Vu au Sud - Vu du Sud

G5 Sahel :
les chefs d’état-major déterminés à agir

Des soldats nigériens patrouillent dans la région d'Ayorou, au nord-ouest de Niamey, au Niger (photo d'archives).
© ISSOUF SANOGO / AFP
 

La réunion du Comité de défense et de sécurité du G5 a débuté à Bamako et s'est terminée jeudi à Sévaré (centre) au quartier général de la force conjointe, composée des armées du Mali, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie. Tous les chefs d'état-major des pays membres du G5 et le patron de la force française Barkhane ont participé aux travaux.

La réunion du Comité de défense et de sécurité (CDS) était estampillée « secret militaire », mais on sait avec précision qu'au moins trois sujets ont été au centre des discussions. Il y a la planification des opérations futures, le fonctionnement de la forces conjointe G5 qui comptera à terme 5 000 militaires, et la coordination des actions avec la force française Barkhane, dont le patron a d'ailleurs assisté à la rencontre.

Déterminés

 

D'après nos informations, les chefs d'état-major des armées des pays membres du G5 sont tous déterminés : il faut commencer les opérations militaires sur le terrain avec les moyens disponibles pour lutter contre le terrorisme, pour protéger les populations.

Les premières manouvres devraient avoir lieu dès le mois prochain dans la zone dite des « trois frontières » (Mali, Niger et Burkina Faso).

Réunion à l'ONU

La réunion des chefs d'état-major des pays membres du G5 s'est tenue à la veille d'une importante rencontre prévue à New York sur, justement, le financement et l'avenir du G5. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a réussi à convaincre certains de ses pairs. Tous devraient finalement faire le déplacement, avec un message : « Nos troupes sont prêtes, participez à l'effort de guerre. »

Togo : le parti au pouvoir dans la rue
après les manifestations de l'opposition

Vue de Lomé, capitale du Togo.
© Creative commons Flickr CC BY-NC 2.0 Joshua Turner/Climate Centr
 

Les partisans du parti au pouvoir, l’Union pour la République au pouvoir (Unir), étaient dans les rues de Lomé mardi 29 août pour défendre la paix et les institutions. Une marche organisée en réponse aux manifestations de l'opposition du 19 août qui ont coûté la vie à deux personnes. Plusieurs milliers de sympathisants ont manifesté leur soutien au président Faure Gnassingbé.

Selon l’Unir, le parti au pouvoir, il s’agissait d’une marche citoyenne et républicaine pour dénoncer les discours outrageants, les appels à la haine, à l'intolérance et à la révolte qui se multiplient depuis les manifestations auxquelles a appelé le Parti national panafricain, le 19 août dernier. Ce parti d'opposition entendait réclamer notamment un changement de Constitution. Le gouvernement les accusant d'avoir bravé l'interdiction de manifester, les marches avaient été violemment réprimées.

Et pour l'occasion, la foule a répondu. Sur les pancartes qu'exhibaient les marcheurs, on pouvait lire : « Oui à l'unité et à la cohésion nationale », « Non au repli identitaire », « Oui aux réformes dans la paix et le dialogue ».

La foule au milieu de laquelle il y avait Komi Sélom Klassou, le Premier ministre, Dama Dramani, le président de l'Assemblée nationale et les cadres du parti, s'est ébranlée du rond-point de Tokoin Trésor, a traversé la ville jusqu'à la plage devant l'ancien palais de la présidence.

C'est là que Forence Kouigan, coordinatrice de la plate-forme des femmes Unir, a lu la déclaration liminaire dans laquelle l'Union pour la république affirme que d'importants efforts ont été consentis depuis 2007 pour les réformes générales et exhorte les acteurs politiques à agir de manière responsable pour favoriser la mise en place des autres réformes institutionnelles et constitutionnelles.

« Au regard des derniers événements, nous tenons à réaffirmer les valeurs de dialogue, de fraternité, de solidarité, de paix, d'union et de cohésion, qui constituent les fondements de notre parti, et que nous nous évertuons à promouvoir au sein de la société togolaise », a-t-elle déclaré.

Pour Foli-Bazi Katari, deuxième vice-président du parti, c'est un grand jour. Remerciant les militants, Georges Kwawu Aïdam, le premier vice-président déclare : « A partir d'aujourd'hui, nous serons plus actifs pour défendre nos valeurs ». Avant de lancer cet avertissement : « Quand le tigre dort, il n'est pas mort. »

Une vaste opération policière permet la saisie de 420 tonnes de médicaments de contrebande en Afrique de l’Ouest

Par Jeune Afrique avec AFP
 

Interpol a annoncé vendredi la saisie de plus de 420 tonnes de produits médicaux de contrebande en Afrique de l'Ouest, dans le cadre d'une vaste opération de police internationale.

Ce coup de filet, mené entre le 15 mai et le 17 juin derniers et coordonné par Interpol, a mobilisé quelque 1 150 agents de police, de douanes et d’agences de réglementation des produits de santé de sept pays : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Togo.

 

Dans le cadre de cette opération, plus de 41 millions de cachets et 13 000 cartons de produits médicaux et pharmaceutiques (compléments alimentaires, analgésiques, antibiotiques, médicaments anti-malaria…) de contrebande ont été saisis, pour une valeur marchande d’environ 21,8 millions de dollars (près de 18,5 millions d’euros).

