Témoignages

 

Togo : à Lomé, dolce vita balnéaire et branchitude cosmopolite

| Par - À Lomé
Terrasse sur la place du Monument, à Baguida, sur le littoral sud-est de Lomé, près du monument du Centenaire germano-togolais.
Terrasse sur la place du Monument, à Baguida, sur le littoral sud-est de Lomé,
près du monument du Centenaire germano-togolais. © Caroline Chauvet pour JA

Jadis périphériques, Baguida, dans le sud-est de la capitale togolaise, et Agoè, dans le nord-ouest, font désormais partie des communes les plus dynamiques du Grand Lomé. Boutiques, villas, restaurants, parcs de loisirs… Elles ont tout pour plaire.

Plage, troquets, hôtels, résidences secondaires : c’est l’image de Baguida, située sur le littoral et sur la route du Bénin. Dans le nord de Lomé, on se retrouve à Agoè, avec ses boutiques, ses restaurants, ses parcs… À l’opposé l’une de l’autre, ces communes gagnent en attractivité au fur et à mesure que la capitale s’étend. Les deux anciens cantons sont devenus deux des treize communes du district autonome du Grand Lomé, mis en place en 2019. Une décentralisation qui permet de mieux impliquer les populations locales dans le développement de leur cadre de vie. L’essor de Baguida et d’Agoè doit aussi beaucoup à l’aménagement du réseau routier, à commencer par la voie de contournement du centre-ville, pensée dès 2010.

Baguida : villas, villégiature…

Longeant la plage, dans l’est de Lomé, la commune de Baguida s’étend sur une superficie de 41 km2 et rassemble 11 villages. C’est un lieu historique. « De 1884 à 1893, le village de Baguida a été la première capitale du Togo sous l’administration coloniale allemande, à la suite du traité de protectorat signé entre le docteur Nachtigal et le roi Mlapa III de Togoville le 5 juillet 1884 », rappelle le maire de la commune, Jean-Baptiste Koffi Dagbovie.

Si Lomé lui a ravi le titre de capitale, Baguida tient sa revanche. Car elle regorge désormais de lieux de villégiature très prisés : hôtel, restaurants, bars, plages aménagées, centre aéré de la BCEAO… Les loisirs n’y manquent pas. Les Loméens et de nombreux touristes, en particulier béninois et ghanéens, viennent y passer le week-end. Les Togolais aisés, dont certains de la diaspora, ont choisi d’y construire leur résidence principale ou secondaire. Entre 2010 et 2021, la population de Baguida est passée de 117 000 à 166 000 habitants, sur un total de 1,8 million dans l’agglomération. En dehors de la population autochtone, Baguida a vu s’installer, entre autres, des Loméens désireux de s’exfiltrer de l’hypercentre de la capitale, des habitants d’Aného (ville du littoral, proche du Bénin), ainsi que nombre d’étrangers : Béninois, Ivoiriens, Nigérians, Libanais, Français et Indiens, détaille la mairie.

Blessing, 28 ans, habite la commune depuis une quinzaine d’années et ne s’en lasse pas. « J’aime la plage et ses bars, comme le Marcelo Beach ou Pure Plage », deux des lieux branchés les plus célèbres du bord de mer, où la jeunesse vient faire la fête.

… et voie commerciale

Pour certains, c’est le bord de mer qui attire. Pour d’autres, c’est la position stratégique de la commune. Car Baguida est traversée par la route nationale 2 (RN 2), principal corridor commercial régional est-ouest – le Togo, c’est en effet 56 km de côtes entre le Ghana et le Bénin. Avant la pandémie de Covid-19, qui a entraîné la fermeture des frontières terrestres en mars 2020, les courses de taxis avec les pays frontaliers et allant même jusqu’en Côte d’Ivoire étaient très fréquentes. Aujourd’hui, seules les marchandises (et quelques fraudeurs) passent les frontières.

