Cela fait vingt ans que ce quinquagénaire bedonnant au visage ouvert guide des groupes de juifs sur l’esplanade des mosquées, point chaud des tensions en Terre Sainte.

Depuis l’annexion de Jérusalem-Est en 1967, l’endroit est régi par un statu quo qui n’autorise que les musulmans à y prier. Mais, pour la première fois, un tribunal israélien a estimé, mercredi 6 octobre que la prière juive n’était pas un délit, à condition qu’elle soit silencieuse. Cette décision est « un appel à la guerre de religions à travers toute la région » a réagi le ministère des affaires étrangères palestinien dans un communiqué.

Le lendemain, dans le calme boisé de l’esplanade, le conflit semble pourtant bien loin. Il est à peine 7 heures du matin quand Itay guide son premier groupe, environ 40 personnes, autour du Dôme du Rocher. Ils s’arrêtent, se perdent en contemplation, en se balançant d’avant en arrière. Autour d’eux, cherchant l’ombre sous les oliviers, des policiers israéliens surarmés se perdent dans leurs smartphones. Certains fument et discutent, souvent en arabe.

Une prière tolérée depuis des années

Sur le terrain, cela fait maintenant plusieurs années que la police israélienne, garante de la sécurité sur l’esplanade, tolère la prière. Le nombre de juifs à faire « l’ascension » vers le Mont du Temple augmente de façon exponentielle. Durant le mois juif de Tichri, qui s’est achevé mercredi, ils ont été plus de 6 000 fidèles à se recueillir près du lieu présumé du sacrifice évité d’Isaac. Un record, équivalent au nombre total pour l’année 2010.

→ ENTRETIEN. Israël : un an après les accords d’Abraham, « la question palestinienne reste présente »

Pour Tomer Persico, chercheur à l’institut Shalom Hartman d’études du judaïsme, «le Mont du Temple est devenu un symbole autant nationaliste que religieux, un phénomène qu’on pourrait comparer au rôle d’Al-Aqsa dans l’imaginaire Palestinien ». Selon lui, cette dynamique découlerait directement du désengagement de Gaza en 2005. « Certaines énergies messianiques et nationalistes se sont détournées de l’entreprise coloniale pour se concentrer sur le Mont du Temple. Par la suite, elles ont réussi à colporter ce message auprès de la droite nationaliste laïque », explique-t-il.

« Ils veulent diviser le sanctuaire »

Le Waqf, le conseil de sages musulmans qui gère les affaires de l’esplanade, sous protection de la famille royale jordanienne, a accueilli la décision de justice avec circonspection : « Ils veulent diviser le sanctuaire, cela fait partie du plan qu’ils essaient de mettre en place depuis des années », a estimé Cheikh Ikrima Sabri, ancien Grand mufti de Jérusalem.

Chez les militants juifs, on ne s’en cache pas. « Les yeux du peuple juif sont portés sur le Mont du Temple depuis des milliers d’années », dit Yehudit Botzko du groupe Beyadenu (dans nos mains). « Le voir reconstruit, c’est le but finalMais dans la paix, ajoute-t-elle. Sans brusquer. Dieu a dit : “Ma maison sera un lieu de prière pour tous les peuples.” »

Malgré l’influence de plus en plus claire de la minorité religieuse nationaliste sur la politique israélienne, le gouvernement est loin d’envisager de changer le statu quo. Au contraire, il fait tout son possible pour ne pas froisser les autorités religieuses, juge Tomer Persico : « Il faudrait une révolution théocratique pour que cela change. » Itay Elitzour ne renonce pourtant pas : «Le peuple d’Israël se réveille peu à peu. »

 

Pour une approche laïque des faits religieux dans l’enseignement

France: Quand la campagne gouvernementale de promotion de la laïcité à l’école est détournée (images) |SaphirNews

Les affiches du ministère de l’Education nationale visant à promouvoir la laïcité à l’école sont diffusées tout au long du mois de septembre, non sans avoir été vertement critiquées lors du lancement de la campagne fin août.
La plateforme E-Laïcité, porté par l’entreprise sociale Convivencia Conseil, membre du mouvement Coexister, a décidé, au début de la rentrée, de détourner la campagne gouvernementale, en remplaçant le slogan « C’est ça la laïcité » par d’autres termes qui lui semble plus appropriés aux situations présentées dans les affiches.

