Référendum en Mauritanie :
certains sénateurs refusent d’en tenir compte

Les leaders de l'opposition mauritanienne lors de leur manifestation contre le projet de révision constitutionnelle du président Abdel Aziz, le 7 mai 2016.
© STR / AFP
 

En Mauritanie, les résultats du référendum constitutionnel sont tombés et, sans surprise, c’est le « oui » qui l’emporte à 85 % des voix pour près de 54% de participation. Le référendum prévoit notamment un changement du drapeau mauritanien et la suppression du Sénat. Une réforme que certains sénateurs rejettent farouchement. Du côté du gouvernement, on estime que le débat n’a pas lieu d’être.

Les sénateurs ont décidé lundi 7août de ne pas prendre en compte les résultats du référendum. Ils se sont rendus au Sénat, comme à leur habitude, et comptent exercer leurs fonctions, malgré tout.

Joint par RFI, Cheikh Ould Hanena, l'un de ces sénateurs, estime que cette consultation est un « non évènement », qu’elle est « illégale » et « illégitime » car, insiste-t-il, ces élections ne sont pas passées par les procédures normales.

 
 
 

« La Constitution mauritanienne dit que nous exerçons nos fonctions jusqu’au renouvellement du Sénat. Or le Sénat n’a pas été renouvelé (...). Nous sommes élus par le peuple mauritanien et nous avons la légitimité démocratique. Nous nous réunirons devant le Sénat vu que l’on nous a refusé l’accès. Nous sommes en train de défendre la stabilité et la démocratie de ce pays », a-t-il expliqué.

Du côté du pouvoir, Sidi Némine, membre de l'UPR, le parti au pouvoir, le débat n'a pas lieu d'être. « Normalement, le débat est clos. Le peuple a parlé. Je crois qu’aujourd’hui on doit se tourner vers la mise en place de ces Conseils régionaux, vers une nouvelle vie démocratique et un nouveau débat (...). Le débat sur la constitutionnalité du référendum est dépassé parce que d’éminents juristes se sont réunis et l’article 38 est très clair et explicite (...). Le président de la République peut demander un référendum sur les questions importantes. Donc voilà, je crois que la pilule est avalée », a-t-il défendu.