Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Leadership, influence, pouvoir, quelle différence?

  Meyia Ntolo, fondatrice du magazine Afrocadre ; Diara Ndiaye et Gloria Fataki, présidente et fondatrice de l’association Inclusive Society.

Meyia Ntolo, fondatrice du magazine Afrocadre ; Diara Ndiaye et Gloria Fataki, présidente et fondatrice de l’association Inclusive Society.
 RFI/Beverly Santu
1 mn

Leadership, un mot entendu un peu trop souvent, à tort et à travers. Un terme anglais qui a, par ailleurs, plusieurs facettes. De nombreux cadres l'utilisent en faisant référence à un niveau hiérarchique, à un charisme ou encore au chef de la tribu.

Pour les uns, il désigne la motivation, pour d’autres, c'est synonyme de résultats ou encore d’inspiration. 

Que veulent dire leader et leadership exactement ? Qu’est-ce qu’être un leader ? En quoi consiste le leadership ? Leadership, influence, pouvoir, quelle différence ?

Invités : Said Agbanrin, expert en change management, et fin connaisseur des problématiques de leadership dans le contexte entrepreneurial et directeur associé du cabinet managerer.com (en fil rouge, au téléphone) ; Meyia Ntolo, fondatrice du magazine Afrocadre ; Gloria Fataki, présidente et fondatrice de l’association Inclusive Society.

Coronavirus : « Il faut mobiliser 1000 milliards de dollars pour les pays fragiles » 

| Par 
Mis à jour le 23 septembre 2020 à 17h49
Un médecin ausculte un patient atteint du Covid-19, en mai 2020 à Dakar.

Un médecin ausculte un patient atteint du Covid-19, en mai 2020 à Dakar. © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

Plaidant pour la mise en place d’un Plan Marshall pour les systèmes de santé africains, Nicolas Maystre, économiste à la Cnuced, appelle à mobiliser d’énormes moyens pour contrer les effets de la crise sur le continent.

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a publié, le 22 septembre, son Rapport 2020. Il est intitulé « De la pandémie à la prospérité pour tous. Comment éviter une décennie perdue ». Il souligne les dangers que la pandémie a aggravé dans les pays les plus fragiles et notamment africains. L’économiste à la Cnuced Nicolas Maystre analyse ces menaces et précise les montants considérables qu’il faudrait mobiliser pour éviter que le développement et la réduction de la pauvreté calent dans les prochaines années.

Jeune Afrique : Quelle est la situation économique de l’Afrique au moment où s’esquisse une reprise des activités ?

Nicolas Maystre : Les économies africaines étaient déjà sous pression avant la pandémie. Elles ont été fortement impactées par le confinement et la baisse des activités. À cela, s’est ajoutée la chute de plusieurs devises africaines causée par la fuite des capitaux. Les pays qui dépendent du tourisme ont connu un effondrement de leur fréquentation et de leurs recettes.

Par exemple, la Tunisie a enregistré une baisse de 70 % de ses arrivées internationales au premier semestre et l’Afrique subsaharienne, de 54 %. Le recul de la demande de matières premières et donc de leur prix a aussi raréfié les recettes budgétaires et les rentrées de devises. La chute des prix du pétrole a affecté en premier lieu les grands producteurs comme l’Angola et le Nigeria. Le drame est que ces baisses de recettes publiques sont intervenues au moment où le budget des États était fortement sollicité pour faire face à la crise sanitaire.

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LA PANDÉMIE A FRAPPÉ À UN MOMENT CHARNIÈRE

Le fardeau de la dette n’a-t-il pas aggravé la situation ?

La pandémie a frappé à un moment charnière où beaucoup de prêts des pays africains arrivaient à maturité en 2020-2021. D’ici la fin de l’année prochaine, le Nigeria devra débourser 50 milliards de dollars, l’Afrique du Sud 40 milliards et l’Égypte 35 milliards. Il va leur falloir réemprunter, alors que leurs dettes ont considérablement augmenté. La dette publique moyenne des pays les moins avancés d’Afrique subsaharienne est passée de 22 % de leur produit intérieur brut (PIB) en 2010 à 43 % en 2019.

On constate la même évolution pour la dette privée des entreprises de ces pays. Celles-ci ont émis des obligations en devises étrangères qu’elles risquent de ne pouvoir rembourser. Des licenciements s’en suivront inévitablement, ce qui mettra encore plus sous pression les finances publiques.

Le moratoire sur la dette des pays les plus pauvres accepté par le Club de Paris à la demande du G20 n’est-il pas une bonne solution ?

