Vu au Sud - Vu du Sud

Sahel: Aqmi menace les entreprises occidentales

Au Mali, contrôles de civils près de la frontière algérienne. Les soldats de Barkhane cherchent des combattants des groupes jihadistes Ansar Dine et Aqmi (illustration).
© © RFI/David Baché

Al-Qaïda au Maghreb islamique menace de s'en prendre aux entreprises installées dans la région du Sahel. Dans un communiqué publié mardi 8 mai au soir, le groupe terroriste accuse les sociétés occidentales de piller les ressources de ces pays et annonce qu'elles sont devenues des cibles d'attaque. Et ce pour une zone allant «de la Libye à la Mauritanie» dit le communiqué. C'est une première.

C'est la première fois qu'AQMI menace des entreprises, nous explique Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des groupes jihadistes. «Aqmi, al-Qaïda en l'occurrence, a décidé de s'en prendre à toutes les entreprises et institutions occidentales, en particulier françaises, en appelant aussi dans le même communiqué les musulmans à rester loin de ces entreprises... (ce message) s'adresse à ceux qui travaillent dans ces entreprises directement... mais aussi et surtout aux civils en leur disant : restez loin de ces endroits pour éviter d'être touchés à votre tour... »

Il s'agit d'une nouvelle phase par rapport aux appels « classiques » émis par Ayman al-Zawahiri, le patron d'al-Qaïda. « On passe à un autre niveau qui devrait être pris au sérieux » conclut le journaliste.

Dans le communiqué, l'organisation terroriste accuse les sociétés occidentales de «piller les ressources africaines» et d'entretenir la corruption. En réalité aujourd'hui, la plupart des sociétés occidentales au Mali, sont présentes à Bamako ou dans le sud et le centre du pays, où se trouvent notamment les cultures de coton et les ressources en or.

Ce n'est pas le territoire d'AQMI. Mais par son message, le groupe terroriste tente de fédérer la population autour de son action selon Alain Antil, chercheur spécialiste du Sahel à l'Institut français des recherches internationales.

C'est quelque chose qui porte et qui permet de donner une explication simple, simpliste et donc fortement entendue du non développement de ces pays
Alain Antil: «Ils reprennent une rhétorique je dirais presque tiers-mondiste sur le pillage des ressources de l'Afrique par les pays du Nord»
10-05-2018 - Par Gaëlle Lalei
 

Présidentielle au Mali: le chef de l'opposition
Soumaïla Cissé investi candidat

Le chef de file de l'opposition malienne Soumaïla Cissé (image d'archives).
© ISSOUF SANOGO / AFP

Dans la perspective de l'élection présidentielle de juillet prochain, le chef de file de l'opposition parlementaire, Soumaïla Cissé, a été investi samedi par son parti l'Union pour la république et la démocratie (l'URD) et la plateforme « Ensemble, restaurons l'espoir », rassemblant une trentaine de partis politiques et plus de 200 associations.

Plus de 60 000 personnes selon la presse, 80 000 selon les organisateurs. Le stade du 26-Mars de Bamako a vibré. Et lorsqu’il prend la parole, le candidat poids lourd, vétéran de la politique malienne, a « cassé la baraque ».

« Sachez que c’est l’heure du changement, a lancé le candidat investi. Sachez que nous avons pris un chemin qui est irréversible. Sachez qu’on ne peut plus reculer. Sachez que la victoire, elle est certaine. »

Soumaïla Cissé a ensuite mis en garde contre la fraude lors de la présidentielle de juillet prochain : « Pas de tricherie, pas de fraude comme en 2013 ! Nous n’accepterons plus cela. »

Présent à la cérémonie d’investiture du chef de l’opposition malienne, le célèbre activiste très courtisé Ras Bath. Sa cible préférée, le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta : « Il a échoué à nous sécuriser, il a échoué à nous donner de la perspective, IBK a échoué à préserver nos libertés. »

Deux autres présences ont été remarquées à la cérémonie, celle du chef de l’opposition en Guinée, Cellou Dalein Diallo, et celle de Zéphirin Diabré, chef de l’opposition au Burkina Faso.

Tchad: le président Déby nomme le premier gouvernement de la nouvelle République

Le président du Tchad Idriss Déby Itno à Ndjamena, le 22 novembre 2014.
© MIGUEL MEDINA / AFP

Le premier gouvernement de la IVe République est en fonction au Tchad. Le chef de l'Etat a nommé, ce lundi, un cabinet de 29 membres après la démission du Premier ministre le 3 mai dernier, juste avant la promulgation de la nouvelle Constitution qui supprime le poste de chef de gouvernement.

