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Le Pape s’envole pour le Mozambique, première étape de sa tournée africaine

| Par Jeune Afrique avec AFP

Le pape François s'est envolé le 4 septembre pour le Mozambique, première étape d'un voyage d'une semaine qui le mènera aussi à Madagascar et à Maurice.

Le pape est attendu en fin d’après-midi à 18h30 locales (16h30 TU) à Maputo, capitale du Mozambique, où il sera accueilli par le président Filipe Nyusi. En se rendant à la nonciature apostolique (équivalent d’une ambassade pour le Vatican), où il passera la nuit avant d’entamer jeudi un programme chargé, il vivra un premier bain de foule très attendu avec les Mozambicains en les saluant depuis une voiture ouverte.

Selon le numéro deux du Vatican, le cardinal italien Pietro Parolin, le pape aura à cœur d’insister sur « la paix », « la préservation » de la planète, ainsi que l’importance de « renoncer aux armes ». La visite au Mozambique intervient un mois après la signature d’un traité de paix historique entre le gouvernement et la Renamo, l’ex-rébellion devenue le principal parti d’opposition.

Deuxième étape à Madagascar

Dans un message vidéo aux Mozambicains, le pape a appelé à un renforcement de « la réconciliation fraternelle au Mozambique et en Afrique, seule espérance pour une paix solide et durable ».

Du 6 au 9 septembre, le souverain pontife argentin sera à Madagascar, où il s’y exprimera notamment devant les ouvriers d’une carrière. Du 9 au 10 septembre, le pape terminera son voyage par une visite éclair à l’île Maurice, à l’est de Madagascar. Cette république majoritairement hindoue (52%) compte d’importantes minorités chrétienne (30%) et musulmane (18%).

Dans un message vidéo adressé aux habitants de l’île Maurice, le pape a d’ailleurs rendu hommage à un peuple « qui se distingue pour s’être formé par la rencontre de différentes ethnies, et qui bénéficie donc de la richesse de diverses traditions culturelles et aussi religieuses ».

Jean Paul II avait visité ces trois pays il y a une trentaine d’années. Pour François, il s’agira de son 31ème voyage à l’étranger, à l’issue duquel il aura visité un total de 49 pays. En novembre 2015, il avait effectué un premier voyage en Afrique subsaharienne, en regroupant le Kenya, l’Ouganda et la République centrafricaine, puis il s’était rendu au Maroc en mars 2019.

Burkina Faso : « recrutement exceptionnel » de 500 militaires
contre les attaques terroristes

| Par Jeune Afrique avec AFP

Le ministre de la Défense a lancé une campagne de « recrutement exceptionnel » de 500 militaires. Ils viendront renforcer les rangs de l'armée nationale, lourdement touchée par des attaques terroristes meurtrières.

Du 15 septembre au 12 octobre, 487 garçons, nés entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 1998, dont 143 pour les «besoins spécifiques des forces armées nationales» seront recrutés, indique un communiqué daté du 26 juin et signé du ministre de la défense, Moumina Chériff Sy.

Treize filles seront également enrôlées en raison d’une fille dans chacune des régions du pays, lors de ce recrutement qui se déroulera sur toute l’étendue du territoire national. En février, le ministère avait déjà organisé un recrutement de la classe 2019 au profit des forces armées nationales.

Depuis début 2015, les attaques djihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l’est, ont fait plus de 500 morts.

Manque de moyens

L’armée burkinabè fait de plus en plus face à des attaques djihadistes, dont la plus meurtrière en date, qui a visé un détachement militaire à Koutougou, dans le nord du pays, a fait 24 morts et sept blessés.

Les forces de défense et de sécurité, manquant de moyens, semblent incapables d’enrayer les attaques tandis que la menace, d’abord concentrée dans le Nord, touche plusieurs autres régions du pays, dont les régions de l’Est et de l’Ouest.

Les djihadistes, qui étendent leur influence, disposeraient de plusieurs centaines de militants armés dans le pays, selon une source militaire française.

