Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

«Le nom de Dieu est paix»: appel interreligieux en présence du Pape |VaticanNews

 
Le Pape François s’est rendu le jeudi 7 octobre après-midi à la cérémonie de clôture de la 35eme rencontre internationale interreligieuse organisée à Rome par la communauté de Sant’Egidio. Devant le Colisée, différents responsables religieux étaient réunis pour lancer un appel commun en faveur de la paix, proclamé par une réfugiée afghane, demandant notamment que soit «repris rapidement» le processus de désarmement.

Cet appel pour la paix est la conclusion d’une semaine à forte dimension interreligieuse pour le Pape François. En compagnie – entre autres – du grand imam de l’université égyptienne d’al-Azhar, Ahmad al-Tayyeb et du patriarche de Constantinople de l’Église orthodoxe, Bartholomée Ier, le Saint-Père avait partagé lundi un appel à la protection de l’environnement pour les décideurs participants à la COP26 à Glasgow, et le lendemain un appel pour promouvoir l’éducation.

Cette fois-ci, à quelques mètres du Colisée, en plein cœur de la Rome antique, les différents responsables religieux se sont retrouvés pour la clôture de la rencontre interreligieuse pour la paix promue par la communauté de Sant’Egidio, dont le thème était cette année « Peuples frères, terre future. Religion et cultures en dialogue ». Aux côtés du Pape François, du grand imam al-Azhar et de Bartholomée 1er se tenaient Princhas Goldschmidt, président de la conférence des rabbins d’Europe, Shoten Minegishi, représentant de la communauté bouddhiste Soto Zen, Lakshmi Vyas, présidente du forum hindou européen et Jaswant Singh, représentant de la communauté sikh. Il y avait aussi la chancelière allemande Angela Merkel, Edith Bruck, écrivain et rescapée des camps de concentration, à qui le Pape François avait rendu visite en février dernier, et Sabera Ahmadi, une jeune réfugiée récemment partie d’Afghanistan, son pays d’origine.

Cette fois-ci, à quelques mètres du Colisée, en plein cœur de la Rome antique, les différents responsables religieux se sont retrouvés pour la clôture de la rencontre interreligieuse pour la paix promue par la communauté de Sant’Egidio, dont le thème était cette année « Peuples frères, terre future. Religion et cultures en dialogue ». Aux côtés du Pape François, du grand imam al-Azhar et de Bartholomée 1er se tenaient Princhas Goldschmidt, président de la conférence des rabbins d’Europe, Shoten Minegishi, représentant de la communauté bouddhiste Soto Zen, Lakshmi Vyas, présidente du forum hindou européen et Jaswant Singh, représentant de la communauté sikh. Il y avait aussi la chancelière allemande Angela Merkel, Edith Bruck, écrivain et rescapée des camps de concentration, à qui le Pape François avait rendu visite en février dernier, et Sabera Ahmadi, une jeune réfugiée récemment partie d’Afghanistan, son pays d’origine.

Lire la suite de l’article dans VaticanNews du 07.10.21

Mon islam, ma liberté, le plaidoyer de Kahina Bahloul pour un islam spirituel et universel |SaphirNews

La rentrée littéraire est foisonnante. Mais c’est Mon islam, ma liberté signé de Kahina Bahloul, que nous choisissons aujourd’hui de mettre en lumière. Depuis sa parution en avril aux éditions Albin Michel, la presse écrite et audiovisuelle a marqué son intérêt pour dresser le portrait atypique de cette Franco-Algérienne dont l’étiquette de « première femme imame de France » a fait d’elle un sujet de curiosité.



Cette nouvelle figure de l’islam libéral, ancrée dans la tradition soufie, a en effet fondé en 2019 la mosquée Fatima, « un lieu pour mettre en œuvre cette égalité ontologique entre les femmes et les hommes », en totale adéquation avec les valeurs islamiques. Des valeurs de liberté, d’égalité et de pluralisme qu’elle puise notamment dans son héritage familial, elle qui est issue d’une famille aux origines multiples composée d’un père kabyle, algérien et musulman et d’une mère française dont le père est catholique et la mère juive polonaise.

« En Algérie (qu’elle a quitté à l’âge de 24 ans, ndlr), j’ai reçu une éducation à cette foi musulmane empreinte de valeurs humaines et fraternelles, par tradition et parce que c’était la religion de ma famille. En France, j’ai choisi d’être musulmane car je me suis donné l’autorisation de douter, de tout questionner, de tout remettre en cause », raconte celle pour qui les épreuves de la vie dont la mort de son père quand elle avait 30 ans l’ont appelé à Dieu.

