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Mali, Cedeao, franc CFA : l’ordre du jour de la rencontre entre Macky Sall et Emmanuel Macron

| Par Jeune Afrique
Mis à jour le 25 août 2020 à 09h56
Le président sénégalais Macky Sall reçu à l'Élysée par son homologue français, Emmanuel Macron.

Le président sénégalais Macky Sall reçu à l'Élysée par son homologue français, Emmanuel Macron. © HAMILTON/REA

Selon nos informations, Macky Sall et Emmanuel Macron doivent se rencontrer le 26 août à Paris, lors d’une visite de deux jours du président sénégalais. Au menu, de l’économie, mais aussi le coup d’État au Mali. 

Le chef de l’État sénégalais Macky Sall se rendra à Paris les 26 et 27 août. Il a prévu d’y rencontrer son homologue français, Emmanuel Macron, et d’évoquer avec lui les « grands sujets de la relation bilatérale et sujets régionaux », selon le langage très diplomatique d’une source française contactée par Jeune Afrique.

Les troisièmes mandats au menu

Avant le coup d’État au Mali, les deux hommes – qui auraient dû se rencontrer fin juin au Sénégal – avaient prévu d’aborder les dossiers du franc CFA, dans lequel la Cedeao joue un rôle essentiel, mais aussi de la présence des grandes entreprises françaises au Sénégal, laquelle a fait naître un sentiment de rejet parmi la population.

Selon son entourage, Macky Sall devrait également évoquer avec son homologue français la question des troisièmes mandats brigués par Alpha Condé en Guinée et par Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. Cependant, de l’aveu d’une source proche d’Emmanuel Macron, ce sujet ne sera pas l’objet principal de l’entretien.

Depuis la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août, le sujet du Mali s’est toutefois ajouté au programme de la rencontre, la Cedeao étant une nouvelle fois en première ligne dans les négociations avec la junte au pouvoir pour la mise en place d’une transition. Paris suit de près la situation et insiste pour l’instauration d’une transition courte et dirigée par une personnalité civile.

Macky Sall, qui sera accompagné d’Abdoulaye Daouda Diallo, son ministre des Finances (lequel est arrivé à Paris ce 24 août), et de Mountaga Sy, directeur de l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (Apix), a également prévu de participer à l’université du Medef, le 27 août dans la matinée, à l’hippodrome de ParisLongchamp. 

Son intervention, consacrée à l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’économie et prévue à 10h30 (heure de Paris), sera suivie de celle de Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, des Finances et de la Relance.

Direction de l’Asecna : N’Djamena jette l’éponge et retire son candidat

| Par Jeune Afrique
Siège de l'Asecna à Dakar (Sénégal)

Selon nos informations, les autorités tchadiennes ont retiré la candidature de Mahamat Aware Neissa pour l’élection au poste de directeur général de l’Asecna, qui doit se tenir le 14 septembre.

La rumeur d’un éventuel retrait du candidat tchadien, Mahamat Aware Neissa, 48 ans, à l’élection au poste de directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), enflait depuis une semaine à Yaoundé, qui comptait sur un soutien de N’Djamena au candidat camerounais, Englebert Zoa Etundi.

Et, effectivement, dans un courrier adressé le 18 août au président du conseil d’administration de l’institution panafricaine, que Jeune Afrique a consulté, le ministre tchadien de l’Aviation civile et de la Météorologie nationale, Sebgue Nandeh, annonce bien le « retrait de la candidature du Tchad ».

Le lendemain, un courrier signé par Mahamat Saleh Douga, directeur général au sein dudit ministère, toujours adressé au PCA de l’Asecna, Jean Lamy, et que Jeune Afrique a pu également consulter, confirmait ce retrait.

Pour autant, le soutien au Cameroun n’est pas encore gagné, malgré une réunion impulsée le 18 août par le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, avec les ambassadeurs sénégalais – le siège de l’Asecna se trouve à Dakar, où se déroulera le scrutin du 14 septembre -, ivoirien et tchadien, avec un seul point à l’ordre du jour : leur soutien à la candidature du Cameroun.

Quatre candidats encore en lice

Or, alors qu’un proche du candidat camerounais se félicitait déjà d’avoir l’appui de N’Djamena, il semblerait que les pourparlers n’aient finalement pas abouti.

« Le Tchad soutiendra un pays ami », se borne à commenter la partie tchadienne, ce 21 août, au lendemain d’une réunion de l’ex-équipe de campagne, précisant que le choix du pays ne serait connu que le 14 septembre, le jour même de l’élection.

