Vu au Sud - Vu du Sud

Classement 2019 des 50 banques africaines les plus rentables, sous le signe de l’accroissement des marges

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Capitec Bank compte 4,7 millions de clients en Afrique du Sud, soit 10 % de parts de marché.

Si les 200 premières banques du continent accusent un recul de leur PNB et de leur bilan, les plus rentables ont su gagner en efficacité.

Dans le classement des établissements les plus rentables, c’est la percée fulgurante de l’Angola qui frappe au premier abord. Les banques de ce pays d’Afrique australe occupent en effet quatre des cinq premières marches de notre classement, dont les trois plus hautes.

En 2018, elles n’étaient pas aussi bien classées. Arrivée en tête, et de loin, Banco de Desenvolvimento de Angola ne figurait même pas dans notre palmarès.

Mais cette remontée est moins significative qu’il n’y paraît. La plupart des banques angolaises ont en réalité connu une baisse simultanée de leurs actifs cumulés et de leur résultat net ; cette dernière donnée ayant le plus souvent baissé à une moindre vitesse, leur taux de rentabilité a bondi de manière mécanique.

Dans l’ensemble, leur performance reste décevante, du moins une fois convertie en dollars, comme le souligne notre bilan du top 200.

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Capacité d’adaptation

Parmi les autres institutions présentes dans le classement, on note que Kenya Commercial Bank a su s’adapter au plafonnement des taux d’intérêt imposé en 2016 par le Parlement de son pays, remontant du 25e au 8e rang.

Malgré son statut de première place financière du continent, l’Afrique du Sud peine depuis longtemps à concurrencer ses pairs en matière de rentabilité et a connu une année 2018 particulièrement difficile. À part Capitec, qui se maintient dans le top 10, aucun établissement de la nation Arc-en-Ciel ne figure cette année dans notre palmarès. En 2017, trois banques du pays s’y étaient hissées.

Globalement, le taux de rentabilité des banques classées a augmenté d’année en année, d’une moyenne de 3,7 % en 2017 à 4,2 % en 2018, et ce malgré des règles prudentielles imposant des réserves plus importantes à un nombre croissant d’établissements africains.

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Tchad: débat sur l'éventuel envoi de troupes
dans le fuseau central du G5 Sahel

Le possible déploiement de soldats tchadiens à l'étranger fait débat au sein de la classe politique (image d'illustration)
© AFP PHOTO / ALI KAYA

La classe politique est divisée sur un éventuel déploiement de troupes tchadiennes dans le fuseau central du G5 Sahel. Les militaires ont été sollicitées pour renforcer Barkhane et faire face aux attaques répétées des mouvements jihadistes au Sahel.

C'est dans la zone des trois frontières, Burkina Faso, Mali et Niger que les troupes tchadiennes pourraient être déployées. Si aucune annonce officielle n'a encore été faite, la majorité présidentielle salue cette éventualité.

« Si nous ne déployons pas nos troupes dans des pays africains frères, il ne faut pas que les Tchadiens s’étonnent qu’un jour nous soyons, à notre tour, attaqués, estime Jean-Bernard Padaré, membre du MPS, le parti au pouvoir. Pour sécuriser les Tchadiens, il vaut mieux aller combattre les jihadistes là où ils sont en ce moment. »

De son côté, une grande partie de l'opposition soutient aussi l'effort tchadien dans la lutte contre le terrorisme. Mais elle questionne le coût humain et financier d'un tel déploiement et voudrait que l'Assemblée nationale soit consultée.

« Est-ce que le président Déby peut décider, seul, du sort des Tchadiens qu’il peut envoyer sur n’importe quel front en Afrique ? s’interroge Saleh Kebzabo, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR). Il faut que ça cesse. Le Tchad ne doit pas être le pays fournisseur d’hommes ici ou là sans demander d’autorisation. Quand on envoie les enfants d’autrui au front, il faut quand même être informé des conditions. Est-ce qu’ils vont être payés, par qui, comment ? »

La Constitution prévoit que l'Assemblée nationale n'est consultée que si l'intervention des troupes à l'extérieur du Tchad dépasse quatre mois.

 

Burkina: l'armée dit avoir démantelé une cellule terroriste dans le Centre-Sud

Des soldats burkinabè à l'entraînement, le 13 avril 2018 (illustration).
© ISSOUF SANOGO / AFP

Les forces armées ont mené une opération de démantèlement d’un groupe terroriste qui sévissait dans la province du Nahouri, région du Centre-Sud, selon l’état-major général. Six terroristes ont été neutralisés dans la nuit du jeudi à vendredi parmi lesquels un chef terroriste activement recherché, selon l’état-major général des armées.

C’est sur la base d’informations précises que l’opération a été menée par les forces armées burkinabè. Traqué depuis plusieurs jours, c’est finalement au petit matin du jeudi à vendredi 29 novembre que les terroristes sont neutralisés. Ce groupe agissait dans la province du Nahouri au Centre-Sud.

Parmi eux figure l’un des lieutenants de Malam Dicko, le chef de Ansarul Islam,avec qui il entretient des liens depuis 2012. C’est un quinquagénaire surnommé Abdoul Hadi. C’est lui qui offrait gîte et couvert à certains cadres d’Ansarul sur le territoire burkinabè.

