Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

[Tribune] Face au terrorisme, la survie du Sahel dépend du courage politique de ses dirigeants

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Par  Ibrahim Yacouba

Ancien ministre nigérien des Affaires étrangères.

Des soldats mauritaniens, près de la frontière avec le Mali, en novembre 2018.

Des soldats mauritaniens, près de la frontière avec le Mali, en novembre 2018. © THOMAS SAMSON/AFP

 

Pour Ibrahim Yacouba, ancien ministre nigérien des Affaires étrangères, l’échec de la lutte contre le terrorisme tient à l’absence d’une stratégie claire et ferme visant à en combattre les causes.

La libération au Mali des otages Soumaïla Cissé, Sophie Pétronin, Nicola Chiacchio et le père Pier Luigi Maccalli par Aqmi le 8 octobre 2020 a mobilisé l’attention de l’opinion publique au Sahel et dans le monde.

Malgré les moyens et les actions régulièrement annoncés par le Mali et ses pays amis, la situation du nord du Mali reste encore préoccupante et constitue plus que jamais un facteur supplémentaire d’amplification de l’insécurité de toute la sous-région, qui reste toujours sous la pression exercée par les différentes organisations terroristes qui écument la région.

Si les montants des dépenses militaires font l’objet de la plus grande discrétion ou de spéculations selon les sources, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm estime qu’en 2019 les dépenses militaires du Burkina Faso s’élevaient à 358 millions de dollars américains, celles du Mali à 474 millions, celles de la Mauritanie à 162 millions, celles du Niger à 178 millions et celles du Tchad à 235 millions.

Cet effort de guerre considérable représente jusqu’à 14 % du budget national (cas du Tchad). Le président du Niger a quant à lui très souvent déclaré qu’il « [consacrait] plus de 19 % des ressources budgétaires à la sécurité ».

Coopération et coordination

Au-delà des ressources mobilisées au niveau national, les États du Sahel ont entamé une démarche de coopération et de coordination avec la création du G5 Sahel, en 2014, qui regroupe les cinq pays cités. Dans cette guerre qui nous est imposée, le G5 Sahel entend répondre sur deux plans complémentaires.

Le premier concerne le développement durable, notamment les aspects relatifs à la résilience et au développement humain, aux infrastructures et à la gouvernance. Un Programme d’investissement prioritaire couvrant ces volets a été conçu et chiffré à 14,8 milliards de dollars.

Le second plan qui fait l’objet de l’attention du G5 Sahel est bien évidemment le plan militaire. Lancée en février 2017 par les chefs d’État du G5 Sahel, la Force conjointe du G5 Sahel (FCG5S) se veut la clé de voute de la coopération militaire entre les cinq pays.

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EN DÉPIT DES EFFORTS, LES GROUPES TERRORISTES, GAGNENT DU TERRAIN

Mais, pour lui permettre de fonctionner correctement, cette force militaire prévue pour compter entre 5 000 et 10 000 soldats a besoin de disposer de moyens considérables estimés à 400 millions d’euros, qui peinent toujours à être mobilisés.

Malgré tous les efforts et la bonne volonté affichée, les attaques terroristes, sous la forme d’embuscades, d’assassinats ciblés et d’enlèvements, se font de plus en plus fréquentes et téméraires, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger.

La situation sécuritaire se dégrade, et la raison principale est que toutes les mesures qui ont été mises en place contre les groupes terroristes ne parviennent pas à les ébranler structurellement. Au contraire, ils « gagnent du terrain », pour utiliser les termes employés par le secrétaire général des Nations unies en février 2020.

Liens entre terrorisme et trafics de drogue

Pour faire la guerre et la tenir sur une période plus ou moins longue, une organisation a principalement besoin de combattants et de ressources financières.

Or la faillite de certains États à assurer les services sociaux de base, voire la démission pure et simple dans certains territoires, combinée au chômage et à au manque de perspectives d’avenir, offre aux groupes terroristes un vivier presque inépuisable de jeunes hommes et même de jeunes femmes en quête d’un cadre structurant, d’idéal, mais surtout de meilleures conditions de vie.

