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Sommet G5 Sahel : Kaboré cède la présidence au Mauritanien Ghazouani

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Arrivée des chefs d'Etat du G5 Sahel en vue du sommet extraordinaire à Ouagadougou, en mai 2019.

Réunis à Nouakchott, les dirigeants des pays sahéliens ont convenu de donner un nouvel élan au G5 Sahel afin d’éradiquer la flambée de violences terroristes dans la région. Une tâche qui incombe désormais au Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui succède au Burkinabé Kaboré à la tête de l’organisation sahélienne.

« Le Sahel requiert plus que jamais une attention accrue de nos États et de la communauté internationale pour endiguer la spirale de la violence et créer un environnement propice à la paix et au prospérité », a martelé Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, nouveau président en exercice du G5 Sahel, lors du sommet de l’organisation qui se tenait ce mardi à Nouakchott.

Prise de conscience collective

Signe d’une prise de conscience collective, les chefs d’État des cinq pays du G5 Sahel ont étudié lors de ce conclave les modalités d’envoi d’un contingent tchadien de 700 hommes dans le faisceau centre. En effet, cette zone dite des « trois frontières », située à cheval entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, subit particulièrement la furie des groupes terroristes — en l’occurrence l’état islamique.

L’Union africaine — dirigée par le Tchadien Moussa Faki Mahamat — et les organisations régionales (Cedeao et Uemoa) apportent un soutien politique et financier au combat du G5 Sahel contre les groupes armés terroristes. Lors du sommet de Ouagadougou en septembre dernier, la Cedeao avait d’ailleurs annoncé un plan d’action d’un montant d’un milliard de dollars pour appuyer les pays sahéliens dans leur lutte contre la propagation jihadiste.

Autre élément abordé lors du huis clos du G5 Sahel à Nouakchott : le bilan de la présidence annuelle du Burkina Faso, marquée par la montée en gamme de la force conjointe — qui compte une vingtaine d’opérations à son actif.

Doper l’économie pastorale

Les dirigeants de l’organisation ont par ailleurs appelé à accélérer la mise en œuvre du volet développement de l’organisation, dont le programme d’investissement prioritaire de 2,6 milliards d’euros est financé à hauteur de 13% par les cinq pays sahéliens.

Une initiative pilote de coopération transfrontalière entre municipalités est en cours

Une initiative pilote de coopération transfrontalière entre municipalités — celles des régions du Sahel au Burkina, de Tombouctou au Mali et de Tillaberi au Niger — est également en cours pour doper l’économie pastorale au profit d’une population de 5,5 millions de personnes. Un projet auquel contribue l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) via un financement d’un milliard de francs CFA.

Le G5 Sahel, qui célèbre son sixième anniversaire, veut également se rapprocher des 80 millions de sahéliens à travers une communication entérinée par les chefs d’Etat. Reconnaissant que la présidence du Burkina Faso a été marquée par la recrudescence des attaques contre les civils, Kaboré se félicite d’avoir posé les jalons de l’accélération de l’action militaire et du développement.

Pour plus de résultats concrets, le secrétariat permanent dirigé par le Nigérien Maman Sambo Sidikou voit son statut évoluer et devient un secrétariat exécutif avec un mandat de trois ans. Un nouveau cadre d’actions intégré sous-tend cette réforme, qui confère un nouveau statut à la force conjointe à travers le partage du renseignement et la mutualisation des moyens aériens. « Nous allons consolider les acquis et œuvrer à une meilleure anticipation des risques dans les zones sensibles », a souligné El Ghazouani, le nouveau président de l’organisation, qui devra poursuivre le plaidoyer pour un mandat sous le chapitre 7 des Nations unies pour la Munisma.

Guinée : à une semaine du scrutin, l’OIF retire son soutien au processus électoral

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Un électeur dans un bureau de vote de Conakry, en 2015 (archives).

L’organisation internationale de la Francophonie (OIF) a fait savoir lundi qu’elle ne pouvait plus « soutenir le processus électoral » du 1er mars en l’absence d’un consensus national sur le nombre d’électeurs.

