Kiye2019
L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°83, du lundi 19/10/2020 : Rendez-vous avec les amis de Dieu

Bien-aimés dans le Seigneur,

Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou/Kadiolo au Mali, dans Diocèse de Sikasso

 « Il y avait un homme riche dont le domaine avait bien rapporté. Il commence alors à se demander : ‘Que vais-je faire ? »  (Lc 12, 16-17), nous dit le texte de l’évangile de ce lundi 19 octobre 2020.

Bien-aimés dans le Seigneur, la triple interrogation d’Emmanuel Kant : Que dois-je faire ? Que puis-je savoir et que m’est-il permis d’espérer ?, loin de rester dans le seul domaine philosophique, ouvre des brèches tant à la théologie de l’espérance qu’à la vie en général, englobant par-là, plusieurs domaines de recherches. Aucun homme n’échappe à cette trilogie s’il veut réellement vivre en harmonie avec le Créateur des mondes possibles et les éléments du monde créé. Cet homme riche de l’Evangile qu’évoque le Christ n’en a pas échappé non plus, choisissant quant à lui, la première de trois : ‘Que vais-je faire ? Cependant, cette première question sans une connexion avec les deux autres pour donner à l’homme toutes les chances de cerner l’enjeu du réel, reste boiteuse et rend l’esprit paresseux, incapable d’une réelle élévation, mieux d’une transcendance. C’est le grand péché du genre humain lorsque l’héritage des biens matériels nous emporte. Nous nous arrêtons souvent sur la question : que vais-je faire ? Cela appauvrit notre jugement et nous rend incapables de nous libérer des pesanteurs existentielles afin de désirer les réalités d’en haut. C’est dans ce sens que Jésus nous met en garde en disant : « Gardez-vous bien de de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède même quand on a tout, ce n’est pas cela qui donne la vie.»  Et toi, qu’est-ce qui fait ta grande préoccupation en ce monde? Est-ce l‘héritage dans la vie éternelle ou l’héritage des choses de ce monde ? Sinon, que sert à l’homme de gagner l’estime de ce monde si c’est au risque de son âme ? Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? ajouta Jésus.

 Mais qu’est-ce que Jésus veut nous dire concrètement dans cet évangile en nous mettant en garde contre les biens matériels, si nous savons que l’acquisition des biens matériels est un besoin physiologique et naturel ? Que c’est normal de se vêtir et même de bien se vêtir pour protéger son corps et pour le respect des autres qui m’entourent; que c’est un bien physiologique de s’acheter une voiture pour se déplacer, de se construire une maison pour s’abriter, de bien manger pour nourrir son corps afin d’avoir de l’énergie ou de la force pour servir le Seigneur davantage  etc. Pour bien comprendre l’enseignement qui est derrière cette mise en garde du Christ, revenons sur la première lecture de ce jour, tirée de l’épitre aux Ephésiens. Saint Paul indexe la vie dans les péchés lesquels sont liés aux réalités terrestres qui nous font vivre au rythme du monde présent et nous font suivre celui qui règne entre ciel et terre, l’esprit qui est actif dans les cœurs rebelles (Eph 2, 1-2). Et pourtant, conclue-t-il, « Nous sommes une œuvre de Dieu, nous avons été créés dans le Christ Jésus en vue de toutes les belles choses que Dieu a préparées d’avance pour que nous les réalisions. » (Eph 2, 10)

Oui bien-aimés dans le Seigneur, c’est parce que les biens de ce monde nous imposent souvent un rythme et un nouveau mode de vie autre que ce pour lequel nous avons été créés,  nous rendant souvent esclaves de temps et de l’espace que seule l’histoire en connaît l’enjeu, que Jésus nous met en garde. Car, souvent lorsque l’homme est dans l’abondance, il ne se pose plus les questions existentielles qui lui ouvrent au sens de son existence. C’est ce qui arriva à cet homme que Jésus évoque dans la parabole de l’évangile. Aveuglé puisqu’enfermé dans une sorte de mythe de la caverne, par les plaisirs de ce monde qu’offre l’abondance des biens matériels, l’homme n’a plus qu’une seule option que de se poser cette question existentiale kantienne : ‘Que vais-je faire ?, oubliant la question existentielle qui ouvre au sens même de l’existence : que m’est-il permis d’espérer ?

Oui chers frères et sœurs, sans se poser des questions existentielles, l’homme ne peut pas  être capable de se libérer de la prison de la chair pour appréhender la raison de son exister, la fin pour laquelle il a été créé. C’est ce qui a manqué à cet homme de l’évangile, donnant à Jésus de nous mettre en garde : « Et il se dit : ‘Voilà ce que je vais faire : je mettrai par terre mes greniers et j’en bâtirai de plus grands, j’y entasserai tout mon blé, tous mes biens, et je n’aurai plus qu’à me dire : Mon gaillard, tu as là des tas de choses en réserve pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois et fais la fête ! » il ne s’arrête que sur le besoin physiologique : le manger et le boire. Et toi, te poses-tu souvent des questions existentielles ou bien tu t’arrêtes, toi aussi sur des simples questions existentiales, nous ouvre à la quête des étants, oubliant l’être?

