Kiye2019
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°94 du  jeudi 28 janvier 2021: Rendez-vous avec les amis de Dieu.
Textes du jour
He 10, 19-25
Mc 4, 21-25
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
« Dans la plénitude de la foi, continuons d’affirmer notre espérance. Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. » (He 10, 19-25)
Bien-aimés dans le Seigneur, ce n'est anodin que nous ayons choisi ce verset de l'épître aux Hébreux comme idée de départ pour développer cette méditation. Cela afin de tirer des conséquences logiques qu'évoque saint Marc dans l'Evangile de ce jour: être une lampe mise sur un lampadaire. Nous ne pouvons l'être réellement que lorsque nous sommess attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à bien agir.
  
Bien-aimés dans le Seigneur, aujourd'hui nous célébrons la mémoire de saint Thomas d'Aquin, prêtre et docteur de l'Eglise. Un homme de science qui s'intéressa à la recherche de la vérité, Thomas d'Aquin fut convaincu qu'"il est mieux de transmettre aux autres ce que l'on a contemplé que de contempler seulement."  C'est tout l'enjeu de ce que l'écrivain sacré nous dit dans cette épître aux Hébreux qui ouvre la première lecture de ce jeudi 28 janvier 2021 lorsqu'il dit : "Frères,
c’est avec assurance
que nous pouvons entrer dans le véritable sanctuaire grâce au sang de Jésus..." Il nous invite ainsi à être attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir, conformément à ce que nous avons contemplé, sans la moindre prétention d'être parfait mais par exigence d'une vision de l'excellence.
Bien-aimés dans le Seigneur, lorsque  cette invitation à vivre dans l'amour sonne à nos oreilles, souvent nous allons trop vite en besogne pour condamner telle ou telle attitude, tel ou tel comportement que nous jugeons à tort ou à raison de manque l'amour. Erreur ! Qu'est-ce que la vie dans l'amour ? Il n'y a pas d'amour sans la vérité. Le monde ne revetira sa belle robe que lorsque nous comprendrons que le vrai amour se vit dans la vérité (Caritas in Veritatae). 
La vie dans l'amour n'est pas nécessairement caresser dans le sens des poils mais mettre les choses à leur place dans le but de respecter l'ordonnancement du monde, mieux l'ordre établi par le Créateur. Il y a le chaud et le froid, le grand et le petit, l'ancien et le nouveau, le premier et le dernier, le mâle et la femelle, le bon et le mauvais, etc. Nous devons respecter tout cela pour bien agir comme nous l'invite l'auteur de l'épître aux Hébreux. Et lorsque l'on est hostile à cet ordre des réalités du monde, on je peut plus bien agir, on boude, on crie, on se plaint, on se frustre simplement parce que l'on ne veut pas respecter l'ordre du monde. Ainsi donc, on est à la porte de l'enfer. L'ordre créé exige que le soleil se lève à l'Est et se couche à l'Ouest. Te le faire savoir à ta naissance ou lorsque tu es dans l'erreur n'a rien de contraignant sinon une expression de la vie dans l'amour afin de bien agir et de bien vivre en ce monde. Ne t'obstine pas au risque d'adopter des attitudes orgueilleuses qui ne feront que te frustrer et t' égager, ne t'obstine pas inutilement au risque de voir le diable partout. 
Oui chers frères et soeurs en Christ, c'est là l'erreur qui nous guette partout lorsque nous ne voulons pas nous réconcilier avec l'ombre que nous avons nous-mêmes créée dans notre parcours. Ainsi, lorsque j'accuse l'autre de manque d'amour, de ceci ou de cela, posons-nous souvent la question de savoir ce que c'est l'amour dans le cas échéant. Est-ce me taire devant le mal que mon prochain commet à répétition ou bien le lui faire savoir à  afin qu'il se détourne de sa conduite mauvaise et qu'il vive. Vivre dans l'amour c'est nous aider à devenir meilleur, c'est nous aider à bien agir dans la recherche du Bien Suprême qui est Dieu lui-même.
"Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir."
