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Sénégal: la mission d'observation de la Cédéao
salue la bonne tenue du scrutin

Opération de dépouillement dans un bureau de vote de Dakar, dimanche 24 février 2019.
© Carmen Abd Ali / AFP
 

Au Sénégal, la commission de compilation des votes a indiqué que les résultats provisoires seront annoncés au plus tôt jeudi. En attendant, la mission d’observation du scrutin de la Cédéao, dirigée par l’ex-président du Bénin Boni Yayi, a estimé lundi 25 février que le scrutin avait été transparent.

Cent quinze observateurs composaient la mission déployée dans treize régions sur quatorze à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle.

Boni Yayi s’est exprimé durant 40 minutes lundi. Pour lui, ce scrutin présidentiel a été exemplaire dans son déroulement. « Le 24 février 2019 au Sénégal, une date historique, a déclaré l’ex-président béninois, chef de la mission d’observation de la Cédéao. Le scrutin a eu lieu dans le calme, la discipline et dans un esprit civique et patriotique remarquable. Une grande affluence impressionnante à la mesure de la culture démocratique de ce pays. »

Boni Yayi et son équipe n’ont noté aucune difficulté majeure susceptible de remettre en cause ce premier tour de l’élection présidentielle. « Aucun incident majeur confirmé ou observé dans les bureaux de vote pouvant compromettre la transparence, la sincérité et la crédibilité de ce scrutin », a-t-il affirmé.

Appel à garder le calme

Conscient que la phase d’annonces des résultats pourrait être tendue, Boni Yayi a appelé toutes les parties à respecter la loi en cas de contestation. « Nous en appelons, avec beaucoup de respect dans la classe politique, à ce peuple sénégalais à continuer de garder le calme pour régler dans la sérénité les différends éventuels par les canaux légaux appropriés », a-t-il insisté.

 

Plus de 5 000 observateurs au total étaient déployés au Sénégal. Ce mardi, c’est la mission de l’Union européenne qui présentera son bilan.

La tension est un peu redescendue lundi 24 heures après le premier tour de la présidentielle. Mais la majorité, qui revendique la victoire, et le camp d’Idrissa Seck, qui est certain d’être qualifié pour le second tour, campent sur leurs positions. En attendant les résultats provisoires, qui doivent être annoncés au plus tôt jeudi.

Présidentielle au Sénégal:
retour sur la journée électorale

Une Sénégalaise s'apprête à voter pour la présidentielle à l'école Adja Mame Yacine Diagne, à Dakar, le 24 février 2019.
© Carmen Abd Ali / AFP
 

Au Sénégal, les bureaux de vote ont ouvert ce matin à 8h (heure locale) pour les près de 6,7 millions d’électeurs appelés aux urnes pour élire leur président. Cinq candidats sont en lice, qui ont tous appelé à une forte mobilisation. Une journée de scrutin à suivre en direct sur rfi.fr. Les bureaux de vote ont fermé à 18h heure locale.

Notre direct est à présent terminé. Merci à tous ceux qui ont suivi le fil des évènements tout au long de la journée.

Les horaires sont indiqués en temps universel (TU) et heure locale.

Ce qu'il faut retenir :

  • Au Sénégal, ce 24 février, pas moins de 6,7 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leur futur président, qui doit succéder au président sortant, Macky Sall.
  • Outre ce dernier, quatre autres candidats sont en compétition pour la magistrature suprême. Il s'agit de Madické Niang, d'Issa Sall, le très religieux candidat du Parti de l'unité et du rassemblement (PUR), d'Ousmane Sonko, le candidat du Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) et d'Idrissa Seck, pour la coalition Idy 2019.
  • Malgré l'impréparation à certains endroits et l'insuffisance des contrôles, le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme, loin des aléas des législatives de 2017.
  • La participation en fin d'après-midi était estimée entre 55% et 70% dans certains quartiers de Dakar. Les quelque 32 000 Sénégalais inscrits sur les listes électorales en France ont cependant été moins nombreux à se déplacer: à peine 11% de participation à la mi-journée pour Paris, où le consulat avait mis en place des bureaux de vote aux Docks, en banlieue.

18h00 : fermeture officielle des bureaux de vote.