L’accès aux ressources financières est quant à lui assuré par les trafics en tout genre, dont le trafic de drogue. Le 7 août 2020, le Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017) sur le Mali a adressé une lettre au Président du Conseil de sécurité des Nations unies détaillant différents aspects de la criminalité organisée sévissant au Sahel.

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LE MANDAT DE CERTAINES FORCES N’INTÈGRE PAS LE COMBAT CONTRE LE TRAFIC INTERNATIONAL DE STUPÉFIANTS

Cette lettre démontre que la région est devenue une plaque tournante du trafic international de drogue. Cela est désormais bien compris par les opinions publiques. Le lien qu’il reste à établir très clairement, et cela relève de la responsabilité des États du Sahel, c’est celui entre ces trafiquants et le terrorisme.

Dans la plupart des cas, les réseaux de trafiquants se superposent, voire se confondent, avec les groupes terroristes. Il n’y aura aucune victoire pérenne contre le terrorisme au Sahel si ces deux luttes (contre le terrorisme et contre les trafics) ne sont pas menées en synergie.

Malheureusement, et aussi curieux que cela puisse paraître, le mandat de certaines forces multinationales opérant dans cet espace n’intègre pas clairement ce combat contre le trafic international de stupéfiants.

Écart entre les discours et la volonté politique

L’autre combat qu’il faut absolument remporter, c’est celui contre le désespoir de notre jeunesse. Au Niger, par exemple, le taux brut de scolarisation pour l’enseignement primaire, qui n’a jamais atteint les 75 %, a régressé à 66,42% en 2019. Le chômage, mais surtout le sous-emploi, qui y touche plus du tiers de la population, ont un effet délétère voire dévastateur sur la jeunesse, qui voit ses perspectives d’avenir considérablement réduites.

Ces faits sont connus des décideurs politiques et même de tout observateur ou observatrice du Sahel. Pourquoi alors cet écart entre les discours et la volonté politique mise en œuvre pour apporter les réponses idoines ? Pourquoi cette tolérance envers la mauvaise gouvernance et le mauvais usage fait des modestes ressources qui devraient nous permettre de mettre les solutions en œuvres ?

Le moyen le plus pérenne d’assurer le financement de la FCG5S aurait été de la placer sous mandat offensif dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies et d’y rattacher les contributions obligatoires conséquentes. Cette demande a été réitérée de manière régulière par les chefs d’État du G5 Sahel. Pourquoi la question semble-t-elle avoir subitement disparu de l’agenda diplomatique nigérien, alors même que le pays siège au Conseil de sécurité pour la période 2020-2021 ?

Pourquoi, si le Niger investit réellement « entre 19 % et 22 % » de son budget national à l’éducation, les indicateurs se dégradent-ils ? Pourquoi l’affaire des 76 milliards de F CFA détournés au ministère de la Défense entre 2014 et 2019 n’est-elle pas traitée avec la fermeté requise ?

Ces éléments concourent à miner la confiance entre les citoyen(ne)s et leurs dirigeant(e)s, faisant un lit de plus en plus confortable à la propagande extrémiste.

Les pays du Sahel n’ont pas choisi de mener cette guerre. Mais ils peuvent choisir de la gagner. Face au danger encouru par nos Républiques, à ce péril stratégique qui met en jeu la viabilité ou l’existence de certains États, il est indispensable d’avoir le courage politique de considérer la situation dans son ensemble et de concevoir une stratégie claire et ferme visant à combattre les causes du terrorisme.

Il est également crucial d’évaluer les résultats de l’internationalisation de ces conflits et d’en tirer les meilleures leçons.

Cela demande une volonté politique qui place l’intérêt des États au-dessus des calculs personnels et politiciens. La survie du Sahel en dépend.

