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À Dakar, le cinéma fait son retour en version XXL

| Par - Envoyé spécial à Dakar
Mis à jour le 18 août 2021 à 10h38
Moustapha Samb, le directeur du nouveau multiplexe Pathé-Gaumont en cours de construction à Dakar.
Moustapha Samb, le directeur du nouveau multiplexe Pathé-Gaumont en cours de construction à Dakar. © Sylvain Cherkaoui pour JA

Après l’inauguration d’une salle du groupe français Vivendi en centre-ville, en 2017, son compatriote Pathé-Gaumont sort l’artillerie lourde avec l’ouverture, à la fin de 2021, d’un multiplexe de sept salles, dans le quartier Mermoz.

Depuis le début des années 1990, la capitale sénégalaise ne comptait plus qu’un seul cinéma, Le Christa, dans le quartier populaire de Grand Yoff. Aussi, après l’ouverture, en mai 2017, de la salle du CanalOlympia Teranga par le français Vivendi (groupe Bolloré), près du Grand Théâtre, l’inauguration d’un multiplexe XXL du réseau Pathé-Gaumont (Seydoux), prévue à la fin de l’année 2021, est très attendue par les Dakarois. Les chiffres donnent le tournis, en même temps qu’ils ravivent l’espoir des cinéphiles : sur une superficie de 5 000 m2, le multiplexe Pathé-Gaumont comportera sept salles de 126 à 396 places (dont une équipée du système 4DX), avec un écran de 21 mètres pour la plus grande, et une projection intégralement en laser.

Pour nous faire visiter le chantier, casque blanc vissé sur la tête, une vieille connaissance : Moustapha Samb. Ce dernier fut longtemps le responsable de la programmation culturelle à l’Institut français de Dakar et de la programmation des salles de cinéma des instituts français à travers toute l’Afrique subsaharienne. En 2019, ce passionné de cinéma décide de s’accorder une année sabbatique. C’est alors qu’il est contacté par Frédéric Godfroid, le directeur des opérations Afrique du réseau de cinémas Pathé-Gaumont, leader dans l’exploitation de salles en France. « J’ai connu le projet dès l’origine, quand le groupe est venu prospecter à Dakar, résume Moustapha Samb. Lorsque ses responsables m’ont contacté, ils avaient trouvé le terrain et cherchaient un directeur d’exploitation chargé de la programmation des films et de la supervision du staff. »

Un investissement de 13 millions d’euros

Le multiplexe est niché dans le quartier Mermoz, en plein centre-ville, à équidistance de la corniche ouest et de la VDN (la Voie de dégagement nord), les deux principaux axes routiers de la capitale, mais aussi à mi-chemin des Almadies, au nord, et du Plateau, au sud. Il jouxte par ailleurs le principal hypermarché Auchan de la capitale, ouvert en 2019. Une localisation idéale, selon ses promoteurs qui revendiquent un investissement de 13 millions d’euros – dont 90 % ont bénéficié aux entreprises sénégalaises précise Frédéric Godfroid. Et Pathé-Gaumont a pu compter sur le soutien de la Direction de la cinématographie, des mairies de Dakar et de Mermoz-Sacré-Cœur, et bien sûr du ministère de la Culture.

« Depuis quelques années, on assistait à une raréfaction des salles de cinéma en Afrique francophone, alors que dans le même temps de nouveaux talents africains ont émergé, rappelle Frédéric Godfroid. Or, nous sommes convaincus que la population d’Afrique de l’Ouest éprouve un besoin de culture, et notamment de cinéma. »

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LA POPULATION D’AFRIQUE DE L’OUEST ÉPROUVE UN BESOIN DE CULTURE, ET NOTAMMENT DE CINÉMA »

Selon l’ambassadeur de Pathé-Gaumont sur le continent, deux raisons principales expliquent que les salles sénégalaises aient périclité au cours des deux dernières décennies : « D’abord, en raison du prix du foncier, un cinéma n’est pas très rentable au mètre carré. Par ailleurs, le passage au numérique, il y a dix à quinze ans, a nécessité des investissements conséquents. »

