Vu au Sud - Vu du Sud

Mali: attaque meurtrière
contre l’armée malienne à Dioura

Soldats maliens à l'entraînement (image d'illustration).
© REUTERS/Joe Penney

Au Mali, une importante attaque a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 mars dans le centre du pays. Les assaillants armés se sont brièvement emparés d'une base de l'armée malienne (FAMa). Il y a au moins huit militaires tués. (En fait sur le site de Jeune Afrique, un article paru le 18 mars fait état de 21 militaires tués)

C’est le camp militaire de la petite localité malienne de Dioura, au centre du Mali, qui a été attaqué dans la nuit de samedi à dimanche. Selon les premiers témoignages, les assaillants, de présumés jihadistes, sont arrivés en moto et en véhicule. Lourdement armés, ils ont attaqué les lieux. « C’était comme s’ils étaient très informés », explique une source contactée par RFI.

Panique totale

Des coups de feu nourris ont été entendus. Un groupe d’assaillants s’est dirigé vers l’est du camp, un autre groupe vers le sud, le tout dans une panique totale. D’après nos informations, des véhicules se trouvant à l’intérieur du camp ont été détruits ou emportés.

Côté bilan, des informations contradictoires circulent. Une certitude, on compte des victimes dans les rangs de l’armée malienne, ainsi que des soldats dont on est pour le moment sans nouvelles. Sont-ils morts ? Si oui, le bilan pourrait être très lourd.

Un hélicoptère survole la ville

Peu avant la mi-journée de ce dimanche, des témoins ont vu au moins un hélicoptère de l’armée malienne survoler la ville. « Preuve que nous contrôlons la situation », réagit un officier. Selon une autre source, il est cependant prématuré de dire exactement si l’armée malienne contrôle toujours le camp de Dioura.

Mauritanie: décès de l’ancien président
Mohamed Mahmoud ould Louly

Vue aérienne de la ville de Nouakchott, la capitale de la Mauritanie. (Image d'illustration)
© GEORGES GOBET / AFP

Le pays va respecter un deuil de trois jours suite à la disparition samedi 16 mars au matin de cet ancien dirigeant, qui luttait contre la maladie depuis plusieurs années. Il a dirigé la Mauritanie entre 1979 et début 1980.

Mohamed Mahmoud ould Louly, disparu à 76 ans, a fait partie de la première junte militaire qui a renversé le premier président civil de la Mauritanie indépendante, Moktar ould Daddah, le 10 juillet 1978.

Membre du comité de militaires pour le redressement national, celui qui était à l’époque colonel de l’armée, a été porté à la tête du pays après un autre coup d’état qui déposa le premier président militaire Moustapha ould Mohamed Saleck, 8 mois seulement après sa prise du pouvoir.

Une période de grande instabilité politique

Mohamed Mahmoud ould Louly a dirigé la Mauritanie d'avril 1979 à janvier 1980. Une période marquée par une succession de tentatives de coups d’état ou de révolutions de palais. C’est d'ailleurs l’une de ces révolutions de palais conduite par le lieutenant-colonel Mohamed Khouna ould Haidalla, ancien ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, qui finit par emporter son régime.

Depuis cette date, l’ex-chef de l’Etat avait renoncé à faire de la politique. Les personnalités qui l’ont connu rappellent les qualités d’un homme intègre et très religieux.

 

Putsch raté au Burkina: l'entourage de Soro
dément les propos de Chérif Sy

Selon Chérif Sy, Guillaume Soro a admis lors d'une conversation la véracité des propos qui lui sont prêtés dans des enregistrements téléphoniques.
© Sia KAMBOU / AFP

Lors d'une audience du procès à Ouagadougou du putsch de 2015, le ministre burkinabé de la Défense, Chérif Sy, président du Conseil national de transition à l'époque, a accusé cette semaine Guillaume Soro d'avoir « reconnu » l'authenticité de ses échanges téléphoniques avec Djibrill Bassolé. L’entourage de l’ex-président de l’Assemblée ivoirienne dément.

L’accusation est lourde. Appelé à la barre comme témoin cette semaine au procès du putsch manqué de 2015 au Burkina Faso, l’actuel ministre de la Défense Chérif Sy a accusé Guillaume Soro d'avoir reconnu lors d'une rencontre à Paris en 2015, l'authenticité de ses échanges téléphoniques avec Djibrill Bassolé.

Dans les enregistrements téléphoniques, on entend deux hommes présentés comme l'ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé et l'ex-président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro échanger sur un plan de soutien aux putschistes et des projets d'assassinats de Chérif Sy et de Salif Diallo, l'ex-président de l'Assemblée nationale burkinabè.

L'entourage de Guillaume Soro oppose un démenti catégorique aux propos de l'ex-président du Conseil national de transition devant le tribunal.

