Sénégal: tensions à l’Assemblée sur des projets de modification de la législation

Vue de l'Assemblée nationale sénégalaise à Dakar. (Image d'illustration)
Vue de l'Assemblée nationale sénégalaise à Dakar. (Image d'illustration) RFI/Guillaume Thibault

Au Sénégal, un important dispositif sécuritaire a été déployé ce vendredi 25 juin aux abords de l’Assemblée nationale où des projets de modification du Code pénal et du Code de procédure pénale doivent être examinés par les députés. La majorité assure qu’il s’agit de « renforcer la lutte contre le terrorisme ». L’opposition dénonce des textes « liberticides » à l’encontre du droit à manifester. 

Avec notre correspondante à DakarCharlotte Idrac

« Nous ne sommes pas des terroristes », c’est l’un des slogans des opposants à ces projets de modification sur « la définition d’association de malfaiteurs » et « la définition des actes terroristes ». Pour l'opposition parlementaire, ces modifications assimilent le trouble à l'ordre public au terrorisme. « Inacceptable », selon elle et le M2D, le mouvement de défense de la démocratie qui soutient Ousmane Sonko. Ils ont lancé l’alerte dès jeudi après-midi, en appelant à manifester devant l’Assemblée. Pour eux, « le concept de terrorisme ne doit pas servir de prétexte pour bloquer les opposants politiques ».

« Faux », répond la majorité qui accuse de son côté l’opposition de faire « de la désinformation systématique ». Pour le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, ces projets de loi visent plutôt à lutter plus efficacement contre le terrorisme « qui s’est complexifié dans son organisation, dans ses outils ». Il fallait donc compléter l’arsenal législatif. Au-delà des points qui font polémique, les textes portent notamment sur le financement du terrorisme ou encore la piraterie maritime.

 

Cette nouvelle confrontation intervient après les violentes émeutes du mois de mars et deux jours après l’anniversaire du Mouvement du 23 juin 2011. Ce mouvement de contestation populaire qui avait conduit le président de l’époque Abdoulaye Wade à renoncer à son projet de réforme constitutionnelle.