Vu au Sud - Vu du Sud

Burkina Faso: trois civils tués dans une attaque
près de la frontière ivoirienne

Le poste de gendarmerie burkinabè de Yenderé est près de Niangoloko, à côté de la frontière ivoirienne.
© Google Maps

Trois civils et deux assaillants ont été tués dans la nuit du 29 mars 2019, quand un groupe d’hommes armés a lancé l’assaut contre la brigade de gendarmerie de Yenderé. La réaction des gendarmes a mis en déroute les assaillants.

Les assaillants sont arrivés aux environs de 2h du matin et ont ouvert le feu sur les gendarmes, selon nos sources. Mais des éléments de la brigade en position avancée ont riposté pour freiner le groupe armé dans sa progression.

Au cours des échanges de tirs, deux attaquants sont abattus. Trois civils, des passagers d’un car de transport en commun, pris entre les échanges de tirs, ont également été tués. Cette nouvelle attaque contre les forces de sécurité burkinabè a également fait deux blessés par balles.

Face à la riposte des gendarmes, les assaillants n’ont pas pu s’approcher des installations de la brigade. Ils se sont dispersés par petits groupes, afin de s’échapper. « L’alerte avait été donnée à tout le monde sur le risque d’une attaque dans la région » précise notre source sécuritaire, donc « les éléments sont toujours sur le pied de guerre ».

Le poste de Yenderé est situé à l’ouest du Burkina Faso, à 10 kilomètres de Niangoloko, la dernière ville du Burkina Faso avant la frontière ivoirienne. C’est un lieu où il y a généralement du monde de jour comme de nuit, car c’est là que s’effectuent les formalités policières des passagers ou transporteurs qui quittent ou pénètrent le territoire burkinabè.

Franc CFA: la polémique absente d’une réunion
des pays de la zone franc au Niger

Pour certains militants issus de la société civile en Afrique de l'ouest, CFA veut dire «franc des colonies françaises d'Afrique», associant toujours le CFA à une monnaie coloniale.
© ISSOUF SANOGO / AFP

Les ministres des Finances des pays membres de la zone franc étaient en conclave, ce jeudi, à Niamey, au Niger. Au menu, les questions de lutte contre le blanchiment des capitaux et la lutte contre le terrorisme, mais aussi comment continuer à faire de la zone franc un espace de coordination active des politiques publiques. La mobilisation des ressources internes était également à l'ordre du jour. Tout sauf la question du franc CFA contesté par la société civile dans plusieurs pays.

Les argentiers des quatorze pays africains de la zone franc et leur partenaire français ont réaffirmé entre autre leur engagement à œuvrer pour le développement de la zone franc. Mais selon le ministre nigérien des Finances, Diop Mamadou, la question du franc CFA n’était pas à l’ordre du jour : « Nous nous débattons des réalisations économiques, des perspectives économiques des pays membres, des enjeux qui se posent à ces pays membre. Nous avons une croissance moyenne de plus de 6%. »

La France voit par contre d’un bon œil le projet de la monnaie unique de la Cédéao. Une initiative complémentaire pour le ministre français des Finances, Bruno Lemaire : « S’ils ont des propositions nouvelles à faire comme la monnaie unique, nous accueillons de manière très constructive ces propositions. C’est aux Etats africains de décider de manière souveraine quelles sont les décisions qu’ils souhaitent prendre dans le domaine monétaire. »

La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ont également été évoqués à Niamey : « Combattre Boko Haram, c’est pour la France une priorité absolue. Et le Niger sait qu’il peut compter comme les autres Etats qui sont touchés par ce phénomène sur le soutient matériel, financier, militaire de la France », a ajouté Bruno Lemaire.

Pour sécuriser la réunion de Niamey, un important dispositif policier a été déployé.

Elections en Mauritanie: l’opposition demande
la dissolution de la Céni

Opération de vote en Mauritanie en 2007 (image d'illustration).
© AFP PHOTO/GEORGES GOBET

En Mauritanie, l’Alliance électorale de l’opposition démocratique, qui réunit 13 partis, pose des exigences pour participer à l’élection présidentielle du mois de juin prochain. Elle souhaite une reprise totale de la révision de la liste électorale et la dissolution de l’actuelle Commission électorale en vue de la création d’une Céni consensuelle.

Les leaders de l’opposition mauritanienne étaient tous présents lors d’une rencontre avec les médias, ce mercredi 27 mars, à Nouakchott. C’était le cas du président de l’Alliance électorale de l’opposition démocratique Mohamed Ould Maouloud.

Composition « paritaire et consensuelle »

Il rappelle les dispositions de la loi mauritanienne sur la composition des commissions électorales : « La loi précise que la Céni doit être composée de façon paritaire et consensuelle entre l’opposition et la majorité. Or, la majorité des partis d’opposition n’a pas été associée. »

L’actuelle Commission électorale ne représente qu’un seul candidat, le général Ghazouani de la majorité, déplore Mohamed Ould Maouloud : « Cette Céni n’est plus qualifiée pour diriger des élections réellement crédibles. Elle doit être forcément recomposée. »

Les dirigeants de l’opposition ont révélé avoir rencontré deux fois, ces derniers jours le ministre de l’Intérieur. Il n’adhère pas à une éventuelle dissolution et rejette l'idée d'une dissolution de la Céni.