J'observe que Chérif Sy parle d'une rencontre qui aurait eu lieu à Paris en octobre. En octobre, Guillaume Soro n'était pas à Paris, il y était plutôt en décembre. Ensuite, il dit, toujours devant le tribunal et donc étant sous serment, que Guillaume Soro à Paris lui aurait envoyé son chargé de communication. Le chargé de communication de Guillaume Soro, c'est votre serviteur. J'étais avec lui à Paris et il n'y a jamais, je dis bien jamais eu de tentative d'approche de Chérif Sy par moi ou par quelqu'un d'autre...

Moussa Touré, porte-parole de Guillaume Soro
 
16-03-2019 - Par Pierre Pinto
 
 

Sénégal: le marché Petersen réduit en cendres
par un incendie

Le marché Pétersen, en plein centre-ville de Dakar, est parti en fumée, le 15 mars 2019.
© RFI / Guillaume Thibault

A Dakar, en plein centre-ville, 70 boutiques du marché Petersen sont parties en fumée vendredi 15 mars. Le feu s’est propagé très rapidement sans faire de blessés. En Afrique de l’Ouest, la liste des marchés détruits par des incendies semble sans fin.

Les fumées toxiques, les murs carbonisés qui s’effondrent… Malgré les risques, malgré la présence des forces de l’ordre, certains commerçants tentaient vendredi de récupérer ce qui pouvait l’être. Propriétaire avec son frère d’une boutique de bijoux, Mohadi Camara a en revanche tour perdu. « Je suis vraiment triste, très, très, très triste », soupire-t-il.

Parcelles occupées illégalement, non-respect des normes, notamment électriques. Difficile de connaître l’origine de cet incendie. Pour le maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, il est temps de réglementer les marchés. « Cela ne peut pas continuer, ce n’est pas possible, c’est trop précaire. Et vous voyez, les conséquences sont dramatiques : on peut perdre tout son bien en une seconde, souligne-t-il. L’accompagnement qu’on propose, c’est de les recaser dans les normes. Ils sont d’accord. C’est la solution pérenne que je vois. Tout le reste c’est du rafistolage : on déguerpit les gens, ils reviennent. »

Soixante-dix boutiques de fortune du marché Petersen ont été complètement détruites. © RFI / Guillaume Thibault

La fin de l’anarchie, c’est ce que souhaite aussi Abdou Touré. Car ses deux boutiques de jouets ont déjà brulé il y a quatre ans. « On ne sait pas quoi faire car nous avons tout perdu, tout est parti en fumée », se désole-t-il.

Soixante-dix boutiques ont brûlé vendredi. La zone va être déblayée. A voir si les autorités mettent les moyens pour bloquer le retour des commerçants informels.

Niger: sept gendarmes tués dans une attaque
de Boko Haram

Des soldats de l'armée nigérienne se dirigent vers la ville de Bosso au sud-est du Niger en 2016 (image d'illustration).
© AFP/ISSOUF SANOGO

Au Niger, une nouvelle attaque meurtrière est attribuée aux jihadistes nigérians de Boko Haram. Elle a visé une position des gendarmes nigériens à Gueskerou dans la région de Diffa. Les assaillants ont surgi au crépuscule pour tenter de prendre cette position. Ils ont été mis en déroute, mais le bilan de l'attaque est très lourd.

L’attaque s’est produite en fin de journée à +Niger/@13.4829469,12.8351669,14.25z/data=!4m5!3m4!1s0x110f9dd497f758d9:0x69cb82a30146afd3!8m2!3d13.483333!4d12.85" target="_blank">Gueskerou, non loin de Diffa. Les gendarmes, qui défendaient leur position, n’ont pas été surpris par l’ennemi. Des guetteurs les ont aperçus de loin et la riposte a été prompte.

Lourd bilan

Le bilan est lourd. Du côté des gendarmes, on dénombre sept morts et une vingtaine de blessés. Dans le camp ennemi de Boko Haram, dix-neuf combattants ont été tués et un fait prisonnier, cinq de leurs véhicules ont été détruits et deux autres récupérés par les forces spéciales nigériennes.

Des renforts arrivés sur zone ont engagé la poursuite. Le ratissage des forces spéciales s’est poursuivi en territoire nigérian.

Boko Haram a perdu plus de 300 éléments

Les gendarmes de la position de Gueskerou ont reçu les félicitations de leur hiérarchie militaire. Depuis le début de la décrue de la Komadougou Yobe, plusieurs tentatives d’infiltration de Boko Haram sur le territoire nigérien ont été repoussées avec succès. En presque deux mois, Boko Haram a perdu plus de 300 éléments et plus de dix véhicules détruits ou récupérés par les forces armées nigériennes.

Plus de 2 000 nouvelles recrues militaires viennent de sortir des centres d’instruction de Niamey et Zinder. Ils auront bientôt du temps au contact de l’ennemi.

► [Reportage] Niger: avec des militaires confrontés à la menace Boko Haram