Les Missionnaires d'Afrique Pères Blancs de Sainte-Foy-lès-Lyon

vous donnent ci-dessous les dates des ventes-expositions

d'art africain dans la région lyonnaise :

 

4-6 Octobre : Grenoble

15-17 novembre : Annecy

22-24 novembre : Lyon

6-8 décembre : Saint-Etienne

 

Au plaisir de vous y rencontrer !

Côte d’Ivoire: le PDCI et le FPI refusent de participer à la nouvelle CEI

Des membres de la Commission électorale indépendante procèdent au dépouillement dans un bureau de vote à Abobo, près d'Abidjan, le 13 octobre 2018 (image d'illustration).
© SIA KAMBOU / AFP

L’heure est à la nomination des représentants au sein de la nouvelle Commission électorale. Mais à quatorze mois de la présidentielle, une grande partie de l’opposition et de la société civile rejettent le nouvel organe.

La loi promulguée au début du mois stipule que la Commission électorale indépendante (CEI) nouvelle formule comporte 17 membres, dont six de la société civile, trois du parti au pouvoir, trois de l’opposition. Mais pour l’instant, une grande partie de l’opposition refuse d’y envoyer des représentants.

Pour l’heure, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) n’envoie personne au sein de la nouvelle instance électorale. La branche légale du Front populaire ivoirien (FPI), dirigée par Pascal Affi N’Guessan, a annoncé également qu’elle refusait de nommer un représentant. Idem pour la plateforme « Ensemble pour la démocratie et la souveraineté » (EDS), qui regroupe notamment la branche du FPI restée fidèle à Laurent Gbagbo. « Nous ne participerons pas à cette CEI. Il n’y a pas eu de consensus, martèle le président d’EDS, Georges Armand Ouégnin. Mais je reste optimiste, il y aura une réouverture du dialogue et une réforme de la CEI. Et nous irons aux élections avec une CEI réformée », ajoute-t-il.

Pour l’instant au sein de l’opposition, seule la voix d’Henriette Lagou du petit parti Renouveau pour la paix et la concorde (RPC) s’est fait entendre en faveur de la recomposition promulguée au début du mois. Mais globalement, les principales formations de l’opposition dénoncent depuis des semaines le « passage en force » du pouvoir sur ce dossier et restent sur leur ligne.

Côté société civile, le Groupe de plaidoyer et d’action pour une transparence électorale (Gpate), qui regroupe plusieurs organisations de premier plan, dont l’Action pour la promotion des droits de l’homme (APDH), à l’origine du recours devant la Cour africaine des droits de l’homme, refuse également de nommer un représentant. Le Gpate exige une poursuite du dialogue, notamment sur l’indépendance administrative et financière de la CEI, ainsi que sur la composition des commissions locales. Des points qui n’ont pas été discutés.

Pour autant, la société civile apparaît divisée puisque par exemple la Ligue ivoirienne des droits de l’homme s’est dite en faveur de la nouvelle CEI.

« En l’absence de consensus, il semble qu’on aille vers une CEI déséquilibrée. Et à un an de la présidentielle, la question de sa légitimité se pose déjà », commente un analyste politique.

 

 

G5 Sahel: la France et l'Allemagne tendent la main
aux autres pays de la région

À l'issue d'une réunion du G7 consacrée à l'Afrique, le président burkinabè Kaboré, le président français Macron et la chancelière allemande Merkel ont tenu une conférence de presse.
© Ian LANGSDON / POOL / AFP

Face à ce qu’Emmanuel Macron appelle « l’extension de la menace terroriste au Sahel », Paris et Berlin ont annoncé un soutien plus important au G5 Sahel. Mais ils ont également appelé à un nouveau partenariat « élargi » aux pays voisins de la région.

S’exprimant au sommet du G7, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont évoqué l’importance de mieux armer et mieux former les militaires et policiers de la région. Mais ils ont également expliqué qu’il fallait épauler les pays de toute la région. Ils reconnaissent que beaucoup de pays de la Cédéao sont touchés de près ou de loin par l’instabilité au Sahel.