La Cnuced a accueilli avec satisfaction cette décision, mais ce moratoire est insuffisant pour permettre aux gouvernements bénéficiaires de soutenir leur économie. Sur les 70 pays retenus, 33 sont africains. Les montants des liquidités ainsi mis à disposition des pays en difficulté sont faibles, soit quelques dizaines de millions de dollars dans la plupart des cas, hormis pour le Nigeria (3,4 milliards de dollars) ou l’Afrique du Sud (4,3 milliards). Pour l’ensemble des 73 pays bénéficiaires, l’enveloppe atteindra 12 milliards de dollars, alors que la Cnuced estime que plus de 2000 milliards de dollars seraient nécessaires !

Une photo prise le 3 juin 2020 montre des gens faisant leurs achats dans un marché en plein air à Dakar, au Sénégal.

Une photo prise le 3 juin 2020 montre des gens faisant leurs achats dans un marché en plein air à Dakar, au Sénégal. © CHINE NOUVELLE/SIPA


Comment jugez-vous la réaction à la crise d
es pays africains ?

Certains ont trouvé des solutions pour ne pas tout perdre. Par exemple, l’Ethiopie a mobilisé sa compagnie aérienne nationale pour poursuivre ses exportations de fleurs vers l’Europe, ce que n’a pu réussir le Kenya. Il faut dire aussi que la jeunesse de l’Afrique lui a épargné les conséquences les plus graves de la maladie et qu’elle a pu ainsi trouver la main d’œuvre valide pour récolter son café, alors que la récolte en Amérique latine a été handicapée par l’insuffisance de sa main d’œuvre.

Que faire pour sortir de la crise ?

Il y a un réel risque d’assister à une nouvelle décennie perdue, qui se solderait par un échec à atteindre les Objectifs de développement durable fixés par l’ONU pour 2030.

Pour éviter ce scenario, la Cnuced préconise de fournir aux pays en difficulté les liquidités qui leur font défaut. Il nous semble souhaitable d’étendre l’utilisation des Droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international (FMI) pour leur fournir 1000 milliards de dollars.

D’autre part, un véritable Plan Marshall pour le système de santé de ces pays devrait être mis sur pied grâce à l’augmentation de l’aide publique des pays riches jusqu’à 0,7 % de leur revenu national brut comme demandé par l’ONU. Cela permettrait de dégager environ 400 milliards de dollars en 2020-2021.

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POUR UNE ANNULATION DE LA DETTE QUAND CELLE-CI EMPÊCHE UNE ÉCONOMIE DE SE REDRESSER

En matière de dettes, nous préconisons que, dès qu’elle est inévitable, leur restructuration intervienne au plus vite, afin que les pays en défaut ne soient pas empêchés d’accéder aux financements dont ils ont un besoin urgent.

La Cnuced préconise-t-elle l’annulation pure et simple de la dette des pays les plus fragiles comme le demandent de nombreux dirigeants africains ?

Elle plaide pour une annulation de la dette quand celle-ci empêche une économie de se redresser. Certains pays sont en difficulté sans qu’une mauvaise gestion de leurs dirigeants soit en cause. D’autres se sont vus consentir des prêts de façon inconsidérée et il serait normal que les créanciers responsables de cette imprudence supportent une partie des pertes. Mais l’annulation de la dette ne doit pas être généralisée.

Transition au Mali : l’OIF envoie le Sénégalais Cheikh Tidiane Gadio à Bamako

| Par 
 
Mis à jour le 24 septembre 2020 à 15h41
L’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio, en 2015, lorsqu’il était envoyé spécial de l’Organisation de la coopération islamique en Centrafrique.

L'ancien ministre sénégalais des affaires étrangères en 2015, lorsqu'il était envoyé spéciel de l'Organisation de la coopération islamique en Centrafrique

L’ex-ministre sénégalais des Affaires étrangère a été choisi par l’Organisation internationale de la francophonie pour mener une mission de suivi de la situation au Mali.

Il sera à Bamako « dans les prochains jours », où il conduira une mission à la tête d’une délégation composée de parlementaires et diplomates de la francophonie. Cheikh Tidiane Gadio, 64 ans, a été désigné ce lundi 21 septembre envoyé spécial pour le suivi de la crise malienne pour le compte de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

L’envoyé spécial et sa délégation seront chargés « d’accompagner le processus de transition civile au Mali », précise l’OIF dans un courrier à l’intention du président de la transition tout juste désigné, l’ex-ministre de la Défense Ba Ndaw, et du chef de la junte, désormais vice-président, le colonel Assimi Goïta.

« La médiation de l’OIF viendra en renfort de celle de la Cedeao, qui affiche un objectif clair : un retour à l’ordre constitutionnel au Mali d’ici dix-huit mois. Le président Macky Sall apprécie beaucoup la désignation d’un homme d’expérience comme Cheikh Tidiane Gadio », se félicite Seydou Guèye, ministre porte-parole du gouvernement sénégalais.

