Le paradis perdu des Igbos (Books)

 

Dans le Nigeria du début des années 2000, Chinonso, jeune éleveur de volaille, aime Ndali, stagiaire en pharmacie. Une relation que la famille de la jeune fille ne voit pas d’un bon œil. Désireux de prouver sa valeur, Chinonso vend tous ses biens et part étudier à Chypre, sur les conseils d’un ami qui joue les entremetteurs. Mais le rêve chypriote se révèle une odieuse arnaque et commence alors l’Odyssée du héros pour retrouver son pays et sa bien-aimée.

Chinonso n’est pas le narrateur d’An Orchestra of Minorities, le nouveau roman de l’auteur nigérian Chigozie Obioma. C’est par la voix de son chi que le lecteur découvre son histoire. Le chi dans la cosmologie igbo est un esprit protecteur. Il veille sur son hôte et plaide sa cause auprès des dieux. Avec An Orchestra of Minorities, Obioma aspire à révéler la conception igbo du monde « comme le Paradis perdu de John Milton l’a fait pour la chrétienté », précise-t-il. Il est fasciné par les destinées et le concept igbo du destin, complexe mélange de libre arbitre humain et d’insondables desseins divins.

Son premier roman, Les Pêcheurs (Points, 2017), avait été finaliste du prix Man Booker en 2015. Et ce nouvel opus souffre des défauts habituels des deuxièmes romans, selon le critique Boyd Tonkin. « Il est trop long, sa structure est parfois confuse et il est encombré de pesantes digressions. Cependant, quasiment chaque page porte la marque d’un écrivain capable de faire planer, virevolter, piquer sa langue comme le faucon, cette intraitable divinité “portée par des ailes puissantes et des griffes impitoyables” », écrit-il dans The Spectator.

Amandine Meunier

 

Le livre :

An Orchestra of Minorities,
de Chigozie Obioma, Little, Brown, 2019.

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