La Francophonie aura attendu le dernier moment pour exprimer ses réserves vis-à-vis du processus électoral. Les Guinéens sont en effet invités à voter à la fin de la semaine, dimanche 1er mars, lors d’un double scrutin :  les législatives et le référendum constitutionnel.

La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo avait envoyé à Conakry une mission d’assistance du 10 novembre 2019 au 7 février afin de procéder à la révision des listes électorales, sur demande de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). En l’absence de révisions du fichier, l’OIF refuse désormais de soutenir le processus électoral dans son ensemble.

Ce lundi, l’organisation a fait savoir par voie de communiqué ses réserves vis-à-vis du fichier électoral, audité en 2018 par l’OIF, les Nations unies et l’Union européenne. « Il est important de rappeler que le fichier électoral de 2015 comportait 2.490.664 électeurs problématiques qui continuent malgré tout de figurer dans la base de données actuelle », relève l’organisation dans son communiqué. « Au total, il s’avère que 98% de ces 2.490.664 électeurs ne disposent pas de documents permettant leur identification », ajoute le texte.

Communiqué prudent

Prudente, l’organisation indique toutefois que son rôle ne « consistait nullement en une quelconque validation ou invalidation du fichier électoral guinéen ». « Ce n’est pas notre rôle de dire ce que la Guinée doit faire ou ne pas faire », détaille une source de Jeune Afrique au sein de l’organisation. « Nous disons que c’est difficile de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée au vu de la confusion qui l’entoure. C’est problématique qu’on ait encore plus de deux millions d’électeurs pas identifiables ou décédés sur les listes. »

Une position de l’OIF que le vice-président de la Ceni, déjà fragilisée par des divisions internes, refuse de voir comme un désaveu. « L’OIF avait uniquement une mission d’assistance technique. Elle n’a pas à soutenir ou non notre processus électoral », tacle Bakary Mankaré, nommé par la mouvance présidentielle.

Il soutient d’ailleurs que 77% des recommandations de l’audit de 2018 ont été mises en œuvre. « Nous allons tirer les enseignements du rapport de mission de l’OIF », fait-il toutefois savoir, annonçant une « remise officielle » des conclusions de l’OIF le 16 mars prochain, soit deux semaines après le scrutin.

Cela fait pourtant des mois que l’envoyé spécial de Louise Mushikiwabo en Guinée, l’ancien ministre malien des Affaires Étrangères Tieman Coulibaly, effectue de nombreuses visites à Conakry dans le cadre de cette mission.

Nommé par la Secrétaire générale le 28 septembre 2019, il a, à plusieurs reprises, rencontré le président Alpha Condé, mais également Salif Kébé, les représentants de l’UE et de la Cedeao, ainsi que Fodé Oussou Fofana, le vice-président de l’UFDG, de l’opposant Cellou Dalein Diallo. « Nous exhortons toutes les parties à s’entendre sur un consensus », fait savoir l’OIF, à six jours du scrutin.

Prudente, l’organisation indique toutefois que son rôle ne « consistait nullement en une quelconque validation ou invalidation du fichier électoral guinéen ». « Ce n’est pas notre rôle de dire ce que la Guinée doit faire ou ne pas faire », détaille une source de Jeune Afrique au sein de l’organisation. « Nous disons que c’est difficile de continuer à soutenir le processus électoral en Guinée au vu de la confusion qui l’entoure. C’est problématique qu’on ait encore plus de deux millions d’électeurs pas identifiables ou décédés sur les listes. »

Une position de l’OIF que le vice-président de la Ceni, déjà fragilisée par des divisions internes, refuse de voir comme un désaveu. « L’OIF avait uniquement une mission d’assistance technique. Elle n’a pas à soutenir ou non notre processus électoral », tacle Bakary Mankaré, nommé par la mouvance présidentielle.

Il soutient d’ailleurs que 77% des recommandations de l’audit de 2018 ont été mises en œuvre. « Nous allons tirer les enseignements du rapport de mission de l’OIF », fait-il toutefois savoir, annonçant une « remise officielle » des conclusions de l’OIF le 16 mars prochain, soit deux semaines après le scrutin.