De quoi il s'agit ?
Bien-aimés dans le Seigneur, lorsque notre prochain vit dans les péchés, il y a souvent des signes précurseurs qui alertent. Nous devons être attentifs, les saisir pour nous interpeller mutuellemennt afin de nous stimuler à bien agir. L'erreur vient souvent lorsque nous manquons le courage de nous interpeller. L'erreur devient une structure du mal, et on perd et le prochain et la réputation de l'institution.
l'Homme n'est pas statistique, il est dynamique. Lorsque les forces lui manquent de bien agir, il faut le stimuler, et cela peut passer par plusieurs voies: lui créer un autre cadre, un autre environnement, etc. Pour ce faire, nous devons avant tout, être attentifs les uns aux autres qui n'est pas forcément une surveillance. Mais aussi le courage de nous interpeller. Ne délaissons pas nos assemblées,
comme certains en ont pris l’habitude, dit l'écrivain sacré,
mais encourageons-nous,
d’autant plus que vous voyez s’approcher le Jour du Seigneur. Par le silence on n'eduque pas, dira Emmanuel Kant dans son opus sur l'éducation.
C'est là le lieu d'une pédagogie véritable qu'évoque saint Marc dans l'Evangile de ce jour lorsqu'il dit que « la lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous » (Mc 4, 21-25). Nous sommes tous, les uns les autres, ces lampes  mises sur ce lampadaire qu'est le monde dans lequel nous vivons pour nous illuminer mutuellemennt, par le courage de nous interpeller mutuellemennt  afin de nous stimuler à bien agir. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous ne doit nullement être un argument qui tue le zèle ou le courage du prophète. Non! Nul n'est parfait certes, mais l'aspiration à l'excellence, la rigueur et l'exigence dans l'engagement chrétien,  restent notre seule chance dans le temps qui court pour sauver notre humanité en grand danger. 
Le Seigneur soit avec vous !
 
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°94 du lundi 01 Février 2021. La conversion de saint Paul : Rendez-vous avec les amis de Dieu.
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
« Lorsque les gens arrivent près de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé et dans tout son bon sens, lui qui avait eu la légion des démons, ils furent saisis de crainte…Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.» (Mc 5, 1-20)
Bien-aimés dans le Seigneur, depuis quelques jours nous voyons Jésus à l’œuvre contre les esprits mauvais qui troublent les enfants de Dieu parce qu’il a été envoyé pour restituer à l’homme sa dignité de fils de Dieu, pour rendre l’homme heureux, joyeux. Jésus voulait à tout prix honorer cette humanité qu’il avait incarnée en faisant de l’homme le lieu d’une véritable religion. C’est pourquoi dans l’Evangile de ce lundi comme dans celui du hier, il s’engage à chasser les esprits impurs qui tourment l’homme. Des épisodes bien analogues et riches d’enseignement. Tout cela nous interpelle sur la place que nous donnons aux biens matériels dans notre vie, ces biens ou ces avantages matériels qui nous poussent à instrumentaliser l’homme, à nous construire des idéologies terribles au mépris de l’homme. La recherche des biens matériels ou des avantages éphémères nous pousse parfois à détruire l’humanité de l’autre de mille manières. Nous sommes tous coupables et bien souvent par nos silences devant les injustices, par nos prises de positions complices etc.
L’Evangile de ce jour nous interpelle sur la place que nous devons accorder à l’homme par rapport aux biens matériels. Et voilà que Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, au pays des Géraséniens. Jésus descend de la barque et aussitôt vint à sa rencontre un homme qui sortait d’entre les tombes : il était possédé d’un esprit impur. Cet homme dit Saint Marc, habitait dans les tombes et personne ne pouvait le maîtriser… il brisait les chaînes et faisait sauter les entraves : personne n’était capable de le dompter. Le tombeau symbolise la mort. C’est le village des morts. « Apercevant Jésus de loin, il courut se prosterner devant lui, puis il se mit à crier d’une voix forte : “Qu’est-ce que tu me veux, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en supplie au nom de Dieu, ne me torture pas !” (Mc 5, 6-7)
Bien-aimés dans le Seigneur, plusieurs enseignements se dégagent dans cet Evangile. Nous retenons trois points majeurs.
1. « Jésus descend de la barque et aussitôt vint à sa rencontre un homme qui sortait d’entre les tombes, il était possédé d’un esprit impur et personne ne pouvait le maîtriser ». Cette description n’est pas anodine. Les tombes disais-je, symbolisent la mort. C’est le lieu où nous allons déposer nos frères et sœurs à la fin de leur pèlerinage sur terre. Ne ressemblons-nous pas à ce possédé que personne ne pouvait maitriser  lorsque nous n’écoutons personne dans le quartier ? Lorsque nous devenons un trouble fait dans la paroisse, dans la congrégation, dans le service ? Lorsque personne ne nous comprend plus  par notre comportement désordonné ; lorsque tout le monde se plaint de nous? Là, certes, nous sommes nous aussi possédés par un esprit qui nous coupe de la communauté, qui nous coupe de la communion avec les autres. Nous habitons nous aussi entre les tombes invisibles.
2. Apercevant Jésus de loin, il courut se prosterner devant lui, puis il se mit à crier d’une voix forte : “Qu’est-ce que tu me veux, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en supplie au nom de Dieu, ne me torture pas !” Notre curiosité nous porte à l’admiration de ce possédé qui reconnaît la puissance du Christ. Il sort des tombes et vient à sa rencontre pour le supplier. Et toi, vers qui vas-tu ? Pourquoi t’éloignes-tu davantage de ce Jésus qui s’invite chaque jour dans ta vie par ces méditations? Pourquoi te refermes-tu toujours à la grâce du Christ dans ta vie ? Si le possédé reconnaît la puissance du Christ, à plus forte raison toi mon frère, toi ma sœur ? Jésus le libera par cet ordre : “Esprit impur, sors de cet homme !” Oui, tu es certes, toi aussi possédé par un esprit qui te dérange dans ta vie, qui te rend paresseux de lire la parole de Dieu, de lire ses méditations que nous préparons avec la grâce de Dieu. Aujourd’hui plus que jamais, cours toi aussi te prosterner devant Jésus. Il te libérera.
3. « Lorsque les gens arrivent près de Jésus, ils voient l’homme qui avait eu la “légion” de démons : il était assis, habillé, dans tout son bon sens. Ils furent saisis de crainte. Les témoins racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et l’histoire des cochons. Alors les gens commencèrent à le supplier pour qu’il quitte le pays. » Ironie du sort ! Plutôt que de le supplier de demeurer parmi eux, ils le supplient de quitter leur pays. La santé ou la vie de leur frère n’avait pas autant de valeur que ce troupeau des porcs. C’est ce qui arrive dans notre vie. Oui, chers frères et sœurs, deux mille porcs se précipiter dans la mer fut une tragédie pour les Géraséniens comme ça le serait pour quiconque l’entendrait. Ils envoient donc une délégation pour supplier Jésus de s’en aller de leur région. Ils ne sont pas disposés à sacrifier leurs biens matériels pour le rachat d’un homme. Mais pour Jésus, la libération de cet homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est bien plus précieuse que l’éventuelle perte d’un troupeau. Ils préfèrent leurs biens à Jésus. C’est triste de voir Jésus mis à la porte, très poliment, mais à la porte quand même. Il est vrai qu’ils ont une excuse : ils ne savent pas ce qu’ils font, car ils sont païens. Il est encore plus triste de voir Jésus mis aujourd’hui à la porte dans nos vies, dans nos structures des « chrétiens », par des familles « chrétiennes », par des personnes qui se disent chrétiennes, mais qui ne sont pas disposées à aimer davantage Dieu que les richesses.
C’est finalement le possédé lui-même, une fois guéri, redevenu raisonnable, qui supplie : il demande à Jésus de lui permettre de le suivre. Et toi, où en es-tu ? L’heure est grave ! Dépêchons-nous !
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Whatsapp : (+223) 72 65 74 82