Oui chers frères et sœurs en Christ, les biens matériels en soi ne sont pas mauvais. Cependant, l’ennemi s’en sert souvent pour nous miroiter des fausses consolations qui en réalité ne sont que ruine de l’âme et égarement. Face à ces biens matériels, posons-nous toujours la question existentielle qui nous ouvre à la quête de l’être, à l’exigence de la fin pour laquelle nous avons été créés. Car c’est lorsque nous nous penchons trop sur les biens de ce monde que  nous tournons le dos à l’héritage des biens éternels où réside la plénitude de vie. Puisse Dieu nous accorder la grâce de la lumière d’en haut qui éclaire l’esprit à la connaissance des réalités d’en haut.

Le Seigneur soit avec vous !

✍🏾 Père KIYE M. Vincent,  Mafr

Paroisse de Dyou/Diocèse de Sikasso-Mali

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L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°83 du lundi 26 octobre 2020: Rendez-vous avec les amis de Dieu
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
"Alors le chef de la synagogue, indigné...
prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » (Lc 13, 10-17)
Bien-aimés dans le Seigneur, les textes de la liturgie de ce 30ème dimanche de T. O tout comme ceux de ce lundi 26 octobre 2020 convergent vers une même réalité: la révélation de la place que nous devons accorder à l'homme dans toute entreprise possible, en tant qu'image de Dieu qui, le premier l'a aimé. Aimer l'homme comme Dieu lui-même l'a aimé, devient le lieu d'un culte veritable nous ouvre large la voie à travailler pour le bien-être de l'homme quel qu'il soit. Ainsi, saint Paul nous dire ce qui suit : « Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés » ( Ep 4, 32-5,8)
Malheureusement, dans notre vie quotidienne, nous semblons négliger le respect que nous devons à l'homme en tant qu'image de Dieu. Nous votons des lois qui l'oppriment et le ruinent dans tout ce qu'il a dans sa constitution ontologique au nom de certaines idéologies. Erreur ! l'homme.
En effet, depuis la création, Dieu a manifesté un intérêt particulier envers l'homme qui est l'expression totale de son amour. Premièrement, Dieu le crée après tout l'univers créé et le lui confie comme le gérant de tout.  Deuxièmement, il le place dans un jardin précieux pour son bonheur incommensurable. Il lui envoie des prophètes pour lui communiquer son dessein d'amour, des rois pour le gouverner. A la fin, Il prend sa condition humaine pour venir s'exprimer parfaitement son Fils unique, Jésus-Christ. Force est de lire en tout cela  combien Dieu a choisi librement de faire de l'homme, le carrefour de la loi, dans ce sens que toute loi n'a de sens que par et pour l'homme. Ainsi donc, aimer et respecter l'homme devient expression d'un culte rendu à Dieu.
Malheureusement, dans notre pratique religieuse, nous nous mettons plus à chercher ce Dieu incarné en dehors de l'homme. Dans notre pratique religieuse, nous cherchons Dieu pour l'aimer en dehors de l'homme qu'il a tant aimé, en qui il s'est incarné et pour qui il a accepté de mourir sur la croix. Erreur ! Ainsi, chaque fois que nous manifestons une méchanceté envers l'autre, nous supprimons la vraie image du Dieu aimant l'homme dans l'autre. Nous défigurons l'image même de Dieu dans la conscience de l'humanité. 
Ce  fut le péché de ce chef de la Synagogue qui s'indigna contre ces gens qui venaient se faire guérir auprès de Jésus le jour du Sabbat.
Dans ce geste de Jésus, tout l'amour de Dieu pour l'homme apparaît au grand jour, nous révélant que la loi doit être au service du bien-être de l'homme et non pour l'opprimer; à sauver la vie et non à la tuer. La loi de Dieu a placé l'homme au centre de toute préoccupation. Voilà pourquoi, Lorsque ce Sadducéen est genu  trouver Jésus pour lui demander quel est le plus grand commandement, Jésus lui repondu que c'est l'amour. Car, Lorsqu'on aime quelqu'un, on fait tout pour qu'il soit heureux (se), à l'aise, joyeux etc. Lorsqu'on aime un peuple, on institue ou on vote des lois qui dans le but de l'aider à devenir meilleur. C'est dans ce sens que dans la première lecture de ce lundi, Saint Paul nous invite à imiter Dieu dans sa façon d'aimer l'homme, puisque nous sommes ses enfants bien-aimés.
Demandons cette grâce de faire de l'homme le centre de nos préoccupations afin de mobiliser nos énergies et travailler pour son bien-être. Ainsi, nous pourrons bâtir un monde sans armes et sans larmes.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique (Père Blanc)
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
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