Dialogue inclusif boycotté

La Commission électorale nationale indépendante a été installée en avril dernier par les partis de la majorité et quelques formations de l’opposition dite modérée qui ont participé à un dialogue inclusif organisé en 2016 à l’initiative du gouvernement mauritanien. Les poids lourds de l’opposition, dont le FNDU, l’ont boycotté.

 

Mali : au moins cinquante civils peuls
massacrés à Ogossagou, dans le centre du pays

| Par Jeune Afrique avec AFP

Des individus armés ont attaqué le village d'Ogossagou, dans le centre du pays, massacrant au moins cinquante civils dans ce village peul situé à proximité de la frontière avec le Burkina Faso.

« Ogossagou est complètement dévasté », selon Moulaye Guindo, le maire de la ville de Bankass, située à une vingtaine de kilomètres du village attaqué à l’aube, ce samedi, par un groupe d’individus armés.

Des hommes, « vêtus en chasseurs dozo », ont attaqué la localité  aux alentours de quatre heures du matin, a affirmé le maire de Bankass à l’agence de presse Reuters.

Le maire de la localité voisine de Ouenkoro, Cheick Harouna Sankaré, a dénoncé « un massacre de civils peuls par des chasseurs traditionnels dogons ».

Plusieurs sources ont rapporté à la radio Studio Tamani que le village a été « totalement détruit ».

Le préfet de Bankass, qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque selon ce média malien, a également confirmé l’attaque, sans livrer de bilan pour le moment. « Au moins cinquante civils peuls ont été tués », a affirmé à l’AFP une source militaire.


>>> À LIRE – Mali : Sékou Allaye Bolly, le commerçant peul qui voulait réintégrer les anciens jihadistes


Des attaques récurrentes

Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.

Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU.

Mali: le groupe jihadiste GSIM revendique
l’attaque contre l’armée

L'armée malienne à Goundam, près de Tombouctou, désormais déployée face aux jihadistes. (Photo d'illustration)
© AFP/PHILIPPE DESMAZES

Au Mali, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste du Sahel liée à al-Qaïda, a revendiqué l’attaque contre des soldats maliens, dans le camp militaire, à Dioura, dans le centre du pays. L’attaque a eu lieu le 17 mars et a fait près de 30 morts.

C'est dans la nuit de vendredi à ce samedi 23 mars que le communiqué nous est parvenu. La revendication emprunte le canal habituel de communication des jihadistes, via l'agence mauritanienne Al-Akhbar. Le GSIM y présente l'attaque comme une opération de représailles aux crimes commis par le gouvernement et ses milices contre les Peuls.

Le mouvement de Iyad Ag Ghali dit également que l’attaque a été exécutée par des hommes du Macina, groupe actif dans le centre du Mali, sous le commandement d'Amadou Koufa lui-même, récemment réapparu dans une vidéo alors qu’on avait pensé qu’il avait été tué dans une opération française, au mois de novembre.

Une revendication jugée crédible

Joint par RFI, Boubacar Salif Traoré, directeur du cabinet Afriglob Conseil, spécialiste des questions de Défense et de sécurité, nous explique pourquoi cette revendication est plausible.

« Dès les premières heures de l’attaque, les personnes présentes sur place ont reconnu certains éléments comme étant des éléments de Iyad Ag Ghali. En effet,  c’est leur modus operandi, à savoir des attaques très tôt le matin qui ne durent en général pas plus de deux heures et qui, finalement, portent la marque du groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Le fait que Amadou Koufa ait lui-même conduit l’attaque est aussi plausible car c’est, en effet, sa zone d’activité principale. Par ailleurs, n’oublions pas, effectivement, qu’aujourd’hui, pour le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, le défi majeur c’est de rétablir Amadou Koufa dans sa position initiale, c’est-à-dire chef de la Katiba du Macina, sachant bien que s’il s’avérait que Amadou Koufa est mort et que le groupe continue justement à faire croire qu’il est vivant, ce serait très désastreux pour son image dans la zone », estime-t-il.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans affirme que l'attaque n'a pas été dirigée par Ba Ag Moussa, ancien officier déserteur des forces armées maliennes. Les Forces armées maliennes (FAMA) lui avaient, dans un premier temps, attribué la paternité de cette opération.

Conséquences politiques

Outre le traumatisme pour l'armée malienne, cette attaque a aussi de profondes répercussions politiques. Un deuil national de trois jours a été décrété, vendredi, et le président Ibrahim Boubacar Keïta a sermonné la hiérarchie militaire laissant entendre qu'il y avait eu des négligences à Dioura et qu'il n'en tolèrerait plus.

Les familles sont cependant en colère. Des femmes et des enfants de soldats tués dans différentes attaques ont manifesté, vendredi, à Ségou et Sévaré, dans le centre du pays pour dénoncer le manque de moyens de l'armée. Jeudi, à Nioro, dans l’ouest du pays, c’est le chef d'état-major qui a été conspué.