Baguida ne cesse de se développer. Un supermarché Champion vient d’ouvrir dans le centre de la commune. Son tout nouveau port de pêche est opérationnel. Elle accueille depuis le début de l’année la nouvelle centrale thermique de Kékéli. Une entreprise de cosmétiques et une usine d’assemblage de motos viennent de s’y installer.

Il reste cependant d’importants chantiers à mener à bien, en particulier pour développer les infrastructures et les services essentiels, comme l’accès à l’eau. Par ailleurs, cette zone est confrontée à l’érosion côtière. En cinquante ans, l’océan y a déjà englouti 250 mètres de côte et avalé deux routes littorales… sans compter les inondations récurrentes. « La commune doit être décrétée zone sinistrée », plaide le maire.

Agoè : l’inévitable extension vers le nord

Dans le nord-ouest de l’agglomération, l’ancien canton d’Agoè-Nyivé s’étend jusqu’à la localité d’Adétikopé, à 21 km du centre-ville de Lomé. Désormais commune du Grand Lomé, Agoè compte 480 000 habitants sur une superficie d’environ 200 km2. Extension naturelle de la capitale – limitée, à l’ouest, par la frontière avec le Ghana et, au sud, par l’océan –, la commune bénéficie aussi de l’aménagement de la route nationale 1 vers le nord et de sa situation sur l’axe Lomé-Ouagadougou – et donc Lomé-Bamako.

Porté par l’État togolais (35 %) et Arise IIP (65 %), la filiale d’Olam International, et Africa Finance Corporation (AFC), la nouvelle Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), inaugurée en juin 2021, qui doit permettre à terme la création de plus de 30 000 emplois, va contribuer à dynamiser le territoire… et à pérenniser le bon état de la route.

Comme dans les autres communes de la métropole, la population autochtone d’Agoè est d’origine éwé. S’y sont installés des Togolais arrivant du nord du pays, ainsi qu’une communauté de commerçants, majoritairement musulmans, qui avait été délogée du centre-ville de Lomé dans les années 1970, explique l’urbaniste Koffi Djeguema. « Les gens d’Agoè sont des commerçants », ajoute l’expert. Et, en effet, à Agoè plus qu’ailleurs dans l’agglomération, les commerces bordent les routes. Et l’on y trouve facilement des boutiques ouvertes jusque tard dans la nuit.

Du Royal Plaza au Funny Park

On y trouve aussi de plus en plus de lieux de sortie. Des restaurants se sont fait remarquer, qui ont tous ouvert il y a moins de cinq ans, tels que le Royal Plaza, l’Opéra Legbassito, le Bonici Africa et le tout nouveau New Tast-Ller, au carrefour Deux-Lions. Agoè est aussi devenue le nouveau quartier « hype » de la jeunesse loméenne, notamment en semaine. Même si, crise sanitaire oblige, les lieux de fête ont régulièrement dû fermer ces derniers mois. « J’aime sortir au Royal Plaza ou encore à Kékéli Parc, mais je trouve le quartier quand même calme. Et il y a de nouvelles constructions, des logements nickels », témoigne Conchita Abalo, 22 ans, qui a emménagé à Agoè il y a un peu plus d’un an.

Si tout est loin d’être parfait en matière d’aménagement – avec notamment des problèmes d’inondation liés à des constructions anarchiques dans le lit du fleuve Zio –, les services de base s’améliorent. « Les infrastructures sont plus modernes » et « la zone est de mieux en mieux desservie en eau et en électricité », confirme Désiré Benissan-Gbikpi, directeur du cabinet d’audit Palm’s, qui réside dans la commune depuis 2013. Pour lui, Agoè c’est avant tout une variété de restaurants de différents standings, des commerces, comme le marché d’Assiyéyé, et de nouveaux centres de loisirs pour les enfants, comme Funny Park.

Autant de services, de nouveautés et de possibilités qui devraient permettre à Agoè comme à Baguida de poursuivre leur dynamique et, en partie, de voler la vedette au centre-ville de Lomé.