Quand la campagne gouvernementale de promotion de la laïcité à l’école  est détournée. © E-Laïcité / Montage Saphirnews.com

© E-Laïcité / Montage Saphirnews.com

Article de https://www.saphirnews.com/Quand-la-campagne-gouvernementale-de-promotion-de-la-laicite-a-l-ecole-est-detournee-images_a28313.html">Lina Farelli, Saphir News, 10.09.21

Histoire et politique : gare aux liaisons dangereuses|The Conversation

Les personnalités politiques aiment les références historiques. Parfois pour agrémenter les discours d’un peu de culture ; souvent pour rechercher la caution de quelques héros de la nation, quelquefois pour flatter leur électorat quitte à réécrire l’histoire pour proposer un « roman national » où les objectifs politiciens l’emportent sur les faits historiques.

Mohand HamoumouGrenoble École de Management (GEM)

Le cas des harkis illustre l’utilisation de la déformation historique et de la repentance politique à des fins électoralistes, surtout à la veille d’élections.

Ainsi à six mois des présidentielles, Emmanuel Macron, actuel Président et probable futur candidat a “demandé pardon” aux Harkis. Son prédecesseur, François Hollande avait lui aussi, quelques mois avant l’éléction présidentielle, reconnu officiellement « la responsabilité des gouvernements français dans l’abandon des harkis » et dans ses conséquences dramatiques. Avant lui, Nicolas Sarkozy, huit jours avant les élections présidentielles de 2012, par une déclaration compatissante près du camp de Rivesaltes, s’est souvenu de la promesse du candidat en 2007, de reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon et les massacres des harkis.

Pourtant, la vérité était connue depuis longtemps. En 1991 déjà, Jean Lacouture écrivait dans Télérama :

« Cent mille personnes sont mortes par notre faute. Un massacre honteux pour la France comme pour l’Algérie. Le déshonneur est trop lourd à porter ».

Lucide, il ajoutait : « Ce tabou n’est pas prêt d’être levé. » En 1993, dans sa préface à mon ouvrage issu d’une thèse, Dominique Schnapper demandait que les autorités françaises reconnaissent rapidement la responsabilité de celles d’hier dans l’abandon des harkis comme cela fut fait pour la rafle du Vel d’Hiv. « Le temps presse, les survivants vieillissent et vont bientôt mourir », ajoutait-elle. En vain.

Aucune réparation en vue

Jacques Chirac en 2003 avait institué la Journée d’hommage national aux harkis (chaque 25 septembre) et reconnu publiquement aux Invalides que « La France n’a pas su sauver ses enfants ». La réalité est qu’elle ne l’a pas voulu. Le rapatriement des supplétifs et leurs familles n’a pas été préparé car il n’était pas souhaité.

François Hollande a eu le mérite de pointer solennellement et sans ambiguïté les responsables : les gouvernements français. Donc ceux de 1962-1964 pour non-assistance à personnes en danger, qui ont refusé de rapatrier des anciens soldats menacés et, pire, ont interdit à l’armée française, présente en Algérie, d’intervenir pour faire cesser exactions et massacres. Mais aussi les gouvernements suivants qui ont accepté que des familles vivent enfermées dans des camps jusqu’à leur révolte en 1975. Ou dans des cités ghetto et des hameaux forestiers isolés, handicapant ainsi lourdement la scolarisation des enfants et leur réussite.

Mais, si la faute et la responsabilité de l’État français sont reconnues officiellement, aucune réparation n’est envisagée. Or les gouvernements sont les représentants de l’État. Celui d’aujourd’hui, ou de demain, doit donc réparer au mieux les fautes de l’État d’hier. (Ce qui vaut aussi d’ailleurs pour les rapatriés de souche européenne dont beaucoup n’ont jamais été indemnisés décemment pour les biens perdus en Algérie.)

Un clientélisme éhonté

Sans une grande loi de réparation, cette reconnaissance de responsabilité apparaîtra toujours comme un geste électoraliste visant à capter le vote de cette communauté de destin. En 2017 déjà, la dénonciation de la colonisation par les candidats Emmanuel Macron et Benoît Hamon a pu ainsi, à tort ou à raison, apparaître comme une tentative de s’attirer les bonnes grâces des électeurs français d’origine algérienne.

Face à ce jeu de dupes, dont personne n’est dupe, il faut rappeler que ce clientélisme est peu efficace et nuisible aux valeurs de la République. Parce qu’il enferme des populations dans une histoire, de surcroît souvent déformée. Les anciens harkis (il n’en reste plus beaucoup) ou leurs descendants comme les enfants d’immigrés maghrébins sont d’abord des citoyens français dans toute leur richesse et leur diversité qui ne voteront pas en fonction de « d’où ils viennent » mais par rapport à « ce qu’ils veulent devenir ».

