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CAN 2019 : l’Algérie accueille dans la liesse ses héros

| Par AFP

Place à la grande fête après presque 30 ans d'attente: l'Algérie a accueilli samedi ses héros, qui ont conquis la deuxième Coupe d'Afrique des nations de son histoire, en battant la veille le Sénégal (1-0) au Caire.

Les Fennecs, médailles de champions au cou, sont arrivés en début d’après-midi à l’aéroport d’Alger où les attendait une délégation conduite par le Premier ministre Noureddine Bedoui.

Le capitaine Ryad Mahrez était le premier à sortir de l’appareil, en brandissant le trophée, avec le sélectionneur Djamel Belmadi.

Sur le tarmac, les pompiers leur ont offert un « water salute », un arc réalisé avec des lances à eau, selon des images retransmises en direct par la télévision nationale.

Les joueurs ont ensuite parcouru un tapis rouge jusqu’au salon d’honneur de l’aéroport. Ils sont ensuite montés à bord d’un car spécialement aménagé pour parader dans les rues d’Alger, où les attendait depuis des heures une foule sous un soleil de plomb.

Sur leur passage, les Algériens, certains drapés du drapeau national, saluaient leurs champions. Installés en haut du bus à impériale, les joueurs faisaient des signes de la main à la foule.

L’épopée des Verts –au fond du trou il y a deux ans avec une élimination sans gloire dès le 1er tour de la CAN-2017 et une instabilité chronique autour du poste de sélectionneur– a été inattendue.

Ils ont gagné 1-0 vendredi soir contre le Sénégal au Caire, lors d’une finale à laquelle ont assisté près de 20.000 supporters algériens, dont le président par interim Abdelkader Bensalah.

Les Fennecs ont remporté le titre 29 ans après celui de 1990. Si elle était arrivée sur la pointe des pieds en Egypte, l’équipe de Riyad Mahrez s’est révélée jusqu’à devenir la maîtresse du Continent, en toute logique. En plein mouvement de protestation contre l’élite politique au pays, ce sacre prend une dimension particulière.

« Un moment très particulier »

« Toute l’Algérie va être dans la rue, cela va être incroyable. Je l’ai vécu en 2014 (après le premier 8e de finale de Coupe du monde de l’histoire de la sélection algérienne, NDLR), c’était incroyable. Mais là, ça va être pire ! », avait indiqué plus tôt le N.10 algérien Sofiane Feghouli.

D’Oran, la ville natale du buteur décisif Baghdad Bounedjah, à Paris et Marseille, où il y a une importante diaspora, les supporters des Fennecs ont célébré la victoire toute la nuit dans une ambiance festive dans l’ensemble, malgré quelques incidents.

La deuxième étoile africaine des Fennecs arrive dans « un moment très particulier », souligne le président de la fédération algérienne, alors que le pays connaît un mouvement de contestation politique inédit depuis fin février.

« Cette victoire va très certainement insuffler un souffle nouveau », a-t-il estimé, ajoutant que la prestation de ses joueurs s’est aussi réalisée « sous l’impulsion de cet extraordinaire élan populaire qui est en train d’emmener l’Algérie vers des jours meilleurs ».

Si les joueurs ont unanimement reconnu l’importance du « hirak » dans leur épopée, un nom est sur toutes les lèvres pour expliquer la raison de cette renaissance sportive: Djamel Belmadi. L’homme qui a transformé, en moins d’un an, une équipe moribonde, absente du Mondial-2018, en une machine à gagner.

Hommage à Belmadi

« Il mérite tous les éloges, c’est grâce à lui qu’on en est là. Il nous a suivi depuis le début. Il a reconstruit l’équipe, il a tout fait ! C’est sûr que les acteurs, ce sont nous, mais autour tout était parfait. Il faut lui rendre hommage parce qu’il en est pour beaucoup », a déclaré Riyad Mahrez.

« C’est magnifique ce qu’ont fait les garçons, il faut les féliciter vraiment. Ils ont été à la hauteur des attentes du peuple », a dit vendredi Djamel Belmadi, dans une joie intense mais contenue.