Naguib Sawiris : entre Le Caire, Londres et Abidjan, une garde rapprochée en or
pour le milliardaire égyptien

| Par 
Mis à jour le 15 août 2021 à 16h18
Naguib Sawiris et ses proches

Le tycoon de 67 ans a réussi son incursion dans l’or en bâtissant notamment Endeavour Mining, devenu le premier groupe aurifère ouest-africain. Voici les hommes clefs de son entourage, à l’origine de cette réussite minière.

Le tycoon copte, qui a fait fortune dans les télécoms, a eu raison de miser sur l’or. Les douze derniers mois ont été fructueux pour Naguib Sawiris et ses équipes de La Mancha – sa holding de participations minières, qu’il vient de transformer en fonds d’investissement – et d’Endeavour Mining, dont il est le premier actionnaire.

Endeavour Mining, groupe canadien piloté depuis Londres et Abidjan, est devenu la première société aurifère en Afrique de l’Ouest. Avec une production annuelle estimée à 1,5 million d’onces pour 2021, il est désormais au coude à coude avec le groupe sud-africain Harmony Gold pour occuper le 10e rang mondial des sociétés aurifères.

Coup sur coup, Endeavour a réussi les fusions-acquisitions de Semafo en avril 2020 puis de Teranga Gold fin janvier 2021. Ces mariages successifs sont sans précédent dans la région : 640 millions d’euros pour l’absorption de Semafo, bien implanté au Burkina Faso, et 1,57 milliard d’euros pour celle de Teranga Gold, premier minier au Sénégal.

Pour couronner le tout, l’introduction d’Endeavour à la Bourse de Londres, le 14 juin dernier, a été un succès. Le groupe ambitionne d’attirer les grands fonds d’investissements généralistes… et d’intégrer l’indice FTSE dès le troisième trimestre de 2021.

Sébastien de Montessus

Le patron d’Endeavour Mining est venu au secteur minier grâce à son passage chez Areva auprès d’Anne Lauvergeon qui lui avait confié la filière d’extraction d’uranium. Diplômé de l’ESCP, il peut se targuer d’avoir mené à bien les objectifs assignés par Naguib Sawiris, son premier actionnaire et véritable patron, avec lequel il travaille depuis 2012 et qui l’a propulsé à la tête d’Endeavour en 2016.  À la fois habile sur les questions financières et au fait des sujets opérationnels, ce Français installé à Londres – mais constamment dans les avions – est l’artisan des fusions de 2020 et 2021 ainsi que de l’introduction en bourse.

Karim-Michel Nasr

Directeur financier de La Mancha jusqu’en mai 2019, ce compatriote de Naguib Sawiris, diplômé de l’université Paris-Dauphine, est ensuite devenu CEO de l’entité, holding de la famille Sawiris. Depuis juillet, il est associé du fonds d’investissement La Mancha Advisory Services, basé au Luxembourg, où les actifs miniers aurifères de La Mancha ont été transférés. Il avait déjà travaillé auprès de Naguib Sawiris de 2000 à 2005, chez Orascom Telecom, avant de rejoindre Weather Investments, un autre véhicule d’investissement du milliardaire égyptien.

Vincent Benoit

Nommé en 2016 vice-président exécutif et directeur financier d’Endeavour Mining, Vincent Benoit est l’autre Français clé au sein de l’entourage du tycoon égyptien. Promu conseiller spécial de Naguib Sawiris à La Mancha, chargé du développement, il vient, comme Karim-Michel Nasr, d’être nommé, en juillet, associé du fonds d’investissement luxembourgeois La Mancha Advisory Services. Titulaire d’un MBA de l’ESC Bordeaux, il était auparavant chargé de la communication financière chez Areva avant d’intégrer ce même poste chez Orange, puis celui de responsable des fusions-acquisitions au sein de l’opérateur télécoms.

