Par Jeune Afrique avec AFP
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Les combats déclenchés mardi 9 août entre des hommes de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) et du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), un mouvement de la Plateforme (coalition progouvernementale), se poursuivaient mercredi près de Kidal. Ces affrontements ont causé des "pertes en vies humaines", a annoncé le gouvernement malien dans un communiqué.

Le gouvernement malien, qui indique suivre avec « une vive préoccupation » ces affrontements, n’a pas donné plus d’informations sur le nombre de victimes. Le gouvernement « condamne la reprise des hostilités » et demande aux belligérants « d’y mettre fin dans l’intérêt supérieur des populations », selon le communiqué. Aucun bilan n’avait pu être obtenu auprès des belligérants.

Il estime que « la situation créée par la reprise des hostilités constitue une menace grave pour la mise en oeuvre de l’accord » signé en mai-juin 2015 par Bamako, la Plateforme et la CMA. D’autant qu’il s’agit du troisième épisode de violence en trois semaines. Les hommes du Gatia et de la CMA s’étaient affrontés les 21 et 22 juillet dans la ville de Kidal, à l’arme lourde, puis le 30 juillet à une quarantaine de kilomètres à l’est de la ville, selon plusieurs sources.

Un différend à caractère tribal intertouareg

D’après plusieurs sources, dont un élu local, les violences ont pour origine un différend à caractère tribal intertouareg, entre Imghads et Ifoghas, pour le contrôle de Kidal. Ces deux tribus sont représentées dans les camps adverses.

Dans un communiqué diffusé mercredi, le Gatia souligne à nouveau le caractère tribal de ces violences, qu’il avait déjà évoqué après les affrontements du 30 juillet. « Le conflit actuel n’oppose que les Imghad et les Ifoghas à cause de la gestion oppressante que les Ifoghas imposent à tous ceux qui vivent à Kidal », écrit le Gatia dans son communiqué.

La Minusma n’a pas réagi aux affirmations du Gatia, qui avait indiqué mardi avoir été attaqué à 65 km au nord-est de Kidal par des hommes à bord de « colonnes de véhicules parties » de cette ville, dont les accès sont censés être contrôlés par la Minusma. »La Minusma nous a invités à ne pas rentrer dans la ville de Kidal et a garanti qu’elle ne laisserait pas les autres s’organiser pour nous attaquer », avait assuré Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia.