Guinée : comment Doumbouya entend renforcer sa coopération sécuritaire avec Paris

Figure de la junte au pouvoir depuis le 5 septembre 2021 et proche du président de la transition, le ministre délégué à la Défense, Aboubacar Sidiki Camara, dit Idi Amin, était à Paris du 14 au 18 juin dernier.

Mis à jour le 20 juin 2022 à 19:05
 

 

Mamadi Doumbouya. © JOHN WESSELS / AFP

 

Le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camaradit Idi Amin, est arrivé lundi 14 juin à Paris. Officiellement, le ministre guinéen délégué à la Défense répondait à une invitation officielle de son homologue français à participer au salon Eurosatory. Cet évènement bisannuel d’exposition de matériel et d’équipement militaire, qui s’est tenu du 13 au 17 juin à Villepinte (région parisienne), est le premier salon dédié à l’armement terrestre dans le monde.

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L’ancien ambassadeur de Guinée à Cuba, qui était rentré à Conakry au lendemain du coup d’État du 5 septembre, est un intime de Mamadi Doumbouya. C’est aussi un rouage clé de sa politique sécuritaire. Alors que le gouvernement guinéen achève sa tournée « immersive » à l’intérieur du pays, Idi Amin a donc quitté la Guinée pour Paris dans le but de renforcer la coopération militaire bilatérale.

Lutte contre le terrorisme

Le ministre a ainsi rencontré, le 14 juin au matin, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard. Les deux hommes ont évoqué la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et la contagion terroriste, du Sahel au golfe de Guinée. L’entretien a également porté sur la coopération bilatérale entre la Guinée et la France dans la lutte contre le terrorisme.

Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées et le ministre Aboubacar Sidiki Camara, à Paris, le 14 juin 2022. © Chef d’état major des armées/facebook

 

Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées et le ministre Aboubacar Sidiki Camara, à Paris, le 14 juin 2022. © Chef d’état major des armées/facebook

 

Le coup d’État du 5 septembre a eu peu d’effet sur la coopération sécuritaire entre la France et la junte de Mamadi Doumbouya – elle a d’ailleurs rapidement repris après le putsch. Des coopérants français sont ainsi intégrés aux structures de commandement de l’armée guinéenne, où ils dispensent des formations à leurs homologues, notamment en matière de gestion des ressources humaines.

Paris reste soucieux de préserver ses bonnes relations avec le président de la transition, plus fréquentable que son voisin malien Assimi Goïta, et tente de contrer l’offensive russe dans la sous-région.

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Diplômé de Saint-Cyr et de l’École de guerre de Paris, Idi Amin est bien connu des officiels de l’armée française – et apprécié. Le ministre a fait le choix de se déplacer uniquement avec son conseiller juridique Me Abdoulaye Touré. À Paris, le chargé d’affaires nommé après le départ de l’ancien ambassadeur Amara Camara, révoqué en février dernier, n’était pas informé de cette visite.