Lire la suite de la recension par Hanan Ben Rhouma dans SaphirNews du 24.09.21

Éric Zemmour : une histoire française|The Conversation

Pour Éric Zemmour, qui occupe l’actualité médiatique sans que l’on sache toujours s’il est candidat ou non à l’élection présidentielle, la France est menacée par le « séparatisme civilisationnel ». Ce terme (séparatisme) n’est sans doute pas le fruit du hasard : se souvient-on qu’il fut utilisé pour parler des luttes décoloniales, notamment celle des Algériens et, bien avant, dans l’Antiquité, qu’il était l’expression d’un reproche classique fait aux Juifs (certains auteurs considèrent qu’il est au fondement de la judéophobie ?

Alain PolicarSciences Po

Notre mode de vie, nos « valeurs » seraient menacés par la montée en puissance de l’islam, à tel point que le « Grand remplacement », dans un horizon annoncé comme trop proche pour ne pas s’en inquiéter, ne manquera pas de se produire. Devant ce supposé danger, il conviendrait de mettre en avant les vertus de l’assimilation.

Ce faisant, Éric Zemmour ne fait qu’actualiser ce qui a longtemps été la doctrine de la République, doctrine dont seul le « camp national » défendrait l’héritage, tout en se gaussant de ses valeurs. En effet, ces dernières exprimeraient une « vision post-moderne de l’Homme ». Passons sur l’absence de définition du concept de post-modernité, et traduisons : désirer l’égalité et la fraternité, ce serait œuvrer pour « l’indifférenciation des peuples et des individus, la négation de leur histoire et leur disparition en tant qu’entités civilisationnelles et politiques ».

Mais alors si l’indifférenciation est un mal, comment vouloir l’assimilation, laquelle a pour ultime objectif d’indifférencier ? Comprenne qui pourra.

En réalité, Zemmour accepte les différences dès l’instant où ceux qui les incarnent sont placés dans un statut de subordination : selon lui, la grandeur de la France ne réside-t-elle pas dans sa mission civilisatrice, c’est-à-dire dans l’éducation, par la colonisation, des « races inférieures » ?. Position indifférente aux horreurs du racisme colonial, considérées comme le prix à payer pour l’édification morale des indigènes.

L’assimilation, une politique aux fondements raciaux

Cette adhésion à l’assimilation ne doit pas surprendre si l’on se souvient qu’elle a été le nom servant à justifier une politique aux fondements raciaux. Politique qui s’exprime avec limpidité dans l’existence de privilèges pour les colons, faisant de ces derniers une sorte d’aristocratie, c’est-à-dire de race à part. D’ailleurs, ainsi que le souligne l’historien américain Tyler Stovall, les colons se désignaient plus volontiers comme Blancs ou Européens que comme Français :

« C’est dans les colonies que les conceptions de l’idée nationale française se confondirent d’abord avec l’idée raciale de blancheur. »

Mais revenons à Éric Zemmour et à ses thèmes de prédilection. L’adhésion à l’assimilationnisme implique, malgré l’apparent paradoxe, l’inassimilabilité de quelques-uns. Le polémiste ne rappelle-il pas régulièrement que l’islam n’est pas compatible avec la République ? À cet égard, il est significatif que l’obtention de la citoyenneté pour les femmes musulmanes d’Algérie, en 1958, ait été liée, lors de cérémonies d’inauguration, au retrait de leur voile : comment mieux exprimer l’idée qu’il fallait alors cesser d’être musulmane pour devenir française ? https://www.youtube.com/embed/MvUxXVM2JAw?wmode=transparent&start=0 Archives de l’INA, YouTube.

C’est clairement l’avis du polémiste. Mais, même s’il envisage une remigration (de qui, exactement ?), il dit ne nourrir aucune hostilité envers les musulmans que seuls des esprits étroits confondraient avec l’islam.

Mais que serait un homophobe qui n’éprouverait aucune méfiance envers les homosexuels ? À travers le cas d’Éric Zemmour, nous comprenons que l’idée ancienne d’une nation française définie en termes raciaux influence durablement les débats contemporains. Et ce ne sont pas les appels incantatoires à l’universalisme qui nous persuaderont du contraire.


Read more: Quelle nation française pour 2022 ?


De quel universalisme parle-t-on ?

Car, ce qui est proposé aux immigrés est de se plier aux traditions françaises, celles-ci étant supposées universelles par essence. L’universalisme alors n’est plus un humanisme ouvert à la diversité mais un « symbole de résistance du nationalisme français ». C’est bien ainsi que le décrit Achille Mbembe dans l’ouvrage collectif de 2005, consacré à La Fracture coloniale :

« A force de tenir pendant si longtemps le “modèle républicain” pour le véhicule achevé de l’inclusion et de l’émergence à l’individualité, l’on a fini par faire de la République une institution imaginaire et à en sous-estimer les capacités originaires de brutalité, de discrimination et d’exclusion. »

Le jugement peut paraître sévère, mais l’histoire française, bien avant d’ailleurs l’instauration de la République, témoigne de cette connotation racialiste. L’universalisme se fourvoie, jusqu’à se vider de sa substance, lorsqu’il fait de l’identité nationale la boussole du combat républicain.