Symbole de la transformation des Fennecs, Mahrez, auteur d’un coup franc d’anthologie en demi-finale, a semblé devenir un autre joueur depuis qu’il a hérité du brassard de capitaine: « J’ai toujours eu beaucoup de responsabilités en sélection. Mais en ayant le brassard, il m’a donné beaucoup de confiance ».

Avec des jeunes talents comme Ismaël Bennacer, élu meilleur joueur du tournoi à seulement 21 ans, ou Youcef Atal, l’avenir de la sélection algérienne s’annonce radieux. D’autant plus qu’elle ne s’appuie plus exclusivement sur les Binationaux, qui représentent encore 14 joueurs sur 23, mais aussi sur une vague de talents locaux comme Youcef Belaïli et Baghdad Bounedjah.

Côte d’Ivoire : le RHDP en kiosque avec le quotidien « Le Matin »

| Par Jeune Afrique

Le RHDP du président ivoirien Alassane Ouattara a désormais son propre journal quotidien. Intitulé « Le Matin », il est dirigé par les journalistes Patrice Yao et Hervé Ahoussi.

Alassane Ouattara a validé la création d’un journal quotidien du RHDP intitulé Le Matin, dont le premier numéro a été lancé le 15 juillet.

Un projet encadré par Massere Touré, directrice de la communication de la présidence, Abdoulaye Sangaré, directeur de la Radio de la paix (ex-Onuci FM), et par Amadou Coulibaly (dit Am’s), chef des renseignements extérieurs. Malgré ses fonctions, ce dernier est toujours resté proche des communicants du RHDP.

La publication est dirigée par les journalistes Patrice Yao et Hervé Ahoussi – qui ont démissionné du Nouveau réveil, proche du PDCI.

Guinée : Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo,
bras de fer autour d’une réforme constitutionnelle

| Par - à Conakry

Depuis dix ans, le président guinéen et son principal opposant s'accusent mutuellement de mettre en péril la stabilité du pays. Et le débat sur la modification constitutionnelle, qui a relancé celui sur l'éventualité d'une candidature d'Alpha Condé à un troisième mandat, a encore fait monter d'un cran l'inimitié entre les deux hommes.

C’est peu dire qu’Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo ne se ressemblent pas et s’apprécient peu. Le premier est aussi direct et tranchant que le second est réservé et distant. Le président guinéen et son principal opposant se connaissent depuis longtemps. Le premier a combattu le régime de Lansana Conté, auquel le second a appartenu pendant une décennie, et voilà bientôt dix ans qu’ils s’affrontent dans les urnes – « Alpha » s’est imposé face à « Cellou » lors des présidentielles de 2010 et 2015. Dix ans qu’ils s’accusent du pire, chacun reprochant à l’autre de mettre en péril la stabilité de la Guinée.

Cette fois-ci, c’est autour de la modification de la Constitution, qui dans sa version actuelle ne permet pas à Alpha Condé de briguer un troisième mandat en 2020, qu’ils s’affrontent. Pendant des mois, le pouvoir a entretenu le flou mais, à l’issue du Conseil des ministres du 27 juin, le doute n’est plus permis. « Le président de la République a pris acte de la volonté librement exprimée par la totalité des membres du gouvernement de s’inscrire résolument dans la dynamique du référendum pour une nouvelle Constitution », a précisé le compte rendu du gouvernement.

Note confidentielle

Une semaine plus tôt, Mamadi Touré, le ministre des Affaires étrangères, avait adressé aux 42 ambassades et représentations diplomatiques du pays une note argumentant en faveur d’une nouvelle Constitution. Il y invitait les diplomates à en tirer des « éléments de langage ».

Anticipant le projet présidentiel, les adversaires d’Alpha Condé avaient multiplié, ces derniers mois, les initiatives pour lui barrer la route d’ un troisième mandat, rejoints par une partie de la société civile. À la tête de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo s’active lui aussi. Le chef de file de l’opposition est parti à la rencontre de la diaspora guinéenne en Europe et aux États-Unis. Le 7 juillet, il a animé un meeting à Birmingham (Royaume-Uni), au cours duquel il n’a pas fait mystère de son ambition.