Gérard de Hert

Ce géologue belge formé à l’université catholique de Louvain puis à l’université britannique de Leicester a une longue carrière minière derrière lui, essentiellement dans l’or en Afrique de l’Ouest. Passé par Randgold (aujourd’hui Barrick) puis AngloGold Ashanti, il a été directeur régional exploration pour l’Afrique de l’Ouest d’IamGold et patron RDC du brésilien Vale. Entré chez Endeavour comme responsable de l’exploration en 2012, il a rejoint La Mancha comme conseiller technique en octobre 2020. Également nommé associé de La Mancha Advisory services, il a pour mission d’évaluer la qualité minière et opérationnelle des acquisitions potentielles du fonds.

  

Ce Britannique installé près d’Oxford est le cofondateur – avec Mathew Grainger – d’Altus Strategies, une compagnie d’exploration centrée sur l’Afrique et l’or dont les revenus sont assurés par les royalties issues des gisements découverts par ses géologues. Désireux de ne pas rater les opportunités minières africaines, de plus en plus rares, La Mancha a pris 40 % de participation dans Altus Strategies en décembre 2019. En parallèle, Naguib Sawiris et ses équipes échangent souvent avec les dirigeants de cette société britannique.


Nassef et Samih Sawiris

Les trois frères Sawiris, fils du patriarche Onsi Sawiris (décédé le 29 juin 2021), fondateur d’Orascom, ont chacun choisi leur filière : le BTP pour Nassef, le cadet, qui a repris le groupe familial originel ; le tourisme et l’hôtellerie pour le benjamin Samih ; les télécoms et les mines pour l’aîné Naguib. Ils discutent très régulièrement de leurs affaires et de la situation économique en Égypte, où Naguib s’est un temps investi en politique, au sein du Free Egyptian Party, une formation libérale qui s’est fortement opposée aux islamistes de 2011 à 2014.

Onsi Sawiris

Prénommé comme son grand-père, le fils aîné de Naguib Sawiris, trentenaire, est de plus en plus présent aux côtés son père. Son profil, davantage financier qu’opérationnel, fait qu’il est régulièrement présent dans les bureaux de La Mancha à Londres.

Une terre, un auteur: en Côte d'Ivoire avec Yaya Diomandé, lauréat du prix «Voix d'Afriques

Yaya Diomandé, premier lauréat du prix «Voix d'Afriques».
Yaya Diomandé, premier lauréat du prix «Voix d'Afriques». © Pierre René-Worms/RFI

Yaya Diomandé, né en 1990, vit à Abidjan. Après des études supérieures, il a travaillé comme traducteur-interprète avant de créer un journal en ligne Investissements+. Il est le premier lauréat du prix littéraire «Voix d'Afriques», créé par RFI et les éditions J.-C. Lattès avec le soutien de la Cité Internationale des Arts de Paris pour son roman Abobo Marley. (RediffusionCouverture du premier prix littéraire Voix d'Afriques. © JC Lattès

"Moussa est «balanceur» sur un gbaka à Abidjan, une fourgonnette qui chaque jour fait la liaison entre la commune d’Abobo et le centre commercial d’Adjamé. Accroché à la portière, il sillonne la ville. Mais il ne voit presque rien de ce qui l’entoure. Ses rêves sont ailleurs. Il les porte depuis son enfance dans le quartier de Marley. Moussa veut aller à Bengue, en Europe. Peu importe le prix à payer, il veut partir, et que sa réussite là-bas profite aux siens ici. Il sera cireur de chaussures, apprenti mécanicien, chauffeur de taxi, soldat de la rébellion, chef de bande, avant de réunir assez d’argent et tenter l’aventure. Pour quelle vie ?" (Présentation des éditions JC Lattès)

Mahamadou Bonkoungou décroche BTCI au Togo
et affiche des ambitions à l’échelle panafricaine

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Mis à jour le 13 août 2021 à 18h17
Mahamadou Bonkoungou PDG de groupe EBOMAF© Hippolyte Sama
Mahamadou Bonkoungou PDG de groupe EBOMAF© Hippolyte Sama © Mahamadou Bonkoungou PDG de groupe EBOMAF © Hippolyte Sama

Le magnat burkinabé du BTP, patron du groupe Ebomaf, a obtenu le feu vert de Lomé pour reprendre la banque publique BTCI. Jeune Afrique décrypte cette avancée majeure pour l’entrepreneur, qui ne cache plus sa volonté d’expansion dans le secteur bancaire.