Ces références au passé, ces appels à la repentance sont un terrible carcan qui maintient dans une position de victimes. De ce point de vue, les harkis sont souvent piégés par le discours des pieds noirs. Car s’ils ont en commun leur trahison et leur abandon par le Général de Gaulle, s’ils ont pu, après mai 1958, partager le rêve d’une Algérie française avec enfin une égalité réelle entre tous ses habitants, leur histoire n’est pas la même et leur traitement en France non plus.

Si la colère d’associations de pieds noirs était compréhensible contre une terminologie juridiquement inadéquate, qualifiant la colonisation de « crime contre l’Humanité » et pouvant donc laisser croire à une comparaison des colons à ceux qui furent jugés au tribunal de Nuremberg, en revanche, les anciens supplétifs ou leurs descendants n’avaient pas à être blessés par la dénonciation de la colonisation car chacun sait en effet que les Algériens qui sont devenus harkis ne l’ont jamais fait par adhésion idéologique au système colonial. C’était pour la plupart des ruraux devenus harkis souvent pour refuser le terrorisme aveugle du FLN, parfois sous la pression de l’armée française, toujours pour essayer de sauver leur vie et protéger leur famille dans une guerre, civile à bien des égards. Le fait même de préférer au début « des événements » d’aller vers l’égalité des droits avec la France plutôt que vers l’indépendance par la violence, ne signifiait pas la volonté de voir perdurer un système terriblement injuste.

La réparation symbolique par la reconnaissance et la diffusion de la vérité historique est très importante mais pas suffisante. Bien sûr, aucune réparation ne rendra vie à tous les harkis massacrés en Algérie après les Accords d’Evian, souvent dans d’horribles conditions, ni n’effacera des années d’enfermement en France dans des camps. Mais on indemnise bien, par exemple, des victimes d’accidents d’avion ou des personnes condamnées et emprisonnées à tort. Il faut donc créer une commission d’évaluation des préjudices matériels, pour les harkis comme pour les pieds noirs qui n’ont toujours pas été indemnisés décemment de leurs biens spoliés ou abandonnés. Mais il est nécessaire d’évaluer aussi le préjudice moral pour les veuves, pour les enfants qui ont dû grandir dans les camps et donc sans égalité des chances de réussir.

Il faut espérer que le prochain Président ou la prochaine Présidente de la République, s’appuyant sur la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans l’abandon tragique des harkis, décidera enfin, pour l’honneur de la France, de passer d’une louable compassion à une juste réparation.

Mohand Hamoumou, Professeur de sociologie et de GRH, Grenoble École de Management (GEM)

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Cardinal Parolin: Risque d’instrumentalisation politique du christianisme |Vatican News

 

Le secrétaire d’État du Saint- Siège, présent ce mercredi à la réunion du Parti populaire européen à Rome, s’est entretenu avec des journalistes en marge de l’événement: «La défense de la vie fait partie du christianisme, mais l’attention portée aux migrants aussi», a-t-il déclaré, répétant qu’après le traité Aukus, «le Saint-Siège s’inquiète du réarmement» et que les conditions d’un voyage du pape en Russie «n’existent pas actuellement».

Salvatore Cernuzio – Cité du Vatican

«Dans le christianisme, on ne choisit pas ce que l’on aime ou ce qui est le plus commode, dans le christianisme on doit tout accepter…» ; ce n’est pas comme «aller au supermarché et prendre ceci et cela». Le risque est d’instrumentaliser et de manipuler la religion «à des fins politiques». Le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, s’est exprimé mercredi matin lors de la réunion à Rome du Parti populaire européen (PPE), qui s’est ouverte mardi après-midi.

À l’écoute de l’Église

Le cardinal a expliqué la raison de sa présence, ainsi que celle du cardinal Jean-Claude Hollerich, président de la Comece, et du cardinal Peter Turkson, président du dicastère pour le Développement humain intégral, à l’événement PPE : «La journée d’aujourd’hui est consacrée à l’écoute de l’Église. La présence de représentants du Saint-Siège et de la Comece s’inscrit dans cette perspective : le fait qu’ils veulent écouter ce que l’Église propose et ce qu’elle leur demande. C’est une raison contingente de l’agenda», a souligné le secrétaire d’État. «Ensuite, a-t-il ajouté, je crois que c’est parce que, sans s’identifier au christianisme dans son ensemble, il y a une attention particulière au christianisme de la part du PPE.

Lire la suite de cet article de Salvatore Cernuzio dans Vatican News, 23.09.21