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Les 21 et 22 novembre prochains, l’Arabie saoudite présidera le G20. Ne laissons pas les intérêts financiers primer sur les droits humains !

L’Arabie saoudite dépense des millions pour redorer son image, notamment en communicant sur les récentes réformes en faveur des droits des femmes dans le Royaume. En réalité les militantes saoudiennes qui ont tant œuvré pour ces réformes sont harcelées, en exil ou tout simplement en prison. C’est le cas de Samar Badawi, Loujain al-Hathloul, Nassima al-Sada. Emprisonnées depuis 2 ans et demi, elles sont exposées à la torture, aux violences sexuelles et à d’autres formes de mauvais traitements.

M. Macron déclarait il y a peu que la France devait porter sa voix « féministe et humaniste » sur la scène internationale. Demandez-lui de passer de la parole aux actes lors du G20 !

JE SIGNE LA PÉTITION
Nous avons lancé une campagne internationale pour demander aux dirigeants - présents au G20 - de ne pas être dupes, et de privilégier les droits humains sur les intérêts financiers lors du sommet. À défaut, leur silence ou leur passivité seraient interprétées par les autorités saoudiennes comme un consentement tacite. Ils ont une occasion unique de faire pression sur les autorités saoudiennes.

L'ambassadeur saoudien en Grande Bretagne déclarait récemment que les autorités saoudiennes réfléchissaient actuellement à la libération des femmes défenseures. La pression commence à agir, maintenons-la, nous avons encore 7 jours pour nous faire entendre !

Merci pour votre soutien,
Audrey Boursicot
Chargée de campagne "Libertés"
chez Amnesty International France
 

Guinée: des opposants politiques dans le collimateur de la justice

Un policier dans une rue de Conakry après des affrontements avec des manifestants le 24 octobre 2020.

Un policier dans une rue de Conakry après des affrontements avec des manifestants le 24 octobre 2020.
 RFI/Carol Valade

Texte par :
RFISuivre
3 mn

À Conakry, le procureur de la République du tribunal de Dixinn a fait le point, mardi soir, sur les procédures en cours après les violences post-électorales qui ont suivi la présidentielle du 18 octobre. Des violences qui ont fait une vingtaine de morts, dont des membres des forces de l’ordre, selon le gouvernement. L’opposition guinéenne a recensé, elle, 46 civils tués lors de ces violences. 

Avec notre correspondant à ConakryCarol Valade

Dans un message lu à la télévision nationale, mardi soir, le procureur de la République près du tribunal de première instance de Dixinn a annoncé que plusieurs personnalités de l’opposition et de la société civile étaient « activement recherchées » dans le cadre d’une commission rogatoire. Le ton était incisif, presque menaçant, lorsque le Sidi Souleymane Ndiaye a fait cette mise au point, annonçant d’abord une « information judiciaire pour détention et usage d’armes légères et de guerre » qui a donné lieu à des perquisitions. Selon le procureur, « 78 personnes ont été présentées au juge » et des armes ont été saisies.

D’autres individus sont donc désormais recherchés. Et le procureur a cité les noms de hauts cadres de l’UFDG, le principal parti d’opposition. Mais aussi de l’un des leaders du Front national de défense de la Constitution, Sékou Koundouno, figure de la société civile. Ce dernier est issu de la cellule guinéenne du Balai citoyen. Ces personnes ont, selon le procureur, « proféré des menaces de nature à troubler la sécurité et l’ordre public ».

Cette année, plusieurs membres du FNDC ont été condamnés à de la prison ferme pour des faits similaires. Plusieurs figures du FNDC ou de l’UFDG sont actuellement sous les barreaux. Signe du climat délétère, alors que la déclaration était retransmise en direct sur les réseaux sociaux, ce fut une pluie d’insultes à caractère ethnique qui a déferlé dans les commentaires.

