Burkina Faso: les autorités prêtes à négocier avec les groupes jihadistes?

Des militaires dans la zone de Dori, au Burkina Faso. (Image d'illustration)

Des militaires dans la zone de Dori, au Burkina Faso. (Image d'illustration)
 OLYMPIA DE MAISMONT AFP/File
Texte par :RFISuivre
2 mn

Se dirige-t-on vers un changement de stratégie au Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme ? La question se pose depuis les propos tenus par le premier ministre, en marge de son discours de politique générale, ce jeudi. Christophe Dabiré a affirmé qu'il n’excluait pas de négocier avec les groupes jihadistes.

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Ces propos ont été prononcés en réponse à la question d’un député de l’opposition, précise-t-on ce matin au sein du gouvernement. Ce n’était pas dans le discours de politique générale du Premier ministre et du côté des autorités, clairement, on cherche à minimiser l’ampleur de ces déclarations.

Christophe Dabiré n’a d’ailleurs parlé hier que de « la possibilité d’engager éventuellement des discussions avec les groupes jihadistes », sous-entendu, rien n’est encore fait, rien n’est encore décidé. Le Premier ministre a surtout donné hier l’impression de vouloir ouvrir la porte à de possibles discussions. « Les négociations avec les terroristes, nous ne disons pas que le Burkina Faso est contre, a-t-il dit, parce que même les grands pays (...) sont arrivés à un moment où a un autre à s'asseoir autour d'une table avec les terroristes. »

Interrogations

Ces propos interrogent : est-ce là le seul point de vue du Premier ministre ou la volonté de l’État burkinabè de s’engager dans une telle démarche ? Difficile à dire pour l’heure. Toujours est-il que si cette ouverture venait à se confirmer, ce serait un vrai changement de stratégie au Burkina Faso, car Roch Marc Christian Kaboré y a toujours été fermement opposé. À l'inverse, la majorité des candidats de la dernière présidentielle y était, eux, favorables.

Autre question que pose les propos du Premier ministre, c’est avec qui discuter ? Sur ce point, le chef du gouvernement n’a pas souhaité en dire en plus, expliquant jeudi que « les terroristes et leurs mentors n’étaient pas toujours clairement identifiés ».