Partisan de la levée des sanctions

Plus d’un mois après le coup d’État, Cheikh Tidiane Gadio, qui défend une levée des sanctions imposée au Mali par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), devra assurer une médiation entre les différentes parties prenantes de la crise, des différentes composants du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) aux militaires putschistes en passant par les groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger, les représentants des partis politiques et des organisations de la société civile qui ont participé à la concertation nationale.

Déjà, fin juillet, Gadio avait accompagné le président sénégalais Macky Sall lorsque cinq chefs d’État de la Cedeao s’étaient rendus au chevet d’un Mali en pleine crise politique. « Il y a une responsabilité collective engagée au Mali. La responsabilité de la classe politique prise globalement a fait qu’il y a eu au Mali une longue crise », avait-il alors estimé au micro de la télévision nationale malienne.

Quelques jours après le coup d’État, le 23 août, invité cette fois sur la télévision nationale sénégalaise, il était revenu sur les contestations électorales qui avaient suivi les dernières élections législatives et présidentielles. « Le Mali a connu quatre coups d’État militaires, la seule passation de pouvoir entre civils a eu lieu entre le président Alpha Oumar Konaré et le président Amadou Toumani Touré, lui-même un militaire retraité. Cela pose un problème, estimait-il. Y a-t-il structurellement dans le fonctionnement de l’État malien quelque chose qui aboutit à ce genre de situation ? C’est une réflexion à mener. »

Diplomate expérimenté

Ministre des Affaires Étrangères sous Abdoulaye Wade et actuel président de l’Institut panafricain de stratégie paix-sécurité-gouvernance (IPS), qui se définit comme une structure autonome de formation, de réflexion et d’actions en faveur de la paix, la sécurité, la bonne gouvernance et de la solidarité panafricaine, Cheikh Tidiane Gadio dispose « d’une très riche expérience diplomatique », justifie l’OIF dans le communiqué annonçant sa nomination. « Cheikh Tidiane Gadio a une prédilection pour les thématiques concernant la consolidation démocratique. S’y ajoutent ses nombreuses relations qui vont lui permettre de jouer pleinement son rôle de facilitateur dans la médiation », ajoute Seydou Guèye.

De fait, l’ex-chef de la diplomatie sénégalaise a déjà conduit plusieurs missions de médiation et de facilitation, notamment sous l’égide de l’Union africaine, de la Cedeao et le l’Organisation de la coopération islamique (OCI).

[Tribune] Comment les Nobel révolutionnent la lutte contre la pauvreté en Afrique

 
 

Par  Georges Vivien Houngbonon

Économiste, spécialiste du numérique, administrateur du think tank L'Afrique des Idées.

Une école à Abidjan, le 25 mai 2020.

Une école à Abidjan, le 25 mai 2020. © Diomande Ble Blonde/AP/SIPA

L’approche expérimentale popularisée par les lauréats du Prix Nobel d’économie 2019 a influencé nombre de politiques de développement en Afrique, avec des effets tangibles notamment au Kenya.

Santé, éducation, accès au crédit ou encore productivité agricole requièrent l’attention de toutes les parties prenantes au processus de développement, en particulier les États en ce qui concerne les politiques publiques de lutte contre la pauvreté. Jusqu’en 2010, ces politiques ont été largement éclairées par des analyses macroéconomiques qui, par définition, font abstraction de la diversité des trajectoires individuelles dans la pauvreté et ne permettent pas de rendre véritablement compte des liens de cause à effet.

Les essais contrôlés randomisés, une approche expérimentale initialement utilisée en médecine et qui consiste à comparer l’effet d’un traitement entre un groupe traité et un groupe témoin, popularisés en sciences sociales par les prix Nobel d’économie 2019 Abhijit Banerjee, Esther Duflo et Michael Kremer, ont permis de révolutionner la lutte contre la pauvreté en Afrique avec des résultats tangibles sur le niveau de vie des populations.

Des interventions à effets multiples

En s’intéressant aux trajectoires individuelles des plus pauvres, cette approche a permis de mettre en lumière des mécanismes nouveaux tels que les effets multiplicateurs des interventions dans le domaine de la santé, le rôle de la tarification des biens publics, le rôle des pairs dans l’acquisition du savoir, l’efficacité des mécanismes d’incitation dans le contrôle de l’absentéisme des enseignants, les limites du microcrédit comme moyen de lutte contre la pauvreté et l’importance de l’adoption des nouvelles technologies par les agriculteurs, entre autres.

Par exemple, cette approche a permis à Kremer – avec son co-auteur Edward Miguel – de démontrer pour la première fois, dans le contexte kényan, les effets bénéfiques des campagnes de déparasitage sur la santé et l’éducation, non seulement pour des enfants traités au vermifuge, mais également pour les enfants non traités : au niveau sanitaire, le traitement de masse de quelques-uns réduit les risques de contamination pour les autres.