En réalité, le modèle assimilationniste est lié à une conception dévoyée de l’universalisme, qu’il est commun de désigner, avec Michael Walzer, comme »de surplomb ». Le philosophe américain attire l’attention sur le caractère incertain, quant à ses effets, d’un universalisme, celui du judaïsme des temps prophétiques, qui se proposerait de servir de lumière pour les nations.

Uniformément éclairées, certes, mais « la lumière étant faible et les nations récalcitrantes », il se peut que l’œuvre civilisatrice prenne beaucoup de temps, voire un temps infini. Les fondements mêmes du colonialisme et les raisons de son refus sont énoncés avec une impressionnante sobriété par le philosophe américain :

« Les serviteurs de Dieu se tiennent au centre de l’histoire […], tandis que les histoires des autres sont autant de chroniques de l’ignorance et de conflits dépourvus de sens. »

Une haine de l’universel

Joseph de Maistre (1753-1821), homme politique. Peinture de Karl Vogel von Vogelstein, vers 1810. Wikimedia

Il n’est pas sans signification de noter que la position de surplomb peut se vêtir d’autres habits, notamment ceux de l’anti-cosmopolitisme, lequel vilipende utopistes invétérés et belles âmes aveuglées. N’est-ce pas exactement sur ce registre que se situe Éric Zemmour ?

Si bien qu’il est permis de faire l’hypothèse que derrière ce faux universalisme se dissimule en réalité une haine de l’universel qui puise ses racines dans la pensée contre-révolutionnaire telle que l’exemplifie la fameuse phrase de Joseph de Maistre dans ses Considérations sur la France (1796)) :

« J’ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan, mais quant à l’homme je déclare ne l’avoir jamais rencontré de ma vie. »

De la même façon, Zemmour décrit un monde fragmenté au sein duquel doit prévaloir l’obsession de la pureté, c’est-à-dire la haine du mélange, l’angoisse d’indistinction. Il y a trois ans environ, nous écrivions ici même, à propos de sa place dans l’espace public, qu’il nous fallait résister à la « sémantique du crépuscule », celle que décrit Orwell dans 1984, instrument d’assujettissement des individus par l’intermédiaire d’un langage appauvri et manichéen. Peut-être est-il encore temps ?


L’auteur publie « L’universalisme en procès », Le Bord de l’eau, 5 novembre 2021.

Alain Policar, Chercheur associé en science politique (Cevipof), Sciences Po

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Don du sang : les musulmans de France incités à répondre à l’appel d’urgence de l’EFS |SaphirNews

Alors que les réserves de sang sont à un niveau « dangereusement critique » selon l’Établissement français du sang (EFS), le Conseil français du culte musulman (CFCM) a lancé, jeudi 7 octobre, un appel aux musulmans de France à participer à la « mobilisation massive » visant à reconstituer d’urgence les réserves, affaiblies par la crise sanitaire.

L’instance appelle aussi les imams à « accompagner cette mobilisation en rappelant sans cesse que donner son sang, c’est donner la vie », citant un extrait du verset 5 : 32 du Coran : « (…) Et quiconque fait don de la vie à un une personne, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. (…) »

Lire la suite de l’article de Lina Farrelli dans SaphirNews le 7.10.21

Climat, l’appel des religions pour «une action urgente, radicale et responsable» |La Croix Africa

Une quarantaine de responsables religieux ont signé à Rome, lundi 4 octobre, un texte dans lequel ils appellent à endiguer « les menaces qui pèsent sur notre maison commune ».

Voilà très longtemps qu’un tel rassemblement de hauts responsables religieux, venus du monde entier, n’avait pas eu lieu au Vatican. Dans la salle des Bénédictions, au cœur du Palais apostolique, se sont réunis lundi matin 4 octobre, jour la fête de saint François d’Assise, une quarantaine d’entre eux pour apposer leur signature à un texte rappelant aux gouvernants l’urgence d’agir pour limiter le réchauffement climatique. Et ce à moins de quatre semaines de l’ouverture à Glasgow des négociations internationales sur le climat.

Lire la suite de l’https://africa.la-croix.com/climat-lappel-des-religions-pour-une-action-urgente-radicale-et-responsable/">article de Loup Besmond de Senneville dans la Croix Africa du 5.10.21