Cheikh Khaled Bentounès: «Le Coran est un joyau
que nous n’utilisons pas» (El Watan)

BentounèsCheikh Khaled Bentounes, guide spirituel de la confrérie soufie Alawiyya et initiateur de la journée mondiale du vivre-ensemble

– Vous avez déclaré dernièrement qu’il y avait un problème de définition et de notion…

En effet. Nous avons un véritable problème de définition que nous faisons hériter de génération en génération. Il faut que nos historiens revoient les termes qu’ils utilisent. Chaque chose a son nom. La guerre et le combat ne sont pas synonymes. Une guerre est agressive. Elle est fondée sur le principe de spolier les droits et les libertés d’autrui. Un combat est juste son opposé. Contrairement à la guerre, le combat est légitime.[…]

– Entre islam et islamisme, il y a juste 3 lettres et une grande déviance des principes de paix de la religion. Quelle est votre explication ?

[…] On a fait main basse sur l’islam pour servir des intérêts particuliers, d’un groupe, d’une dynastie, d’un pouvoir ou d’un objectif. Une finalité tout à fait horizontale, qui n’a aucune verticalité, aucune transcendance. Dès qu’un message perd sa transcendance et ses valeurs, il est alors manipulé. Chacun s’en empare pour accéder à ses objectifs personnels.

L’islamisme à transformé la religion en un protocole avec des actions qui mènent à un résultat. Comme dans une règle mathématique 1+1=2. La vie est sans âme, sans sa verticalité qui nous mène à ce bel agir et donne un sens à la vie qui ne peut s’accomplir qu’avec les autres. Lorsque le chacun pour soi s’installe, toute la société se disloque ou se clientélise en faveur d’une tribu, d’un courant, d’un système…

– Qu’en est-il du wahhabisme et du salafisme ?

Lorsque Mohamed Ben Abdelwahhab est apparu en Arabie au XVIIIe siècle, le monde musulman était bien endormi. Nous aurions dû en prendre conscience à travers le wahhabisme. Un courant qui nous a bousculés, ainsi que nos habitudes de cette époque par son intransigeance et son refus de la liberté de penser.[…] … Lire la suite : «Le Coran est un joyau que nous n’utilisons pas» | El Watan, Isma Bersali, 08/11/18.