Aussi, le groupe s’est-il lancé dans plusieurs projets afin de combler le vide. Il a ouvert en 2019 un premier complexe de huit salles au centre commercial Tunis City en partenariat avec la Copit (groupe Mabrouk) et WB Cinémas (de Wassim Béji), à Tunis (où un second multiplexe est en cours de finalisation), et un autre à Sousse. Deux chantiers sont en cours à Rabat, au Maroc, ainsi qu’un multiplexe de six salles à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en partenariat avec Prosuma. « Nous ne construisons pas de complexe en dessous de six salles », précise Frédéric Godfroid, qui annonce une programmation où coexisteront en harmonie les superproductions internationales et les films africains.

L’initiative ambitieuse de Pathé-Gaumont est la seconde du genre conduite par un opérateur français en Afrique francophone. Depuis janvier 2017, le groupe Vivendi avait en effet ouvert la voie à cette résurrection cinématographique à travers le réseau CanalOlympia. Aujourd’hui, celui-ci affiche 18 salles de cinéma et de spectacles (événements et concerts) implantées dans 12 pays : Niger, Sénégal, Burkina Faso, Guinée, Togo, Bénin, Nigeria, Cameroun, Gabon, Congo, Rwanda et Madagascar.


La salle du CanalOlympia Teranga, ouvert en mai 2017, près du Grand Théâtre. © Sylvain Cherkaoui pour JA

Des salles qui peuvent accueillir jusqu’à 300 personnes à l’intérieur, avec la possibilité d’en réunir plusieurs milliers en extérieur lors de grands événements. À Dakar, Kigali et Cotonou, CanalOlympia s’est également lancé dans les escape games, ces jeux d’énigmes en équipe où la logique et l’observation doivent permettre aux participants de s’échapper d’une pièce close.

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LA DATE DE SORTIE DES FILMS SERA LA MÊME QUE DANS LES PAYS OCCIDENTAUX

Si, pour l’heure, le groupe Pathé compte moins de cinémas que son concurrent, il mise en revanche sur des multiplexes susceptibles de diversifier leur programmation. « Il est très difficile de réaliser une étude de marché sur un secteur qui n’existe pas vraiment », indique Frédéric Godfroid quand on l’interroge sur la viabilité du projet. Le responsable de Pathé-Gaumont pour l’Afrique estime toutefois que « l’équation économique » se présente de manière favorable, tout en rappelant que la date de sortie des films sera la même que dans les pays occidentaux. « Nous réfléchissons aussi à une programmation événementielle, ajoute-t-il. Nous souhaitons contribuer, à travers ces salles, à recréer une vie culturelle. »

Envie de faire plein de choses

Fort d’une longue expérience à l’Institut français, Moustapha Samb abonde en ce sens : « Sept salles, cela donne envie de faire plein de choses : éducation à l’image, animations, rencontres, événements… » Après avoir accusé du retard pour cause de pandémie, l’ouverture du multiplexe – encore en travaux – est désormais annoncée entre novembre et décembre 2021. « Tout le matériel est déjà sur place, à l’exception des écrans », précise son directeur d’exploitation.

Pour compléter le tableau, un espace attenant au cinéma a été concédé à deux restaurants : l’un adaptera des plats africains et sénégalais à la culture bio ; l’autre s’efforcera de recréer, au cœur de Dakar, une brasserie à la française. Un manège pour enfants doit aussi être aménagé dans un lieu commun avec Auchan.

Une fois entré en service, le cinéma devrait recruter une soixantaine de collaborateurs, dont 50 à plein temps, et générer une dizaine d’emplois indirects. Et, Frédéric Godfroid l’assure, la totalité des employés seront sénégalais.

Affaire CimFaso : Inoussa Kanazoé conforté par la Cour de justice de la Cedeao

| Par 
Usine Cimfaso
Usine Cimfaso © Cimfaso

L’instance judiciaire de la Cedeao a condamné le Burkina Faso pour non-respect des droits de l’entrepreneur Inoussa Kanazoé, mettant fin à une saga judiciaire internationale lancée en 2017.