Au Tchad, le premier gouvernement de la IVe République a été nommé lundi soir par le président Idriss Deby Itno. Sans Premier ministre, cette nouvelle équipe est composée de 29 membres.

Deux ministres d'Etat chapeautent ce gouvernement. L’ancien Premier ministre Nouradine Kassiré Coumakoye, président du forum ayant conduit à d’adoption de la Constitution de la IVe République, devient ministre d’Etat, ministre conseiller à la présidence de la République. Un autre acteur majeur du processus ayant conduit à la IVe République : Jean-Bernard Padaré, lui, devient ministre d’Etat, ministre des Infrastructures.

Pour ce premier gouvernement de la IVe République, Idriss Déby a choisi de s’appuyer sur les enfants de ses collaborateurs disparus ou fatigués. Ainsi, Aziz Mahamat Saleh, fils de l’ancien secrétaire général du MPS, parti au pouvoir, est maintenu comme ministre de la Santé. Madeleine Alingué, fille d’un ancien Premier ministre, est elle aussi maintenue au ministère des Postes, des Nouvelles Technologies, de l’information et de la communication.

Ndolenodji Alix Naïmbaye, fille de l’ancien ministre Naïmbaye Lossimian hérite, elle, du secrétariat d’Etat aux Affaires étrangères. Lydie Béassemda, fille de Beassemda Djebaret Julien, qui était vice-président du Forum ayant abouti à la mise en place de la IVe République, devient ministre des Equipements de l’Irrigation et de la Production agricole.

Dans les ministères de souveraineté, Issa Bichara Djadallah, ministre délégué de la Défense, Ahmat Mahamat Bachir, ministre de la Sécurité publique et Cherif Mahamat Zene, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, conservent leurs postes.

Niger: des Peuls dénoncent les incursions
et exactions d'ex-rebelles maliens

Un soldat membre de l'armée malienne monte la garde au-dessus d'une route menant à la frontière nigérienne. Gao, le 9 février 2013 (photo d'illustration).
© REUTERS/Francois Rihouay

Les populations peules du Niger dénoncent les exactions commises par les combattants du MSA et Gatia. Selon plusieurs sources, ces combattants d’autodéfense Touareg du Mali, qui collaborent avec les autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme, effectuent depuis février 2018 de plus en plus d’incursions en territoire nigérien. Ils ont notamment été accusés par l’ONU d’exactions sur les populations peules. Des charges rejetées par le MSA.

Pour Aboubakar Diallo, président du conseil des éleveurs peuls du Niger, la dernière incursion des ex-rebelles du MSA et Gatia a eu lieu le weekend du 5 mai. Il dénonce la coopération entre les autorités de Niamey, la force Barkhane et ces combattants, sous couvert de « traquer, selon eux, le groupe Etat islamique ». Et demande « à ce que Barkhane et nos autorités arrêtent cette alliance » avec ceux qu’il qualifie de « voyous ».

Aboubakar Diallo affirme que « la plupart des victimes que nous avons eues ici, sur le territoire nigérien, ce sont des éleveurs peuls qui n’ont rien à voir avec les terroristes ». Il ne comprend pas pourquoi « aujourd’hui, au lieu d’utiliser l’armée malienne », les autorités « utilisent des supplétifs, des groupes d’autodéfense ».

Réponse de Niamey : il n’y a pas de collaboration de l'armée nigérienne avec le MSA et le Gatia sur le territoire du Niger. Selon le ministre nigérien de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, ces combattants maliens ne représentent pas une armée officielle et Niamey ne peut être tenu pour responsable des actions de groupes communautaires. Le ministre qui ne nie pas que faute de frontières claires  ces milices puissent se retrouver en territoire Nigérien sans le savoir.

Le MSA affirme ne pas traverser la frontière

Le leader du MSA, Moussa Ag Acharatoumane réfute quant à lui toute accusation d’incursion en territoire nigérien. Il précise qu’il y a « une coalition qui est là, constituée du MSA et du Gatia, qui collabore d’abord avec son armée nationale, c’est-à-dire l’armée malienne, ensuite avec les partenaires de notre pays, c’est-à-dire la force Barkhane ». Dans le même temps, d’après lui, « l’armée nigérienne est active le long de sa frontière, avec ses partenaires français », donc également la force Barkhane.

Moussa Ag Acharatoumane assure que s’il y a « des opérations qui sont en cours dans cette zone, des coordinations, de la communication et des échanges de renseignements », ses combattants n’ont « pas le droit d’aller sur le territoire nigérien pour faire quoi que ce soit. C’est le Niger qui s’occupe de son territoire, avec ses partenaires ». Il rappelle par ailleurs que « l’armée malienne et l’armée nigérienne, chacune a le droit de poursuivre sur le territoire de l’autre, un droit qui est souvent mis en avant pour justifier des actions menées çà et là par les différentes armées ».