Il faisait figure de favori depuis le désistement en début d’année du consortium Agir. Ce dernier réunit le capital-investisseur ouest-africain Cauris, le banquier ivoirien Charles Kié, via son fonds d’investissement New African Capital Partners, et l’entrepreneur Oscar Daaga. Mahamadou Bonkoungou, le patron du groupe de BTP Ebomaf, était depuis ce retrait opposé au groupe panafricain Ecobank.

Au final, Mahamadou Bonkoungou l’a emporté et prend effectivement le contrôle à hauteur de 90% de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI), le reliquat de 10% du capital reste détenu par l’État togolais. Cette reprise se réalise via IB Holding, la maison mère du pôle bancaire du magnat burkinabè de la construction, qui est dotée d’un capital de 30 milliards de F CFA (45 millions d’euros).

Ni l’éxecutif togolais, ni le groupe IB Bank – filiale bancaire du groupe de Bonkoungou – n’ont souhaité communiquer le montant de la transaction, qui doit encore recevoir l’avis conforme favorable de la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest africaine (CB-UMOA), le gendarme ouest-africain du secteur basé à Abidjan.

Velléités bancaires panafricaines

Ambitionnant de bâtir une branche bancaire aussi prospère que celle du BTP au sein de son groupe, l’entrepreneur burkinabè réalise ainsi son premier rachat de banque hors du Burkina Faso. « L’acquisition de la BTCI participe de la dynamique de la création d’un grand groupe bancaire panafricain comme dans le secteur BTP », insiste-t-on dans l’entourage du groupe de construction. Pour rappel, la BTCI a enregistré 200 millions de F CF de pertes en 2019.

L’incursion de Bonkoungou dans la finance a démarré en 2017 dans son pays par la prise de contrôle pour 7 milliards de F CFA de la Banque de l’habitat du Burkina Faso, qu’il a transformée en International Business Bank (IB Bank). Dotée d’un capital de 23 milliards de F CFA, IB Bank demeure modeste, avec moins de 5% de parts de marché.

Mahamadou Bonkoungou, qui a ouvert l’an dernier une filiale bancaire à Djibouti, explique demeurer attentif à de nouvelles acquisitions.

Selon nos informations, Bonkoungou s’intéresse de près à Oragroup depuis les difficultés que connaît son union avec l’Institut de prévoyance sociale-Caisse générale de retraite des agents de l’État (IP-CGRAE) de Côte d’Ivoire, qui devait reprendre les parts (50,01 %) détenues par le fonds d’investissement panafricain Emerging Capital Partners et par les partenaires institutionnels d’Oragroup, Proparco, DEG, BIO et la BOAD.


>>> À lire sur Jeune Afrique Business+ : Avis défavorable au rachat d’Oragroup par CGRAE: Abdourahmane Berté va réactiver la piste des autres caisses régionales


Sur le dossier BTCI, le groupe Ebomaf a été conseillé par le cabinet Africa Development Consulting, dirigé par le banquier marocain Nabil Tahari, et par l’avocat d’affaires burkinabè, Dramane Sanou. Du côté de Lomé, la Commission de privatisation, chapeautée par le ministre des Finances Sani Yaya, s’est attachée les services de la compagnie financière Cadmos, du cabinet KPMG Côte d’Ivoire et du cabinet d’avocat ENSafrica représenté par Sébastien Thouvenot.

UTB toujours à reprendre

Mahamadou Bonkoungou a été introduit dans les hautes sphères de l’État au Togo par le biais de son entité de BTP Ebomaf, qui exécute des chantiers routiers de tout premier plan, y compris l’axe Lomé-Kpalimé, long de 120 km, pour plusieurs dizaines de milliards de F CFA.