Cela fait pourtant des mois que l’envoyé spécial de Louise Mushikiwabo en Guinée, l’ancien ministre malien des Affaires Étrangères Tieman Coulibaly, effectue de nombreuses visites à Conakry dans le cadre de cette mission.

Nommé par la Secrétaire générale le 28 septembre 2019, il a, à plusieurs reprises, rencontré le président Alpha Condé, mais également Salif Kébé, les représentants de l’UE et de la Cedeao, ainsi que Fodé Oussou Fofana, le vice-président de l’UFDG, de l’opposant Cellou Dalein Diallo. « Nous exhortons toutes les parties à s’entendre sur un consensus », fait savoir l’OIF, à six jours du scrutin.

Guillaume Soro approché par des émissaires d’Abidjan

| Par Jeune Afrique
L'ancien président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro.

Poursuivi dans son pays pour tentative de déstabilisation, l’ancien président de l’Assemblée nationale s’est récemment entretenu avec plusieurs personnalités réputées proches du président ivoirien.

Installé à Paris depuis son retour manqué en Côte d’Ivoire, le 23 décembre, Guillaume Soro a été approché par plusieurs émissaires liés au pouvoir d’Abidjan.

À la mi-février, il s’est entretenu avec Ali Kader Coulibaly, le député-maire de M’Bengué (Nord). Ce proche de Téné Birahima Ouattara, frère du chef de l’État et ministre chargé des Affaires présidentielles, avait déjà tenté de convaincre l’ex-président de l’Assemblée nationale d’attendre la fin du premier trimestre de 2020 pour rentrer, le temps de parvenir à un accord avec Alassane Ouattara.

Le cas Sindou Meïté

Cette fois-ci, Ali Kader Coulibaly a notamment plaidé la cause de Sindou Meïté, présent à Paris depuis le début du mois de février et que Soro a finalement accepté de rencontrer. Président du « Comité d’organisation du retour de Guillaume Soro », il n’a pas été inquiété par les autorités ivoiriennes et est suspecté par l’entourage de Soro d’avoir retourné sa veste.

Avant de rejoindre Paris, Meïté a rencontré plusieurs fois le ministre de l’Artisanat, Sidiki Konaté, qui pousse pour que Soro revienne au RHDP.

Côte d’Ivoire : échec des négociations sur le code électoral entre le pouvoir et l’opposition

| Par - à Abidjan
Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre ivoirien, le 25 septembre 2017.

À huit mois de la présidentielle, le pouvoir et l’opposition ne parviennent toujours pas s’entendre sur l’épineuse question du code électoral ivoirien. La réunion qui était censée entériner les différents points de discorde, le 16 février, n’a pas abouti à une signature entre les deux parties.

Les négociations autour du nouveau code électoral semblaient bien parties pour aboutir à un consensus. Pourtant, la cérémonie de signature du protocole d’accord entre l’opposition et le pouvoir, le 16 février, s’est soldée par un échec. « Il n’y a pas de signature », a tranché, sans explication, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, devant des responsables de premier plan de l’opposition, stupéfaits.

Sur les huit thèmes principaux au centre des discussions entre le pouvoir, l’opposition et la société civile, quatre n’ont abouti à aucun accord. Parmi eux, le financement sur fonds publics des campagnes électorales et l’épineuse question de la Commission électorale indépendante (CEI), sur laquelle le gouvernement refuse de revenir.

Comme lors du premier tour des négociations sur la CEI – qui avait abouti, en juin, à une réforme contestée de la Commission par une importante partie de l’opposition et de la société civile -, le président Alassane Ouattara devrait tout de même valider un document tenant compte des observations et envoyer un projet de loi au parlement, dominé par le parti présidentiel du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).

Si les débats ont permis de parvenir à un consensus sur trois autres points, « il y a encore des modalités sur lesquelles il faut encore discuter », confie Danièle Boni-Claverie, présidente d’Union républicaine pour la démocratie (URD, opposition). Au centre de ces blocages, la question du parrainage et le relèvement de la caution pour être candidat à la présidentielle, actuellement établie à 20 millions de F CFA (30 millions d’euros). Sur ce dernier sujet de discorde, le pouvoir propose un montant fixé à 250 millions (381 millions d’euros), tandis que l’opposition est favorable à un relèvement à 50 millions de F CFA (76 millions d’euros).