Rendu en novembre 2020 mais communiqué seulement en mai dernier aux parties, la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ordonné au Burkina Faso l’arrêt des procédures contre Inoussa Kanazoé, patron du groupe Cim Metal. Les juges de l’instance ont estimé que les droits de ce dernier avaient été bafoués durant la longue procédure enclenchée il y a quatre ans contre l’entrepreneur, notamment le respect du contradictoire et l’autorité de la chose jugée.

Le feuilleton judiciaire commence en 2017, lorsque Cimenterie du Faso (CimFaso), entreprise du groupe d’Inoussa Kanazoé fait alors l’objet d’une dénonciation pour faits de surfacturation auprès de la justice burkinabè. À l’origine de la procédure : Moussa Koanda, pourtant associé d’Inoussa Kanazoé et détenteur de 30 % du capital de CimFaso.

Un rapport d’expertise controversé

Le plaignant estime que diverses ristournes ont été illégalement accordées à Sococim, une autre société d’Inoussa Kanazoé, dans le cadre de projets menés pour le compte de CimFaso, notamment la construction d’un site industriel. Il estime son préjudice à 6 milliards de F CFA. Alors que les pourparlers en vue d’un retrait de Moussa Koanda du capital de CimFaso sont en cours, ce dernier saisit le tribunal de commerce d’une requête en référé aux fins d’une expertise de la gestion l’entreprise.

Le patron de Cim Metal pour sa part se retrouve bientôt visé par une enquête pour de multiples infractions : faux et usage de faux en écriture de commerce, tromperie du consommateur, fraude fiscale, abus de confiance aggravé, blanchiment de capitaux, et usage frauduleux du numéro d’identifiant fiscal pour effectuer des opérations commerciales ou pour échapper au fisc… Un rapport d’expertise préliminaire est commissionné et déposé auprès du tribunal de commerce de Ouagadougou et ce – selon les avocats d’Inoussa Kanazoé – sans faire l’objet de débats contradictoires au préalable ou devant l’instance judiciaire.

En juillet 2018, la justice burkinabè conclu en première instance sur un non-lieu en faveur d’Inoussa Kanazoé et de cinq de ses collaborateurs, également accusés dans cette procédure. « Contre toute attente et sans qu’il n’y ait le moindre appel du parquet, la chambre d’accusation de la Cour d’appel a infirmé l’ordonnance de non-lieu et retenu des infractions à l’encontre de mon client en le renvoyant pour jugement », s’indigne Me Mireille Barry, conseil de l’homme d’affaires. « Face à la violation flagrante de l’autorité de la chose jugée et de plusieurs autres droits humains, M. Kanazoé et ses coaccusés ont donc saisi la Cour de justice de la Cedeao », poursuit l’avocate. Selon cette dernière, l’arrêt de l’instance communautaire a confirmé lesdites violations et condamne l’État burkinabè à verser à Inoussa Kanazoé ainsi qu’à ses coaccusés 1 franc symbolique à titre de réparation.

Enquête suisse

Le dénouement de la procédure au niveau de la Cedeao seconde la conclusion récente d’un autre aspect de ce dossier, en Suisse cette fois. En effet, le déclenchement de la saga judiciaire à Ouagadougou avait amené la justice suisse à s’interroger sur de possible violation de ses règles, en effet CimFaso avait été fourni par la société genevoise Mixta Négoce en composants nécessaires à la fabrication de ciment. Les comptes de l’entrepreneur en Suisse sont alors mis sous séquestre, le temps d’une enquête menée par le Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS).