Le MSA a d’ailleurs annoncé ce weekend une alliance avec un groupe d’autodéfense peul, le Ganda Izo, pour lutter ensemble contre les djihadistes.

Volontaires kibaré #2



Bonjour à toutes et à tous,

Le vendredi 2 mars 2018, Ouagadougou a une nouvelle fois été victime d'attaques terroristes. Malgré cet événement, nous restons forts et solidaires, à l'image du Burkina Faso, pays qui nous accueille depuis 1974.

Le projet associatif porté par France Volontaires, fruit d’une construction partagée entre acteurs publics et acteurs de la société civile, semble plus pertinent que jamais. Face à des défis et des enjeux qui concernent toutes nos sociétés, l'engagement solidaire à l'international est à entrevoir comme un levier puissant du vivre ensemble.

A ce titre, nous saluons la venue récente de 7 volontaires. Bonne arrivée à Clément, en appui à la Fondation Acra et Louis, envoyé par l'Ordre de Malte, tous deux basés à Ouagadougou... et bienvenue à Pierre, infirmier à Léo, Marie Capucine, en mission à Koudougou, Claire de l'ONG Atia, et aux nouveaux volontaires d'ATD Quart Monde, Aurore et Antoine.

Découvrez les activités que nous avons menées ces deux derniers mois...
Bonne lecture !

- A la une : Rencontre du Réseau des Espaces Volontariats
- Actualité :  La sécurité en mission
- Actualité : Rapport d'activité 2017
- Vie du Réseau : Visites de chantiers de solidarité internationale
- Vie du Réseau :  Sortie-découverte au sud du pays
- Vie du Réseau : Appui aux associations locales

Rencontre du Réseau des Espaces Volontariats

Du 9 au 14 avril,  la Direction de France Volontaires et les Responsables des différents Espaces Volontariats déployés à travers le monde se sont réunis à Paris pour échanger sur les orientations stratégiques de la plateforme et se pencher sur la question du développement du Réseau des Espaces Volontariats, dans un contexte politique français qui place l'engagement citoyen comme un enjeu central et qui est très favorable au principe de réciprocité dans le volontariat.

Avec la signature du nouveau Contrat d’Objectifs et de Performance 2018-2020, document qui nous lie au ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, un nouveau cycle s'ouvre pour France Volontaires. Il s'agit de renforcer la plateforme dans sa double dimension d’opérateur de l'Etat et de plateforme pilote dans le développement de l'engagement citoyen. Ce nouveau cycle est aussi celui du développement de nos capacités d'action et de nos partenariats, dans la perspective de faire de France Volontaires un véritable espace de dialogue où se croisent des politiques publiques, des initiatives associatives et le secteur privé.

Pour l'Espace Volontariats du Burkina Faso, cela se traduit par davantage de collaboration avec les membres de la plateforme présents sur le territoire burkinabè, le développement des missions de réciprocité et l'élaboration de projets multi-acteurs où les volontaires contribuent significativement au développement local.


Pour l'Espace Volontariats du Burkina Faso, cela se traduit par davantage de collaboration avec les membres de la plateforme présents sur le territoire burkinabè, le développement des missions de réciprocité et l'élaboration de projets multi-acteurs où les volontaires contribuent significativement au développement local.

La sécurité en mission
La dernière semaine du mois de mars a été ponctuée par la visite de Thomas Cosse, Directeur du pôle Réseau International à France Volontaires. Sa mission, non étrangère aux événements du 2 mars, a permis d'échanger étroitement avec nos partenaires locaux, les acteurs de la coopération française et les organisations internationales du volontariat.

Nous avons ainsi organisé une réunion avec des représentants des Peace Corps, la JICA (agence japonaise de coopération internationale) et International Service afin de partager nos expériences en matière de sécurité. Nous sommes également allés à la rencontre de notre partenaire de longue date, ATD Quart-Monde, qui accueillait deux nouveaux volontaires français.
Jeudi 29 mars, nous avons reçu une vingtaine de volontaires présentement en mission sur le territoire burkinabè. Ce moment, conçu en deux parties, a permis d'échanger sur le contexte sécuritaire dans lequel ils évoluent et de rappeler quelques mesures de précaution et de vigilance. 