Et le règlement de ces troubles permet de réduire l’absentéisme scolaire, avec des conséquences sur la productivité, et donc sur le revenu, à l’âge adulte. En mettant en évidence les effets multiplicateurs du déparasitage de masse, cette approche a permis de justifier des subventions publiques.

Aides conditionnées

Les succès rencontrés par les travaux des prix Nobel 2019 ont très tôt permis de populariser cette approche pour répondre à d’importantes questions de développement en Afrique : subventions publiques conditionnées au suivi de certaines pratiques agricoles pour encourager l’adoption à long terme de variétés de plantes plus résistantes aux dérèglements climatiques en Zambie, distribution gratuite de moustiquaires imprégnées au Kenya…

On peut également citer des programmes de transfert d’argent aux plus pauvres conditionnés à l’envoi des enfants à l’école et au suivi des vaccinations ou encore d’usage du téléphone mobile pour réduire l’absentéisme des enseignants en milieu rural.

Les laboratoires de recherche J-Pal et Innovations for Poverty Action disposent de plusieurs programmes d’évaluation avec la plupart des gouvernements africains dans des domaines aussi variés que la fiscalité, l’emploi des jeunes, les violences faites aux femmes, la participation citoyenne, etc. Les programmes d’appui budgétaires des institutions internationales de développement en direction de l’Afrique s’inspirent largement des résultats d’essais randomisés.

Les enjeux monétaires et commerciaux, difficiles sujets d’expérimentation

L’approche expérimentale popularisée par les prix Nobel d’économie 2019 n’est cependant pas la panacée en matière de lutte contre la pauvreté, car elle ne permet pas de rendre entièrement compte des dimensions macro-économiques du développement.

Pour des raisons d’équipe et de faisabilité, les essais randomisés sont ainsi souvent menés à l’échelle d’une communauté qui ne représente pas nécessairement la nation entière. En outre, les enjeux liés à la politique monétaire ou commerciale, étroitement liés à la pauvreté, sont difficiles à expérimenter entre groupe traité et groupe témoin.

Par ailleurs, la communauté des chercheurs les plus influents dans le domaine reste peu représentative des personnes d’origine africaine, notamment d’Afrique francophone, alors que le continent reste l’une des principales régions d’expérimentation des politiques de développement. Cette situation pourrait entamer la prise en compte des expériences locales et à terme l’appropriation de cette approche sur le long terme en Afrique.

Coronavirus : l’OMS encourage la recherche africaine sur les médecines naturelles

| Par Jeune Afrique avec AFP
Distribution de bouteilles contenant du Covid-Organics, à Madagascar, le 24 avril.

Distribution de bouteilles contenant du Covid-Organics, à Madagascar, le 24 avril. © Alexander Joe/AP/SIPA

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré samedi qu’elle encourageait en Afrique la recherche sur les médecines naturelles face au Covid-19 et d’autres épidémies.

Des experts de l’OMS et deux autres organisations ont « approuvé un protocole pour des essais cliniques de phase 3 de phytothérapie pour le Covid-19 », a précisé l’OMS dans un communiqué daté de Brazzaville, son siège régional sur le continent.

« Les essais cliniques de phase 3 sont essentiels pour évaluer pleinement la sécurité et l’efficacité d’un nouveau produit médical », a rappelé l’OMS. « Si un produit de médecine traditionnelle s’avère sûr, efficace et de qualité assurée, l’OMS recommandera une fabrication locale à grande échelle et rapide », a précisé un responsable de l’OMS Afrique, le Dr Prosper Tumusiime, cité dans le communiqué.

« Traiter les remèdes traditionnels comme les médicaments »

Les deux partenaires de l’OMS sont le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies et la commission des affaires sociales de l’Union africaine. Ils sont regroupés au sein d’un Comité d’experts régionaux sur la médecine traditionnelle contre le Covid-19.

L’épidémie a relancé le débat sur les médecines traditionnelles. Madagascar a livré dans plusieurs pays africains des lots de Covid-Organics, un breuvage à base d’artemisia, une plante à l’effet thérapeutique reconnu contre le paludisme, présenté par son président Andry Rajoelina comme efficace contre le Covid-19.

« Nos gouvernements (africains) se sont engagés en 2000 à traiter les remèdes traditionnels comme les autres médicaments en les soumettant à des essais », avait alors déclaré en mai la responsable régionale de l’OMS, le Dr Matshidiso Moeti. « Je recommande que ces résolutions (…) soient suivies », a-t-elle ajouté. « Nous vivons des temps difficiles, je peux comprendre la nécessité de trouver des solutions mais j’encourage le respect des processus scientifiques sur lesquels nos gouvernements se sont engagés ».