« Nous répondrons devant n’importe quelle autorité »

Les personnes mises en cause n’ont pas tardé à réagir, que ce soit dans la presse ou via des communiqués. Ousmane Gaoual Diallo, conseillé politique et chargé de la communication de l’UFDG, s’étonne de n‘avoir reçu aucune convocation. « Il parle comme si nous étions des fugitifs, dit-il. Nous sommes ici et nous répondrons devant n’importe quelle autorité. »

« On me recherche activement, mais je suis chez moi à Conakry », renchérit Chérif Bah, le vice-président de l’UFDG. « Le tyran a décidé de décapiter mon parti », écrit Cellou Dalein Diallo sur sa page Facebook. Il accuse les forces de l’ordre d’avoir tué 48 personnes depuis le jour du scrutin. « Le procureur devrait plutôt trouver les assassins [...] des sympathisants du FNDC », affirme Sékou Koundouno, dont le domicile a fait l’objet d’une descente de police ce matin. « Ils ont tout mis à sac, dit-il, et menacé ma famille. »

Dans un communiqué, le FNDC dénonce une « chasse aux opposants » visant à « éliminer toutes les voix dissidentes ».

[Tribune] Covid-19 : les bailleurs de fonds ne doivent oublier ni les femmes, ni le climat

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Par  Yasemin Saltuk Lamy

Directrice adjointe des investissements pour les Catalyst Strategies, CDC

Occupant la majorité des emplois informels, les femmes sont particulièrement susceptibles de subir les bouleversements négatifs liés au Covid-19. Ici, un marché d'Abidjan

Occupant la majorité des emplois informels, les femmes sont particulièrement susceptibles de subir les bouleversements négatifs
liés au Covid-19. Ici, un marché d'Abidjan © ISSOUF SANOGO / AFP

En plus de l’apport de liquidités aux entreprises, les Institutions de développement ne doivent pas perdre de vue les défis de long terme, estime cette directrice adjointe des investissements au sein du britannique CDC.

L’impact économique du Covid-19 sera sévère et durable partout dans le monde. L’Afrique, par exemple, devrait traverser sa première récession depuis un quart de siècle. Cette situation aura des impacts considérables sur les niveaux de pauvreté, l’emploi et même la sécurité alimentaire.

McKinsey estime que 9 à 18 millions d’emplois formels devraient disparaître en Afrique, et que 100 millions d’emplois informels sont particulièrement vulnérables.

Face à cette situation, les IFD ont dû se mobiliser ces six derniers mois, à la fois dans l’immédiat, pour protéger leurs portefeuilles existants, mais aussi dans la durée. L’action des bailleurs de fonds – à savoir, soutenir la stabilité économique pour permettre à un pays de sortir de la pauvreté, en apportant au secteur privé du capital à long terme – n’a jamais été plus essentielle qu’aujourd’hui.

Des liquidités pour donner une « ligne de vie » aux entreprises

Lorsque nous avons pris conscience de l’ampleur et des conséquences de la pandémie, nous avons concentré les réponses de CDC sur trois domaines : préserver la capacité d’impact et la stabilité financière des entreprises dans lesquelles nous avions déjà investi (soit un portefeuille de plus de 1 200 entreprises qui, ensemble, font travailler plus de 800 000 personnes) ; renforcer celles qui développent leurs propres solutions pour répondre aux défis économiques et sanitaires posés par la crise ; et aider les économies à se reconstruire.

Nous avons accéléré notre temps de réaction pour pouvoir répondre aussi vite que possible aux besoins urgents de nos entreprises.

Nous nous sommes mobilisés pour apporter des liquidités et compenser ainsi le retrait d’autres capitaux, en nous appuyant sur des partenariats bancaires pour procurer cette « ligne de vie » aux entreprises au moment où elles en avaient le plus besoin, pour assurer la continuité de l’exploitation, maintenir les chaînes d’approvisionnement et préserver ainsi l’économie et les moyens de subsistance. Depuis le début de la pandémie, nous nous sommes engagés sur plus de 400 millions de dollars de liquidités systémiques.

