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Burkina Faso : «Face au terrorisme, le témoignage de l’amour»

Max-Savi Carmel, Ouagadougou, | 04 novembre 2019

Ouaga
Messe dominicale dans une église de Ouagadougou, au Burkina Faso.

Au moins 4 églises ont été attaquées en 2019 au Burkina Faso. Le père Paul Dah, porte-parole de la conférence des évêques du Burkina Faso revient pour Aleteia sur ces événe-ments, insistant non seulement sur « le regain de foi » qu’ils ont suscité mais aussi sur les actes de solidarité qu’ils ont provoqué.

 

La plus violente des attaques terroristes visant des lieux de cultes catholiques au Burkina Faso fut celle du 12 mai dernier. À Dablo dans le diocèse de Kaya, à une centaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, Siméon Yampa, vicaire paroissial, a été tué avec cinq fidèles pendant la messe du dimanche. Un drame qui a ému le monde entier. Depuis, une autre église catholique et des lieux de cultes protestants et musulmans ont été touchés. Loin de décourager les prêtres et les fidèles du pays, ces épreuves ont renforcé leur détermination à « s’investir davantage » dans « l’évangélisation comme acte d’amour » et rendu, selon le président de la conférence épiscopale Burkina-Niger, « plus audible » l’appel du pape François à faire du sang versé « une semence de chrétienté ». Entretien avec le père Paul Dah, chargé de la communication de la Conférence des évêques du Burkina-Niger.

Aleteia : Les attaques terroristes, notamment celles visant les églises, se sont multipliées ces derniers mois au Burkina Faso. Avez-vous mis en place des consignes de sécurité particulières ?

Père Paul Dah : Non, et d’ailleurs quelle serait la légalité et la pertinence de ces moyens de sécurité ? Les catholiques du Burkina Faso sont des citoyens burkinabés. La sécurité est un devoir régalien, c’est-à-dire relevant de l’État, et non de l’Église.

Le 12 mai, il y a eu une attaque à Dablo et le père Yampa, 34 ans, en est mort ainsi que cinq fidèles. Est-ce que ce message est un appel au prêtre que vous êtes à davantage vous investir ? Est-ce aussi une manière de défier le terrorisme en redoublant d’effort dans votre mission ?

Le chrétien est d’abord un témoin du Christ. Et un témoin du Christ, étymologiquement, cela signifie martyr. Le martyr, ce n’est pas d’abord le sang versé physiquement, c’est la qualité du témoignage au jour le jour. Un tel attachement au Christ peut nous donner la grâce d’accepter d’aller jusqu’au bout, comme Lui est allé jusqu’au bout de l’amour pour nous par sa mort sur la croix, pour rendre le témoignage ; et c’est dans ce sens là que le martyre pourra être accepté et par le prêtre et par le chrétien, comme suprême témoignage de son attachement au Christ en tant que disciple. Ce que le Pape dit en évoquant la « semence de chrétienté » pour parler du sang versé, vient de Tertullien qui, dès le IIe-IIIe siècle, soutenait déjà que le sang des martyrs est une semence de chrétienté. Donc nous restons dans cette logique. On ne recherche pas le martyre pour le martyre. Mais s’il y a lieu de rendre ce témoignage là jusqu’au bout, si la grâce est donnée, je pense que le prêtre ne peut pas s’y soustraire, et c’est dans ce sens que la mort de notre confrère, même si elle est douloureuse, ne peut pas nous décourager par rapport à la poursuite de notre mission. Au contraire, cela s’inscrit dans cette espérance, celle d’une semence pour une plus grande chrétienté. Elle nous pousse à redoubler nos efforts, dans notre témoignage. Le témoignage du prêtre, c’est le témoignage de l’amour qui va jusqu’à inclure même celui de ceux qui nous font ce mal. C’est dans la perfection de cet amour là que le prêtre ainsi que tout baptisé ressemble au Christ et imite le Christ.

Depuis le début de l’année, au moins cinq églises ont déjà été visées. Quand vous célébrez la messe, avez-vous peur ?