Des descentes policières tous azimuts

Environ 150 personnes ont été arrêtées ou placées sous surveillance à l’issue des descentes policières, qui ont visé des marchés, des magasins, des pharmacies, des entrepôts, des véhicules et des fabriques clandestines.

Au Bénin, à Koro (centre), 100 tonnes de médicaments de contrebande ont été ainsi découvertes cachées dans des camions transportant des fruits. Provenant de Guinée, les véhicules devaient approvisionner les pays de la région, selon Interpol.

« Des initiatives comme l’Opération Heera visent non seulement à protéger le public de produits pouvant être dangereux pour la santé, mais aussi à démanteler des réseaux clandestins qui sont souvent liés à d’autres formes de crimes graves », a déclaré le directeur exécutif des services de police d’Interpol, Tim Morris, cité par le communiqué de l’organisation internationale de police criminelle, dont le siège est à Lyon.

Quel pays africain est le plus gros acheteur d’armes françaises ?

 

L'industrie française de l'armement ne s'est jamais aussi bien portée. Et le continent africain y est pour quelque chose. Voici ce qu'il faut savoir, en infographie, sur les meilleurs clients de la France en Afrique.

« Du haut de ces pyramides, 2,7 milliards d’euros nous contemplent », aurait pu lancer François Hollande, paraphrasant quelque peu l’un de de ces prédécesseurs à la tête de la France, Napoléon Bonaparte. Entre 2012 et 2016, Paris a en effet vendu à l’Égypte près de trois milliards d’euros d’armes en tout genre, en particulier les fameux avions Rafale.

De quoi offrir, largement, la tête aux Égyptiens dans le classement des meilleurs acheteurs d’armes françaises africains que vient de publier le ministère de la Défense. Derrière eux, les Marocains et les Algériens sont loin, tout en faisant bonne figure, tandis que l’Afrique subsaharienne est plus en retrait. Le Sénégal a ainsi acheté 48 millions d’euros d’armes, devant le Gabon, 40 millions, le Burkina Faso, 33 millions, et l’Afrique du Sud, 29 millions.

 

De 2012 à 2016, l’Afrique aura acheté des armes à la France pour un montant de 3,939 milliards d’euros. Le continent est même en constante augmentation, grâce aux généreux efforts égyptiens, depuis 2012 puisqu’il a multiplié ses achats par 14. Une vraie mine d’or pour l’industrie française de l’armement.

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Sierra Leone: une semaine après la catastrophe,
des rescapés dans l'angoisse

Une mère et son bébé dans un camp de déplacés à Regent, un faubourg de Freetown, le 19 août 2017.
© REUTERS/Afolabi Sotunde
 

Il y a une semaine, la Sierra Leone vivait la pire catastrophe qu'ait connue sa capitale, Freetown. Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, après trois jours de fortes pluies, des glissements de terrain et des torrents de boue ont surpris dans leur sommeil les populations de cette ville surpeuplée. La catastrophe a fait au moins 499 morts et des centaines de disparus. Aujourd’hui, les populations sont traumatisées, les secouristes tentent toujours de retrouver les corps des disparus, tandis que les humanitaires viennent en aide aux milliers de sinistrés et sans logis. Mais alors que la saison des pluies est loin d'être finie, ils se préparent aussi au scénario du pire.

Comme tous les habitants des zones sinistrées par les inondations à Freetown, Unisa, un carreleur de 40 ans est toujours sous le choc de la catastrophe. Et à chaque averse, son estomac se noue.

« A chaque fois qu'il pleut, on a peur. On pense à ce qui s'est passé et on a l'impression que ça va recommencer », raconte-t-il.

 
 
 

Et il n'est pas le seul à s'inquiéter. Dans un centre d'accueil de Pentagone, un quartier situé en aval de la colline qui s'est partiellement effondrée et qui lui aussi a été sévèrement touché, des humanitaires creusent des latrines supplémentaires. Alfred Dumbuya, directeur d'une ONG locale explique qu'il s'agit d'anticiper un éventuel nouvel afflux de déplacés :

« Nous nous attendons à plus de pluie. Donc c'est un plan pour parer à un scénario du pire car nous recevons des informations selon lesquels la colline Sugar Loaf est toujours fragilisée et peut-être que d'autres glissements de terrain pourraient se produire, ce qui pourrait être dévastateur », explique-t-il.

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Et il n'est pas aisé de protéger les populations vivant dans les zones à risque, reconnaît Maxwell Komora, le responsable du centre :

« Nous les encourageons à évacuer. Certains ont répondu à cet appel, mais d'autres qui n'ont nulle part où aller vivent toujours dans ces zones », regrette-t-il.

Si ce responsable assure avoir localisé un autre centre d'accueil d'urgence, pour l'heure, ceux disponibles sont en effet déjà surpeuplés.

A deux heures du matin, nous étions couchés et la pluie s'est mise à tomber, et à 6h du matin on a vu la rivière monter et déborder et elle a emporté les maisons. Tous les gens sont morts.
Des habitants du quartier de Pentagone racontent la nuit du drame
21-08-2017 - Par Stéphanie Aglietti