L'hebdomadaire de l'aumônerie des jeunes de la Paroisse de Dyou n°68, la Pentecôte 2020:
Rendez-vous avec les amis de Dieu Première Lecture : Ac 2, 1–11Deuxième Lecture : 1 C 12, 3–7, 12–13Évangile : Jn 20, 19–23 Jésus leur dit : « Recevez l’Esprit Saint...» (Jn 20, 19-23) Bien-aimés dans le Seigneur, Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse Catholique de Dyou/Kadiolo dans le diocèse de Sikasso au mali. C’est toujours avec une conscience du devoir et un zèle apostolique que nous nous donnons la peine de vous proposer des commentaires des textes bibliques pour votre méditation. Ceci dit, en ce jour où l’Eglise célèbre la fête de la pentecôte dont les couleurs apparaissent clairement dans les lectures qui nous sont proposées, je me permets de m’appesantir plus sur l’Evangile et la première lecture de ce dimanche pour dégager quelques pistes de méditations. En effet, dans l’Evangile nous lisons que les disciples étaient réunis dans la maison et avaient verrouillé toutes les portes par peur des juifs. Soudain, Jésus vint et se tint au milieu d’eux. Il leur dit : “La paix soit avec vous!”, jusqu’à deux fois comme nous le lisons aux versets 19 et 21 de l’évangile de Saint Jean. Après cela, au verset 22 l’Evangéliste rapporte qu’ayant dit cela, Jésus souffla vers eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint… Ceux à qui vous enlèverez les péchés, ils leur seront enlevés ; quand vous les maintiendrez, ils seront maintenus. » Oui chers frères et sœurs, célébrer la fête de la pentecôte aujourd’hui a pour nous un sens très fort. D’abord, nous rappeler de tout ce qui se passa avec les disciples-contemporains du Christ réunis ce jour-là. Puis, nous mettre dans la peau des disciples de ce jour-là et vivre cet instant avec eux. Enfin, demander la grâce d’avoir les mêmes dispositions que les disciples pour bénéficier de la grâce de l’Esprit Saint dans notre vie. Pour ce faire, nous devons tous et chacun, être curieux pour savoir quelle disposition intérieure méritoire, quelle attitude avaient-ils, ces disciples, pour bénéficier de cette grâce spéciale ? Et si cela est-il encore possible aujourd’hui pour moi, pour toi. Si oui, comment faire pour que toi et moi, puissions, nous aussi, en bénéficier ? D’emblée, je dirai que la grâce de l’Esprit Saint est encore possible aujourd’hui. Nous devons nous disposer à l’accueillir. Il est certes, vrai que si l’on nous posait la question de savoir jusqu’où va notre connaissance sur la fête de la Pentecôte, certains diront rapidement que c’est le jour où l’Esprit Saint descendit sur les Apôtres sous la forme de langue de feu. D’autres diront que ce fut le début de l’Eglise. Car comme nous l’entendons dans la première lecture tirée du livre des Actes des Apôtres, « tous furent remplis de l’Esprit Saint et ils se mirent à parler en d’autres langues dans lesquelles l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » (Ac 2,4). Bref, ce fut le véritable début de l’expansion missionnaire. Commençons par là. Tout cela est certes vrai. Cependant, nonobstant toute considération dogmatique et pneumatique, je voudrais nous proposer ici d’approfondir l’aspect existentiel, mieux pastoral du don de cet Esprit Saint. Trois attitudes (dispositions) des disciples retiennent mon attention que je voudrais partager avec vous : 1. La première attitude est celle de l’unité : L’Evangile nous dit que les disciples étaient réunis dans la maison et avaient verrouillé toutes les portes par peur des juifs. Rappelons-nous que ressuscité des morts, Jésus s’était apparu à ses disciples, les tenant réunis un jour, il leur demanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis (Ac 1,4). Il apparaît ici que l’unité est une disposition requise au don de l’Esprit Saint. C’est lorsque les disciples se trouvent réunis que le Ressuscité leur apparaît. C’est lorsque les disciples se trouvent réunis qu’il leur promet et souffle sur eux pour leur donner l’Esprit Saint. Voilà une disposition qui fait scandaleusement défaut dans nos différents groupes de vie, dans nos communautés, dans nos diocèses, dans nos pays etc. Bref, dans notre monde encore et encore aujourd’hui. C’est la médisance, s’autodestruction, l’égoïsme qui nous habitent tous. Combattons-les lorsque nous le pouvons, avec la dernière énergie. Dieu ne donne pas ses dons à une personne pour elle seule, mais pour servir son peuple saint, peu importe la structure. Voilà pourquoi, aussitôt reçu le don de l’Esprit Saint, les disciples se mirent à parler en plusieurs langues pour que le message du salut atteigne tous les enfants de Dieu ; pour édifier tout le peuple de racheté qui qu’il soit et où qu’il soit. Cette attitude des disciples réunis est un défi pour nous aujourd’hui, à aborder sous la forme interrogative : Vous voulez vous aussi recevoir les dons de l’Esprit Saint, soyez unis. Et toi, pour cherches-tu toujours à diviser, à détruire les autres ? Sois toi-même. C’est alors que tu comprendras la valeur des autres à tes côtés. 2. La deuxième disposition est celle de l’écoute de la parole de Dieu. Les tenant réunis, il leur dit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis : Le défenseur, l’Esprit Saint (Ac 1,4). Les disciples ont écouté ce que le Seigneur leur avait dit et l’ont mis en pratique. Ils sont restés à Jérusalem. Et nous, écoutons nous la parole du Seigneur qui est proclamée chaque jour, chaque dimanche surtout lorsqu’il nous dit d’aimer notre prochain comme nous-mêmes ? Lorsqu’il nous parle à travers les dix commandements ? Vivons-nous de cette parole ou bien nous l’écoutons comme les chants d’oiseaux, agréables à l’oreille lorsque tu es à la proximité de leurs chants. Une fois éloigné de cet endroit, on oublie toute la symphonie de leurs chants. A supposé que les disciples n’aient pas écouté la parole du Seigneur ; au lieu de rester à Jérusalem s’ils se disaient : le maître traîne ! Allons en Judée ou en Macédoine. Bénéficieraient-ils encore des fruits de cette promesse ? Difficile de le dire. 3. la troisième attitude est celle de la prière. Réunis dans la maison, les disciples ayant appris à prier de leur maître, étaient certes en prière dont l’écho monte sans détour vers Dieu pour nous obtenir les grâces multiples. Sommes-nous des hommes et des femmes de prière ? Oui chers frères et sœurs en Christ, si les disciples s’étaient réunis par peur des juifs. Aujourd’hui le monde entier vit une situation de peur inédite. Nous sommes dans la peur, non pas des juifs mais de Covid-19. Nous nous sommes retirés dans nos maisons. Quelle est notre attitude dans nos maisons ? Une attitude de supplication pour demander un défenseur, une solution efficace contre cette pandémie ou bien nous sommes toujours indifférents ? Avons-nous réellement le temps de nous réunir en famille pour prier et toucher le cœur de Dieu ? Et si cette pandémie fut une felix culpa pour nous donner de comprendre que nos familles ne sont pas seulement des espaces humains sans prix nobel mais surtout des églises domestiques ?
En ce jour de pentecôte, demandons les trois grâces particulières, celle de l’unité, de l’écoute de la parole de Dieu et du goût de la prière.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏾 Père KIYE M. Vincent, MaAfr
Aumônier paroissial des jeunes
Paroisse de Dyou/Diocèse de Sikasso-Mali
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