Les autorités togolaises cherchent encore un repreneur pour un autre établissement bancaire, l’Union togolaise de Banques (UTB). Premier réseau bancaire du pays avec une cinquantaine d’agence, la banque est repassée dans le vert en 2019 avec plus de 11 milliards de F CFA de bénéfices, une première depuis plusieurs exercices, grâce à une reprise de provisions de 13 milliards de F CFA d’Alpha Télécoms (Atel), propriété du patron des patrons burkinabè, Apollinaire Compaoré.

Après avoir exploré plusieurs pistes, comme la fusion des deux banques, option finalement abandonnée en raison de son coût jugé trop onéreux (plus de 54 milliards de F CFA), les autorités togolaises espèrent maintenant trouver un repreneur capable de consolider cette autre banque.

Numéro trois sur le marché, elle avait besoin, en 2019, d’une enveloppe de 25 milliards de F CFA de recapitalisation pour compenser ses pertes. Quelque 4 milliards de F CFA étaient prévus pour financer le plan de départ volontaire. «C’est la raison pour laquelle nous exigeons que le futur repreneur présente un plan de restructuration viable à moyen et long termes pour redresser les problèmes financiers qu’ont connus nos deux banques», assurait à Jeune Afrique Sani Yaya, le grand argentier togolais.

Côte d’Ivoire : comment Nady Bamba joue les intermédiaires en faveur de Laurent Gbagbo

| Par Jeune Afrique
L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse Nady Bamba s’expriment après une rencontre avec l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié dans le village de Bediekro, près de Daoukro, en Côte d’Ivoire, le 11 juillet 2021.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son épouse Nady Bamba s'expriment après une rencontre
avec l'ancien président ivoirien Henri Konan Bédié dans le village de Bediekro,
près de Daoukro, en Côte d'Ivoire, le 11 juillet 2021. © ISSOUF SANOGO/AFP

Nadiana Bamba, alias Nady, la compagne de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, multiplie les entretiens, notamment avec certains proches d’Alassane Ouattara. Jeune Afrique livre les détails de ce discret activisme.

Tandis que Laurent Gbagbo a annoncé son intention de créer un nouveau parti, sa compagne, Nady Bamba, est elle aussi active. En coulisses, elle a entrepris de multiplier les rendez-vous dans le milieu politique ivoirien, et notamment au cœur du pouvoir et des réseaux proches du président Alassane Ouattara.

Selon nos informations, Nady Bamba est régulièrement en contact téléphonique avec Adama Bictogo, le directeur exécutif du parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Elle l’a en outre rencontré en personne au début du mois d’août à Abidjan, lui transmettant un message de Laurent Gbagbo sur la volonté sincère de l’ancien président de participer à un environnement politique apaisé.

Une prochaine rencontre avec Dominique Ouattara ?

Nady Bamba s’est également entretenue au téléphone avec la première dame, Dominique Ouattara. Selon nos sources, une rencontre discrète entre les deux femmes n’est pas exclue au cours des prochaines semaines. Le 18 juin, au lendemain du retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, Nady Bamba avait aussi contacté un proche d’Alassane Ouattara de la part de son compagnon afin de solliciter une audience auprès du chef de l’État.

Nady Bamba, dont les échanges avec l’omniprésent Adama Bictogo sont parfois mal perçus, à la présidence et auprès de certains pro-Gbagbo, souhaite surtout rassurer ses interlocuteurs sur les bonnes intentions de son compagnon. Mais ce dernier a également un autre dossier plus matériel en tête, à savoir le déblocage des indemnités d’ancien chef d’État dont il pourrait bénéficier.

Selon nos informations, la somme en jeu est estimée à plus de 780 millions de francs CFA. Alassane Ouattara, relancé à plusieurs reprises par Laurent Gbagbo lui-même ainsi que par ses émissaires, n’y est a priori pas hostile. Mais le chef de l’État préfère se donner du temps et décider en fonction des disponibilités budgétaires de la présidence.

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)