« L’UFDG est la seule alternative crédible. Nous sommes prêts pour diriger le pays en 2020 », a-t-il lancé. Avant d’ajouter : « Il n’est pas question d’aller à un troisième mandat. Vous devez militer au sein du FNDC [Front national pour la défense de la Constitution] ! » L’ancien Premier ministre de Lansana Conté a également prévu de tenir des meetings à New York et à Washington. Ses proches assurent aussi qu’il aura des entretiens au Quai d’Orsay, au secrétariat d’État américain, à l’ONU et au National Democratic Institute (NDI).

alpha cellou

 Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, le 6 novembre 2010 à Conakry. © Jerome Delay/AP/SIPA

Au sein de l’opposition, chacun veut croire en ses chances d’accéder à la magistrature suprême, mais ses leaders s’accordent pour le moment sur la nécessité de rester soudés pour empêcher toute modification de la Constitution. Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, le chef de l’Union des forces républicaines (UFR, troisième force politique), font bloc sur le sujet. Ils sont notamment soutenus par Faya Millimouno, le président du Bloc libéral (BL), et par Abdoul Kabèlé Camara, ancien ministre de la Sécurité.

Pour autant, Alpha Condé n’est pas isolé. Il peut compter sur l’appui d’ex-opposants devenus ministres, dont Aboubacar Sylla, nommé porte-parole du gouvernement ; Mouctar Diallo, un ancien soutien de « Cellou » désormais chargé de la Jeunesse ; ou encore Papa Koly Kourouma, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, qui fut proche de l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara.

Tollé après les tweets racistes de Donald Trump|Euro Topics

Sur Twitter, Donald Trump a appelé quatre députées démocrates à “retourner dans les pays d’où elles venaient et d’y résoudre les problèmes de ceux-ci plutôt que de donner des conseils aux Etats-Unis”. Si le président américain n’a pas nommé les personnes concernées, ses tweets visaient clairement les quatre députées progressistes. Les éditorialistes font part de leur consternation devant ce racisme éhonté.

bandeau eurotopics

Trump cherche à faire monter la pression

La stratégie de Trump fait peu de cas des torts qu’elle peut causer, explique Der Standard :

«Le président se soucie comme d’une queue de cerise que la plupart des élues démocrates qu’il a récemment taxées d’être des étrangères soient nées aux Etats-Unis. Et peu lui chaut que les déportations massives annoncées de manière tonitruante aient réellement lieu ou non. Trump ne cherche en aucune manière à résoudre les problèmes qui découlent de l’immigration clandestine – bien au contraire. Plus les choses escaladent, plus il attise la peur, mieux cela vaut pour lui. Les Américains n’en ont pas fini d’entendre les déclarations ahurissantes que la campagne des élections de 2020 engendrera – nous non plus, du reste.»

Florian Niederndorfer – Accéder à l’article original

Du racisme pur et dur

Qualifier les propos de Trump de “stratégiques” revient à les minimiser, estime Irish Examiner :

«Si certains nourrissaient encore des doutes quant au racisme et au sectarisme du président, ceux-ci auront été définitivement balayés par les tweets rédigés dimanche à l’encontre de la ‘Brigade’ [surnom du groupe des quatre députés progressistes concernés]. … Les tweets rappellent que le président a choisi de diviser et d’exploiter le pays plutôt que de le diriger. La leçon que l’on peut en tirer, c’est que Trump et ses partisans les plus radicaux considèrent que les notions réconfortantes que les Etats-Unis pouvaient avoir en matière de progrès des droits civiques et de lutte contre le racisme n’ont plus cours dans le pays.»

