kiye2021
L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°21 du vendredi 17 décembre 2021: Approche analytique de la symbolique du chiffre quatorze dans la Bible (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr) 

 

« Le nombre total des générations est donc : 

depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations ; 

depuis David jusqu’à l’exil à Babylone, quatorze générations ;

depuis l’exil à Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations.» (Mt 1, 1-17) 

Bien-aimés dans le Seigneur, s'il y a une chose que nous devons éviter dans notre vie surtout dans le domaine de la foi, c'est le fanatisme aveugle. A cet effet, beaucoup de nôtres affirment avec audace que Jésus est vrai Dieu et vrai Homme mais parfois sans savoir comment et pourquoi. Les lectures de ce vendredi et samedi de la troisième semaine de l’Avent nous donnent de fonder notre affirmation par des éléments probants. La table généalogique de la lignée de Jésus qui nous est proposée aujourd’hui pour la méditation nous y aide certes, à comprendre l’origine de Jésus mais dans un seul sens. Il nous montre comment Jésus est homme, issu de la descendance de David. Et qu’en est-il de son origine divine ? L’épisode de l’envoi de l’ange Gabriel en dira plus. Mais la terminale de l’évangile de ce vendredi, renfermée dans la symbolique du chiffre quatorze annonce déjà la couleur. Ce numéro 21 de notre hebdomadaire est consacré quant à lui, à l’approche analytique de la symbolique du chiffre quatorze dans la tradition biblique.

En effet, le chiffre 14 est mathématiquement, le double de 7, lequel symbolise la perfection, la plénitude des temps dans la mesure où Jésus vient accomplir le temps nouveau, le temps de Dieu. Le chiffre 7 apparaît souvent en relation avec les choses de Dieu. L’auteur de l’Apocalypse est celui qui y recourt le plus fréquemment (54 fois), pour décrire symboliquement les réalités divines : ce que l'Église dit aux sept Églises d’Asie, les sept esprits autour du trône de Dieu, les sept trompettes, les sept candélabres, les sept cornes et les sept yeux de l’agneau, les sept tonnerres, les sept plaies, les sept coupes déversées. Quatorze qui est le double de sept, devient ainsi, le double de la perfection.  

Ironie du sort ! Le chiffre 7 peut aussi désigner la perfection dans le mal, comme c’est le cas lorsque Jésus enseigne que, si un esprit immonde sort d’un homme, il peut revenir avec sept autres esprits plus mauvais, ou dans l’épisode de la délivrance de Marie-Madeleine de sept démons. Nous réalisons que la Tradition chrétienne est restée fidèle à ce symbolisme, jusqu’à fixer le nombre de sacrements et des dons du Saint Esprit à sept (7). 

Revenant sur le nombre quatorze de la généalogie de Jésus, nous réalisons qu’il renferme les deux aspects de la perfection d’autant plus que dans chaque lignée il eut des figures fidèles et infidèles au Seigneur. Le symbolisme quatorze du nombre total des générations desquelles est issu notre Seigneur Jésus, peut alors en dire plus par rapport à la double nature de Jésus. Il a porté en lui la perfection divine et humaine qu’il a transcendée par les effets de l'initiative de Dieu de coopérer avec l’humain. La volonté de Dieu a perfectionné l'imperfection humaine, faisant de Jésus un Homme portant une humanité excellente que personne n'en a déjà atteint jusqu'ici. Il devient par ce fait, l'initiateur d'une nouvelle humanité et nous inspire les valeurs d’une humanité authentique. 

Par la lecture de cette méditation, demandons, tous et chacun, la grâce de contempler la beauté de cette transcendance pour en porter la marque.  Amen

Le Seigneur soit avec vous ! 

Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique 

Paroisse de Nioro du Sahel 

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L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du sahel,  n°22 du samedi 18 décembre 2021: Se refuser toute légèreté par respect pour son partenaire existentiel qu’est l’autre. (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr) 

 

 « Joseph, son mari, pensa à la renvoyer. Mais c’était un homme droit et il voulait agir discrètement pour ne pas lui faire du tort.»  (Mt 1, 18–24)

Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Nioro du sahel dans le diocèse de Kayes au Mali.