(Long soupir). Une peur ? Non. Je ressens parfois de la douleur, j’ai des craintes, mais cela ne peut pas empêcher notre foi, cela ne peut pas être un couvercle qui se referme sur notre foi. Et concernant la réalité du martyre, si notre témoignage doit aller jusque là, il nous faut justement demander la grâce d’y aller. L’Église, depuis le concile Vatican II, est une « Église dans le monde de ce temps » et le monde de ce temps, au Burkina Faso, c’est ce contexte de terrorisme et c’est avec le monde de ce temps, que nous devons rendre ce témoignage, en tenant compte de cette réalité, qui

On recense actuellement quelque 500.000 déplacés et la ministre en charge des questions familiales et de la solidarité craint que l’on atteigne 650.000 avant la fin de l’année. L’Église apporte-t-elle un soutien particulier à ces déplacés ?

L’Église, encore une fois, est une Église pour tout le monde. Elle n’est pas une Église pour des fidèles catholiques mais une Église pour tout homme dans le besoin. Ce sont des citoyens burkinabés qui sont touchés et actuellement, l’évêque chargé des migrants et les différentes antennes Caritas diocésaines mobilisent des fonds, des vivres, des couvertures pour tous, sans distinction. Dans tout homme dans le besoin, on retrouve le visage du Christ. Ce n’est pas seulement le baptême qui met le visage du Christ dans l’homme, c’est le fait que le Christ se soit incarné. Ainsi tout homme dans le besoin est un autre Christ à aider. C’est pourquoi l’Église catholique dans ses efforts, ne fait aucune distinction de foi ou de religion. L’Église, depuis le concile Vatican II, est une « Église dans le monde de ce temps » et le monde de ce temps, au Burkina Faso, c’est ce contexte de terrorisme et c’est avec le monde de ce temps, que nous devons rendre ce témoignage, en tenant compte de cette réalité, qui sévit actuellement au Burkina.

 Lire aussi : L’appel à l’aide des chrétiens au Burkina Faso

Au Burkina Faso, les attaques contre les églises suscitent un regain de foi

Burkina Faso : au moins 37 morts dans l’attaque d’un convoi d’une société minière

| Par Jeune Afrique avec AFP
Des soldats burkinabè lors d'un exercice en février 2019 (image d'illustration).

Une embuscade contre un convoi transportant des employés de l'entreprise canadienne, la Société d'Exploration Minière en Afrique de l'Ouest (Semafo) au Burkina Faso, a fait mercredi 37 morts et 60 blessés.

Cinq autobus de la Semafo transportant du personnel, des entrepreneurs et des fournisseurs ont été victimes d’une attaque à une quarantaine de kilomètres du site de Boungou, dans la région de l’Est le mercredi 6 novembre. « Un véhicule militaire qui assurait l’escorte en tête de convoi a sauté sur un engin explosif improvisé », détaille une source sécuritaire.

Dans un communiqué, le gouverneur de la région, le colonel Saidou Sanou évoque une attaque « barbare et lâche », perpétrée « dans la matinée » par « des individus armés non identifiés ». « Un ratissage des forces de sécurité est en cours dans la zone », a-t-il ajouté.

La société canadienne avait fait part dans un premier temps d’un bilan de « plusieurs morts et blessés ». L’attaque a fait au moins 37 morts et une soixantaine de blessés qui ont été pris en charge par les autorités sanitaires. Plusieurs passagers restent encore introuvables.

Quelques jour plus tôt, le 3 novembre, quatre personnes dont le député-maire de la ville de Djibo, Oumarou Dicko, avaient été tuées dans une embuscade dans la région du Sahel.

Rome valide la nouvelle traduction du missel romain

Entretien

La Conférence des évêques de France a reçu de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le décret de confirmatio de la traduction de la troisième édition typique du Missel Romain.

Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble et Vienne, et président de la commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, explique les étapes de cette réforme.