Après un  temps plus formel durant lequel les volontaires ont eu l'occasion de partager leurs inquiétudes et poser des questions à Isabelle Baert, attachée de sécurité intérieure de l'ambassade de France au Burkina Faso, la deuxième partie de la soirée s'est faite autour d'un verre, dans la convivialité. 

Il est important de noter que compte-tenu des récents incidents, la cartographie des zones à risque du Burkina Faso, établie par la France pour ses ressortissants, a fait l’objet de changements. Il est  vivement recommandé de se référer au site "conseils aux voyageurs" pour tout déplacement.
 

Rapport d'activités 2017

Accueil, accompagnement et suivi des volontaires, formations des acteurs, préparations au départ, actions de représentation et  de communication...
Consultez notre Rapport d'activités 2017 et découvrez toutes les activités que nous avons menées l'an passé.

Visites de chantiers de solidarité internationale

Les 22 et 23 février, nous sommes allés visiter deux chantiers de solidarité internationale se déroulant à quelques dizaines de kilomètres de Ouagadougou.

Le premier, porté par l'association Safaride, s'articulait autour d'un groupe de onze adolescents français. Le groupe est venu avec un double objectif : aménager le centre socio-culturel de Siguinvoussé et permettre à des jeunes de leur ville, Vermelles, d'échanger avec des écoliers burkinabè. En effet, ils ont joué le rôle d'intermédiaire entre des élèves français et des écoliers de Siguinvoussé, qui ont ainsi pu échanger des cadeaux et des créations plastiques qui racontaient le quotidien de chacun.

Le lendemain nous avons repris la route, cette fois-ci vers le village de Baribsi, non loin de Kindi. Nous y avons rencontré 7 jeunes bretons venus au Burkina Faso pour vivre une immersion à la fois professionnelle et interculturelle. Depuis 2001, des élèves du lycée Sainte-Marie de Plouigneau (Finistère) viennent au pays des Hommes Intègres afin d'avoir une expérience professionnelle en lien avec leurs projets respectifs et pour apporter du matériel. Ils passent une partie du séjour dans une structure de leur choix (chez les pompiers, dans un CSPS, dans un orphelinat...). L’autre partie se déroule en brousse, dans le village de Baribisi où un campement solidaire a été mis sur pied avec l’appui de l’association française qui organise ces séjours.

Dylan et Clémentine, les deux ambassadeurs de l'engagement citoyen arrivés en janvier dernier étaient présents pour les visites et ont longuement échangé avec les lycéens. Ils ont ainsi pu découvrir pleinement les enjeux de leur  mission : encourager les jeunes à s'engager et à vivre une expérience de volontariat international.

Sortie-découverte au sud du pays

Pour la première sortie-découverte de l'année, les volontaires sont allés plein sud... direction Tiébélé et Nazinga ! Les participants ont d'abord visité la petite ville de Tiébélé où ils ont pu apprécier l'habitat Kassena qui y est particulièrement bien représenté. Au programme : visite de la Cour Royale et promenade sur la colline, sans oublier la pause incontournable au maquis.

La suite du week-end s'est faite dans la réserve de Nazinga, à une demi-heure de voiture de Pô. Connu pour la richesse de sa faune et sa flore, le parc compte plusieurs centaines d'éléphants mais aussi des antilopes, des phacochères, des singes et une multitude d'oiseaux. Et par chance, les éléphants étaient au rendez-vous ! Le groupe a pu en observer une dizaine.

Cette sortie a réuni 11 personnes aux profils et origines variés  : 4 volontaires de solidarité internationale, 3 service civique, 2 infirmières bénévoles, tous français, mais aussi une coopérante québécoise et une salariée autrichienne.
 

Appui aux associations locales

Au regard de sa mission de renforcement des capacités des acteurs du volontariat international, France Volontaires Burkina et le Réseau des Acteurs du Volontariat International (RAVI) organisent des rencontres pluriannuelles sur divers thématiques liées aux Chantiers de Solidarité Internationale. Ces rencontres sont destinées aux associations qui reçoivent des volontaires internationaux dans le cadre de chantiers ainsi qu’à celles qui désirent en organiser.

Fin février, nous recevions une quinzaine de personnes pour un atelier sur la sécurité des volontaires. Chaque structure a présenté les mesures de sécurité qu'elle mettait en place, mais c'était surtout l'occasion de réfléchir ensemble à l'amélioration de certaines pratiques.

Le 24 avril, nous avons organisé la deuxième rencontre de l'année autour du thème suivant : la communication des associations de solidarité internationale. Cet atelier, qui a réuni 12 représentants d'associations, a permis de mettre en avant les règles et principes de base de la communication et de travailler sur les étapes d'un plan de communication.
 

A très bientôt, bilfu !