L’or dope la croissance du secteur minier ivoirien en 2019

| Par - à Abidjan
Usine de la mine d'or de Tongon, en Côte d'Ivoire, exploitée par la compagnie Randgold (devenu Barrick ; photo d'illustration).

Le pays enregistre une production aurifère en hausse en 2019, due à l’accroissement de la capacité de production du complexe minier Ity-Daapleu. Le métal jaune accélère davantage que le nickel ou le bauxite, pour lequel le démarrage de la mine de Bénéné est très attendu.

Le secteur minier ivoirien a enregistré en 2019, un bond de 30 % de son chiffre d’affaires pour se situer à 761,9 milliards de francs CFA contre 582,2 milliards de francs CFA l’année précédente. Le métal jaune, à lui seul, représentait 622,7 milliards de francs CFA, selon les chiffres présentés le 29 avril en conseil des ministres au palais de la présidence à Abidjan.

Plus de 100 milliards de francs CFA ont été investis en 2019 pour des recettes fiscales de 94,5 milliards de francs CFA. La production aurifère s’est établie à 32,5 tonnes l’an passé, alors que le gouvernement tablait sur une prévision de 26 tonnes. En 2018, 24,4 tonnes d’or avaient été extraites du sous-sol ivoirien.


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«  Cette hausse de la production d’or est due à l’accroissement de la capacité de production complexe minier d’Ity-Daapleu, aux mesures de contrôle des exploitations minières ainsi qu’à la répression de l’orpaillage illicite », a expliqué Sidi Tiémoko Touré, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement.

À noter également qu’en 2019, les cours de l’or ont atteint des niveaux record, avec un pic à plus de 1 400 dollars l’once au mois d’août. Une tendance qui se poursuit sur 2020, accentuée par les effets de la pandémie de Covid-19. Le prix du métal jaune pousse les producteurs à augmenter progressivement des volumes, alors qu’ils avaient réduit la cadence, et ce en dépit d’une logistique plus complexe et coûteuse.

Quatre grandes sociétés minières actives

En Côte d’Ivoire, cinq mines d’or industrielles sont opérationnelles, et propriété de quatre compagnies. Le canadien Barrick Gold à Tongon. Son compatriote Endeavour Mining à Ity-Daapleu et à Agbaou, Afrique Gold – portée par le consortium d’investisseurs Forbes & Manhattan et African Finance Corporation – à Bonikro, et l’australien Perseus Mining à Sissengué.

L’action combinée des entreprises minières auprès du gouvernement a permis une grande répression de l’orpaillage clandestin, avec la fermeture de 222 sites à travers le pays. La Côte d’Ivoire a interdit son territoire à plusieurs individus reconnus coupables d’orpaillage aggravé, est-il précisé lors du conseil des ministres.

La progression de la production d’or doit se poursuivre en 2020, avec une prévision de 33,5 tonnes pour atteindre 38 tonnes en 2021. Malgré ses projections optimistes, la Côte d’Ivoire demeure un petit producteur africain loin derrière la Ghana, l’Afrique du Sud, le Mali ou le Burkina Faso.

Dans le secteur du manganèse et du nickel produit à grande échelle, la Côte d’Ivoire a réalisé 1,1 million de tonnes pour le premier et 660 144 tonnes pour le second.

 
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