  • Recueilli par Dominique Greiner (à Lourdes),
                                      Rome valide la nouvelle traduction du missel romain
 
                         Le cardinal Sarah a signé le décret de confirmation le 1er octobre pour la France. Jérémie Delferriere/Stock.adobe

Quelles ont été les grandes étapes pour préparer cette nouvelle traduction du missel romain ?

Mgr Guy de Kerimel : Cette validation clôt un travail qui a débuté en 2002, en réponse à l’instruction Liturgiam authenticam « pour la correcte application de la constitution sur la sainte liturgie du concile Vatican II. Ce texte, publié en 2001 à la demande de Jean-Paul II, demandait notamment une plus grande fidélité de la traduction au latin. Évêques et experts se sont mis au travail. Il y a eu de nombreux allers retour avec Rome, puis est intervenu un motu proprio du pape François Magnum principium (2017) qui a redonné une souplesse à la traduction, selon une triple fidélité : fidélité au texte latin, fidélité à la langue de traduction et fidélité à la compréhension des fidèles. Cela nous a permis d’ajuster la traduction.

 

Le texte final a été envoyé à Rome en septembre dernier et le retour a été rapide, puisque le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Sarah a signé le décret de confirmation le 1er octobre pour la France, chaque conférence épiscopale francophone devant faire sa propre demande.

Concrètement, qu’est-ce ce que cette nouvelle traduction change pour les fidèles ?

Mgr G. de K. : Pour les fidèles, cela change peu de chose. Par exemple, dans le Credo, le « de même nature » est remplacé par « consubstantiel ». Dans l’anamnèse, « Nous proclamons ta mort, nous annonçons ta résurrection » devient « Nous annonçons ta mort, nous proclamons ta résurrection ». Les changements sont plus importants pour les prêtres. Et comme la liturgie est toujours un point sensible, il est probable que personne ne sera pleinement satisfait de notre nouvelle traduction, comme c’est le cas avec la nouvelle traduction de la Bible liturgique. C’est pourquoi il nous faut maintenant travailler pour aider à la réception de ce nouveau texte.

Quand la nouvelle traduction entrera-t-elle en vigueur ?

Mgr G. de K.  : La version imprimée devrait pouvoir être mise en application pour l’Avent 2020 et devenir définitive dans les paroisses de France à partir du lundi 24 mai 2021, mémoire de « Marie, Mère de l’Église ». C’est un changement plus important et plus difficile que celui intervenu dans la formulation du Notre Père. Ce changement sera profitable s’il nous aide à mieux comprendre ce que nous disons, s’il nous permet de redécouvrir le sens de la liturgie eucharistique, tout en étant conscient qu’il sera toujours difficile de dire le mystère de Dieu avec nos mots.

Cinq choses à savoir sur l’augmentation de capital de la BAD

| Par

Les actionnaires de l’institution financière panafricaine, réunis à Abidjan le 31 octobre, ont accepté de doubler à 208 milliards de dollars le capital autorisé de la Banque africaine de développement. Des négociations serrées entre actionnaires à l’impact réel sur les opérations de la Banque, tour d’horizon de ce qu'il faut savoir sur cette décision « historique », selon Akinwumi Adesina, son président.

« Un jour historique », « un jour de joie pour l’Afrique ». C’est avec un mélange d’enthousiasme et d’autosatisfaction que  le Nigérian Akinwumi Adesina, qui préside la Banque africaine de développement (BAD) depuis 2015, a annoncé l’augmentation de capital de l’institution financière. D’ici à 2030, le capital de la BAD va en effet passer  « de 93 à 208 milliards de dollars », de quoi « nous donner beaucoup de ressources pour aller plus loin dans le développement de notre continent » a proclamé celui qui, en mai prochain sollicitera un nouveau mandat de cinq années à la tête de la Banque.

Comment les négociations avec les actionnaires se sont-elles déroulées ? Pourquoi cette augmentation de capital était-elle devenue indispensable ? Que faut-il en attendre pour les différents projets financés par la BAD ? Et quel sera l’impact de cette recapitalisation sur les chances de Akinwumi Adesina, qui est candidat à un second mandat ? Les réponses en cinq points.