Le conseil et l’assistance technique, des postes clés

En juillet dernier, par exemple, nous nous sommes appuyés sur un partenariat existant avec la banque panafricaine Absa, à laquelle nous avons procuré 75 millions de dollars supplémentaires pour lui permettre de maintenir pendant la crise son appui aux chaînes d’approvisionnement.

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POUR LES FEMMES, LA PANDÉMIE A EXACERBÉ CERTAINES DIFFICULTÉS PRÉEXISTANTES

Nous avons pour cela utilisé une facilité qui incite spécifiquement les prêteurs à renforcer les financements commerciaux dans certains des pays africains les plus vulnérables, et dans des secteurs essentiels pour couvrir les besoins élémentaires en temps de crise : alimentation, santé et sécurité.

Le rôle des IFD dans la crise est allé au-delà du seul apport de financements, avec des prestations de conseil et d’assistance aux employeurs, aux investisseurs et aux institutions financières, sur des sujets pouvant aller de la protection de l’emploi et du consommateur au télétravail, ou au retour sur le lieu de travail. À ce jour, notre équipe a ainsi validé 47 projets d’assistance technique, dans différents secteurs d’activité.

Les femmes particulièrement touchées

La crise évolue désormais vers des défis à plus long terme, et a notamment de lourdes conséquences dans des domaines stratégiques que sont l’égalité des sexes et le changement climatique.

Selon les estimations de McKinsey, le risque pour une femme de perdre son emploi du fait de la pandémie est ainsi près de deux fois plus élevé que celui encouru par un homme. Souvent, les femmes travaillent aussi dans des secteurs particulièrement susceptibles de subir les bouleversements négatifs liés au Covid-19, et elles occupent des emplois informels faiblement qualifiés et mal rémunérés, avec des risques plus importants de perte d’emploi et de revenus.

La pandémie a également exacerbé certaines difficultés préexistantes, notamment celles que doivent affronter les femmes entrepreneures pour accéder au capital, ou la faible proportion de femmes dans les postes de direction.

C’est la raison pour laquelle il est essentiel que les IFD travaillent ensemble à favoriser une reconstruction des entreprises et de l’économie plus favorable aux femmes. Nous avons collectivement appelé à ce que les investisseurs prennent davantage en compte la thématique du genre dans leur approche, à la fois dans les réponses immédiates apportées à la crise et dans les solutions de plus long terme.

Cela implique notamment une collaboration avec les intermédiaires financiers pour favoriser l’accès des femmes aux financements, mais aussi la défense et la promotion d’un solide réservoir de talents féminins dans l’ensemble de la population active.

Une transition juste de l’économie vers la neutralité carbone

Nous savons qu’aider les entreprises à devenir résilientes ne consiste pas seulement à leur permettre de survivre aux prochaines pandémies. Cela consiste aussi à bâtir des entreprises qui sauront résister aux effets du changement climatique et à soutenir les économies dans leur transition écologique. Pour nous, cela implique trois choses.

Premièrement, s’assurer que notre portefeuille d’investissements atteigne des émissions nettes de zéro à l’horizon 2050.

Deuxièmement, soutenir une transition juste de l’économie vers la neutralité carbone, en mettant la création d’emplois décents et le développement des compétences aux avant-postes du changement – toutes choses qui devraient avoir la pleine attention des gouvernements au sortir de la crise du coronavirus.

Et enfin, parce que nous savons que les pays d’Afrique et d’Asie du Sud où nous investissons sont particulièrement vulnérables aux conséquences du changement climatique, renforcer l’adaptation et la résilience des secteurs d’activité, des communautés, des entreprises et des individus à ces paramètres.

Ce texte est adapté d’un article paru dans le dernier numéro consacré aux banques publiques de développement de la revue trimestrielle Secteur privé & développement éditée par Proparco, filiale de l’Agence française de développement. Il est repris ici avec l’autorisation expresse de SP&D et de son auteur.