Mali : des proches d’Amadou Haya Sanogo arrêtés pour tentative de putsch

| Par Jeune Afrique
Des soldats maliens. Photo d'illustration.

Sept personnes sont entendues pour « tentative de déstabilisation des institutions démocratiques » par les services de renseignement maliens.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a-t-il échappé à une tentative de coup d’État ? C’est ce qu’affirment des sources au sein de la direction générale de la Sécurité d’État (SE), que dirige le général Moussa Diawara et qui a procédé à l’arrestation de sept personnes entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril. Celles-ci sont actuellement entendues par les services de renseignement maliens pour « tentative de déstabilisation des institutions démocratiques » dans un lieu tenu secret.

Pour l’instant, le gouvernement n’a pas officiellement communiqué sur cette affaire, mais des membres de l’entourage du chef de l’État ont confirmé à Jeune Afrique qu’un complot avait été déjoué.

Selon une source sécuritaire, les renseignements sont parvenus à « infiltrer » l’une des réunions de préparation du coup de force, puis à placer sous surveillance certains des participants. La même source précise qu’au moins huit autres personnes seraient en fuite, dont deux policiers. Plusieurs suspects auraient rejoint des pays voisins du Mali.

Parmi les présumés putschistes qui ont été arrêtés le 30 mars figure le lieutenant Soïba Diarra, un officier de l’armée malienne, un béret vert, originaire de Kolokani, dans la région de Koulikoro. Le 1er avril, c’était au tour de l’adjudant Djan Bagayogo d’être interpellé à Senou, une localité située au sud de Bamako. Il est lui aussi considéré comme l’un des instigateurs de la tentative avortée.

Amadou Sanogo pas inquiété

Soïba Diarra n’est pas inconnu des services de sécurité maliens. Il a été l’un des cerveaux du putsch de mars 2012, qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT). Ceux qui le connaissent à Bamako n’hésitent pas à le qualifier de « putschiste dans l’âme » – cette tentative, si elle est avérée, serait sa deuxième.

« En 2012, Amadou Sanogo a été mis à la tête d’un mouvement qui était déjà lancé. Mais c’est Soïba Diarra qui en était l’auteur principal », affirme – sous couvert d’anonymat – un proche de l’ancien chef du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE).

Après le coup d’État du 21 mars 2012, Soïba Diarra était officiellement devenu le chef des opérations de CNRDRE. Considéré comme le bras droit d’Amadou Sanogo, il exerçait à l’époque une forte influence sur lui.

Selon des sources sécuritaires, Amadou Sanogo n’est pas mêlé à cette nouvelle tentative de coup de force. Remis en liberté provisoire le 28 janvier dernier, après sept années de détention dans le cadre de l’enquête sur la mort, en 2012, de 21 bérets rouges restés fidèles à ATT, il n’a d’ailleurs pas été inquiété.

Également accusé dans la mort des bérets rouges et arrêté, comme Sanogo, en novembre 2013, Soïba Diarra avait lui aussi été remis en liberté provisoire fin janvier, après avoir été détenu à Manantali dans la région de Kayes, dans l’ouest du Mali.

 
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