• Un compromis avec les actionnaires non-africains

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Le siège de la BAD à Abidjan, en 2016. © Jacques Torregano pour JA

Le scénario intermédiaire permet à la BAD de poursuivre la croissance de ses prêts tout en maintenant des indicateurs solides d’adéquation des fonds propres

Trois scénarios étaient évoqués depuis pour l’augmentation de capital de la Banque africaine de développement : des hausses de 100%, 150% et 200%.

Les équipes d’Akinwumi Adesina, soutenues par plusieurs actionnaires africains, ont plaidé pour cette troisième option, arguant qu’elle était indispensable pour la poursuite du plan « High 5 » de la Banque (éclairer, nourrir, industrialiser, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations).

Les actionnaires non-régionaux ont, eux, longtemps penché pour un rehaussement plus modéré, émettant parfois des réserves sur l’efficacité des décaissements et du fonctionnement de la banque. Ces actionnaires étrangers (États-Unis, France, Angleterre, etc.) représentent 41,1% de l’actionnariat de la Banque. Ils sont surtout les actionnaires les mieux notés et ceux dont la participation au capital – et la garantie implicite qu’ils se porteront au secours de la banque en cas de crise – rassure le plus les prêteurs de la BAD.

Au final, le capital de la banque augmente de 125%, passant à 208 milliards de dollars, soit une hausse de « 115 milliards de dollars » a annoncé Akinwumi Adesina. Ce scénario intermédiaire permet à la BAD de « poursuivre la croissance de ses prêts en se concentrant sur ses priorités High 5 tout en maintenant des indicateurs solides d’adéquation des fonds propres qui soutiennent son profil de crédit », se félicite David Rogovic, analyse de l’agence Moody’s.

• Une décision indispensable pour poursuivre les prêts

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Akinwumi Adesina en 2015 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique-REA

 

Avec votre décision sur l’augmentation générale du capital, nous referons le plein

Durant la présidence de Akinwumi Adesina, aux commandes depuis septembre 2015, la BAD a sensiblement accru ses prêts, en ligne avec l’ambitieux programme du dirigeant nigérian. L’encours de crédits de la banque est passé de 17,83 milliards de dollars en 2015 à 26,3 milliards de dollars à la fin de 2018, composés à près de 80% par des prêts souverains.

Une montée en puissance soutenue principalement par de la dette, dont le stock est passée de 22,8 milliards de dollars en 2015 à 33,365 milliards de dollars l’an dernier. Or le conseil d’administration de la BAD a plafonné l’encours total de la dette de la Banque à 100 % du « capital utilisable ». Ce dernier est composé du capital libéré, des réserves et du capital exigible des « pays membres notés A- ou mieux » (voir plus bas).

Depuis 2015, ce ratio est passé de 58% à 83%. Dans l’attente d’une augmentation du capital – initialement anticipée il y a un an, lors des assemblées annuelles de Busan, en Corée – la banque avait d’ailleurs ralenti le rythme de croissance de ses prêts (+1,16 milliards de dollars de hausse nette de l’encours de prêts en 2018, contre +4,82 milliards en 2017 et +2,463 milliards en 2016).

Le patron de la BAD l’a d’ailleurs rappelé. « Avec votre décision sur l’augmentation générale du capital, nous referons le plein. C’est un moment historique, pour une décision historique. Votre décision finale sur l’augmentation générale du capital fera sentir ses effets dans le monde entier. Elle nous aidera à faire un grand pas en avant pour l’Afrique », avait plaidé Akinwumi Adesina devant le Conseil des gouverneurs, convoqué en réunion extraordinaire le 31 octobre 2019 à Abidjan, où siège la BAD.

• Qu’attendre des nouvelles ressources ?

Avec l’augmentation de capital, l’institution entend soutenir l’initiative « Desert to Power »

Les équipes de Akinwumi Adesina revendiquent avoir contribué, depuis quatre ans, à raccorder « 16 millions de personnes au réseau électrique », tandis que des « technologies agricoles » ont été fournies à 70 millions d’Africains, contre 31 millions de personnes bénéficiant d’un accès à l’eau et à l’assainissement.

Avec l’augmentation de capital, l’institution entend soutenir l’initiative « Desert to Power » qui « permettra l’accès à l’énergie pour 250 millions de personnes dans tout le Sahel ». Elle veut doubler son portefeuille de finance-climat à 25 milliards de dollars d’ici à 2025 et appuyer des projets d’infrastructures – comme l’autoroute Abidjan-Lagos – et la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).

• Capital libéré, utilisable, exigible…

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A la bourse de Casablanca, en 2015 (illustration). © Photo Alexandre Dupeyron pour JA

L’augmentation de capital de 115 milliards de dollars approuvée à Abidjan n’implique pas que ce montant sera immédiatement mis à la disposition de la BAD. Comme cela a été le cas lors des six précédentes augmentations générales du capital (AGC), notamment celle de mai 2010, lors de laquelle le capital autorisé de la banque a quasiment triplé, seule une partie de ces ressources sera déboursée.

« Nous nous attendons à ce que la grande majorité de l’AGC se présente sous la forme de capital exigible, à l’instar des anciennes AGC », souligne l’agence Moody’s, qui rappelle d’ailleurs que pour la part du capital qui sera effectivement déboursée, les « versements s’échelonneront en moyenne sur une dizaine d’années ».

À la fin 2018, le capital autorisé de la BAD atteignait 93,15 milliards de dollars, dont seulement 6,894 milliards avaient été effectivement déboursés par les pays actionnaires de la BAD (soit 7,4% du total).

Pour autant, le capital « exigible » reste indispensable pour l’institution, même s’il n’est pas déboursé. En effet, ces ressources pouvant être mobilisées en cas d’urgence, cette part du capital, particulièrement celle des pays développés, rassure les marchés financiers et est cruciale pour la notation de la BAD.

Cette augmentation de capital « est conforme aux hypothèses de Fitch Ratings lors de sa dernière revue de notation”, explique Khamro Ruziev de Fitch Ratings. « Elle renforcera la notation AAA de la banque qui repose principalement sur le soutien de ses actionnaires. Ceci souligne l’importance pour ses actionnaires du mandat de la banque pour la stimulation du développement en Afrique », explique l’analyste.

• Un plus pour la candidature de Akinwumi Adesina

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Cérémonie d'ouverture du Africa CEO Forum en mars 2016 à Abidjan (Côte d'Ivoire).
Discours d'Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD).
© Jacques Torregano/Divergence/AFRICA CEO FORUM/Jeune Afrique

Rien n’est encore joué pour Akinwumi Adesina, notamment du côté des actionnaires internationaux

L’approbation de cette augmentation de capital – bien qu’elle soit en-dessous des niveaux souhaités par les équipes d’Akinwumi Adesina – constitue néanmoins une marque de confiance envers le président de l’institution, alors que ce dernier sollicitera, en mai prochain, un nouveau mandat de cinq ans.

En mai dernier, durant les assemblées générales de la BAD à Malabo, la probabilité d’une reconduction par acclamation du dirigeant nigérian à son poste – comme cela avait été le cas pour ses deux prédécesseurs le Rwandais Donald Kaberuka et le Marocain Omar Kabbaj – ne faisait pas l’unanimité, certains actionnaires préférant un processus compétitif, quand l’hypothèse d’une candidature féminine n’était pas évoqué.

Rien n’est encore joué pour Akinwumi Adesina, notamment du côté des actionnaires internationaux. Les émissaires de l’administration Trump se sont parfois montrés réservés envers le management de la banque, la prépondérance des prêts aux États et la place de la finance-climat dans les opérations, tandis que d’autres actionnaires, en Europe particulièrement, plaident pour une prise en charge plus importante des pays fragiles.