Le centre de vote de HLM Grand Yoff, à Dakar, ferme ses portes après le vote pour la présidentielle, le 24 février 2019. © RFI/William de Lesseux

A l'école HLM-Grand Yoff, à Dakar, le dépouillement devrait prendre une heure environ, note notre correspondant sur place. Il sera réalisé en présence d’observateurs internationaux mais aussi des représentants des partis. A l’heure de la fermeture, on ne trouvait ni retardataire ni longues files d’attente. Les citoyens ont en effet pris leurs dispositions. Ce centre de vote est à l’image du Sénégal. Le scrutin s’est bien déroulé à l’échelle du pays. Aucun incident notable n’est à signaler ce soir.

Cependant, des électeurs et des observateurs ont rapporté que certains inscrits ne figuraient pas sur les listes électorales de leur bureau de vote. La Commission électorale autonome (CENA) assurait en fin de journée que ces dysfonctionnements avaient été réglés et que les présidents des bureaux de vote avaient été informés pour accompagner les électeurs concernés.

Le chiffre de la participation sera désormais particulièrement déterminant pour le scrutin. Il n'existe pas d’estimation pour l’heure au niveau national mais dans le grand centre de vote HLM-Grand Yoff, qui comporte dix bureaux de vote et près de 6 000 inscrits, 65% des électeurs étaient venus voter à 17h, le tout dans la commune d’arrondissement la plus peuplée de la ville de Dakar.

17h00 : Le calme plat a succédé à l'euphorie de ce matin au quartier Biscuiterie de Dakar. Les 18 bureaux de l'école Biscuiterie sont désormais quasiment déserts, note notre correspondant sur place. Les derniers électeurs qui se présentent sont souvent ceux qui ont travaillé ce dimanche ou qui ne voulaient pas faire la queue dans la matinée. A 16h, la participation y variait entre 55% et 70%.

Cette journée électorale qui s'achève s'est déroulée dans le calme à Dakar. Chacun des cinq candidats avaient appelé à un vote apaisé. Fidèles à leur tradition, les Sénégalais ont voté dans la tranquilité. En 2017, l'organisation des législatives, avec le nouveau fichier électoral et la nouvelle carte électorale, avait parfois été chaotique.

On compte beaucoup moins de difficultés pour cette présidentielle dans la capitale. Le principal problème rencontré était celui des électeurs qui se présentaient dans un bureau mais qui votaient en fait dans un autre. Les responsables les ont le plus souvent réorientés.

Ce vote va se terminer d'ici 1h. Les équipes des 18 bureaux de l'école Biscuiterie se préparent donc, en présence des représentants des cinq candidats à la présidence, pour la prochaine étape : le dépouillement.

Des Sénégalais attendent de pouvoir voter pour la présidentielle, à Fatick, dans l'ouest du pays, le 24 février 2019. © REUTERS/Zohra Bensemra

15h20 : La première dame sénégalaise, Marem Faye Sall, était également présente à Fatick où votait son époux, le président sortant Macky Sall.

La Première dame sénégalaise Marem Faye Sall le 24 février 2019 à Fatick. © REUTERS/Zohra Bensemra

Sur le réseau social, son époux, le président sortant Macky Sall a exhorté les Sénégalais à accomplir leur devoir citoyen dans la paix et la sérénité pour « décider de ce que nous ferons des cinq prochaines années ».

Mali: Paris annonce l’élimination
du chef jihadiste d’Aqmi Yahia Abou Hamman

Commando français dans la région de Tombouctou au Mali.
© RFI/Olivier Fourt
 

L’armée française annonce avoir éliminé Djamel Okacha, connu sous le nom de Yahia Abou Hamman, chef jihadiste d’al-Qaïda dans le Sahel. Ce jeudi 21 février dans l'après-midi, des véhicules suspects ont été repérés au nord de Tombouctou. Après des échanges de tirs, les hélicoptères de la force Barkhane, en appui des commandos terrestres, ont neutralisé ces véhicules. Bilan : onze terroristes mis hors de combat, des pick-up et de l’armement ont également été saisis. Les corps de Yahia Abou Hamman et de ses deux principaux adjoints ont pu être formellement identifiés, selon l'état-major de l'armée française. Une annonce qui intervient le jour de la visite attendue au Mali du Premier ministre français  Edouard Philippe.

Djamel Okacha, ou Yahia Abou Hamman, de son nom de guerre, jihadiste algérien et combattant aguerri, était un fidèle de l'émir d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel. Proche également de Mokhtar Belmokhtar et d'Abou Zeid, d'autres importants chefs islamistes, Yahia Abou Hamman avait été nommé par Aqmi émir du Sahara en 2012.

