Mali: l'imam Dicko publie un manifeste et se veut rassembleur


L'imam Mahmoud Dicko, le 11 août 2020, lors d'un rassemblement de protestation contre le président IBK, à Bamako.

L'imam Mahmoud Dicko, le 11 août 2020, lors d'un rassemblement de protestation contre le président IBK, à Bamako.
 REUTERS/Rey Byhre
Texte par :RFISuivre
2 mn

« Manifeste pour la refondation du Mali », c'est le titre du document rendu public vendredi 5 février par l'imam Mahmoud Dicko. Le leader religieux y dit tout son tourment et sa tristesse « infinie » devant la situation « périlleuse » dans laquelle se trouve le pays. Un constat qui le pousse à se positionner en rassembleur et surtout en médiateur.

L’imam Dicko lance ni plus ni moins un appel à sauver le Mali. « Sans réaction collective maintenant, écrit-il, l’État qui nous gouverne n’a plus de sens ». Un constat qui le conduit à s’engager pour réconcilier les Maliens. Il propose la construction d’un nouveau pacte républicain et s’engager personnellement à « bâtir des passerelles entre acteurs civils et armés ».

Difficile de dire quelles sont les intentions du leader religieux qui opte dans ce texte pour une rhétorique politique, à commencer par le choix du mot « manifeste ». Prend-il ses distances avec les militaires qu’il a jusque-là clairement soutenus ?

L'imam reste attentif à la situation du pays

« Pas forcément », assure le sociologue Brema Ely Dicko, mais c’est un rappel qu’il veille au grain et surveille la transition, selon ce dernier, quitte à reprendre son bâton de pèlerin.

Ce texte n’a pas pu être écrit à l’insu des militaires, estime pour sa part Gilles Holder, spécialiste de l’islam malien. Mais plus que la caution de l’ex-junte ce qui compte surtout pour l’anthropologue c’est le calendrier choisi et l’intention. Ce texte ressemble fort à un message au président Macron à la veille du sommet du G5 Sahel à N’Djamena. Un message qui rappelle noir sur blanc à la France l'importance de discuter avec les groupes armés.

►À lire aussi : Au Mali, critiques autour de la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante