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Mali: le groupe EI revendique l'attaque du camp militaire d'Indelimane

L'attaque contre un camp d'Indelimane dans le nord-est du pays a tué au moins 49 soldats maliens (image d'illustration)
© Agnes COUDURIER / AFP

Le groupe jihadiste État islamique a revendiqué samedi 2 novembre dans un communiqué l'attaque meurtrière menée vendredi contre un camp de l'armée au Mali qui a tué au moins 49 soldats dans le nord-est du pays.

« Des soldats du califat ont attaqué une base militaire où sont stationnés des éléments de l'armée malienne apostate dans le village d'Indelimane, dans la région de Ménaka », indique l'organisation État islamique dans un communiqué publié sur ses chaînes Telegram et signé « Province Afrique de l'Ouest », c'est-à-dire l’État islamique dans le Grand Sahara.

Selon plusieurs sources, c’est probablement le numéro 2 de ce groupe jihadistes qui a dirigé l’attaque. Abdel Hakim al-Sahraoui connaît bien la zone. En 2012, lors de l’occupation du nord du Mali par les islamistes, c’était lui le véritable patron de la ville de Gao. Il a son réseau. Sous la coupe de son chef Abou Walid, il organise des opérations tantôt au Mali, tantôt au Niger.

L'attaque de vendredi d'Indelimane, à Ansongo, près de Ménaka (nord-est du pays), avait été qualifiée de « terroriste » par les autorités maliennes avant même la revendication du groupe État islamique .

Cette attaque a fait au moins 49 morts dans les rangs de l’armée malienne. Du matériel militaire a également été détruit. Le renfort dépêché sur les lieux a découvert une vingtaine de rescapés, et des opérations de ratissage ont eu lieu, selon des sources militaires.

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a « condamné très fermement l'attaque terroriste » et affirme que « des opérations de sécurisation sont en cours dans la région avec l'appui de Casques bleus ».

Elle est survenue un mois après les attaques jihadistes meurtrières, le 30 septembre à Boulkessi et le 1er octobre à Mondoro, dans le sud du pays, près du Burkina Faso. Quarante soldats avaient alors été tués dans ces deux attaques, selon un bilan d'un responsable du ministère de la Défense. Plusieurs sources estiment que ce bilan officiel de 40 morts a été sous-évalué.

On constate non seulement le caractère technologiquement relativement avancé des attaques, mais aussi des attaques qui sont de plus en plus nombreuses en hommes, qui montre que les mouvements jihadistes recrutent et sont capables d’entretenir des effectifs assez larges…

Yvan Guichaoua
02-11-2019 - Par Léonard Vincent

Togo : recettes et emplois potentiels à l’horizon 2020
grâce au gisement de manganèse de Nayega

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La Société générale des mines vient de recevoir le permis d'exploiter le gisement de manganèse de Nayega, dans l'ouest du pays. Si sa mise en production est prévue pour fin 2020, l'exécutif annonce qu'il pourrait générer 15,75 millions de dollars de revenus publics par an et créer 250 emplois.

L’exécutif togolais a octroyé le 18 octobre un permis d’exploitation du gisement de manganèse de Nayega, dans le nord du pays, à la Société générale des mines (SGM), filiale togolaise du groupe britannique Keras Resources.

Nécessitant un investissement de 12,49 millions de dollars selon la SGM, l’entrée en production de ce site, dont les réserves totales sont estimées à 8,5 millions de tonnes, est prévue pour fin 2020. Sa durée de vie estimée est d’environ onze ans, à raison de 250 000 tonnes de minerai produit chaque année.

15,75 millions de dollars de revenus publics par an

« L’exploitation se fera à ciel ouvert et de ce fait ne nécessite pas le déploiement d’équipements complexes », explique Marc Dèdèriwè Ably-Bidamon, le ministre togolais des Mines, interrogé par Jeune Afrique. « Les tests effectués entre octobre 2018 et mars 2019 ont montré que l’extraction du minerai sera assez aisée. Ainsi, nous pensons que le processus d’installation des équipements d’extraction et connexes devrait démarrer début 2020 ».

Selon le ministre, l’implémentation du projet devrait va rapporter 15,75 millions de dollars de revenus publics par an et générer pas moins de 250 d’emplois.

Détenu à 90 % par Keras Resources et à 10% par l’État togolais, le projet minier de Nayega s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan national de développement togolais, le référentiel national en matière de politiques économiques qui vise à développer des pôles de transformation agricoles, manufacturiers et les industries extractives.

Kpémé au point mort depuis sa signature en 2015

Parallèlement l’exécutif togolais s’active pour lancer l’exploitation et la transformation locale d’un gisement de phosphates carbonatés, situé dans le bassin côtier sédimentaire dans le sud du pays. « La mise en œuvre de projet permettra de créer localement de la valeur ajoutée à cette richesse naturelle en générant des emplois sur toute la chaîne de valeur grâce de l’acide phosphorique et des engrais produits », indique Marc Dèdèriwè Ably-Bidamon, sans toutefois fournir plus de détails.

D’autres annonces similaires dans le passé ont toutefois apporté des déceptions. Lomé s’agace ainsi du fait que l’exploitation du gisement de phosphate de Kpémé soit toujours au point mort. Le groupe israélien Elenilto, concessionnaire depuis 2015 de ce projet situé dans le sud-est du pays, était censé produire 5 millions de tonnes de phosphates et d’acide phosphorique par an. Alors que son exploitation n’a toujours pas démarré, ni le groupe, ni les autorités togolaises n’ont souhaité communiquer à ce sujet.

Burkina Faso : six soldats tués lors de deux attaques
dans le nord du pays

| Par Jeune Afrique avec AFP

Selon des sources sécuritaires, six soldats burkinabè ont été tués et quatre blessés mercredi lors de deux embuscades dans des localités de la commune de Barsalogho, située au nord du pays.

“Une patrouille militaire est tombée mardi soir dans une embuscade aux environs de Guindbila, un village (de la commune) de Barsalogho (province de Sanmatenga). Cinq éléments ont perdu la vie au cours de cette attaque menée par des individus armés”, a indiqué une source sécuritaire.

“Quatre blessés ont également été enregistrés côté ami”, a précisé cette source. “Une autre embuscade a eu lieu aux environs de 17 heures, dans le village de Sidogo (également dans la commune de Barsalogho) et a occasionné la mort d’un soldat”, a indiqué une autre source sécuritaire.

Spirale de violences

Le Burkina Faso est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe état islamique.

Dimanche, 9 civils ont été tués dans un village de la province du Bam, dans le nord du Burkina. Samedi, cinq membres des forces de l’ordre ont été tués et onze blessées lors d’une double attaque, dans deux autres provinces du nord du pays.

Depuis début 2015, les attaques jihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l’est, ont fait près de 625 morts.

Un couvre-feu a été instauré dans plusieurs provinces du Nord, où une restriction de la circulation des engins motorisés

Hydrocarbures : des projets en attente de financement
sur l’ensemble du continent africain

| Par

Plusieurs chantiers d’extraction d’hydrocarbures restent en suspens à cause du manque de partenaires financiers. Seuls les plus grands champs gaziers attirent.

Avec la forte hausse de production de pétrole aux États-Unis, les guerres commerciales et les prix des hydrocarbures plutôt bas, 2019, qui touche à sa fin, n’aura pas été une année record pour le financement de l’industrie en Afrique. « L’équilibre du monde de l’énergie a complètement changé. Tous les projets sont désormais jugés à l’aune des projets extractifs américains non conventionnels – de gaz et de pétrole de schiste –, dont les coûts sont très faibles », indique Paul Eardley-Taylor, chargé des secteurs pétrolier et gazier pour l’Afrique australe à la Standard Bank.

Faire décoller des projets africains prometteurs n’est pas aisé dans ce contexte. Selon GlobalData, environ 194 milliards de dollars seront nécessaires pour financer 93 projets pétroliers et gaziers planifiés à travers le continent entre 2018 et 2025.

Selon les spécialistes, l’industrie africaine du pétrole et du gaz nécessiterait également plus de 721 milliards de dollars d’investissement cumulés dans les infrastructures entre 2013 et 2025. Rolake Akinkugbe-Filani, chargée de l’énergie et des ressources naturelles à la banque nigériane d’affaires FBN Quest, juge que les banques africaines n’ont pas été suffisamment actives dans le secteur. « La plupart de ces projets nécessitent un financement à long terme, et, en raison de certains des défis rencontrés au cours de la dernière décennie par le secteur des services financiers et des marchés des capitaux en Afrique – en particulier depuis la crise de 2008 –, la possibilité de se procurer de l’argent localement pour une durée de sept à dix ans est de plus en plus limitée. Les banques commerciales ne sont pas vraiment capables d’aller aussi loin », regrette-t-elle.

D’autres raisons expliquent le retard à l’allumage des projets africains. La décision finale d’investissement (DFI) de Shell pour l’exploitation du champ offshore nigérian Bonga Sud-Ouest a souffert de retards considérables en raison d’un différend fiscal avec les autorités.