Il avait participé, en 2017, à la formation du GSIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans. Une alliance jihadiste dirigée par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly. Sur la vidéo diffusée pour annoncer la création du GSIM, il apparaît d'ailleurs juste à côté de ce dernier dont il était officiellement le numéro deux.

Il a combattu d’abord dans les alentours d’Alger, à Tizi Ouzou. Cela fait juste 15 ans qu’il est au nord du Mali. Il est arrivé entre 2003 et 2004. Il est devenu chef d’une brigade, et à partir de 2012 il est devenu chef d’Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique dans le Sahara et dans le Sahel). Il était co-fondateur GSIM, en mars 2017, rassemblement de plusieurs groupes jihadistes. Il est resté très actif autour de Tombouctou et dans la région de Tombouctou. C’est vrai qu’il avait énormément d’expérience militaire. C’était aussi un chef (...) qui a toujours prôné un certain rassemblement, une certaine idée d’unité des forces jihadistes dans la région. Donc, si c’est avéré, c’est une grande perte pour les organisations terroristes et un coup très dur infligé par Barkhane.

Financier d’Aqmi

C'est donc un chef de premier plan que perd cette organisation, concepteur et financier de nombreuses attaques dans le Sahel ces dernières années. En 2009, il est notamment soupçonné d'être impliqué dans la mort d'un Américain à Nouakchott et dans l'attaque de l'ambassade de France en Mauritanie.

Yahia Abou Hamman faisait toujours « planer une menace majeure sur toute la région », selon l'état-major de l'armée française. Dans un communiqué, le ministère de la Défense estime que sa disparition « permet d'enrayer la dynamique du terrorisme », car « sans chef, plus de direction ni de coordination ». En un an, le GSIM aura perdu trois de ses principaux chefs, tous adjoints proches d'Iyad Ag Ghaly.

Dans l’après-midi du 21 février, les forces armées françaises de l'opération Barkhane ont conduit une opération dans la région nord de Tombouctou.

documentarmee
 
 

Mali : trois Casques bleus
du contingent guinéen tués près de Bamako

| Par AFP

Trois Casques bleus de l'ONU au Mali en permission ont été tués vendredi soir par des bandits présumés sur une route menant de la capitale Bamako en Guinée voisine, a-t-on appris samedi de sources concordantes.

Il s’agit d’un « braquage », a indiqué à l’AFP une source de sécurité malienne, précisant que les victimes appartenaient toutes au contingent guinéen, qui compte quelque 900 militaires, sur plus de 15 000 personnels en uniforme de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

« Hier soir vers 22H00, des Casques Bleus de la Minusma qui partaient en permission à bord d’un véhicule de location ont été attaqués par des hommes armés non identifiés sur la route de Siby à 44 km au sud-ouest de Bamako », a annoncé samedi la Minusma dans un communiqué.

« Trois d’entre eux ont été tués et un autre blessé. Un civil, qui conduisait le véhicule, a également été blessé », selon la Minusma, qui s’est dite « choquée par le lâche assassinat de trois de ses Casques bleus ».

Selon un élu de Siby, il s’agit « d’un braquage qui a mal tourné ». « Ce sont des Casques bleus de l’ONU permissionnaires qui allaient en Guinée. Ils ont été braqués par des malfrats qui visiblement ont paniqué et ont tiré », a indiqué cet élu sous le couvert d’anonymat, confirmant le bilan de trois morts.

La Minusma est la plus coûteuse en vies humaines des opérations actuelles de maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 190 morts depuis son déploiement en 2013, dont près de 120 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde depuis cinq ans.

[Tribune] Pourquoi 2019 sera l’année de la Guinée

|
 

Par

Ministre guinéen de l'Économie et des Finances, macro-économiste

Stabiliser l'économie, accroître les investissements et lutter contre la pauvreté... Mettant en avant les investissements engagés dans les infrastructures et un taux de croissance solide, Mamadi Camara, ministre guinéen de l'Économie et des Finances, assure que ces objectifs seront atteints en Guinée cette année.

L’année 2019 s’annonce prometteuse pour la Guinée. Lors de la réunion du conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), le 21 décembre 2018, la deuxième revue du Programme économique et financier de la Guinée, appuyé par la Facilité élargie de crédit, a été déclarée concluante. En effet, tous les critères de performance au titre de cette revue ont été réalisés, illustrant la bonne gestion de nos finances publiques et de notre politique monétaire.