Finalement, une seule disposition a remporté l’unanimité : celle portant sur le taux de suffrage obligatoire pour le remboursement de la caution, qui devrait passer de 10 % à 5 %, selon une source proche du dossier. « Il y a eu des points de divergences sur le code électoral mais des recommandations ont été faites pour rendre le processus plus efficace », assure pour sa part Amadou Gon Coulibaly.

L’opposition s’organise pour la présidentielle

Malgré ces désaccords, les principaux partis d’opposition maintiennent leur volonté affichée de partir aux élections.

Jusque-là, l’opposition proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, en liberté conditionnelle à Bruxelles, avait boycotté tous les scrutins organisés par le pouvoir de Ouattara. Désormais, le président d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS, plateforme regroupant divers mouvements pro-Gbagbo, dont la dissidence du Front populaire ivoirien – FPI), Georges Armand Ouégnin, prévient : « Il faut que les choses soient claires : nous participerons à toutes les élections ».

Parmi les membres de la société civile et les religieux, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un consensus au sein de la classe politique : « Le souvenir de la dernière crise que notre pays a connue [en 2010-2011, ndlr] est encore vif dans le cœur et les esprits de certains de nos concitoyens », rappelle le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan.

« Il pèse sur vous la responsabilité historique d’effacer les blessures du passé et d’introduire le vaillant peuple de Côte d’ivoire dans une ère nouvelle faite de progrès et de bonheur partagé », insiste pour sa part l’Alliance des guides spirituels de Côte d’Ivoire (AGS-CI).

Présidentielle au Togo: derniers préparatifs avant le scrutin du 22 février

Un agent électoral tient un bulletin de vote de l'élection présidentielle qui se déroulera le 22 février 2020 au Togo.
Un agent électoral tient un bulletin de vote de l'élection présidentielle qui se déroulera le 22 février 2020 au Togo. PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Au Togo, alors que la campagne s’achève jeudi 20 février au soir et à trois jours de l’élection présidentielle, les candidats continuent d’aller à la rencontre des populations. Premier temps fort ce mercredi avec le vote anticipé des forces de l'ordre et de sécurité.

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Elles sont les premières à se rendre aux urnes, comme il est de tradition au Togo. Les forces de l’ordre et de sécurité vont voter 72h avant le reste de la population.

Tchambakou Ayassor, le président de la Céni, qui tenait mardi une conférence de presse, a assuré que la Commission électorale avait pris toutes les dispositions pour que le scrutin dans son ensemble se passe dans les meilleures conditions. Le matériel sensible, comme les bulletins de vote ou l’encre indélébile, sera acheminé au dernier moment dans les 9 300 bureaux de vote du pays.

Le président de la Céni s’est également félicité du climat apaisé dans lequel se déroule cette campagne en dépit a-t-il précisé de quelques perturbations de meetings pour certains candidats.

Sept prétendants

À trois jours du vote, les sept prétendants tentent eux de mobiliser leur base et de convaincre les indécis dans un entretien accordé mardi 18 février à l’AFP, Faure Gnassingbé a assuré que la pression djihadiste était « très forte » dans l’extrême-nord du pays. « Notre principale richesse, c’est la stabilité et la sécurité », a déclaré le président candidat.

►À lire aussi : Présidentielle au Togo: paroles de candidats

De son côté, Jean-Pierre Fabre a lui une nouvelle fois prôné le changement. « L’alternance est une nécessité absolue », a lancé le leader de l’ANC lors d’une conférence de presse organisée dans la capitale togolaise. Gabriel Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre sous Eyadéma Gnassingbé a quant à lui parcouru le nord du pays et a parlé mardi tard dans la soirée aux populations d’Atakpame dans la région des plateaux. Il est convaincu d’être élu le 22 février.

Le besoin de changer est transversal au niveau de toutes les régions du Togo, au niveau de toutes les couches sociales. C'est cela qui m'amène à affirmer que je serai président de la République le 22 février 2020.