Mais le patron de la BAD dispose de plusieurs appuis, notamment du côté du Nigeria, son pays natal et le premier actionnaire africain (9,33%), mais également de la Côte d’Ivoire. Si Abidjan avait été froissé par le renvoi surprise en janvier 2018 de l’Ivoirien Albéric Kacou, vice-président en charge des ressources humaines et des services institutionnels, les rapports semblent meilleurs. Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara et Kaba Nialé, sa ministre du Plan et du Développement, se sont particulièrement engagés en faveur de Akinwumi Adesina. Il en va de même pour César Augusto Mba Abogo, le ministre équato-guinéen de l’Économie, même si Malabo n’a pas annoncé son soutien officiel.

Est-ce utile de prier pour les défunts ?

 
 
Le 2 novembre, c’est le jour des défunts. Ce jour est l’occasion de prier et de se souvenir des parents, grands-parents et proches défunts. Beaucoup d'internautes s'interrogent sur l'efficacité de la prière pour les morts. La réponse de croire.com.
Visite cimetière Père Lachaise, Paris  © DR

Le 2 novembre ou Jour des morts, est traditionnellement dédié au souvenir des défunts. Les croyants, ce jour-là, prient plus particulièrement pour les défunts anciens et récents de leur famille. Quelle est cette tradition ? Était-elle déjà inscrite dans l'Ancien Testament ?

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La prière pour les morts a  un rapport direct avec le purgatoire. Au cœur de l'idée du purgatoire, il y a en effet celle qu'il est utile de prier pour les morts, une idée qui remonte à l' Ancien Testament. Ainsi dans le second livre des Maccabées le récit parle d' une invocation faite pour les défunts. Il est écrit que que des soldats étaient tombés au combat après avoir commis le péché d'idolâtrie. Au verset 42 nous découvrons l'attitude de leurs compagnons: "Il se mettent en prière pour demander que la faute commise soit entièrement pardonnée". Plus tard, le "Père de l' Eglise" Cyrille de Jérusalem (IV e siècle) mentionna dans une de ses catéchèses le bien-fondé d' une prière faite à l'eucharistie pour les morts: "Nous prions pour tous ceux d'entre nous qui sont sortis de cette vie, dans la ferme espérance qu'ils reçoivent un très grand soulagement des prières que l'on offre pour eux dans le saint et redoutable sacrifice."

Prière pour les morts et purgatoire 

Si l'on pense le paradis comme un monde de transparence absolue, certains morts peuvent avoir besoin de prières pour y entrer. Le purgatoire dans cette optique n'est pas un lieu, ni un temps mais "un devenir de guérison". Certes, par notre prière pour un défunt, nous ne pouvons pas prétendre changer l'attitude de Dieu à son égard. Cependant, ce qui est important c'est de savoir que le chrétien peut faire dire une messe et qu'il en retirera certainement un sentiment de fidélité mais aussi  la perception plus ou moins grande - selon sa Foi - d'une "chaîne de présence" reliant ce défunt à lui-même. La solidarité spirituelle entre les membres du corps du Christ franchit le seuil de la mort. Nous croyons ainsi que nous aidons ceux qui ont à vivre un processus de purification. En confiant nos prières à l'intercession des saints, nous établissons une solidarité spirituelle ou communion des saints

Solidarité spirituelle et communion des saints

Cette solidarité spirituelle, nous pouvons déjà la vivre sur terre, à partir de la solidarité des libertés dont nous faisons l’expérience ici-bas : tout mal commis dans notre monde affecte la société, tant par l’exemple qu’il donne, que par les conséquences qu’il engendre. Certes, par notre prière pour les défunts, nous ne pouvons pas prétendre changer l’attitude de Dieu à leur égard, mais la réponse à cette question tient dans la réalité de la communion des saints et dans la fécondité de l’amour. A cette âme passée "sur une autre longueur d'ondes", le chrétien, par sa prière, va certes apporter quelque chose de très précieux, mais en retour cette âme aura la possibilité de lui envoyer quelque chose de tout aussi précieux, sa propre prière : "jusqu'à" - nous dit Saint Paul - "ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la Foi et de la Connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ." (Ephésiens 4,13). Ainsi se  fonde cette solidarité spirituelle : je peux prier pour les défunts et en même temps me recommander à leurs prières, pour épauler ma liberté et l'aider à s'orienter vers toujours plus d'amour.