Grâce à ses soins, Ansarul avait réussi à installer cette cellule dormante dans la région du Centre-Sud. Faute d’armes et de moyens, c’est seulement au moins d’octobre 2019 qu’elle avait commencé à effectuer des missions, selon nos sources.

Deux autres terroristes recherchés et qui opéraient avec lui ont également été neutralisés. Ce groupe, selon nos informations, était affilié à la katiba Macina. Ils avaient tendu des embuscades contre les forces de défense et de sécurité burkinabè dans la province du Nahouri, il y a quelques mois.

Cette opération a permis aux forces armées de récupérer un important lot d’armement, de munitions, ainsi que des motocyclettes, selon l’état-major des armées.

Communiqué de presse émis par l'état-major général des armées du Burkina Faso, le 29 novembre 2019. © EMGA

 

Mali: l’opération Serval a-t-elle collaboré avec le MNLA?

Des troupes françaises de l'opération Serval patrouillent à Gao, le 16 octobre 2013.
© Sebastien RIEUSSEC / AFP

« Quand elle a lancé l'opération Serval, la France n'est entrée en connivence avec personne », a assuré le général François Lecointre, en répondant à une question sur Kidal où, depuis 2012, l'administration malienne et l'État ne sont toujours pas revenus. Une situation que certains mettent sur le compte d’une collaboration passée entre les forces françaises et le Mouvement national de libération de l'Azawad.

Certains estiment que cette situation serait l'héritage d'une collaboration passée entre l'armée française et les groupes armés touaregs installés à l'époque de Serval à Kidal. Une collaboration officiellement niée par l'armée française, et pourtant des acteurs du conflit à l'époque confirment bien que les Français ont coopéré avec le MNLA, le Mouvement national de libération de l'Azawad.

« L'armée française a parfois la mémoire courte », ironise une source militaire déployée dans le nord du Mali au moment de Serval. Dès le début de l'opération, les soldats ont eu directive de se rapprocher du MNLA. Leurs hommes servaient notamment au renseignement et parfois même comme éléments sur le terrain. « On faisait parfois des patrouilles communes. Il y avait même des communiqués officiels qui louaient la laïcité du MNLA », explique une autre source militaire.

Ce rapprochement n'était pas du goût de tous. Certains diplomates ont alerté sur la porosité entre le MNLA et le Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, qui finira par rejoindre al-Qaïda au Maghreb islamique. « La connivence avec le MNLA était dangereuse, parce qu’elle ternissait notre image sans garantir le succès. On s’est compromis inutilement avec une vision à court terme », explique une source diplomatique.

« On avait nos armes, on était légitime, on était chez nous », conteste un ancien combattant du MNLA. « Malgré nos victoires communes, cette collaboration ne nous a rien apporté, poursuit-il amer, ni reconnaissance politique, ni réparations matérielles, pas même la restitution de nos droits historiques sur notre territoire ».

Mort de 13 soldats français au Mali: le général François Lecointre invité de RFI

 

Burkina, Mali, Guinée : Simon Tiemtoré et Bernard Dossongui Koné
aux portes de BNP Paribas

| Par - à Ouagadougou
Simon Tiemtoré, de Lilium Capital, et Bernard Dossongui Koné, d'Atlantic Financial

Cinq mois après avoir annoncé une réflexion stratégique sur la cession de ses parts dans des banques de détail au Burkina Faso, au Mali et en Guinée-Conakry, BNP Paribas entame des négociations serrées avec l’Ivoirien Bernard Dossongui Koné et le Burkinabè Simon Tiemtoré.

Exit donc le groupe Sunu de Pathé Dione – considéré un temps comme favori, et déjà actionnaire de la filiale ivoirienne Bicici – et Coris Bank International (Idrissa Nassa), également intéressé par le dossier. Sunu, associé au capital-investisseur AfricInvest, a jugé l’opération trop coûteuse (100 millions d’euros selon nos informations). Son désistement laisse-t-il le champ libre à Koné Dossongui ? Des sources l’affirment.

En attendant, un conseil d’administration de la Biciab (filiale du Burkina) est prévu dans le courant de novembre. Un accord marquerait le retour en force dans la région de celui qui, en 2012, avait cédé la majorité du capital du réseau Banque Atlantique au marocain BCP.

L’entrepreneur de 69 ans est également actif dans les assurances au Bénin et au Cameroun, où il a par ailleurs investi dans une cimenterie. En outre, le magnat ivoirien investit 136 millions d’euros pour construire deux usines de traitement de fèves en Côte d’Ivoire et au Cameroun, à travers le holding Atlantic Cocoa Plantation.

En quête d’une acquisition en Afrique de l’Ouest

Quant à Simon Tiemtoré, il est en quête de sa première acquisition en Afrique de l’Ouest. Échaudé par le rachat manqué de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie, alors que Lomé exigeait un chèque de 26,7 millions d’euros et la reprise de 38 millions d’euros de dettes, il a aussi buté sur la prise de 40 % de la Banque commerciale du Burkina, faute d’accord entre Tripoli et Ouagadougou, principaux actionnaires à parts égales.

Lilium Capital, le holding dirigé par l’ancien cadre d’Afreximbank et de Morgan Stanley, contrôle Vista Bank, présent en Guinée, en Sierra Leone et en Gambie, et qui ambitionne de devenir un groupe panafricain, sans succès pour l’instant malgré les tentatives d’acquisition.