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LA JUSTICE SUISSE A APPROUVÉ LES FACTURES MISES EN CAUSE

Le ministère public de Genève classe cependant l’enquête à la fin de 2020, la Chambre pénale n’ayant pu identifier des faits de surfacturation ou de blanchiment de capitaux. « Un analyste financier a passé au peigne fin les comptes de Mixta Négoce et ceux de Cimfaso. À la suite de quoi, la justice suisse a approuvé les factures mises en cause. Il n’a plus alors été question ni de surfacturation encore moins de blanchiment », estime Me Armand Bouyain, autre avocat d’Inoussa Kanazoé.

Inoussa Kanazoé avait contre-attaqué, estimant avoir subi un préjudice de 30 millions d’euros durant les mois de séquestre de ses comptes auprès de trois établissements bancaires en Suisse. En mai dernier, la justice helvétique a rejeté la demande de réparation financière de 30 millions d’euros. Elle a cependant accordé à l’entrepreneur burkinabè le remboursement des frais engendrés par la procédure, à hauteur de 100 000 francs suisses (93 000 euros).

Côte d'Ivoire: le plan de lutte contre Ebola prêt à être mis en place

Un agent de santé administre le vaccin anti-Ebola à Gueckedou, en Guinée, le 23 février 2021 (Image d'illustration).
Un agent de santé administre le vaccin anti-Ebola à Gueckedou, en Guinée, le 23 février 2021 (Image d'illustration). © Carol Valade/RFI

Depuis l’annonce samedi 14 août d’un cas de la maladie à virus Ebola, les services de santé et les acteurs intervenant dans les épidémies sont mobilisés. La riposte est en cours et se renforce. Dimanche, le ministère de la Santé a élaboré avec les partenaires comme l’OMS, la Banque mondiale, l’Unicef, la Croix-Rouge un plan de prévention et d’autres un plan. Il sera déployé dès mardi dans tout le pays. 

Le plan comporte, deux volets, la prévention et la riposte. La jeune femme de 18 ans est à l’isolement et prise en charge au centre du CHU de Treichville. Dimanche 15 août, 5 000 vaccins anti-Ebola sont arrivés à Abidjan, en provenance de Guinée, rapporte notre correspondant à Abidjan, Jean-Luc Aplogan.

Les « groupes cibles », personnel de santé, les forces de l’ordre aux postes frontières, là où la patiente est passée et ceux qui ont voyagé avec elle, seront vaccinés. Son itinéraire a été identifié, elle est arrivée de Guinée en bus par la route, un voyage qui s’est terminé à Abidjan avec 32 passagers.

Du côté guinéen, la mission est difficile puisque les services compétents n'arrivent pas à retrouver la famille de la jeune fille, selon notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah. Selon des sources médicales locales, tous les téléphones de ses contacts sont éteints.

Dr Sakoba Kéita, directeur de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire en Guinée : « Le premier réflexe, c’est d’abord de vacciner tous les contacts dans les 48 heures de la détection. Donc la Guinée va donner 5 000 doses de vaccins à la Côte d’Ivoire et envoyer une équipe de 5 membres pour que la vaccination puisse commencer dès aujourd’hui ». 

L’OMS et l’UNICEF se sont à leur tour mobilisé pour appuyer une riposte rapide autour du cas détecté. Georges Alfred Ki-Zerbo, le représentant de l’OMS en Guinée. « Nous voulons mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire dans le cadre de cette déclaration toutes les innovations que l’OMS a promues sur le terrain en lien avec les autorités des pays respectifs ».

Campagne d'information

Ce lundi, une grosse campagne de communication démarre, les préfets, les leaders d’opinion, les médias, les crieurs publics sont prévus dans le dispositif. 50 000 affiches et des panneaux géants diffusant des messages de sensibilisation vont être réalisés. Des numéros verts vont être activés pour la cause.

►À lire aussi : Ebola: l'histoire d’un virus tueur, en une infographie

Mali: la chute de Kaboul alimente le débat sur le retrait des forces étrangères

La force Barkhane contrôle les fermes isolées d’éleveurs maliens.
La force Barkhane contrôle les fermes isolées d’éleveurs maliens. © Franck Alexandre/RFI

Sur les réseaux sociaux ou lors de débats télévisés, la société malienne se questionne sur comment venir à bout de la guerre dans un pays qui fait face au terrorisme depuis plus de dix ans. Ce dimanche, la prise de Kaboul par les talibans suite au désengagement américain a alimenté le débat. Politiques, chercheurs ou simples citoyens sont préoccupés, inquiets de savoir ce qu'il adviendra du pays en cas de retrait des forces internationales.