 

Frères et sœurs en Christ, cet épisode de Joseph qui se retrouve devant une fiancée qu’il aimait d’un amour incommensurable et qui se retrouve enceinte sans son concours, nous paraît souvent simple lorsque nous le lisons du côté de l’autre. Représentons-nous ce Joseph en face, devant une fille des qualités recherchées qui est accordée à vous et subitement un tel drame arrive ! Certes, vous trouverez la pauvreté du dictionnaire français tellement que les mots vous manqueront pour décrire la profondeur de votre douleur.

Bien-aimés dans le Seigneur, pas plus tard que hier samedi de la 3ème semaine du temps de l’Avent, nous commentions la table généalogique de Jésus. L’évangile qui nous avait été proposé hier nous montrait comment Jésus est homme, issu de la descendance de David. Une question cependant restait en suspense, celle de savoir ce qu’il en est de son origine divine, lieu par excellence de la rencontre du divin et de l’humain, mise en relief dans la salutation de l'ange Gabriel. L’évangile de ce samedi et celui de demain quatrième dimanche concilient les deux versants comme nous le reprenons dans le verset à partir duquel cette méditation prend son envol. Ils nous révèlent comment en Jésus, le divin vient à la rencontre de l’humain. Et Marie sera alors le carrefour de cette rencontre.

Cet évangile en effet, traduit par l’entremise de l’ange, l’intervention de Dieu dans la conception de Marie. Au moment où la grossesse de Marie devint remarquable, Joseph qui réalise que celle qui lui avait été promise en mariage se retrouve enceinte sans son concours,  il décide de la répudier mais en secret. C’est alors,  qu’un ange du Seigneur vint se manifester à lui dans un rêve et lui dit : “Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ton épouse. La voilà enceinte par l’intervention de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus ; car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés” (Mt 1, 20-21). Comme nous pouvons le voir, par ce verset tout le décor de l’origine divine de Jésus est planté. Soulignons ici, en passant, qu’un des éléments les plus caractéristiques du Judaïsme, est la révélation que Dieu fait de lui-même et de son Nom, comme à Moïse et au peuple d’Israël. Ainsi donc, chaque révélation était prise au sérieux. Joseph ne pouvait guère, faire exception.

Notre curiosité dans cette méditation porte cependant sur l’attitude de Joseph, particulièrement les valeurs caractéristiques de son attitude au moment où il s’aperçoit que sa fiancée est enceinte. Quelle grandeur d’âme ! Quel sens du respect de la dignité humaine et surtout de l’autre ! : « Joseph, son mari, pensa à la renvoyer. Mais c’était un homme droit et il voulait agir discrètement pour ne pas lui faire du tort. » Il met en avant plan, le respect de la dignité de l’autre, quel que soit la faute commise : « Il décide de la répudier en secret ». C’est ici le lieu de notre témoignage chrétien. Et nous, comment réagissons-nous devant les erreurs commises par nos proches ? Non seulement nous les renvoyons, mais surtout nous leur établissons des rapports qui les condamnent ou les poursuivent à tout jamais. Nous nous révélons ainsi incapables de promouvoir ou de protéger leur dignité. Nous ne faisons pas ici la promotion de la complicité dans le mal devant les erreurs des autres, mais invitons à la prise en compte des exigences de la foi. Oui, le respect de la dignité de l’autre passe également par une approche introspective, cette exigence vis-à-vis de moi-même qui me porte à refuser toutes légèretés par respect pour l’autre ou pour les autres. C’est ici le moment de nous interroger pour savoir où en sommes-nous ?

Nul n’est parfait sinon Dieu seul. Cependant, demandons au Christ qui est le fruit de cette vertu du respect de la dignité humaine, la grâce de ressembler à Joseph devant les fautes de nos proches mais aussi et surtout de nous refuser toute légèreté pour le respect de l’autre et par-dessus tout, pour la gloire de Dieu.

Amen.

Le Seigneur soit avec vous ! 

Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique 

Paroisse de Nioro du Sahel 

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