En février, Andy Brown, le patron de la division exploration-production de Shell déclarait à l’agence de presse Reuters que ce projet de plusieurs milliards de dollars, qui devrait produire 180 000 barils de pétrole par jour, ne sera pas lancé tant qu’un terrain d’entente fiscal n’aura pas été trouvé. Certaines compagnies, trop petites, ont plus de mal que les autres en ces temps d’aversion au risque.

Le temps, c’est de l’argent !

Initialement attendue à la mi-2016, la décision d’investissement pour le projet Fortuna de gaz naturel liquéfié flottant (FLNG) en Guinée équatoriale a été retardée à plusieurs reprises, puis annulée, en raison de l’incapacité du britannique Ophir Energy de se procurer les 1,2 milliard de dollars nécessaires pour financer le projet. « Un report entraîne une élévation des coûts des chantiers connexes tels que ceux des infrastructures auxiliaires ou encore l’équipement de forage… Le temps, c’est de l’argent ! », rappelle Akinkugbe-Filani.

Le gaz naturel liquéfié, secteur porteur pour le Mozambique

Certains projets sont pourtant lancés, particulièrement ceux tournant autour de l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). L’Agence internationale de l’énergie, établie à Paris, prévoit que le gaz dépassera le charbon d’ici à 2030 pour devenir le deuxième combustible mondial, et l’Afrique, qui possède des réserves de gaz majeures et mises au jour récemment, sera touchée nécessairement par cette transition énergétique.

Avec une telle demande chinoise, les gens sont optimistes quant à la prochaine vague de décisions d’investissement dans ce type de projets

« Les prix du GNL remontent, ce qui veut dire que les entreprises ont une meilleure trésorerie. Nous nous attendions à un excédent de GNL venant de projets australiens et américains. Finalement, cela ne s’est pas produit car les Chinois ont commencé à en acheter. Avec une telle demande chinoise, les gens sont optimistes quant à la prochaine vague de décisions d’investissement dans ce type de projets. »

Après plusieurs découvertes de gaz naturel, le Mozambique devrait devenir l’un des plus gros exportateurs de GNL dans les prochaines années. Le projet Coral, mené par ENI, a pu être acté dès 2017 – le gaz est attendu au mois de juin 2021 –, et ce en dépit de la volatilité et de l’incertitude des prix mondiaux.

En juin 2019, un autre projet gazier, Mozambique LNG, mené par l’américain Anadarko (dont les actifs africains sont en cours de rachat par Total) a été lui aussi décidé avec 20 milliards de dollars d’investissement à la clé, ce qui en fait le plus grand chantier de ce type approuvé dans le secteur du pétrole et du gaz en Afrique subsaharienne. La décision d’ExxonMobil d’investir plusieurs milliards de dollars dans le projet Royuna LNG est aussi attendue d’ici à la fin de 2019. Sur le front des importations de GNL, le français Total a signé un accord au mois de juillet avec le fournisseur d’électricité du Bénin pour la construction d’une nouvelle unité de stockage et de regazéification flottante destinée à l’alimentation des centrales électriques.

Le Qatar a été capable de monétiser ses ressources gazières efficacement afin de déclencher l’industrialisation à travers plusieurs secteurs de l’énergie tels que la pétrochimie, les engrais, le GNL pour l’export

Parmi les autres projets de ce type en attente sur le continent, on peut citer celui nécessitant 30 milliards de dollars d’investissement dans la région de Lindi, en Tanzanie, celui du britannique NewAge de 1,2 million de tonnes par an (tpa) de gaz liquide au Congo-Brazzaville, et enfin une septième salve de Nigeria LNG qui augmenterait la capacité de production de GNL du pays de 22 à 30 millions de tpa.

Akinkugbe-Filani suggère aux nouveaux États gaziers africains de s’inspirer du Moyen-Orient : « Le Qatar a été capable de monétiser ses ressources gazières efficacement afin de déclencher l’industrialisation à travers plusieurs secteurs de l’énergie tels que la pétrochimie, les engrais, le GNL pour l’export, et ensuite de s’en servir comme base pour développer des villes dynamiques. » Dans certains cas, financer ces grands projets nécessite de chercher, au-delà des banques traditionnelles, des financements plus créatifs sur les marchés des capitaux tels que des obligations d’infrastructures, des fonds de quasi-dette et des fonds de capital-investissement. Un appui d’institutions financières internationales ou de développement est une autre solution pour « réduire les risques liés à un projet et attirer d’autres partenaires », estime Akinkugbe-Filani.

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