Avec notre correspondant à Bamako, Kaourou Magassa

Vue du Mali, la chute de Kaboul, c’est avant tout un électrochoc, la prise de conscience du fait que l’agenda des forces étrangères ne peut être maîtrisé et que leur retrait doit être pris en compte dans les stratégies de règlement du conflit, explique un chercheur sur les questions sahéliennes.

Deux situations différentes

Pourtant, sur le plan militaire, comparaison n’est pas raison. Pour Rida Lyammouri chercheur au Policy Center for the New South « les groupes jihadistes au Sahel n'ont ni les bases, ni les capacités et ni la popularité pour gouverner » à l’inverse des talibans dans leur pays. De plus, l’armée américaine était perçue comme une force d’occupation.

Pour d’autres, les similitudes idéologiques entre les talibans et les groupes terroristes du Sahel font craindre le pire dans un contexte où les forces françaises ont prévu de réduire leurs effectifs. Malgré la présence de Barkhane et des armées sahéliennes, les attaques et les morts atteignent des seuils critiques.

 « Pour éviter la tragédie afghane » se dirige-t-on vers un changement de stratégie internationale dans la région ? Pour beaucoup la réponse est oui. Le cas afghan traduit l’échec des politiques de « construction de l’État » aux solutions non endogènes. La question de la gouvernance et de la lutte contre la corruption font également partie des mesures à appliquer pour éviter une « débâcle » des armées et un effondrement de toutes les structures de l’État.

Dette : qui sont les créanciers de l’Afrique ?

| Par 
Mis à jour le 11 août 2021 à 10h02


Près de 400 milliards d’euros. C’est le montant de la dette publique extérieure des pays d’Afrique subsaharienne. Chine, Banque mondiale, Club de Paris, créanciers privés… Auprès de qui l’Afrique est-elle endettée ? La réponse, pays par pays, en infographies.

Comment mieux saisir un sujet complexe que grâce à la datavisualisation ? En 2020-2021, chaque semaine, Jeune Afrique vous a proposé une infographie sur l’un des grands enjeux du moment. Souveraineté économique, problèmes sécuritaires, batailles politiques… Cette semaine, nous vous invitons à replonger dans ces décryptages exclusifs. Aujourd’hui, la question cruciale de la dette et, surtout, de qui la détient.

Le débat sur le niveau d’endettement public des pays africains est récurent. Faut-il supprimer la dette ? Suspendre les remboursements ? Ou, au contraire, ces solutions ne risqueraient-elles pas d’être pire que le mal, en faisant fuir les investisseurs ?

Dans cette controverse, qui a notamment donné lieu à une passe d’armes ente les ministres béninois et sénégalais des Finances, une question centrale reste souvent en suspens : qui détient la dette africaine ? Or, la réponse à cette question conditionne notamment la possibilité – ou non – de recourir aux « Debt Service Suspension Initiative » (DSSI), le mécanisme mis en place par le G20, destiné à geler temporairement les remboursements de la dette bilatérale.

Aucune étude n’a été menée sur ce sujet. Aucun état des lieux global n’est disponible. Pour répondre à cette question cruciale, Jeune Afrique s’est donc plongé dans les données de la Banque mondiale pour tenter de savoir à qui l’Afrique a emprunté, et combien. Poids de la Chine, des institutions multilatérales et même de l’Arabie saoudite… Qui sont les créanciers de la Côte d’Ivoire ? De la Mauritanie ? De la RDC ?

Notre enquête confirme plusieurs des grandes tendances déjà connues, mais met aussi en lumière quelques surprises. Le détail à découvrir ci-dessous, en infographies.

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