Un taux de croissance moyen du PIB de 9,9%

Depuis son accession à l’indépendance en 1958, la Guinée connaît le plus fort cycle de croissance économique de son histoire, comme l’atteste l’évolution du produit intérieur brut (PIB) au cours des trois dernières années. En effet, le taux de croissance moyen du PIB depuis 2016 est de 9,9 % alors que la moyenne du continent s’est établie à 2,6%. Cette dynamique de croissance compte parmi les plus robustes en Afrique.

Le gouvernement continue de renforcer ses investissements dans les infrastructures de base, telles que l’électricité et les routes, lesquelles sont, au même titre que l’éducation, la santé, l’énergie et les nouvelles technologies de la communication, un puissant accélérateur de la croissance.

Le barrage de Kaléta, d’une puissance de 240 MW est achevé et opérationnel depuis 2015. Le barrage de Souapiti réalisé dans le cadre d’une joint-venture et d’une puissance de 450 MW, est en construction. Sur financement privé, la construction du barrage d’Amaria (300 MW) démarrera au cours de l’année 2019.

Quant au barrage de Souapiti, il représente le plus gros engagement financier de la Guinée depuis l’indépendance : 1,175 milliard de dollars.

La réalisation effective de ces barrages va boucler la construction des composantes essentielles du complexe du Konkouré, un vieux projet qui remonte à l’époque coloniale. Le taux d’accès de la population à l’électricité a atteint 36 % en 2018 contre 18 % en 2010 grâce à la volonté du président Alpha Condé, qui a compris très tôt que sans énergie le développement est un pari impossible à gagner.


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Infrastructures routières et investissements étrangers

Les projets de reconstruction de la route nationale n°1 et des voiries urbaines de Conakry ont démarré en décembre 2018. Le tracé de la RN1 sera revu et mis aux normes internationales. La rénovation des voiries urbaines de Conakry permettra d’assurer une plus grande fluidité dans la circulation et de réduire les accidents grâce aux signalisations horizontales et verticales.

Sur le plan des infrastructures hôtelières, les capacités d’hébergement ont considérablement augmenté à Conakry, passant de 1 152 chambres en 2010 à 3 670 chambres en 2018. Ces résultats ont été obtenus grâce notamment à la construction, en moins de dix ans, de 36 établissements hôteliers de standings variables.


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Les investissements directs étrangers, après avoir décliné en 2014-2015 à cause de la fièvre Ebola, ont repris depuis 2017. Le secteur minier absorbe l’essentiel des engagements financiers de la part des multinationales.

Objectifs pour 2019 : stabiliser l’économie, accroître les investissements et lutter contre la pauvreté

Les objectifs visés dans le budget 2019 sont la traduction de la volonté politique du chef de l’État d’exploiter au mieux le remarquable potentiel de la Guinée. Il s’agit en effet de :

  1. Mettre en œuvre des politiques saines pour assurer la stabilité macroéconomique et poursuivre l’agenda de réformes du gouvernement à travers l’exécution du Plan national de développement économique et social et la mise en œuvre du programme économique et financier soutenu par le Fonds monétaire international. Dans cette perspective, le gouvernement table sur une croissance économique de 5,9 %, un taux d’inflation moyen de 8,9 %, un niveau des réserves de change à trois mois d’importation et un taux de change relativement stable par rapport au dollar.
  2. Accroître les investissements dans les infrastructures socioéconomiques pour rendre la croissance économique plus robuste. La Guinée fait le choix d’augmenter significativement les dépenses d’investissement de 30,23 %, avec une volonté marquée du gouvernement de privilégier le financement sous forme de partenariat public-privé.
  3. Renforcer le soutien aux programmes sociaux pour réduire la pauvreté et favoriser l’inclusion. Dans la poursuite de cet objectif, le gouvernement accentue ses efforts dans les secteurs sociaux : dans le budget 2019, la santé représente 7,3  % du total des dépenses ; la protection sociale 5,7 % ; les logements et équipements collectifs 10,43 % et l’enseignement 13,66 %. Dernière et importante précision : ces augmentations sont financées, pour une large part, par la réduction du train de vie de l’État sans remettre en cause ni les missions ni les conditions de travail dans les administrations publiques.