Le désistement de Mahamat Aware réduit le nombre de postulants de l’Afrique centrale à deux. Outre Englebert Zoa Etundi, le Centrafricain Théodore Jousso sera de la partie. Ils seront confrontés au Nigérien Mohamed Moussa, candidat à sa propre succession, et au Mauritanien Hassena Ould Ely.

Au Niger, les habitants frontaliers du Mali s'inquiètent de la fermeture des frontières

Le marché de la ville d'Ayorou au Niger.
Le marché de la ville d'Ayorou au Niger. wikimedia
Texte par :RFISuivre
2 mn

La Cédéao a décidé de fermer toutes ses frontières avec le Mali et de mettre à l'arrêt les transactions économiques et financières. À Ayorou, ville nigérienne proche de la frontière, les habitants s'inquiètent des conséquences de cette fermeture.

Depuis quelques jours et l'annonce des sanctions de la Cédéao, Moussa Doumma, habitant de la ville d'Ayorou, observe déjà les effets de la fermeture de la frontière avec le Mali.

« Tous les camions sont actuellement bloqués au niveau de la douane à Ayorou. En tout cas, y'a pas de passage : rien ne sort et rien ne rentre. Là-bas, c'est rempli de véhicules. »

La situation est très inquiétante, selon un autre habitant d'Ayorou, car les échanges avec le Mali voisin sont essentiels pour la ville, notamment concernant l'approvisionnement en produits alimentaires du grand marché du dimanche.

« Il y a les denrées alimentaires qu'ils exportent, y'a aussi le thé, le sucre et les pates alimentaires. Donc vraiment, si les frontières sont fermées, on peut dire que les prix des produits vont augmenter. »

 

Autre conséquence pour les habitants : la fermeture des frontières complique les déplacements entre les différentes localités aux abords du Mali.

 

« Si je voulais rendre visite à la famille au niveau de villages de la frontière, par exemple à Koutougou qui est à 7 ou 8 kilomètres de la frontière, c'est un problème parce que la police n'accepte pas le passage de véhicules. »

Ce qui inquiète les habitants d'Ayorou, c'est de ne pas savoir combien de temps durera la fermeture des frontières avec le Mali.

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Pour plus de détails cliquez sur le lien suivant :

http://www.peresblancs.org/Season-of-Creation-2020-Guide-French.pdf 

 

Qui est le colonel Assimi Goïta, à la tête de la junte militaire au Mali ?


Le colonel malien Assimi Goïta est à la tête du CNSP, un groupe d'officiers putschistes qui a renversé le président IBK.

Le colonel malien Assimi Goïta est à la tête du CNSP, un groupe d'officiers putschistes
qui a renversé le président IBK.
 MALIK KONATE / AFP

Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a distribué aux médias une biographie du nouvel homme fort du Mali, le colonel de l’armée de Terre Assimi Goïta, qui s’est présenté ce mercredi comme le président du CNSP. Le document détaille le parcours du chef de la junte militaire à la tête du pays.

Assimi Goïta, surnommé « Asso » par ses intimes, a 37 ans, est marié et père de trois enfants. Sa biographie de trois pages fournie par le CNSP le décrit comme un homme rigoureux, tenace, adepte des défis et apte au commandement.

Selon un militaire français qui l’a côtoyé à plusieurs reprises, il s’agirait en effet d’un homme droit, « un pro qui ne laisse rien passer ».

Fils d’un officier de l’armée de Terre, il suit les pas de son père et fréquente le prytanée militaire de Kati, le lycée de la Défense nationale.

Passé par l’école militaire de Koulikouro, spécialité armes blindées et cavalerie, il est ensuite affecté dans le nord du Mali à partir de 2002 : à Gao, Kidal, Ménaka, Tessalit et Tombouctou, et lutte notamment contre les terroristes qui arrivent d’Algérie.

En 2014, il rejoint les forces spéciales et l’année suivante, en 2015, c’est lui qui coordonne les opérations spéciales du ministère de la Défense après l’attentat de l’hôtel Radisson Blu de Bamako.

En 2018, il est nommé à la tête des Forces spéciales maliennes et mène des opérations au nord et au centre du Mali, ainsi qu’au Darfour en opération extérieure.

 

Sa biographie liste également les formations qu’il a pu suivre à l’international, en France, en Allemagne, aux États-Unis ou encore au Gabon, et les décorations qu’il a reçues tout au long de sa carrière.

Désormais, conclut le document, « le nouveau challenge » du colonel Assimi Goïta consiste à « conduire une transition inclusive et apaisée impliquant toutes les forces vives de la Nation ».

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