Timothy O’Brien – Accéder à l’article original

Une biographie gênante

La Vanguardia rappelle que Trump est lui-même le descendant d’immigrés:

«Le paradoxe dans tout ça, c’est que la mère de Trump a émigré d’Ecosse avec 50 dollars en poche pour se construire une nouvelle vie à New York. Son grand-père paternel était un Allemand qui a émigré à l’âge de 16 ans pour participer à la ruée vers l’or avant de finir par créer une chaîne de maisons closes en Alaska. Sans parler de sa femme, Melania, qui est slovène. L’univers personnel de Trump est rempli d’immigrés. Peut-être les persécute-t-il avec autant de hargne parce qu’ils lui rappellent justement des origines qui déprécient sa condition de ‘vainqueur’. Comme une tache dans sa biographie.»

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Le point de non-retour

La Repubblica y voit un tournant :

«Il est étonnant de constater que le président des Etats-Unis, démocratiquement élu, puisse recourir à des catégories de pensée fascistes et racistes. Pire encore, qu’il a aussi été élu parce qu’il tient des propos fascistes et racistes. … L’élection de cet individu à la Maison-Blanche est une date historique et un point de non-retour : elle représente la défaite de la culture démocratique occidentale. La défaite d’un certain lexique, d’une façon de penser, de se comporter, de discuter et même de se détester. Il est indéniable que la culture démocratique (sa politique économique, ses choix, ses hypocrisies) est également responsable de cette défaite. Mais cela ne change absolument rien à l’essence du problème.»

Niger: mise en sommeil de la base militaire française
de Madama dans le Nord

Soldats français au fort de Madama au Niger.
© RFI/Olivier Fourt

L'armée française quitte sa base de Madama, dans l'extrême nord du Niger.  Une base qui comporte des installations et une piste en latérite. Elle a été officiellement « mise en sommeil », selon les termes employés par l'état-major à Paris. Cette base perdue aux confins du Niger, de la Libye et du Tchad était sortie de terre à partir de 2014, pour mieux contrôler les flux de ravitaillements des groupes terroristes. Une base difficile à ravitailler et à entretenir.

Le retrait de Madama confirme le changement de stratégie de Barkhane. Il n'est plus possible d'être partout à la fois et de faire de temps en temps des opérations coup de poing. L'objectif à présent est de concentrer les forces conventionnelles dans la durée sur quelques régions pour obtenir des résultats visibles, en alliant sécurité et développement.

Si Madama était parfaitement placée pour conduire des opérations spéciales dans la région, et pour surveiller les passes de Tummo et de Salvador, par où transitent les trafiquants venant de Libye, c'était une base extrêmement isolée. Elle était ravitaillée par convois depuis le Tchad ou le Niger, ou par avion-cargo militaire, de 5 à 10 jours de piste en plein désert.

Des travaux de forage avaient été lancés en 2015, afin de fournir l'eau sanitaire destinée au camp. Les dernières opérations majeures de Barkhane au départ de Madama remontaient à 2015 (Opérations Kunama 1 à 4).

L'avion-cargo militaire A400M y avait été testé dès 2016 lors d'une campagne d'essais sur terrain sommaire. Un hélicoptère Gazelle y avait été perdu par accident à la même époque.

Les conditions climatiques sont sévères sur place :  température et vents de sable avaient poussé l'armée française à installer des structures temporaires de métal et de textile afin de pouvoir stocker et entretenir le matériel dans des conditions acceptables. Des équipements ont désormais été démontés. Aucun pays européen ne s'est montré intéressé pour partager la base et donc la facture avec les Français.

Si depuis 2017 le maître mot est « d'alléger l'opération Barkhane », avec un volume constant de l'ordre de 4 500 hommes, c'est la technique des vases communicants qui s'applique. L'état-major précise que « compte tenu de l'évolution de la situation, il a été jugé nécessaire de récupérer les moyens disponibles à Madama pour les engager dans le Liptako-Gourma. »

Le dernier convoi est parti hier [lundi] à ma connaissance. Ce n’est pas une fermeture. Ça permet de conserver une capacité de remontée en puissance.

Général Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major de l’armée française
09-07-2019 - Par Olivier Fourt