Le président Macron a expliqué qu’il fallait redéfinir le « périmètre de sécurité ». En clair, la France et l’Allemagne souhaitent associer les pays du Golfe de Guinée, notamment le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Ghana, aux efforts du G5 Sahel.

La force de l’initiative prise aujourd’hui c’est qu’elle élargit le périmètre de sécurité compte tenu de l’évolution terroriste, et en particulier, elle permet de réengager dans l’aspect sécuritaire les membres de la Cédéao.

Emmanuel Macron
25-08-2019

Cette main tendue aux pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest est une nouveauté. Mais pour faire quoi exactement ? Cela n’est pas encore clair. En principe, cela sera décidé lors d’une rencontre franco-allemande avant la fin de l’année. Un sommet de la Cédéao qui doit avoir lieu à la mi-septembre à Ouagadougou doit lui se pencher sur la création d’une large coalition militaire englobant les Etats du G5 et quelques uns de leurs voisins.

Le président ivoirien, Alassane Ouatarra, a déjà plaidé pour « une synergie » entre G5 Sahel, Cédéao et Afrique centrale, évoquant même la participation du Cameroun. De son côté, le président Kaboré du Burkina Faso, invité au G7, a rappelé l’importance de trouver une solution politique à la crise libyenne, indissociable de l’insécurité au Sahel.

C’est une gangrène qui se propage et nous avons estimé qu’il était important que l’ensemble des partenaires trouvent une solution à la question libyenne qui nous permette de freiner la progression du terrorisme non seulement dans le Sahel mais aussi dans les pays côtiers qui nous environnent.

Roch Marc Christian Kaboré
25-08-2019

Pour Angela Merkel, pas question toutefois d’envoyer plus de soldats dans la région. Environ 200 militaires allemands soutiennent déjà la mission des Nations unies au Mali. Vu de Berlin, c’est suffisant. Pour l’instant, la France et l’Allemagne cherchent encore à convaincre d’autres bailleurs de fonds et pas seulement au sein du G7 à s’engager en faveur de ce nouveau partenariat pour le Sahel.

Un partenariat qui reste trop vague aux yeux des ONG. Au lieu de mettre l’accent sur des considérations stratégiques, Paris et Berlin auraient dû, à leurs yeux, annoncer une initiative pour lutter contre les inégalités. Thème officiel de ce sommet de Biarritz.

Malheureusement, avec ces annonces qui ont été principalement fixées sur un agenda sécuritaire, on passe encore à côté de l’opportunité de changer le logiciel d’intervention, de soutien, d’appui à la région du Sahel. Nous sommes très déçus.

Robin Guittard
26-08-2019 - Par Marie-Pierre Olphand

Pour le chercheur Mahamadou Sawadogo, spécialiste des questions de sécurité au Burkina, le G5 est arrivé à un tournant de son fonctionnement. Et ces changements sont « inévitables ».

« C’est nécessaire qu’on prenne en compte les pays côtiers qui sont déjà infectés. C’est une obligation pour les membres du G5, sinon la lutte ne peut pas être totale. Je suis convaincu que le G5 Sahel, dans sa formule actuelle, va devoir muter sous une autre forme ou bien disparaître. Dès la conception du G5, nous, les chercheurs, nous avons critiqué le fait que ce soit fermé alors que la menace est mutante et mouvante. La complexité est là. »

Une question sur laquelle « joue un peu Emmanuel Macron pour essayer de voir quelle est la solution la plus plausible pour ne pas perdre la face en supprimant le G5 et en même temps se servir du G5 pour aider les pays qui sont en train d’être envahis par les groupes terroristes, c’est-à-dire les pays côtiers », analyse analyse Mahamadou Sawadogo, « Je pense que c’est une formule qu’ils sont en train de chercher, poursuit le chercheur. Mais en réalité, ce sont des pays qui vont être englobés par le G5. »